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 Les grands mots de la Révolution

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Picton58

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MessageSujet: Les grands mots de la Révolution   Les grands mots de la Révolution Icon_minitimeDim 16 Juil - 8:25

«Sans-culotte», «patriote»... Des mots de la Révolution à nos jours

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La Révolution française nous a légué un patrimoine qui se retrouve encore de nos jours y compris dans la langue. Des mots aussi anodins que symboliques qui font l'histoire de France. Le Figaro revient sur leur origine.

Elle fut un «bouleversement». L'étincelle qui mit le feu aux poudres. Celle qui changea en un jour, en une pensée, en un nom l'ordre du monde. La Révolution, étymologiquement, c'est un coup de queue dans des boules de billards. Un aggiornamento politique, religieux et social. De cette date, le 14 juillet, a dérivé l'histoire contemporaine dont nous sommes tous les héritiers. À l'occasion de sa célébration, Le Figaro revient, grâce aux analyses pertinentes de l'historienne Sophie Wahnich, sur les mots et expressions qui inspirèrent le dictionnaire français.

Révolution

Elle annonçait un «retour en arrière», c'est pourtant un bond en avant qu'augura la Révolution française. Emprunté au latin chrétien revolutio «retour du temps», la révolution est, à ses origines, «une différence et une répétition», oserons-nous paraphraser Deleuze. Le terme s'emploie en effet tout d'abord, au début du XIIIe siècle, en astronomie pour désigner le «retour périodique d'un astre à un point de son orbite». La révolution qualifie un point mobile sur un support immobile telle le cycle de la Lune.

À la fin du siècle, elle se pare d'un nouveau sens pour caractériser «l'écoulement d'une période temps». Cinq siècles plus tard, en géométrie cette fois-ci, elle est une «rotation complète d'un mobile autour de son axe» ou à plus grande échelle «le tour complet d'une pièce», note le CNRTL.

Avant le XVIIIe siècle, la révolution s'utilise aussi pour décrire un «trouble», une «agitation», les «changements d'humeur». Marivaux emploiera par exemple cette nuance pour exprimer l'émoi de l'un de ses personnages dans Le Spectateur. Notons enfin son emploi dans le lexique architectural pour désigner «un objet enroulé sur lui-même». Zola utilisera l'expression en 1883 dans Au bonheur des dames pour détailler un «escalier».

Avec la prise de la Bastille, la Révolution -cette fois écrite avec un «r» majuscule- devient un «changement brusque et profond» et implique une «transformation complète». Si le Petit Robert sous-entend dans sa définition l'expression d'une violence, il est intéressant de constater que selon le CNRTL, la Révolution est d'abord un phénomène intérieur. Elle désigne une «évolution des opinions, des courants de pensée, des sciences» puis les «découvertes, inventions entraînant un bouleversement», «une transformation profonde de l'ordre social, moral, économique, dans un temps relativement court».

Fête de la fédération

Du latin foederatio «alliance union», la fédération désigne tout d'abord «une alliance militaire, entre des hommes qui vont s'entre-aider s'il y a une attaque», nous explique l'historienne Sophie Wahnich, auteur de L'Intelligence politique de la Révolution française.

En 1789, cette union se concrétise sous la forme d'un mouvement national issu des provinces. «Une alliance se crée de village en village. Elle a pour objectif d'obtenir une unité nationale.» La fête de la Fédération, ou la commémoration de la première année de la prise de la Bastille, célèbre donc «l'armée populaire révolutionnaire qui défendit les acquis de la Révolution et son projet. Elle est la fête de la Révolution armée.»

Sans-culotte

À l'origine, au XVIe siècle, la culotte n'est pas seulement un «vêtement masculin de dessus qui couvre de la ceinture aux genoux» selon la définition du Petit Robert. Elle est un habit propre à l'aristocratie par opposition au simple pantalon de toile porté par l'homme du peuple, l'artisan et le commerçant. «Elle est un moyen de mieux exposer sa virilité», note Sophie Wahnich. La culotte n'avait en effet aucune vocation à cacher les parties viriles des hommes. Au contraire, elle s'arborait pour les mettre en valeur.»

L'expression «sans-culotte» est donc, dans ses premiers temps, une injure au petit peuple. Les aristocrates l'emploient pour se moquer des «pauvres», précise le CNRTL.

Bien que péjorative, l'image sera toutefois reprise puis revendiquée par les révolutionnaires. Elle sera une façon pour les sans-culottes de s'affirmer comme le peuple de France et ainsi de placer tous les citoyens sur un pied d'égalité. Valeur qui passera par le tutoiement patriote jusqu'au port du bonnet phrygien. Un habit inspiré de celui des affranchis Phrygiens comme emblème de la Liberté. «Les sans-culottes, ce sont à la fois ceux qui ne portent pas la culotte des nobles mais aussi ceux qui ont une virilité sans avoir à la montrer», précise l'historienne.

Patriote

Le XIXe et le XXe siècles ne sont pas encore passés par là. À l'origine donc, le terme patriote «qui est très axé à gauche» signifie «celui qui aime les bonnes lois», nous explique Sophie Wahnich. «Le patriote est celui qui désire construire une société juste. Celle-ci doit passer par une liberté totale pour ses citoyens. Le programme des Patriotes, entre 1787 et 1789, est d'obtenir l'égalité entre la noblesse et le tiers état.»

Le terme «patriote» s'emploie à la fois pour désigner (durant la Révolution) «ceux qui s'opposent aux aristocrates, à l'Ancien Régime», les «partisans de la Révolution» et «les citoyen(ne)s armé(e)s». De nos jours, le patriote est un individu qui «aime sa patrie et qui se met à son service». À ne pas confondre avec le nationaliste!

Peuple

Durant la Révolution, on entend par peuple «le passage du peuple au pluriel au peuple au singulier», raconte Sophie Wahnich. «On passe de la conception d'un roi qui était le père des peuples - c'est-à-dire le peuple picard, le peuple poitevin, le peuple breton, etc.- à celle d'une unité de l'ensemble des peuples.»

«Par peuple, on comprend l'unité des peuples qui doit devenir souveraine. On sous-entend à l'intérieur de ce souverain, une conscience de longue durée mais aussi une unité qui n'est jamais complète et parfaite. Le peuple souverain est en effet divisé entre ce que l'on appelle le menu peuple et le peuple riche. Cette division qui fait fracture devra donc constamment être discutée afin de concrétiser l'universalité du peuple.»

Guillotine

Adoptée par l'Assemblée constituante en octobre 1791, la guillotine -du nom de son créateur, le député et médecin Jospeh Ignace Guillotin- est à sa création, perçue comme une œuvre humanitaire. «La guillotine annonce un immense progrès. Non seulement parce qu'elle permet d'éviter d'ajouter à la mort donnée, la violence de la cruauté sur les corps. Mais aussi et parce qu'elle parvient à régler le problème des exécutions sommaires qui étaient souvent encore données jusqu'alors sous la torture», explique Sophie Wahnich. Adieu donc les décapitations à la hache ou l'épée! Dorénavant, les condamnés seront tous égaux devant la mort.
http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/07/14/37002-20170714ARTFIG00003-sans-culotte-patriote-des-mots-de-la-revolution-a-nos-jours.php

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