Caroline de Brunswick

En 1812, Elle atteignit sa seizième année et aussitôt son père songea à la marier pour se débarrasser d'elle.
Elle était d'ailleurs d'un tempérament précoce qui s'était déjà manifesté.

A 12 ans , elle avait eu un premier flirt avec un certain capitaine Hess de la suite du duc d'York. Et elle avait gardé longtemps caché dans sa chambre le portrait du bel hussard.
Il paraît aussi qu'elle correspondit avec le Prince Auguste de Prusse qui était d'ailleurs marié, mais il n'en reste aucune trace.

En 1813, le Prince d'Orange , fils aîné du roi de Hollande , vint à LOndres avec le duc d'York et trois jours après son arrivée , le Prince de Galles donna à Carlton House en son honneur un grand dîner auquel il voulut que sa fille assistât.

Le lendemain, la princesse Charlotte écrivait à une amie : " Hier soir dimanche, j'ai dîné à Carlton House pour rencontrer le Prince d'Orange.
Après le dîner au milieu de la soirée , au moment où j'allais me retirer avec Lady Clifford , le Prince ( le Prince de Galles ) m'entraîna dans le fond de la galerie pour me demander ce que je pensais du Prince d'Orange, et me prier de me décider à l'épouser. Naturellement je n'ai dit ni oui ni non , seulement que je voulais bien revoir le prince d'Orange. J'avoue que je suis plus agitée que je ne puis le dire ; il me semble que je "rêve".

...

Le Prince d'Orange est venu me voir hier et avant-hier. il ne me déplaît pas, bien qu'il me paraisse un peu gourmé et ennuyeux. Mais hier, il m'a inquiétée en me disant qu'il pensait bien que si nous nous mariions , nous habiterions tantôt à Londres , tantôt en Hollande et que d'ailleurs, il ne m'empêcherait pas de voir mes amis et serait très heureux de les connaître. Il sait pourtant bien qu'il serait impossible de passer souvent de Hollande en Angleterre tant que la guerre durera et que les vaisseaux français croiseront dans la mer du Nord.

Je suis au reste décidée à ne pas habiter ailleurs qu'en Angleterre."

Charlotte gardait aussi contre le Prince d'Orange une sourde rancune de ne pas avoir fait de visites à sa mère.


Après un dîner à l'école militaire de Sandhurst , la princesse attendait son prétendant à Warwick House . Elle l'attendit vainement . Il ne vint pas et elle apprit qu'après avoir roulé sous la table du banquet avec le Prince de Galles et le duc de Clarence , on l'avait rapporté ivre-mort à Carlton House.

Naturellement , elle lui opposa une fin de non recevoir définitive. Mais le Prince de Galles qui avait vivement espéré par ce mariage se débarrasser de sa fille était furieux. Il commença par envoyer à Warwick House son chancelier Thurlow avec ordre de ramener à Carlton House la jeune fille rebelle.

Charlotte, pressentant une scène affreuse , refusa d’affronter ce soir-là son père, sous prétexte qu’elle était souffrante et s’enferma dans sa chambre.
Deux heures après , le Prince de Galles arriva lui-même , s’emporta jusqu’à lui dire des paroles ordurières et la menaça , si elle ne consentait pas à reprendre les pourparlers de mariage , de l’enfermer à Warwick House comme dans une prison. La princesse eut peur et céda.
Quelques jours après, ses fiançailles avec le Prince d’Orange furent annoncées officiellement dans toutes les Cours d’Europe.

Mais lorsque le jour de la Cérémonie fut fixé , son père lui demanda suivant l’usage de lui communiquer la liste des personnes qu’elle désirait inviter à la cérémonie. Alors, la princesse écrivit en tête de la liste le nom de sa mère. Le Régent la lui renvoya en barrant le nom de la princesse de Galles et Charlotte la lui retourna aussitôt en effaçant cette fois le nom du Prince d’Orange. Elle ajouta qu’elle renonçait définitivement à ce mariage et que rien ne pourrait la faire revenir sur sa résolution.

Scandale énorme ! Le Régent entra dans une violente colère. Il fit déclarer à sa fille par le chancelier Thurlow qu’elle devait se rendre le lendemain matin à Windsor où elle serait gardée en punition.

La princesse Charlotte s’enfuit alors de Warwick House et s’en fut rejoindre sa mère à Kensington. Elle s’entretint avec les gens de sa mère . La fugue de la princesse était déjà connue et le peuple la soutenait. Une véritable famine menaçait alors Londres. Des inscriptions mises sur les murs de Carlton House demandaient « du pain ou la tête du Régent ! « .
Que faire ? La jeune fille demanda l’avis de sa mère et celle-ci l’engagea à céder. Ses propres affaires étaient si embrouillées ! Pouvait-elle encore se charger de celles de sa fille ?

Enfin, la princesse sanglotante s’inclina , toutefois après avoir signé une déclaration dont elle fit six copies affirmant qu’elle aimerait mieux mourir que d’épouser le Prince d’Orange.
Avec sa dame d’honneur et geôlière lady Clifford et le chancelier Thurlow , elle monta dans une voiture de la Cour qui la conduisit tout droit dans la forêt de Windsor , où un petit chalet appelé « Lower-Lodge » avait été préparé pour elle. Elle y resta six mois , à peu près recluse , sous défense d’écrire aucune lettre qui ne serait pas remise à Lady Clifford et ensuite au Régent.

Après 6 mois de réclusion, la princesse rencontra à Windsor dans un drawing –room de sa grand-mère le Prince Léopold de Saxe Cobourg.
A cette époque, le Prince Frédéric Léopold , duc de Saxe , Margrave de Meissen , Landgrave de Thuringe , Prince de Cobourg et Saafeld , était un beau jeune homme de 23 ans , calme, raisonnable et parfaitement bien élevé qui vivait médiocrement avec 8000 livres de rente au second étage d’une maison de chétive apparence dans High Street.

Bien qu’il se fût aperçu qu’il plaisait manifestement à la princesse , il n’aurait jamais osé envisager ce mariage avec l’héritière présomptive de la Couronne d’Angleterre.

Cependant la duchesse d’York qui savait quelle hâte le Prince Régent avait de marier sa fille , l’encouragea.
Quelque temps après, il alla rejoindre en Russie l’empereur Alexandre qui le prit pour aide de camp. En 1814, il entra dans Paris avec les Alliés , puis vint à Londres et sa première visite fut pour la duchesse d’York qui l’engagea à demander au Régent la main de la Princesse Charlotte. Le Régent la lui accorda immédiatement et le mariage fut célébré deux mois après dans la chapelle de St James.

Ce prince deviendra plus tard Léopold Ier , roi de Belgique et contractera un second mariage .

https://www.youtube.com/watch?v=jIPP6iWr1sc

https://www.dailymotion.com/video/xkepx5_king-leopold-i-...


et sa seconde épouse La Princesse Louise-Marie d'Orléans

https://www.youtube.com/watch?v=1M2jQx-13VU

L'engagement de sa fille rompit le dernier lien qui attachiait la princesse de Galles à L'Angleterre. Elle était décidée à quitter l'Angleterre et elle était certaine que le Prince Régent ne s'y opposerait pas. Mais la question d'argent se posait.
La princesse avait des dettes et elle avait pris l'habitude d'envoyer les factures à Carlton House. Elle craignait que son mari ne la laisse à l'étranger dans les pires embarras financiers. Elle eut recours à la Chambre des Communes qui lui vota une indemnité de 50 000 livres . Mais elle se contenta de 35 000 puisque l'Angleterre se débattait à cette époque dans la crise financière.

Mais elle spécifia par une note officielle que si le Régent voulait attenter aux droits de sa fille à la succession au trône , de quelque manière que ce fût , elle reviendrait immédiatement pour la défendre.

Au mois de juillet , elle s'embarqua à Douvres sur la frégate Le Jason qui devait la conduire à Osnabruck d'où elle devait aller à Brunswick, refaisant ainsi en sens inverse le chemin de ses fiançailles.

Puis de l'Allemagne , elle descendit vers l'Italie , Chez Murat, à Naples puis au duché de Parme. Là , l'ex-impératrice Marie-Louise et le comte de Neipperg furent très embêtés par cette visite.
La princesse de Galles était descendue à Parme dans une auberge suspecte sous un nom d'incognito. Des Anglais suspects étaient venus la voir . On connaissait son admiration pour Napoléon et le mouvement qui se dessinait depuis quelque temps à Paris et à Londres pour le retour de l'empereur. La princesse de Galles n'avait-elle pas quelque motif politique de faire cette visite à l'ex-impératrice ?
De ce fait , Marie-Louise fut extrêmement froide, à peine polie.
Et ce fut le départ de la princesse de Galles vers d'autres cieux italiens...

En 1817 , la Princesse de Galles parut décidée à se fixer en Italie et dans ce but acheta auj général Pino la villa d'Este à Cernobbio , dans un des sites les plus charmeurs du lac de Côme.
Son courrier l'ayant quittée pour revenir en Angleterre, elle engagea un certain Bartoloméo Pergami et ce sur la recommandation du Général Pino. C'était un bel homme...Et ce qui devait arriver arriva.

Son bel italien



Pergami

Pour voir l'illustration en entier , cliquez dessus.

La fameuse villa

https://www.youtube.com/watch?v=_tcWtg1_fDk

Peu à peu tout le clan des Pergami envahit toute la villa 'Este , ce qui provoqua des heurts avec la suite anglaise de la princesse...
La princesse se disait : " Puisque l'Angleterre m'a fait le grand honneur de me rendre la vie impossible comme princesse de Galles , je ne veux plus être que Caroline et une femme heureuse. "
La princesse s'affichait partout avec son bel italien. Elle invita même Rossini chez elle mais il refusa.
Et puis L'Italie ne lui paraissant plus assez grande pour loger sa folie , la princesse voulut la promener en Orient et partit d'abord pour la Sicile.

De Sicile, elle s'embarqua pour Tunis où elle présenta son bel italien au Bey puis partit pour la Syrie, la Terre Sainte . Elle fonda pour son bel italien l'ordre de Ste Caroline de Jérusalem.
L'ordre de Ste Caroline consistera en une croix rouge portant la devise " Honny soit qui mal y pense" et sera appelé l'Ordre de Ste Caroiline de Jérusalem. Le ruban de cet ordre sera lilas et argent.

De Syrie, la princesse passa en Grèce , s'arrêta à Athènes , revint à Naples et puis à Gênes. En vue de l'île d'Elbe, elle voulut y faire escale. A Porto Ferrajo, elle se recueillit sur les souvenirs napoléoniens. Puis elle rentra chez elle à la villa d'Este.
Elle acheta pour son bel italien une villa voisine de la sienne qu'on appela la Baronna. Elle y passa sa vie à donner des réceptions pour des gens qui n'étaient pas de son rang. C'est sût qu'avec un tel genre de vie, elle fit scandale !
Et le pire , c'est qu'elle s'occupait très assidûment de pousser dans le monde son bel italien. Elle écrivit pour ce faire au Prince Lucien Bonaparte.

Pendant qu'elle se compromettait à souhait, le Prince Régent guettait anxieusement l'occasion de pouvoir réunir contre la princesse des preuves d'inconduite notoire pour obtenir le divorce qui était devenu son idée fixe.

La princesse nageait en plein bonheur quand on vint lui apprendre avec tous les ménagements possibles la mort de sa fille , la princesse Charlotte...

Voici un autre portrait de Caroline de Brunswick



Elle me fait vraiment penser à Lady Diana...

Et voici Prinny


http://www.carreimperial.fr/?p=5685

Voici d'autres portraits de Caroline de Brunswick




Caroline en 1795 juste avant son mariage avec le Prince Georges

ET comme notre Reine , elle a eu droit à un procès ( même si ce n'est pas le même genre de procès ! ).
Mais comment ne pas penser à sa peine ...



Caroline à son procès.



Le Tribunal

Les caricatures sur sa relation avec Pergami



source :

http://www.carrot.dreab.com/p-Caroline_of_Brunswick

Et ces autres portraits

La princesse Charlotte



Le Prince Léopold



Warwick House








Le mariage



La tombe



Source :

http://www.georgianindex.net/Prn.../P_Charlotte.html ( le lien ne s'ouvre pas )

La tombe est surprenante, on dirait la résurection du Christ, car on ne voit pas de corps...

Oui, c'est sûr ...
Mais Léopold n'était pas un prince très croyant !

La Princesse Charlotte abrita son bonheur à Claremont House où Louis-Philippe vécut après la révolution de 1848.

http:// cmsfr.eghn.org/ethg-claremont-garten.html

L’ameublement était très simple : peu de draperies, des rideaux droits et des meubles en noyer.
Toute l’Angleterre s’associait au bonheur des jeunes époux. Le peuple était ruiné et presque affamé par des impôts excessifs . Le machinisme provoquait un grand chômage…
Lorsque le peuple apprit la grossesse de la princesse , il laissa éclater sa joie par des processions et des chants autour de Claremont House.

Le 4 novembre , la grossesse arrivant à son terme, le docteur Baillie appela Sir Richard Croft, l’accoucheur patenté des princesses de la Cour d’Angleterre. D’ailleurs, la grossesse s’était passée si normalement qu’aucune complication ne paraissait à redouter

Mais hélas , après trente heures de travail , elle accoucha d'une petite fille morte née et expira peu de temps après.
Le Prince Léopold en fut fou de chagrin et de douleur.

Sur Claremont House,

Je vais donner un autre lien

http://fr.wikipedia.org/wiki/Claremont_House

Claremont house