Jean-Pierre Claris de Florian

J'étais à l'instant en train de débattre avec des collègues, quand l'expression suivante est sortie :

"Pour vivre heureux vivons caché"

De là tout le monde se creuse la tête pour se souvenir de qui elle était !!!
Et BINGO !!! le nom de Jean-Pierre Claris de Florian est sorti !!!
Il était auteur dramatique, romancier, poète et fabuliste français, né le 06 mars 1755 et décédé le 13 septembre 1794.
Il a écrit toute une série de fables, dont "Le grillon" d'où est tirée l'expression.

Le Grillon.


Un pauvre petit grillon.
Caché dans l’herbe fleurie.
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L’insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L’azur, la pourpre et l’or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit-maitre, il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
Je n’ai point de talent, encor moins de figure,
Nul ne prend garde à moi, l’on m’ignore ici-bas :
Autant vaudrait n’exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d’enfants :
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l’attraper ;
L’insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L’un le saisit par l’aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête :
Il ne fallait pas tant d’efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons caché.



Je ne connaissais pas cet auteur et la période historique m'a intrigué !!!
J'ai donc appris :

Qu'il fût page du duc de Penthièvre et qu'après sa sortie du régiment des dragons de Penthièvre, il demanda sa réforme à ce dernier.
Le duc lui offrira un pied à terre dans un petit appartement de l'hôtel de Toulouse et Jean-Pierre Claris de Florian commencera à cet endroit sa carrière comme poète.
Le Duc de Penthièvre sera son ami et protecteur jusqu'à sa mort.
En 1788, il entrera à l'académie royale.
En 1794, il sera arrêté comme ci-devant noble et l'essentiel de ses ennuies viendra du fait qu'il ait écrit
l'épître dédicatoire de sa pièce "Numa Pompilius" en l'honneur de la Reine.
Il décèdera peu après sa libération d'une tuberculose qu'il aura contractée lors des mauvaises conditions de sa détention.

Merci pour tes recherches !

Comme c'est intéressant, bucolique et charmant ! Merci, cher Osterreich !

Malgré l'appui de son ami François-Antoine de Boissy d'Anglas, il est arrêté en 1794, l'épître dédicatoire de Numa Pompilius qu'il avait écrite à la reine huit ans plus tôt, le desservant devant le Comité de sûreté générale. Remis en liberté le 27 juillet grâce à Boissy d'Anglas, il meurt subitement le 13 septembre4, à l'âge de trente-neuf ans, probablement des suites de sa détention qui aggrava une tuberculose contractée plusieurs années auparavant.

Oui et ses fables sont tout aussi charmantes !!! Un autre Lafontaine !!!
Voici un petit lien pour les lire :


http://fr.wikisource.org/wiki/Jean-Pierre_Claris_de_Florian

Il est touchant de le voir lié à ce cher Duc de Penthièvre que j'apprécie tant et de voir combien la condamnation
d'un homme peut tenir à pas grand chose... Il en sera tout de même mort indirectement...

Merci les amis pour ces précisions !!!    

Reinette a écrit:

Merci pour tes recherches !

De rien !!!

Pourquoi je ne le connaissais pas avant ?!!!      
J'en ai presque honte !!!      

C’est Mon Ami ......

Marie Antoinette passe pour avoir mis en musique cette poésie de Jean Pierre Claris de Florian :


Ah s’il est dans votre village
Un berger sensible et charmant
Qu’on chérisse au premier moment
Qu’on aime ensuite davantage

C’est mon ami
Rendez-le moi
J’ai son amour
Il a ma foi

Si par sa voix douce et plaintive
Il charme l’écho de vos bois
Si les accents de son hautbois
Rendent la bergère pensive

C’est encore lui
Rendez-le-moi
J’ai son amour
Il a ma foi

Si même n’osant rien vous dire
Son seul regard sait attendrir
Si sans jamais faire rougir
Sa gaité fait toujours sourire

C’est encore lui
Rendez-le-moi
J’ai son amour
Il a ma foi

Si passant près de sa chaumière
Le pauvre en voyant son troupeau
Ose demander un agneau
Et qu’il obtienne encore la mère

Oh c’est bien lui
Rendez-le moi
J’ai son amour
Il a ma foi

.

La Reine devait l'apprécier et cela devait être réciproque !!!

Génial ! Depuis le temps que je rêvais d'avoir les paroles ! Merci !

... mais de rien ! C'est un plaisir .

C'est mon ami ... l'illustration :

Je ne connaissais pas, merci !!!      

En vrac , trouvé sur GOOGLE IMAGES :

T'as super bien travaillé !!! Tu lui rends là un bel hommage !!!      

C'est toi qui a eu l'excellente idée d'ouvrir pour Florian un sujet !

En tout cas j'apprécie beaucoup ses fables...
Le personnage est vraiment sympathique !!!

..... très !

Osterreich a écrit:

La Reine devait l'apprécier et cela devait être réciproque !!!

Il n'était pas comme qui dirait une sorte de soupirant de la princesse de Lamballe ?

Osterreich a écrit:

En tout cas j'apprécie beaucoup ses fables...

Disons qu'il a renouvelé le genre.

Ce qui est dommage, c'est qu'à l'école on enseigne les fables de La Fontaine en occultant celles de Florian. Alors qu'elles sont aussi intéressantes, passionnantes et amusantes à lire.

Osterreich a écrit:

Oui et ses fables sont tout aussi charmantes !!! Un autre Lafontaine !!!

Il est en effet considéré comme le second meilleur fabuliste de la littérature française (et donc du monde ).

J'aime beaucoup

pimprenelle a écrit:

Osterreich a écrit:

La Reine devait l'apprécier et cela devait être réciproque !!!

Il n'était pas comme qui dirait une sorte de soupirant de la princesse de Lamballe ?

Mouais ! Tu n'as pas tort ... Il y aurait peut-être bien un petit quelque chose .
Ainsi lui a-t-il dédicacé ses Nouvelles :

A SON ALTESSE SERENISSIME
MADAME LA PRINCESSE
DE LAMBALLE

Princesse, pardonnez, en lisant cet ouvrage,
Si vous y retrouvez, crayonnés par ma main,
Les traits charmants de votre image :
J'ai voulu de mon livre assurer le destin .

Pour embellir mes héroïnes,
A l'une j'ai donné votre aimable candeur,
A l'autre ce regard, ce sourire enchanteur,
Ces grâces à la fois et naïves et fines;
Ainsi, partageant vos attraits,
Entre ma Celestine, Elvire et Félicie,
Il a suffi d'un de vos traits
Pour que chacune fut jolie ....



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En tout cas, il maîtrisait la flatterie !

..... pas la flatterie, le madrigal ! ( vachement flatteur tout de même ... mais, en même temps, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre )