Caroline de Brunswick

la duchesse Anna Amelia (1739-1807)

Citation :

En 1768 le Christian VII roi de Danemark est venu à Versailles (officiellement). Mais ça ne colle pas. Sinon aucune venue de prince danois lorsque Marie Antoinette est à Versailles.

Il y a parfois des calomnies énormes. Les pamphlétaires (comme les tribunaux révolutionnaires d'ailleurs ) ne se préoccupent pas des dates. 1768/1770, pourquoi pas. Il existe un pamphlet (et certainement plus d'un) où on dit Marie-Antoinette maîtresse du cardinal de Rohan à Vienne. Seulement, nous savons bien qu'il n'y a été nommé qu'en 1771 et forcément les deux ne pouvaient s'y être croisés !  

Mais que faire devant devant la bêtise humaine ?

Je viens de faire une acquisition très précieuse aujourd'hui mais je vous en dirai plus à l'avenir .

Le livre que j'ai acquis va bien compléter ce fil sur cette malheureuse princesse.
On les mariait vraiment comme les moutons que l'on menait à l'abattoir ( je reprends l'expression de ma chère Princesse Diana ...)

Lord Malmesbury arriva le 28 novembre 1794. Ce grand seigneur a laissé dans ses Mémoires une relation de sa mission à Brunswick. Il y note un accueil très aimable tant de la part des souverains que de la princesse. Voici ce qu’il dit à propos d’elle : « La princesse Caroline me témoigne beaucoup d’amitié et de confiance. Elle me demande de la diriger . Je lui recommande d’abord de garder le silence sur quelque sujet que ce soit , c'est-à-dire de parler aussi peu que possible pendant les six premiers mois qui suivront son arrivée en Angleterre , et surtout d’éviter toute familiarité ; aucune confidence surtout , ne jamais parler politique et être très attentionnée pour la reine Charlotte . Je lui recommande encore de ne faire aucune promesse à qui que ce soit et de ne recevoir aucune requête. »

Il lui fait encore comprendre toutes les obligations de sa charge de future princesse mais elle, elle ne pense qu’à être aimée par le peuple anglais et à aller vers ce peuple , chose que ce lord ne saurait lui conseiller car il convient selon lui d’éviter toute familiarité et donc de se tenir à distance du peuple. Il lui conseille aussi de changer de vêtements. Voici ce qu’il dit à ce sujet : « Je sais qu’elle porte des jupes de grosse laine , des chemises de toile , des bas de coton et que ses sous-vêtements ne sont pas assez changés et lavés . Il est inouï combien sur ce point son éducation a été négligée par sa mère qui est cependant Anglaise. Je luis fais observer qu’elle a tort de se vanter de faire sa toilette en quelques minutes . La toilette d’une femme de son rang doit être longue et stricte et j’ajoute que le Prince de Galles , sur ces matières est particulièrement délicat. «

Incroyable ! Comment Lord Malmesbury en arrive t-il à connaître les sous-vêtements de la princesse ?

Le 15 mars , le Comte de Malmesbury , représentant le prince demanda officiellement la main de la princesse Caroline-Amélie de Brunswick , et se prépara à la conduire en Angleterre.
Le départ de Brunswick eut lieu le 17 mars. Après un séjour à Hanovre et à Osnabruck , la princesse et son mentor embarquèrent à Stade de façon à éviter la flotte française qui croisait dans la mer du Nord et dont on entendait au loin la cannonade.

Le 5 avril , la princesse quitta la frégate, le Jupiter en rade de Greenwich et monta sur le yacht royal Augusta .
Voici ce que raconte Lord Malmesbury : « Nous arrivons à Greenwich à midi. Les voitures du roi ne sont pas encore là. Nous attendons au moins une heure , enfin, lady Jersey arrive et je la présente à la princesse. Elle se montre très mécontente de la façon dont la princesse est habillée et elle s’en exprime en des termes tels que je dois la réprimander vivement.
Elle prétend aussi qu’elle ne veut pas s’asseoir derrière la voiture et qu’elle veut être placée sur la banquette de devant . Comme l’Etiquette le défend, je m’y oppose énergiquement.
Mistress Astorg prend place dans la voiture de la princesse et je me fais un plaisir de faire une place dans la mienne à lady Jersey à côté de Mistress Harcourt. «

La voiture de la princesse est escortée par le régiment des dragons du Prince de Galles commandé par Sir Brummel…Elle arriva à Londres au Palais de St James à deux heures et demi. L’accueil et le contact entre les deux futurs époux fut extrêmement froid et la princesse en fut un peu décontenancée…
Le mariage fut célébré le 8 avril dans la chapelle royale de St James par l’archevêque de Canterbury. Le futur époux était tellement ivre que Lord Malmesbury pria l’archevêque de Canterbury d’hâter la cérémonie.
Les jeunes époux passèrent leur nuit de noces au palais de St James.
On a beaucoup glosé sur cette nuit mémorable. Dans ses Mémoires , la princesse en a donné une version sentimentale. Le Prince de Galles n’en parlait jamais qu’avec colère, affirmait qu’il l’avait passée sur un canapé.
En tout cas , le malentendu fut complet. On a dit que lady Jersey avait fait boire à la princesse un aphrodisiaque dont les effets… étonnèrent le prince jusqu’au dégoût.
Une autre version raconte que ce ne serait pas un aphrodisiaque que lady Jersey aurait fait prendre à la princesse mais un purgatif et ce ne seraient pas ses transports d’amour qui auraient éloigné son mari …

Plusieurs années après , la princesse déclara que ce soir là, son mari était complètement ivre , qu’il était entré en titubant dans sa chambre et que , indignée , elle l’avait envoyée passer la nuit dans l’antichambre.

Le lendemain, les deux époux partirent pour Windsor afin d’y passer leur lune de miel .

Quel mariage !




La Princesse Caroline de Brunswick

Quelle charmante nuit de noces !

Pour les sous-vêtements, hélas, ils n'appartenaient en rien au domaine privé. Il était facile pour un ambassadeur de se renseigner sur ce sujet.
N'oublions pas que les draps des jeunes princes étaient observés, puis après leur mariage, les règles des princesses notées, de même que la couleur et consistance des excréments des personnes royales !

Ah bon ?
Et bien ...

Madame de Chimay a écrit:

Ah bon ?
Et bien ...

Ce n'est pas inédit ! Nous qui lisons des tas de biographies de têtes couronnées, nous le savons bien !

Oui, vous avez raison !
En tout cas , ce Prince de Galles est un malotru !
C'est un comble :¨Etre saoul le jour de son mariage ...
Heureusement que les mariages à cette époque là ne passaient pas à la télévision et que la télévision n'était pas encore inventée ...
Encore une Princesse de Galles , princesse du peuple ...Décidément , Diana n'a rien inventé ...

J'imagine qu'il devait y avoir des tas de jeunes mariés alors qui buvaient le jour de leur mariage. Certes, la pauvre oie blanche passait un pire moment mais lui non plus ne devait pas être à la fête... S'il avait l'habitude des courtisanes chevronnées, il savait que là la situation serait nettement moins amusante.

Boire un petit coup pour se donner le courage de dépuceler une vierge ... ( enfin , c'est plus qu'un petit coup quand même )
Oui, je pense que le Prince de Galles était à peu près dans cet état d'esprit , sans compter qu'il détestait sa femme parce qu'on le lui avait imposé ...

Madame de Chimay a écrit:

Boire un petit coup pour se donner le courage de dépuceler une vierge ... ( enfin , c'est plus qu'un petit coup quand même )
Oui, je pense que le Prince de Galles était à peu près dans cet état d'esprit , sans compter qu'il détestait sa femme parce qu'on le lui avait imposé ...

Ce n'est pas très galant mais compréhensible.
La pauvre n'y était pour rien mais comprenons ce pauvre prince qui se retrouve avec une inconnue dans son lit.

Mais encore une fois le pire est pour cette pauvre jeune fille.

Oui, parce qu'elle n'y comprenait rien du tout ! Elle avait hésité à épouser cet homme mais ses parents avaient tellement et tellement insisté ...



Dès le départ , tous les membres mâles de la famille d’Angleterre à l’exception du Prince de Galles furent particulièrement gentils avec la nouvelle princesse de Galles . Ses beaux-frères et le roi furent très attentionnés pour elle. Par contre , tous les membres féminins de la famille , à l’exception de la princesse Amélie, furent très froids à son encontre. La reine et ses belles –sœurs la détestèrent.

Le Prince de Galles passait ses journées à Londres avec Lady Jersey et ses amis de débauche et rentrait à Windsor, au petit matin , souvent ivre. Leurs chambres étaient séparées .
Et cependant , il advint que la princesse de Galles se trouva enceinte…

Madame de Chimay a écrit:

Et cependant , il advint que la princesse de Galles se trouva enceinte…

On imagine la scène ; "Pouff (le bruit du bébé qui débarque en cigogne express) ! ..... Oh, ça alors, mais comment ce fait-ce ?"

Oui, j'avoue que j'ai du mal à m'y retrouver !
Comment est-ce possible ? Oufti !!!

Un jour où il était un peu plus sobre .....

A moins que la princesse ait rencontré un sympathique consolateur.    

Sans doute ! Que diantre, il fallait assurer l'avenir de la monarchie ! Le devoir, mon cher, le devoir ...
Tout est dans le devoir ...!!!!

Quelle horreur, non ! je ne veux pas vous écouter, ni vous entendre..........

Le plaisir, il le prenait ailleurs...
Et c'est bien honteux car il était bigame, adultère , ce qui est péché !

Madame de Chimay a écrit:

Le plaisir, il le prenait ailleurs...
Et c'est bien honteux car il était bigame, adultère , ce qui est péché !

Ce n'est pas pécher d'être amoureux d'une autre quand on est marié de force ! Et de vouloir bénir l'union désirée !

C'est quand lui-même qui s'est mis dans cette situation impossible en contractant des dettes énormes ...

olivia a écrit:

Madame de Chimay a écrit:

Le plaisir, il le prenait ailleurs...
Et c'est bien honteux car il était bigame, adultère , ce qui est péché !

Ce n'est pas pécher d'être amoureux d'une autre quand on est marié de force ! Et de vouloir bénir l'union désirée !

Vous nous faites une apologie de la bigmaie là !

Le Prince de Galles avait verrouillé tout l'entourage de sa femme et ne la traitait pas avec le respect qui lui était dû.
Ainsi : " Les dames d’honneur de la princesse étaient la marquise de Townsend , Lady Cameron , Lady Chomondeley et Lady Jersey.

Il parut d’ailleurs que la princesse n’avait encore aucun soupçon de la perfidie de Lady Jersey et c’était de la meilleure foi du monde qu’elle écoutait les conseils de la mauvaise amie.
Au fond, elle désirait sincèrement se rapprocher de son mari et s’excusait de ne pas l’aimer.

« Peu de maris , écrivait-elle à sa mère , aiment leurs femmes et il suffit qu’une femme soit épousée pour la rendre odieuse. Cependant , si j’étais venue ici en visite avec mon père , comme M. Pitt le lui conseillait et si le prince m’avait vue avant de me demander en mariage , peut-être que les choses auraient tourné autrement . »

On aurait dit , au contraire, que le prince s’efforçait de décourager ses bonnes intentions.
Il s’était entouré de ses compagnons d’autrefois , ne quittait plus son oncle de Cumberland, Norfolk et consorts qui s’enivraient , dormaient et ronflaient tous bottés sur des sofas.
Ces illustres voyous n’épargnaient aucune avanie à la princesse , jusqu’à s’amuser à lui enlever les meubles de la salle à manger pendant qu’elle dînait.
Aussi, la pauvre femme disait-elle plus tard :
-Plutôt que de revivre ce temps là, ou d’être tuée, je choisirais immédiatement la mort . »

En même temps , avec une continuité sournoise et méchante , le prince s’évertuait à la faire souffrir en manifestement publiquement son amour pour Lady Jersey.
Un jour, il lui avait donné un bijou qui disparut peu après . Elle le crut perdu , et quelque temps plus tard le retrouva au cou de Lady Jersey.

Dans une soirée à laquelle assistait la reine mère , il affecta de boire à la même coupe que sa maîtresse. La princesse avait les larmes aux yeux. La reine mère la regardait en riant et se montrait particulièrement aimable pour Lady Jersey.
Maintenant , elle avait les yeux ouverts sur sa perfide amie :

« La Comtesse de Jersey est encore ici. Je la hais et je suis assurée qu’elle ne me hait pas moins. J’attends un enfant Sinon, je ne sais pas comment je supporterais ma solitude, mais je me fie à la bonté de Dieu. Et puis, dans le public , rien n’est plus flatteur que les réceptions que je reçois , mais à la Cour, je ne suis entourée que de méchantes gens ».

En 1796 , la princesse accoucha d’une fille qui fut baptisée par l’archevêque de Canterbury sous le nom de charlotte-Augusta. Le roi et la reine furent ses parrains .

Quelque temps après, Lady Jersey intercepta une lettre que la princesse écrivait à sa mère et dans laquelle elle se moquait un peu lourdement de la reine Charlotte. Cela fit un scandale dont les journaux de l’époque s’occupèrent. "


On imagine le calvaire de la malheureuse ...
Quel clownerie de mariage de la part de ce Georges là !

Citation :

olivia a écrit:

Madame de Chimay a écrit:

Le plaisir, il le prenait ailleurs...
Et c'est bien honteux car il était bigame, adultère , ce qui est péché !

Ce n'est pas pécher d'être amoureux d'une autre quand on est marié de force ! Et de vouloir bénir l'union désirée !

Vous nous faites une apologie de la bigmaie là !  

Evidemment que non ! Mais s'il n'y a pas d'amour d'un côté et obligation, est-ce que ça compte ?