Hans Axel von Fersen

ça montre déjà que Fersen était très proche du Roi de Suède, mais pour envisager là encore un amour on reste dans le cadre de l'hypothèse tout comme avec Marie-Antoinette

pimprenelle a écrit:

Sans doute, mais racontent-ils qu'ils le pressent sur leur coeur et je ne sais plus tout quoi... ?

Louis XVI n'était pas du genre à presser sur son cœur.

Voici quelques passages du journal de Fersen, qui ont attiré notre attention sur ce forum :

Axel a pour projet de rentrer en Suède, mais Gustave III décide de l'emmener dans son voyage en Italie. Le sujet rencontre donc son souverain à Erlanger, rencontre dont il rend fièrement compte à son père le 29 octobre :

C'est à Erlang le 16 de ce mois que j'ai joint le Roi, jamais un frere separé pendant longtemps d'un frere qu'il aime tendrement, n'a ete reçu comme je l'ai ete par ce charmant monarque, il n'y a pas de paroles qui pussent l'exprimer, il pleuroit de joie et de sensibilité, et j'etois tres touché depuis ce moment, il n'y a aucune sorte de marques d'amitie et de confiance que je n'eprouve tous les jours.

Et, le 8 novembre, il renchérit (p.92) :

Il etoit encore au lit, quand j'arrivai, il me fit entrer sur le champ, il m'embrassa mille et mille fois, me dit les choses les plus tendres et les plus flatteuses sur le desir et l'impatience qu'il avoit eu de me revoir, et sur la maniere dont je m'etois conduit en Amerique, il était attendri jusqu'aux larmes, il en versoit de joie, et j'etois vivement touché, il me repeta mainte et mainte fois combien il sentoit vivement l'etendue du sacrifice que je lui faisais, en ne vous voyant, qu'il concevait la peine que cela vous faisait; qu'il la partageait, et que s'il n'y avoit ete force, n'ayant aucun autre capitaine de gardes en etat de le suivre, il ne m'auroit pas pris avec lui, quelque envie qu'il en eut, et quelque convenable que cela fut, moi etant le seul qui fut fait pour lui faire honneur... enfin il me reçut non en Roi mais en ami tendre et sensible..., Il me distingue de tous les autres en tout et partout.

On ne peut nier qu'on a ici affaire à une tendre amitié...
On voit en tous cas que Fersen n'indifférait point son souverain !

Bien à vous.

Une grande amitié en effet c'est indéniable, mais de l'amour on en est loin

C'est déjà plus physique qu'avec Marie Antoinette.

Je ne suis pas sûr, car dans ces extraits là Fersen évoque bien plus les ressentis de Gustave III que les siens

"Il m'embrassa mille fois", c'est pas physique, ça ?

Ben oui mais justement, c'est bien Gustave qui l'embrassa et non l'inverse, la nuance est de taille
Fersen n'évoque pas vraiment ce qu'il pense lui de son Roi

Oui, mais c'est physique.   Tandis que, pour ses rapports avec la reine de France, on gratte sous les taches pour trouver le moindre petit truc. Alors que, là, c'est une bonne grosse embrassade, suivie de mots tendres.

Je me demande pourquoi les historiens négligent ce passage. Même Madame Söderhjelm, pourtant si prompte à inventer toutes sortes d'interprétations...  

Ben si Marie-Antoinette dit bien l'embrasser dans au moins une lettre non?

Et puis bon, nous savons que le terme "embrasser" est à prendre avec recul

Chou d'amour a écrit:

Ben si Marie-Antoinette dit bien l'embrasser dans au moins une lettre non?

Il faudra que je vérifie s'il existe une lettre incontestablement de la main de Marie Antoinette où elle écrit ça.

Chou d'amour a écrit:

Et puis bon, nous savons que le terme "embrasser" est à prendre avec recul

Justement pas dans ce contexte-ci. Gustav serre Fersen sur son coeur, le couvre de baisers et lui dit des choses tendres. C'est bien là tout l'intérêt de ce passage, c'est qu'il décrit, non pas des sentiments moraux, mais un contact physique.

Où Fersen a t-il écrit cela? Je ne le vois pas dans l'extrait :s:

Mais là encore, Fersen a-t-il eu le choix?

Ben, ici, Chou :

Il etoit encore au lit, quand j'arrivai, il me fit entrer sur le champ, il m'embrassa mille et mille fois, me dit les choses les plus tendres
L'extrait complet est à la page précédente, avec le lien vers notre conversation de l'époque.

Tu ne l'avais pas lu ?

Si si mais où parle-t-il du fait que Gustave l'a serré contre son coeur? J'ai beau relire encore une fois je ne le vois pas :s:

Les russes ont la coutume de s`embrasser sur la joue, ça ne fait pas d'eux des homosexuels, peut- être que c`était une habitude en Suède au XVIII eme siècle.
Fleurdelys

Oui entre s'embrasser sur la joue et être homosexuel il y a de la marge c'est clair, surtout au XVIIIème siècle

Et puis sur ces extraits c'est toujours Gustave qui semble aller vers Fersen, l'inverse me semble plus rare :s:

Chou d'amour a écrit:

Si si mais où parle-t-il du fait que Gustave l'a serré contre son coeur? J'ai beau relire encore une fois je ne le vois pas :s:

"Il m'embrassa mille et mille fois", ça veut dire quoi ? C'est très enthousiaste, très démonstratif, très enflammé.

fleurdelys a écrit:

Les russes ont la coutume de s`embrasser sur la joue, ça ne fait pas d'eux des homosexuels, peut- être que c`était une habitude en Suède au XVIII eme siècle.
Fleurdelys

Le baiser russe est sur la bouche, pas sur la joue.

Chou d'amour a écrit:

Oui entre s'embrasser sur la joue et être homosexuel il y a de la marge c'est clair, surtout au XVIIIème siècle  

Et puis sur ces extraits c'est toujours Gustave qui semble aller vers Fersen, l'inverse me semble plus rare :s:

Nous sommes bien d'accord, Chou. Gustav était de notoriété publique un grand amoureux des beaux garçons.  

Citation :

Chou d'amour a écrit:
Si si mais où parle-t-il du fait que Gustave l'a serré contre son coeur? J'ai beau relire encore une fois je ne le vois pas

"Il m'embrassa mille et mille fois", ça veut dire quoi ? C'est très enthousiaste, très démonstratif, très enflammé.

Certes, mais le fait de serrer quelqu'un sur son coeur est autre chose et c'est d'ailleurs à mes yeux très "chaud", c'est pourquoi je m'étonnais

Citation :

Nous sommes bien d'accord, Chou.Gustav était de notoriété publique un grand amoureux des beaux garçons

Oui, et j'envisage sans problème qu'il ait été sous le charme de Fersen
C'est l'inverse qui reste à montrer

Ce qui est intéressant, c'est que cet extrait détonne dans l'ensemble du dagbok, où Fersen est en général froid et retenu. Ici, il se laisse aller, et son récit explose dans tous les sens.

Serrer sur son coeur n'est pas "chaud", c'est ce qu'on fait quand on est très heureux de se retrouver. Comme Gustav et Axel. Le plus étonnant reste cette phrase, "il m'embrassa mille et mille fois", tellement démonstrative pour un Fersen en général si réservé.

Il était visiblement l'objet de la tendre amitié de son roi, et était loin d'en refuser les prévenances.

Ah si moi je trouve que serrer un autre homme sur son coeur relève déjà de quelque chose bien au dessus de l'amitié :s:
Mais bon, ça vient peut-être de moi aussi, qui ne suis guère très démonstratif...

Citation :

Le plus étonnant reste cette phrase, "il m'embrassa mille et mille fois", tellement démonstrative pour un Fersen en général si réservé.

Il était visiblement l'objet de la tendre amitié de son roi, et était loin d'en refuser les prévenances.

Il faut dire aussi que c'est son Roi qui l'a embrassé ainsi, il se peut que ça l'ait marqué (d'ailleurs il ne l'a jamais dit ainsi pour Marie-Antoinette...au passage je le note ).
Fersen restait très fier, et il peut en tirer une certaine fierté

Mais oui, c'est ça qui mérite d'être relevé, il n'y a pas d'extraits aussi physiques concernant Marie Antoinette.