Sa déclaration de guerre en 1792

Citation :

Et maintenant, ceci éclairci, je me tais afin de ne pas subir les foudres de Pimprenelle.

Moi ? Jamais de la vie !

Je suis gentille comme un petit mouton... de Trianon...

Et aller! Encore une source qui dit que Louis XVI a bien déclaré cette guerre à contre coeur :
Lescure dans son ouvrage "Marie-Antoinette et sa famille" (page 578) :
"Le 20 Avril 1792, il s'est rendu à l'Assemblée pour lui annoncer son consentement au plus difficile de ses sacrifices."

Furet est de plus en plus seul sur ce coup

Et bien sûr ce ne devait pas lui plaire de déclarer la guerre au pays d'origine de son épouse! Quel constat d'echec, après des décennies de paix suite au traité négocié par Louis XV, Marie Thérèse et Choiseul.

Oui c'est aussi un argument...faire la guerre à son beau frère n'était absolument pas un plaisir pour lui...

Les Chroniques de la révolution a écrit:

Robespierre : NON
le 12 décembre 1791 :
Les Robespierristes ne veulent d'un conflit à aucun prix. Ils pensent que la guerre compromettrait le succès de la révolution : si elle est victorieuse , elle rendra au Roi une armée obéissante ainsi que prestige et pouvoir.
En cas de défaite, c'en sera fini des espérances révolutionnaires , et la monarchie risque bien d'être rétablie dans toute sa puissance.
Robespierre trouve en outre qu'il est aberrant de vouloir attaquer les souverains européens alors que la guerre contre les adversaires de la révolution n'est pas terminée.
N'étant plus député, l'ancien avocat d'Arras ne peut défendre ses thèses qu'à la tribune de son club.
C'est là que les adversaires de son propre camp, autour de Brissot, viennent lui apporter la contradiction.
Les Jacobins parisiens sont en effet divisés sur la question de la guerre. Mais la majeure partie des clubs et des sociétés de province affiliés se rangent derrière l'opinion pacifiste de Robespierre.

Bien à vous.

Les Chroniques de la Révolution a écrit:

14 décembre 1791
Louis XVI : oui , peut-être (?)
Le Roi ne craint pas la guerre.
Il n'est pas sûr qu'il l'espère non plus. D'une part il tente de convaincre les Français de sa sincérité de Monarque constitutionnel prêt à défendre la sécurité du royaume.Le 12 novembre , il désavouait officiellement l'attitude des princes émigrés.
D'autre part, il essaie de gagner du temps et compte toujours sur l'intervention des puissances européennes pour rétablir sa souveraineté. Celles-ci ne savent plus à quoi s'en tenir .Louis XVI a écrit aux souverains de Prusse, de Suède et de Russie pour leur demander une action armée contre la France. Etrange attitude d'un Roi qui se dit patriote. Enfin , il a annoncé aujourd'huy devant l'Assemblée qu'il avait exigé du prince électeur de Trèves la dispersion, avant le 15 janvier 1792, des émigrés réfugiés chez lui.
Sinon il le "traitera en ennemi". Cette menace de guerre ne serait-elle qu'une ruse?

Bien à vous.

Citation :

une action armée

Encore faut-il s'entendre sur le contenu de ce terme-là. Les lettres de Marie Antoinette sont très claires à cet égard : elle plaide pour le rassemblement d'un "congrès armé", c'est à dire que les puissances étrangères massent sur les frontières françaises des troupes qui fassent peur aux "factieux". Rien de plus que de l'intimidation, quoi.

Les Chronqies de la Révolution a écrit:

Brissot : OUI , absolument
18 décembre 1791
Le Jacobin Brissot n'y va pas par quatre chemins.
"Nous avons besoin de grandes trahisons. La guerre est actuellement un bienfait national.", a-t-il déclaré aujourd'huy à la tribune de la Législative.
Les Brissotins sont en effet d'ardents partisans d'un conflits avec les puissances européennes. Ils craignent que le Roi ne regagne la confiance de son peuple si on lui donne l'occasion de jouer tranquillement son rôle de monarque constitutionnel.
Rien de tel , sans doute, qu'une bonne guerre pour renforcer le patriotisme des Français. Celle-ci permettrait du même coup de porter la révolution hors des frontières.Isnard est le plus ardent propagandiste de cette croisade que Brissot tente savamment d'organiser. Tous ces boutefeux, Condorcet en tête, s'imaginent qu'ils pourront concilier l'état de guerre avec la liberté . Ils sont pour l'instant parvenus à rallier la majorité des députés jacobins à leurs idées.

Bien à vous.

Pendant que j'y suis, voici un énième témoignage, celui de Hüe lui-même (dans ses mémoires), mieux placé que Furet je pense, certifiant que Louis XVI a bien déclaré cette guerre à contre coeur :

"Louis XVI ne vouloit pas la guerre; les factieux la vouloient, parce que, sans elle, il n'eût existé ni révolution du 10 Aôut, ni république.[...]le 20 Avril 1792, Louis XVI vint à l'Assemblée nationale annoncer, mais d'une voix sensiblement altérée et qui déceloit sa peine, qu'en vertu du pouvoir que lui donnait la constitution, il déclaroit la guerre à François II, Roi de Hongrie. "

La aussi c'est très clair

Madame de Tourzel disait la même chose que Hüe alors il y a rien a contredire, le Roi a été contraint de déclaré la guerre en 1792.

Dis donc ,Chou ,il y a un nouveau bouton un haut de la page est ce qu`elle est plus facile à utiliser ?

Fleurdelys

Citation :

Madame de Tourzel disait la même que Hue alors il y a rien a contredire, le Roi a été contraint de déclaré la guerre en 1792.

Oui pour moi aussi c'est on ne peut plus clair...mais je serais curieux de connaître les sources, si il y en a, sur lesquelles Furet s'est appuyer pour prétendre que Louis XVI la voulait cette guerre...car finalement le seul à ma connaissance qui dise cela est Furet...et Furet n'est pas infaillible ça on l'a constaté...mais je ne connais aucun témoignage de contemporains qui pourrait le confirmer...

Citation :

Dis donc Chou il y a un nouveau bouton un haut de la page est ce qu`elle est plus facile a utiliser ?

Un nouveau bouton? De quel bouton parles-tu?
Si tu parles des nouveaux boutons du menu d'édition de messages, en effet il y a des nouveautés, je les ai un peu détaillées ici en bas de page

Chou d'amour a écrit:

Louis XVI la voulait cette guerre...car finalement le seul à ma connaissance qui dise cela est Furet...et Furet n'est pas infaillible ça on l'a constaté...

Albert Soboul l'écrit aussi dans son La révolution française ; ainsi que Tulard-Fayard et Fierro dans leur Histoire et Dictionnaire de la RF (et ces derniers sont plutôt considérés comme conservateurs, pour être soft ).

Ah vous êtes bien plus contructif que ceux qui défendent cette théorie La nuit, la neige, en apportant le triple de références que ces derniers

Mais justement je me demande où ils ont récupéré ces informations...de sources contemporaines ou de leur interprétation personnelle?

C'est bien le problème que dénoncent les Girault de Coursac dans leur Louis Seize : faire de l'Histoire, cela revient le plus souvent à établir une solide bibliographie et une franche compilation !

C'est malheureusement le constat que je suis obligé de faire quand je lis certains sur d'autres forums qui choisissent l'arrogance et la moquerie quand les arguments sérieux et la rigueur font défaut

Mais là...plus je lis des mémoires de contemporains et plus je lis une chose : Louis XVI ne voulait pas cette guerre.
Maintenant je suis en attente d'autres témoins de l'époque soutenant l'inverse, sinon je resterai convaincu

Chou d'amour a écrit:

Mais là...plus je lis des mémoires de contemporains et plus je lis une chose : Louis XVI ne voulait pas cette guerre.
Maintenant je suis en attente d'autres témoins de l'époque soutenant l'inverse, sinon je resterai convaincu

A lire la lettre de Marie-Antoinette du 9 décembre 91 (à Fersen) et celle à Mercy (le 16) ; c'est beaucoup plus ambigu.
Le roi n'appelle peut-être pas pleinement de ses voeux une guerre (car l'environnement politique intérieur et extérieur est complexe pour sa position, et du reste on peut aisément considérer qu'on ne déclare pas un conflit de gaieté de coeur), mais celle qui se dessine apparaît alors comme un recours opportun et de la dernière extrémité pour renverser une situation qui lui est de plus en plus défavorable et critique.
Dans ce dramatique jeu de poker, je veux pourtant bien croire qu'on n'abat pas cette dernière carte sans frémir, mais il le fait pourtant.

Attention La nuit, la neige, car Marie-Antoinette, elle, la souhaitait vraiment cette guerre, donc dans ses lettres il est clair qu'elle attendait une guerre avec l'Autriche. Mais pour Louis XVI le cas est tout autre, à lire Tourzel, Hüe et Lescure
Dans sa lettre du 9 Décembre elle explique plus ses pensées à elle et non celles de Louis XVI, et quant à sa lettre du 16 elle écrit :

"Vous avez vu, par le dernier message de l'Assemblée au Roi, qu'elle lui demande en quelque sorte de déclarer la guerre eux Electeurs et aux princes d'Allemagne."

Ceux qui prétendent que Louis XVI voulait vraiment cette guerre refusent même de croire que l'Assemblée a "demandé" à Louis XVI, ou forcé après ça dépend des nuances, de déclarer la guerre....or Marie-Antoinette elle même le dit dans la lettre dont vous faisiez référence

Je crois que la position des souverains n'était pas si claire que ça, et pas si évidente du point de vue de Marie Antoinette que tu le dis, Chou. Avant la déclaration de guerre, elle ne dit pas l'appeler de ses voeux. Au contraire, elle dit bien que le roi est contraint à la déclarer par l'assemblée.

Vous avez vu, par le dernier message de l'assemblée au roi, qu'elle lui demande en quelque sorte de déclarer la guerre aux Electeurs et aux princes d'Allemagne. Cette idée a germé depuis dans toutes les têtes, et le roi, qui ne peut ni ne doit pour sa sûreté personnelle avoir d'autre langage que celui qu'il a adopté par la constitution, vient de déclarer lui-même à l'assemblée qu'il va faire les réquisitions les plus fortes auprès des princes d'Allemagne pour qu'au 15 janvier, ils ne souffrent pas davantage le rassemblement des Français émigrés, qu'il va écrire à l'empereur comme chef de l'empire, pour le prier d'interposer ses bons offices près des Electeurs pour dissiper ces rassemblements, et que, si au terme fixé il n'a pas satisfaction, il ne lui restera plus qu'à proposer la guerre.

Je n'ai pas besoin de commentaires pour prouver combien cette démarche est absurde ; sans armée, sans discipline, sans argent, c'est nous qui voulons attaquer. Mais le roi n'est pas libre, il faut qu'il suive la volonté générale et pour notre sûreté personnelle ici, il faut qu'il suive exactement la marche qui lui est prescrite.

Une fois mis au pied du mur, les souverains ont pu peut-être évaluer l'avantage qu'il serait éventuellement possible de tirer de cette situation qui leur avait été imposée. Et c'est à partir de ce moment-là que Marie Antoinette se met à espérer en la victoire des forces coalisées, qui lui permettrait de "redevenir assez".

Une fois la guerre avérée inévitable, pas avant.

Citation :

Dans ce dramatique jeu de poker, je veux pourtant bien croire qu'on n'abat pas cette dernière carte sans frémir, mais il le fait pourtant.

Louis XVI n'a abattu aucune carte. Il n'avait pas le choix.

Oui tu as raison de nuancer un peu mes propos Pim...disons que Marie-Antoinette voyait un peu plus les avantages possibles d'une guerre que son mari, mais effectivement voir la France déclarer la guerre à son frère ne la réjouissait pas non plus :s:
Elle espérait une réaction étrangère envers l'Assemblée et en même temps savoir que son mari était forcé par cette même Assemblée de déclarer cette guerre ouvertement la faisait "tiquer"...c'est vrai que ce n'est pas évident à cerner...
Mais Louis XVI n'a pas de lui même en son âme et conscience choisi d'aller à l'Assemblée pour faire cette déclaration de guerre.

Chou d'amour a écrit:

mais effectivement voir la France déclarer la guerre à son frère ne la réjouissait pas non plus :s:

Léopold II étant mort le 1er mars 1792, c'est au neveu de Marie-Antoinette, François II, que la France déclare alors la guerre.

Bien à vous.

Oui mais les lettres dont parle La nuit, la neige datent de 1791 Majesté

Connaissez-vous les opinions de la part de François II sur cette déclaration de guerre ?
Pensez-vous que l`empereur voulait cette guerre ?
Fleurdelys

Il se montre immédiatement moins diplomate (ou disons moins dans la retenue que son père, plutôt favorable à la paix).
Aussi, la situation s'est aggravée, et il est rassuré par le rapprochement avec la Prusse.
Mais il souhaite davantage s'attaquer à la France, qu'il croit fragile, que voler au secours de sa tante...
Il provoque donc l'Assemblée qu'il traite de faction sanguinaire furieuse ; cette dernière n'attendait que cela pour lui lancer un ultimatum pour l'obliger à reconnaître le nouveau régime, et cesser les démonstrations militaires aux frontières.

Oui François II voyait en cette guerre un excellent moyen de battre une armée française affaiblie et de récupérer des territoires...seul cela l'intéressait, lui qui n'avait jamais connu ni vu sa tante...la famille royale ne l'importait pas du tout :s: