La princesse Marie Louise Thérèse de Lamballe

Oh, ce sont nos souvenirs de cet été  , très bel endroit.

Majesté a écrit:

C'est celui que vous attribuez à Callet, mais qu'Olivier Blanc attribue , lui, à Ducreux...

Ah oui ? Tiens !   
Que nous attribuons...que tout le monde attribue à Callet !
Il développe dans son bouquin, ou il s’agit plutôt d’une erreur d’impression ?  

Oui, ça m'intéresserait aussi d'avoir un complément d'information.

Citation :

Citation :

C'est celui que vous attribuez à Callet, mais qu'Olivier Blanc attribue , lui, à Ducreux...

Ah oui ? Tiens !   
Que nous attribuons...que tout le monde attribue à Callet !
Il développe dans son bouquin, ou il s’agit plutôt d’une erreur d’impression ?  

... pas tout le monde, non !  

Marc Sandoz, qui a publié le seul et unique catalogue raisonné des oeuvres d'Antoine-François Callet, le classe au nombre des "oeuvres douteuses" (oeuvre d'attribution douteuse à Callet). Il nous dit, au sujet de ce portrait de la princesse de Lamballe : "Il semble permis de se demander si ce portrait, malgré les traditions du château de Versailles, est bien une oeuvre de Callet, dont on ne reconnaît guère le style assuré de ses portraits."

Moi j'attribue plutôt à Callet le portrait en habit de sacre de Louis XVI...
En attribuant celui de la Princesse à Ducreux, cela ne m'a donc pas paru douteux...

Bien à vous.

voici un gravure anglaise montrant la foule devant le TEMPLE avec le tête de Madame DE LAMBALLE ... souvent ces représentations hors de France sont complètement farfelues

MARIE ANTOINETTE

... brrrrrrrr !  

En parcourant les quelques 80 pages dédiées à Mme de Lamballe, je n'ai pas encore vu passer l'estampe ci-dessous... je me permets donc de la publier ici   

Il est rare de trouver une estampe/gravure du 19ième siècle où l'on voit la princesse vêtue en grand habit de cour, tel qu'elle en portait lorsqu'elle était en représentation à Versailles pour y remplir ses fonctions de surintendante, entourée de toute la pompe royale. D'habitude c'est des portraits dans le style des images pieuses...

Dans cette belle collection d'estampes datant de 1840-1850, il en existe aussi de Marie Antoinette en grand habit et également en gaule   

Très intéressant, merci !   

Avec plaisir   
Les belles choses doivent être partagées, toujours !

Mon portrait préféré de la princesse de Lamballe est ce dessin de la main de Danloux, fait en 1791 ou 1792, déjà publié par Pimprenelle en petit format dans la section "le massacre de la princesse de Lamballe", mais ci-dessous en plus grand format pour le plaisir des yeux. Je l'ai trouvé dans mon livre sur la révolution d'Octave Aubry et j'en ai directement fait une photo avec zoom   

Je trouve qu'on y discerne bien le caractère affable de la princesse ; on y voit de l'insouciance, une esquisse d'un sourire gracieux, beaucoup de bonté ; j'y vois aussi une femme mature, contrairement au portrait de Callet de 1776 où je vois plutôt une femme fragile qui n'est pas à l'aise (pas étonnant avec cette coiffure rocambolesque qui pointe vers le ciel  ).

J'ai d'ailleurs lu avec grand intérêt toutes vos discussions sur la princesse ; tous ces renseignements et réflections sont très précieux pour moi   Mais plus de livres que je lis où la princesse apparaît, moins bien je capte le vrai visage de la princesse ; il me semble qu'il en va de sa vie comme de ses portraits, il y a un je ne sais quoi de fugitif et d'insaissisable qui plane autour d'elle.

Une impression surtout due au fait qu'il nous manque pas mal de sources authentiques pour figer une image de la princesse dans les zones d'ombres de son existence... et comme vous avez déjà remarqué : le 19ième siècle avec son zèle de vouloir réhabiliter l'image de la reine et son entourage a tellement poussé la fabulation à l'excès, qu'on a parfois tendance à y croire encore   

On devrait ignorer le XIXième pour comprendre le XVIIIième, mais ce n'est pas évident    

Magnifique !  
Merci.  

Très beau

C'est mon portrait préféré de Madame de Lamballe.   

C'est peut-être le seul d'elle que je connaisse où on y ressent une réelle personnalité.  

Reinette a écrit:

C'est peut-être le seul d'elle que je connaisse où on y ressent une réelle personnalité.  

En effet, tout à fait d'accord   

En plus, c'est un dessin pris sur le vif, très fiable donc... on y voit un certain dynamisme et enthousiasme de la part de la princesse ; et il est vrai qu'à cette époque la princesse ne s'est jamais sentie aussi bien. Elle pouvait se dévouer corps et âme à la reine, organiser la vie de cour aux Tuileries et puis elle trouvait encore le temps d'aller voir son beau-père au château d'Anet, hélas, pour la dernière fois 

Je vois la fin de sa vie comme une étoile qui, avant de s'éteindre, resplendit de plus belle, de toute sa force...

Oui une femme d'action.   Pas l'oie blanche qui attend en bêlant (cette figure de style doit porter un nom  ) le sacrifice ultime.

oui là elle est loin de la Lamballe transformée au 19ième siècle en poupée délicate   

Citation :

Reinette a écrit:

C'est peut-être le seul d'elle que je connaisse où on y ressent une réelle personnalité.  

En effet, tout à fait d'accord   

En plus, c'est un dessin pris sur le vif, très fiable donc... on y voit un certain dynamisme et enthousiasme de la part de la princesse ; et il est vrai qu'à cette époque la princesse ne s'est jamais sentie aussi bien. Elle pouvait se dévouer corps et âme à la reine, organiser la vie de cour aux Tuileries et puis elle trouvait encore le temps d'aller voir son beau-père au château d'Anet, hélas, pour la dernière fois 

Je vois la fin de sa vie comme une étoile qui, avant de s'éteindre, resplendit de plus belle, de toute sa force...

J'aime beaucoup ce que vous dites, les amis...  

Aujourd'hui j'ai reçu par la poste l'édition originale de la première biographie de la princesse de Lamballe par Gassier, qui date de 1814     

Je partagerai bientôt mes impressions de ce petit livre qui m'a l'air sympa, mais peut-être pas assez objectif   

Je viens de terminer aussi la biographie de Michel de Decker. Certains éléments m'ont plu, mais d'autres non... Il cite des oeuvres dont il sait qu'elles sont douteuses, mais les insère quand même dans sa biographie comme si elles y ont une place dans la vie de la princesse, ça m'horripile   

1814? Joli, ça ne devait pas être donné  
J'aime beaucoup les vieux livres aussi, mon plus vieux étant de cette période je crois mais payé une blinde   

Moi je vide mon escarcelle sans trop réfléchir quand cela concerne la princesse de Lamballe   

Mais à vrai dire, le prix fut raisonnable... j'ai même récemment trouvé pour peu d'argent le recueil des Nouvelles de Florian édité en 1787, écuyer de la princesse de Lamballe, qu'il avait dédié à la princesse par une jolie dédicace rimée, déjà évoquée au boudoir aux pages dédiées justement à Florian si je ne me trompe pas.   

Mon livre le plus ancien date de 1705, le Virgile travesti de Scarron  

Citation :

Aujourd'hui j'ai reçu par la poste l'édition originale de la première biographie de la princesse de Lamballe par Gassier, qui date de 1814     

Je partagerai bientôt mes impressions de ce petit livre qui m'a l'air sympa, mais peut-être pas assez objectif   

Merci d'avance ! Je suis très friande de renseignements sur cette princesse dont on sait en fait tellement peu de choses... authentiques.  

Merci de partager cela avec nous !!!    

Avec plaisir Österreich   

Tout ce qui concerne la princesse de Lamballe me touche et je suis content de pouvoir partager cette passion avec vous ici   

En faisant des recherches sur Madame de Lage de Volude, je suis tombée sur ce document.   Je n'en reviens pas!   
http://www.bibliorare.com/cat-vent_berge16-12-08-cat.pdf

Il s'agit d'un lot de documents rares et anciens. A la page 53 figurent des lettres écrites par Madame de Lamballe à Madame de Lage de Volude.

Malheureusement, les clichés sont si mauvais que les lettres sont illisibles. Mais n'empêche... Des lettres de la main de la petite Lamballe?! Serait-ce possible?!   

Une de ces lettres est visible ici aussi:
http://catalogue.drouot.com/ref-drouot/lot-ventes-aux-encheres-drouot.jsp?id=696227



Que c'est émouvant... Ce serait donc l'écriture de la petite Lamballe? A priori, vu le contenu, il y a en effet peu de chance que ce soit contrefait. Voici la lecture du début de cette lettre:

Lettre à la comtesse de Lage Volude. Sans lieu, ce 28 [février 1786]. Lettre autographe, 2 pages et demie in-12, enveloppe jointe avec cachet de cire rouge. RARE LETTRE AUTOGRAPHE DE LA PRINCESSE DE LAMBALLE. "Je n'ai pû vous répondre plus tôt mon enfant ayant été trois semaines souffrante d'une attaque d'hemoroïdes qui étoit pour mon bien, mais qui mont fais souffrir le martyr, et comme japrand tous les jour que chacun est pour sois dans ce bas monde, je ne me gêne pour personne (...)

Suit une mise en contexte:
Ayant eu des nouvelles de son amie par la famille de celle-ci, la princesse de Lamballe l'engage à revenir la voir, mais un peu plus tard. Liée à Marie-Antoinette depuis l'arrivée de cette dernière en France, la princesse de Lamballe fut nommée surintendante de la Maison de la reine en 1774. Elle lui demeura fidèle jusqu'au bout. Massacrée et mutilée par la populace le 3 septembre 1792, sa tête, mise au bout d'une pique fut promenée à travers Paris et montrée à la Reine enfermée au Temple.

Hélas, la suite de la lettre n'est pas donnée... J'ai cru y déchiffrer une allusion à un projet qu'aurait Madame de Lage de Volude de partir. J'essaierai encore d'en lire davantage.

Quant à la deuxième missive voici ce que le site en donne:


Lettre à la comtesse de Lage Volude. Sans lieu [Paris], 29 décembre [1791].
Lettre autographe, 1 page in-12.précieuse et rare Lettre de La révoLution. La princesse de Lamballe a vu le père de sa correspondante, qui s’apprête à la rejoindre à Aix-la-Chapelle.

“Je viens d’ecrire à Mde de G** que son pere veut absolument qu’elle vienne me rejoindre, qu’il seroit très fasché que je la laisse longtems en pays Etranger. Comme mon intention a toujours été de faire revenir une de mes dames, j’ai donc mandé à Mde de G de revenir le mois prochain me rejoindre. Je trouve juste enfin que ne voulant en avoir qu’une ce soit elle qui vienne etant Etrangere dans ce pays et n’ayant de ressources que moi, et de plus ne mayant pas quitté depuis huyt ans dans les circonstances les plus penibles. (…) Ainsi ma chere vous pouvez rester encore avec vos amis et je n’ai pas besoin de vous dans ce moment. Et j’insisterais dautant plus que je n’ai pas besoin de deux dames et que dans la circonstance vous pourriez m’embarrasser quelque plaisir que jeusse a vous revoir. (…) Adieu, il faut esperer que des tems plus heureux nous raprocheront.”

Durant l’été 1791, la princesse de Lamballe fut chargée par Marie-Antoinette d’une mission à Aix-la-Chapelle. A la fin de l’année, la reine la supplia de ne pas revenir à Paris. Mais, craignant pour ses biens et aussi par dévouement envers la reine, elle rentra et reprit ses fonctions de surintendante aux Tuileries. En août 1792, elle sera conduite à la prison de La Force où elle sera massacrée le mois suivant.