Des rats dans les cheveux?

Ben... Il y a les poufs, tout de même, avec ou sans postiches, le plus souvent avec, parce que les cheveux naturels ne suffisaient pas. Ne les fixait-on pas avec du saindoux ? Ne les agrémentait-on pas des fruits ? Ne les laissait-on pas plusieurs jours sans se décoiffer ?

Ne sont-ce pas là pratiques propres à attirer rats et vermines ?

Et n'est-il pas vrai que les édifices capilaires ont plus d'une fois menacé de s'enflammer aux bougies trop proches ?

Bien sûr, les poufs ne représentent pas tout l'ancien régime, ils n'en furent qu'une mode toute particulière. Mais, bon... ils constituent, me semble-t-il, un excès.

pimprenelle a écrit:

Ne les agrémentait-on pas des fruits ? Ne les laissait-on pas plusieurs jours sans se décoiffer ?

Les fruits, les fleurs étaient retirés la nuit et remplacés le lendemain...

Citation :

Et n'est-il pas vrai que les édifices capillaires ont plus d'une fois menacé de s'enflammer aux bougies trop proches ?

A mon avis, comme le rat ,ce devait être une mésaventure qu'on gardé en mémoire...

Citation :

Bien sûr, les poufs ne représentent pas tout l'ancien régime, ils n'en furent qu'une mode toute particulière. Mais, bon... ils constituent, me semble-t-il, un excès.

Assurément !

Bien à vous.

pimprenelle a écrit:

Bien sûr, les poufs ne représentent pas tout l'ancien régime, ils n'en furent qu'une mode toute particulière. Mais, bon... ils constituent, me semble-t-il, un excès.

Quand ce n'était pas le pouf proprement dit, c'était de toute façon un échafaudage hétéroclite . Heureusement est arrivée Mme de Polignac qui a mis au goût du jour l'adorable capeline en paille d'Italie !

Il est sûr que la coiffure à l'enfant a dû apporter un soulagement à plus d'une... quoiqu'elle prît difficilement, on la considérait comme trop plate...

Pour avoir utilisé du saindoux (pommade) et de la farine (poudre) dans mes cheveux et avoir dormi dans des endroits peuplés de souris et d'insectes...jamais j'en ai eus dans ma tignasse. Et Dieu sait que la maison dont je parle doit avoir plus de vermine que les maisons de l'époque vu qu'elle est assez abîmée (et en attente de restauration intense) et que personne n'y habite 24 heures sur 24 à l'année pour la chauffer et l'entretenir.

N'oublions pas non plus que pommades et poudres sont parfumées, d'odeur qui plaisent aux humains, mais que les souris trouvent probablement moins ragoûtantes que bien d'autres au garde-manger. Et que dire du bonnet qui protège la coiffure...?un problème embêtant pour une souris qui veux faire vite car la dormeuse bouge...Les mêmes souris préférant grandement aller dans le paisible cellier pour y voler quelques bouchées...


La pommade sert effectivement de gel coiffant...on en met si peu! C'est pas comme une barre de savon à base de suif! On en met une fine pellicule préalablement chauffée entre nos mains. Cela sert de gel coiffant comme je viens de le dire, mais aussi de base pour que la poudre s'y fixe.

Parlant d'échafaudages capillaires...Je me souviens des années 1980 avec nos tignasses crêpées à souhait, qu'on ne démêlait jamais chaque soir ou matin sous peine de voir notre coiffure tomber à plat. Tout cela bien encroûté dans un savant mélange de gel-mousse-fixatif...Rien ne bougeait! Et le pire...ces fixatifs étaient inflammables!!!!! Pourtant combien se fixait la coiffure à grand jets, cigarette à la main? Et ce truc brûlait les yeux si on avait le malheur de s'en envoyer dans la figure...Et si on attrapait la pluie? Le désastre...on était toute gommée! Et que dire lorsqu'on se lavait...ou plutôt décapait les cheveux, de ces horreurs de fixatif...le goût de l'eau qui ruisselait sur le bord de la bouche était atroce. Et le crêpage recommençait, au mieux avec un peigne au pire avec une brosse à dent! Et on avait les cheveux sec, cassants, fourchus... Tout cela pour avoir le toupet bien haut et la tignasse de lionne...

Chaque époque a ses fantaisies...et ne fait pas de ceux qui les ont faites des crachoirs ambulants!  

Rien ne vaut l'expérience vécue, Madame de Périgny, vous avez raison !

Chantal Thomas déjà comparait les excès des poufs à ceux des années 80, pensant princialement aux punks et à leurs édifices savants.

J'avoue que j'aime assez... du moins, j'admire. J'aime que les cheveux soient une matière, que certains ont l'art de mettre en forme, par la coupe et la structuration. De même, j'aime beaucoup les looks hérités des mangas que prennent parfois nos jeunes.



Toutes ces petites mèches qui viennent mordre les joues de façon en apparence inégale et pourtant très étudiée. Le comble de la sophistication.

Bon, de mon temps, cétait ça...



Oserais-je avouer que j'ai gardé un faible... ? "I was made for loving you, baby, you were made for loving me..."

Mais rien ne vaudra jamais ça, n'est-ce pas ?



Tous les malheureux qui ont vécu cette mode infame me comprendront... avec ou sans le ferry de Staten Island...

pimprenelle a écrit:

Tous les malheureux qui ont vécu cette mode infame me comprendront... ..

Citation :

Citation :

Tous les malheureux qui ont vécu cette mode infame me comprendront... ..

La coupe qui tue, les épaulettes qui assassinent !

Bonjour

Petite indication donnée par un conférencier du château : pour donner ce gonflant aux poufs à sentiment, les cheveux étaient travaillés avec de l'eau sucrée.

Cordialement

Marquise de Chissay a écrit:

Bonjour

Petite indication donnée par un conférencier du château : pour donner ce gonflant aux poufs à sentiment, les cheveux étaient travaillés avec de l'eau sucrée.

Cordialement

Ouais, j'vais essayer !

Non, je plaisante... Mais merci du renseignement, Madame de Chissay... on n'ose imaginer le carnage sur les cheveux... Pas étonnant que Marie Antoinette a fini par les perdre...

Madame Sophie a écrit:

 [Pim , j'aime beaucoup cette histoire de tribu d'orang-outang   , j'ai une vision de 30 singes emperruqués soudain    

Wi... C'est farce, hein ?!  

Citation :

(Workong girl , un film génial néanmoins , hi hi )

Ah oui j'ai cru que vous aviez fait exprêt

L'eau sucrée dans les cheveux? ça devait accrocher tout de même

Madame Sophie a écrit:

Je voulais dire "Working" , mais le lapsus est plus que révélateur , "workong " hi hi ....., il tombe à pic avec cette digression sur nos cousins les singes

Quoi ? C'était pas une feinte ?!

Vous avez l'inconscient farceur, alors !

Ça me fait plutôt penser à Désirless  



Bien à vous.

Je ne vous dis pas l'effroi des nouveaux venus sur le forum .........

N'en écrivons pas de trop ...ou bien Jean-Pierre Coffe serait capable de nous ressortir un livre sur Versailles ...côté salon de coiffure cette fois...

Bien à vous.

L'eau sucrée fait des merveilles pour empeser les dentelles délicates...et le tout se lave facilement avec de l'eau.

Cependant, comme je sais que l'usage de l'eau pour la toilette des cheveux était pas tout à fait de mise au XVIIIe, l'utilisation d'eau sucrée me porte à me questionner. Et je n'ai jamais trouvé mention de ce mélange dans les ouvrages de parfumeurs et perruquiers.

Tandis que la pommade et la poudre se nettoient bien avec un peigne fin, dit "décrassoir" ou " à poux", de même qu'avec un "linge pour enlever la poudre" comme on en retrouve le patron dans l'Encyclopédie.

Il faudrait avoir la source pour cette eau sucrée...

Madame Sophie a écrit:

Non le pire c'est que c'est une faute de frappe

Mais elle tombe bien non ? Workong girl , j'adore

Moi aussi, j'adore ce film ! Et je ne suis pas contre cette idée de remake simiesque...

Madame Sophie a écrit:

Les années 80 c'est aussi les années Cure et les cheveux crêpés à la bière , ne l'oubliez pas !!

Nan... Crêpés à la bière ?!

Madame de Périgny a écrit:

L'eau sucrée fait des merveilles pour empeser les dentelles délicates...et le tout se lave facilement avec de l'eau.

..

Mais s'il fait très chaud, est-ce que ce sirop n'a pas tendance à fondre (comme un caramel ) ?

Les dentelles empesées à l'eau sucrée deviennent dures, dures et très sèches. Rien de collant ou de mou ici. La seule chose qui va les abîmer c'est de l'eau...qui va redissoudre le mélange. Voilà une autre raison pourquoi je ne crois pas que dans les cheveux cela soit super bien, puisque ça devient trop dur et trop sec. Tandis que la pommade (et le blanc d'oeuf chez les Punks plus récemment) donnent un résultat plus souple. Mais il faudrait essayer!

Le blanc d'œuf? Pas bête

Par contre...ça aussi ça devait attirer toute sorte de faune affamée

Pour attirer le la faune affamée...

Effectivement toute saletée incrusté dans un cuir, textile, bois ou cheveux ou autre va potentiellement attirer les bibittes.

Mais pour que cela soit effectif, c'est à dire pour que les bibittes y aillent s'y établir et y bouffer il doit y avoir quelques éléments...

- chaleur
- humidité
- noirceur
- et être surtout tranquilité...comme dans le fond d'un garde-robe pendant une saison...ou encore dans le fond d'un tiroir pendant des mois...

Il est donc fort probable qu'une tête puisse rester des mois dans un fond d'armoire, tranquille sans bouger.

C'est pour cela que nous n'avons jamais de mites ou de dermestres du lard qui arrivent sur nos vêtements tout bonnement comme cela en plein dimanche ensolleillé mais plutôt lors des changements de saison, là où nous sortons nos vêtements des armoires pour les éventer et les préparer pour l'été ou pour l'hiver qui vient...

Voilà pourquoi Marie-Antoinette ne devais pas avoir de faune grouillante sur la tête...mais peut-être qu'elle a été victime de bestioles ayant troué des vêtements qui avaient été rangés trop longtemps...

Et peut-être qu'une madame X pas propre de sa personne (comme il en existe encore aujourd'hui, suffit d'aller dans une foule pour le voir...et le sentir!) et pas au fait de rafraîchir ses coiffures, avait peut-être entreposé assez longtemps une perruque bien pommadée et poudrée et que oui des bibittes se sont mises dedans... L'a-t-elle mise? Peut-être...ce qui a probablement suscité bien du dégoût...chez ses contemporains! Peut-être aussi était-elle très propre...mais son oubli a eu le même résultat. Quoi faire alors? Allez vitement la porter chez le perruquier pour la faire nettoyer et recoiffer...si elle est pas trop en mauvais état...Ou bien on la jette si on en a les moyens!

Voilà, je termine ici mes histoires capillaires!
Je souhaite juste avoir réussi...un peu... à vous démythifier quelques mites...euhhhhh...mythes!

Madame de Périgny a écrit:

dermestres du lard

Quid ?!



Beurk beurk ! Ben, heureusement qu'elles viennent pas, celles-là !

Merci à vous Madame de Périgny!