Jean-Pierre Claris de Florian

Le jeune homme et le vieillard

De grâce, apprenez-moi comment l'on fait fortune,
Demandait à son père un jeune ambitieux.
Il est, dit le vieillard, un chemin glorieux,
C'est de se rendre utile à la cause commune,
De prodiguer ses jours, ses veilles, ses talents,
Au service de la patrie.
- Oh ! Trop pénible est cette vie,
Je veux des moyens moins brillants.
- Il en est des plus sûrs, l'intrigue... - elle est trop vile,
Sans vice et sans travail je voudrais m'enrichir.
- Eh bien ! Sois un simple imbécile,
J'en ai vu beaucoup réussir.

Celle-là elle est toujours d'actualité.

Il y a des doses d'habileté à qui la fortune ne peut échapper , lui répond son contemporain Chamfort .

Courte bio

Né le 6 mars 1755, d'une famille de nobles, Jean-Pierre-Claris-de-Florian était auteur dramatique, poète, romancier et fabuliste. Ce petit-neveu de Voltaire est, d'ailleurs, particulièrement célèbre pour les fables qu'il a écrites, dont « La coquette et l'abeille », « Le chat et le miroir », « Le bœuf le cheval et l'âne ». Élève de l'école royale d'artillerie de Bapaume, il devient ensuite gentilhomme à la cour du Duc, à Paris, et s'adonne à sa passion, la poésie.

En 1788, il est élu membre de l'Académie française. En 1792, il publie un recueil de cent fables qui feront sa gloire à titre posthume puisqu'elles sont considérées comme les meilleures après celles de La Fontaine.

En 1794, il est arrêté par le comité de sûreté générale qui n'a pas apprécié son épître dédicatoire de Numa Pompilius, écrit pour la reine Marie-Antoinette huit ans plus tôt. À la mort de Robespierre, il est libéré, le 9 themidor, mais lors de sa détention, son état de santé s'est beaucoup dégradé.

Il meurt à 39 ans, à Sceaux, des suites de souffrances endurées pendant sa détention, le 12 septembre 1794, peu de temps après sa libération.

Proposé par ALDE
Galatée, roman pastoral
de Jean-Pierre Claris de Florian
imité de Cervantes

• Élégante édition typographique, ornée de quatre figures hors texte du peintre Nicolas-André Monsiau, gravées sur cuivre par J.-Frédéric Cazenave et Nicolas Colibert et délicatement coloriées à la poupée – procédé qui en était alors à ses débuts. Cette illustration évoque les « bergeries » inspirées de L'Astrée et remises à la mode par Marie-Antoinette.

• Avec cette adaptation de La Galatea de Cervantes à la langue et au goût français de la fin du XVIIIe siècle, Florian (1755-1794) « construit non une traduction mais une imitation de la Galatée, c'est-à-dire une invention perçue comme appropriation de l'auteur » (Marta Teixeira Anacleto). Le roman pastoral, d'abord paru en 1783, est ici précédé d'une dissertation sur la vie et les ouvrages de Cervantes.