Pour les fans de costumes XVIIIe

Puisque nous avons des spécialistes parmi nous, je me tourne vers eux pour deux questions concernant le costume masculin :
Une connaissance, costumier de théâtre, m'a dit un jour que les costumes du XVIIIème sont trés lourds, avec des tissus épais, et qui ne donnent pas une grande liberté de mouvement. Je n'en doute pas pour les robes, avec paniers, corsets, jupons... Mais qu'en est-il des costumes masculins ? Etaient-ils contraignants également, serrés, rembourrés et donnant l'impression d'une... "carapace" ?
La deuxième question découle de la première : que portaient les messieurs lors des grosses chaleurs ? Affrontaient-ils vraiment 25° avec perruque poudrée, gilet, frac et culottes collantes ? Ou y avait-il des tenues plus adaptées, comme le négligé chez les dames ?

Si j'ai bien lu nos amis adeptes du costume XVIIIème siècle, sans parler de confort aussi souple que le nôtre, ils n'en souffrent pas et s'y sentent à l'aise. De plus, la rigueur de ces tenues permettent d'obtenir le maintien souhaité pour vivre en personnes du XVIIIème siècle.
J'ai compris également qu'il était hors de question pour un monsieur un tant soi peu bien élevé de se retrouver en chemise simple en public. Seuls les travailleurs, paysans et ouvriers pouvaient se le permettre.

Enfin nos amis répondront mieux que moi mais j'espère avoir déjà répondu un peu à vos questions.

Ces messieurs ont une grande liberté de mouvement et les tissus ne sont pas lourds, sauf en hiver .L'arrière des culottes laisse la possibilité de monter à cheval ,avec de la place pour les pampers .Elles deviendront si collantes à la fin du XVIII qu'ils devaient sauter dedans . Et ils sont aussi à l'aise que Diderot dans leurs robes de chambre .Mais ils souffrent aussi quand il fait aussi chaud que le dernier weekend .

Merci de vos réponses ! Il est vrai que perruque, gilet, veste, tour de cou, etc..., ça devait être "lourd" lors des grosses chaleurs. En hiver, il fallait sans doute utiliser des tissus lourds et épais, pour se protéger du froid. Certains disent que, lors de l'attentat de DAMIENS, LOUIS XV fût protégé du couteau par l'épaisseur de ses vêtements...

Oui et aussi le couteau était un canif . Celle de Damiens est légère ( conservée à l'hôtel de Soubise)

Tout ce qui a été dit précédemment correspond aussi à mes connaissances. Un justaucorps de soie, bien qu'entre doublé de toile forte, de crin et doublé de soie...fini par faire un vêtement pas très lourd, ni très chaud. Même chose si en laine fine. ClioXVIII décrit bien l'aisance. N'oublions pas qu'un vêtement bien ajusté offre souvent plus de facilité de mouvement qu'un habit coupé trop grand.

Effectivement chez les hommes de qualité on essaie de rester bien vêtu en tout temps. Sinon, on reste tranquille à l'intérieur de son chez-soi en robe de chambre passée sur une chemise, et on troque sa perruque pour un bonnet.

Chez les hommes du commun...heureux sont ceux qui habitent en Nouvelle-France! Ils peuvent s'habiller à la Canadienne! Cela consiste à porter un brayet (sorte de pagne amérindien fait en laine) au lieu d'une culotte, des mitasses (sorte de jambière amérindiennes sans pied en laine) au lieu de bas et des souliers de bœufs (typique de chez-nous) au lieu des souliers français. Ainsi on a les pieds et les cuisses à l'air! Pour le haut du corps...promenez-vous tout nu en chemise! Au pire...pour les plus prudes, ajoutez un gilet par dessus. Et voilà le confort pour les grosses chaleurs... Sur la tête, il a aussi été documenté le port d'un mouchoir noué en forme de bonnet au lieu d'une tuque ou d'un chapeau. Mais attention! Presque tous les reconstituteurs qui portent un mouchoir sur la tête lui donnent un look pirate, posé à plat sur la tête et noué sur la nuque. Alors que celui du XVIIIe était noué dans un style plus bouffant et enroulé autour de la tête, qu'aujourd'hui on trouverai féminin. Chardin en porte sur un de ses auto-portrait.

Voici l'habit à la Canadienne...

Mmmm les fesses de ce bel homme sont aérées ainsi : cela ressemble en effet aux vêtements des hurons et des iroquois , notamment ces fameuses jambières

C'est chouette d'apprendre que les habitants de la Nouvelle-France avaient adopté les habits des locaux!
J'imagine par contre que pour les dames, ce devait être impossible.

En effet, les femmes canadiennes n'ont pas adopté de vêtement amérindiens.
Par contre, les Amérindiennes ont vite été friandes de plusieurs éléments européens!!!!

Sur cette image d'époque, les femmes de la rangée du haut sont des Amérindiennes...(Celles de la rangée du bas sont des Canadiennes)



Les laines colorées ont remplacées le cuir de chevreuil pour les mitasses (jambières) et la machicoté (jupe), les rubans de soie décorant avec plaisir cette dernière. Certaines portèrent même des chemises françaises et des mantelets (que vous appelez caraco)...

Ce serait encore mieux sans le pantalon je pense

J'adore!!!

J'étais en galante compagnie, dimanche, d'un gentilhomme en costume que voici, que voilà !!!  



N'est-ce pas qu'il est beau ?
J'ai eu la plus grande peine du monde à ne pas succomber ..............

J'ai une question à vous adresser, chère Mme de Périgny .
Comment puis-je empeser une coiffe de dentelle ? ( c'est une coiffe normande )

je peux te répondre avec du papier de soie et de l'amidon en bombe ou de la laque à cheveux. C'est comme cela que je fais pour mes jabots

En la faisant bouillir dans un sirop de sucre ! Je ne plaisante pas : mon arrière-grand-mère poitevine faisait ainsi avec ses coiffes du dimanche

Poitou , Bretagne , Normandie : toutes ces coiffes sont à peu près pareilles non ?

Ah oui c'est vrai mon arrière grand mère faisait ça aussi pour ses coiffes berrichonnes

J'aurais peur que le sirop de sucre ne colle, ne fonde, ne coule ...

L'amidon en bombe existe ? Il faut repasser aussitôt pour donner la forme, je suppose ?

Pas du tout , c'est étonnant en fait : une fois sec c'est dur , pas du tout collant , et solide . Si on goûte c'est sucré c'est sûr  

Par contre il vaut mieux éviter de porter une telle coiffe empesée au sucre par une chaude journée d'été ....à moins de vouloir se transformer en ruche      

De la gomme arabique, facile à doser, pas cher et efficace .

Voilà, je suis nouveau sur ce site....je suis un passionné du XVIIIème siècle. Tout m'intéresse que ce soit la vie à la Cour de France, l'économie, l'art,la société ,la noblesse (de Cour, seconde, petite), les paysans........). J'aimerais avoir des adresses d'associations de reconstitution historique XVIIIème siècle. Merci de votre aide.

Bonsoir et bienvenue sur le Boudoir Le Vavasseur

Vu le nombre de passionnés de reconstitution que nous avons ici je pense que vous pourrez avoir quelques pistes

Niort est ma ville natale et la propriété de mon père est à une quinzaine de km

Oui je connais bien le donjon et sa collection de coiffes poitevines . En outre c'est un exceptionnel monument du moyen-âge presque intact , voulu par Richard Cœur de Lion quand le Poitou , comme l'Aquitaine , était anglais .

Mmmmm l'angélique : ma grand-mère en faisait de la confiture très parfumée , dont elle fourrait des galettes au beurre

En fruits confits c'est plus connu , mais je trouve la liqueur médiocre . Enfin c'est une très belle plante dans un jardin , qui existe aussi en pourpre d'ailleurs , et dont les feuilles , comme celles de la rhubarbe , sont toxiques .

Chère Madame Sophie,

Ce n'est pas moi qui vais vous contredire. Niort est une très belle ville et sa spécialité de l'angélique, quelle douceur ...
Le donjon de Niort vaut vraiment le détour. Leur collection de coiffes est ahurissante, ne fût-ce que par le nombre impressionnant ...
C'est pour les amoureux des coiffes !

Merci pour votre message chou d'amour. Connaissez-vous quelqu'un en particulier sur ce forum qui pourrait me conseiller?

Je pense notamment à Athénaïs de Montespan, Scapin, Mlle Adélaïde, Elisabeth Vigée-lebrun Je ne sais pas si elles peuvent vous aider mais elles sont je pense les mieux placées