Mme Tallien et la famille de Chimay

C'est super de nous faire partager cette biographie en ligne.
Pour en revenir au château de Chimay, Élisabeth de Chimay a eu beaucoup de mérite pour le remettre en état. Après la seconde guerre mondiale, il était dans un triste état. Elle y a consacré tout son temps, son énergie et surtout beaucoup d'argent pour le remettre en état. Il faut dire que la mérulle était dans son château.

Élisabeth de Chimay  n'a pas son pareil pour faire visiter son château. Avec elle , la visite est intéressante et ô combien passionnante. De plus , elle possède un grand sens de l'humour. Elle est géniale !
Je sais aussi que dernièrement des fouilles ont été effectuées au château de Chimay et que l\'on y a découvert des choses intéressantes.
Vraiment, je vous recommande la visite de ce château. En fait,  j'ai une grande admiration pour la famille de Chimay et pour Madame Tallien. Grâce à vous,je viens d'acheter en ligne quatre livres sur Madame Tallien dont le livre écrit par la Princesse de Chimay. Merci !

Eh bien, je continue de vous narrer la vie de Teresa !

François Cabarrus sentant bien quel tempérament bouillonnait dans sa fille, pressentait que le plus petit scandale dans sa famille unirait ses ennemis aux conseillers religieux du Roi d'Espagne .... et adieu sa position à la Cour !
Etablir Teresa ne suffisait peut-être pas pour conjurer cette menace : il fallait l'éloigner au plus vite ! Du reste regardait-il Madrid comme une province tout au plus; c'est Paris qui pourrait offrir à sa fille un foisonnement de beaux partis . Il était résolu, de surcroît, à la bien doter .
Marie-Antoinette, ses fils, le précepteur et Teresa, étaient attendus à Paris par M. de Boisgeloup qui devait leur offrir l'hospitalité en son hôtel de l'ïle Saint-Louis . François les rejoindrait plus tard. Nos voyageurs arrivèrent à bon port au début du mois de mai 1785.
Las ! La maison de M. de Boisgeloup, toutes lumières éteintes, était tendue de crêpe noir. Il était mort .

Mme Cabarrus loua un appartement meublé, non loin de l'église Sainte-Eustache, jusqu'à l'arrivée de son époux. François trouva ce logement indigne d'un ministre du Roi d'Espagne et transporta toute la famille dans un bel hôtel particulier de la Place des Victoires qu'il meubla avec magnificence.
La vie mondaine étourdissante grisait la jeune Teresa qui collectionnait les admirateurs .....

Le théâtre du château de Chimay est un véritable bijou !!!

Bien à vous.

Tu écris vraiment bien  

Penses-tu ! Je me contente de résumer l'ouvrage de Paul Reboux ...

Taratata! ( ) pas de fausse modestie

Teresa a-t-elle bien pris le fait que son père veuille l'écarter d'Espagne pour ne pas se taper la honte en cas de scandale?

Il ne le lui aura pas dit tel quel ! Mais toute jeunette Teresa a l'étoffe d'une grande amoureuse ! Ecoute la suite !
La voici donc à Paris toute émoustillée par le parfum de galanterie de la capitale des plaisirs et par le regard appuyé de messieurs séduisants, ou riches .... Elle adore plaire, agacer, affoler, mais son but ... c'est la chasse au mari !!!
Elle distingue bientôt deux postulants . Ils sont frères, Nicolas Marchainville de Laborde et Boutervilliers de Laborde, qu'elle appelle " Mar et Boute ".
Nicolas fut le plus entreprenant mettant son frère en déroute. Le flirt fut poussé à l'extrême dernière étape avant la consommation. Nicolas n'en pouvait plus d'amour et de désir , quand M. de Laborde père , inquiet de pressentir dans Teresa toutes les dispositions d'une courtisanne, mit le holà .

Deux ans passèrent . François Cabarrus était retourné à Madrid remplir ses fonctions. Teresa se passionnait pour cette affaire de colllier qui faisait trembler la monarchie sur ses bases . Elle s'intéressait aux savants, écrivains, philosophes, à la politique, l'ordre social, et " affichait beaucoup d'amour pour les gens du peuple ". Elle n'en négligeait pas pour autant d'allonger toujours sa liste de conquêtes, le prince de Lestenay, le marquis de Ducrest ....
C'est alors que Mme de Boisgeloup, marieuse de vocation, lui présenta le chevalier Devin de Fontenay, débauché de vingt-six ans, plutôt laid, qui n'avait rien pour plaire que la particule . C'était peu, mais pour Teresa, énorme !!! Le mariage allait l'anoblir ! Elle avait la perspective d'être marquise. Lui fut alléché par la dot ....
L'amour n'entrant pour rien dans ce mariage, lui retourna à ses frasques, elle prit des amants. Tant et si bien que lorsqu'elle devint mère , le 2 mai 1789, elle aurait eu bien du mal à démêler qui, de Fontenay, les deux frères Lameth, le maréchal de Broglie ou Felix Lepeltier de Saint-Fargeau, pouvait bien lui avoir fait cet enfant ???

Eh bien effet, quelle femme!

Elle savait ce qu'elle voulait a priori, et ses charmes ne devaient pas passer inaperçus non?

Comme tu dis ! Passer inaperçue devait lui être tout à fait impossible !
Malgré son engouement pour les idées nouvelles, Teresa est présentée officiellement à Louis XVI et la Cour. En Espagne, elle est reçue chaleureusement par la famille royale qui ignore presque son mari ...
Teresa tient salon dans le Marais dont elle est un fleuron . Elle reçoit les Lameth, Mirabeau, la Fayette, Rivarol, Lepeltier de Saint-Fargeau (son amant du moment ) ... Elle est initiée en 1789 , à la " Loge Olympique " maçonnique, rien que pour te faire plaisir, Chou ! Elle est inscrite au " Club de 1789 " où l'on refait le monde .... Elle s'essaye au tutoiement citoyen et ajuste sa cocarde tricolore avec coquetterie .
On l'aura compris, l'union n'est pas idyllique, loin s'en faut ! La rupture nette et définitive est signifiée à Fontenay, lorsqu'il s'avise de ramener une de ses maîtresses dans la couche conjugale où Teresa surprend leurs galipettes . Trop c'est trop ! Qu'importe, l'amant en titre qui console Teresa est alors le célèbre député Alexandre de Lameth. Elle quitte le domicile conjugal; elle en retrouvera le chemin quand Lameth fuira à l'étranger .
Rien ne va plus : Qu'on en juge ! Devin de Fontenay a eu la très mauvaise idée d'acheter quatre cents mille livres le titre de marquis au début de l'année 1789 ( C'était bien le moment, franchement !!!! ) : il tombe sous le coup du décret de la Convention qui déclare que les " ci-devant conseillers au Parlement qui n'ont pas montré des opinions révolutionnaires " doivent être jetés en prison .
En juillet 1792, Marat, Danton, Robespierre, Hébert, sont portés au pouvoir. Le 18 août, après la déchéance du Roi, les amis de Teresa, Barnave, Lameth, sont mis en accusation.
L'inquiétude rapproche les deux époux.
Il est grand temps de disparaître, et le plus vite possible .

Merci pour ta retransmission ponctuelle, ma bien chère !
Térésa ne manque pas de panache dans l'Histoire, en effet !
Je ne me souvenais pas qu'elle avait été la maîtresse de Le Peletier de Saint-Fargeau...

Bien à vous.

Si ! Il est très certainement le père du premier enfant de Teresa Cabarrus.

Lepeltier était également le grand ami de Marie-Jean Hérault de Séchelles .

Ton orthographe sur ce nom diffère de celle que j'ai trouvée...

Bien à vous.

Citation :

Elle est initiée en 1789 , à la " Loge Olympique " maçonnique, rien que pour te faire plaisir, Chou !

Qu'elle est mignonne!    Et aller une de plus!  

Sa vie ne semble effectivement pas dénuée d'intérêt  

Majesté a écrit:

Ton orthographe sur ce nom diffère de celle que j'ai trouvée...

Bien à vous.

.... sur quel nom, Majesté ???

Le Peletier de Saint-Fargeau , pardi...Tu n'as pas vu qu'on avait chacun notre façon de l'écrire?

Bien à vous.

Ah oui ! C'est comme Vigée-Le Brun ou Vigée-Lebrun ! En général, je ne me casse pas la tête. Je suis tout simplement l'orthographe adoptée par l'auteur que j'ai à ce moment là sous les yeux !

Et moi j'ajoute encore un "e" entre le "l" et le "t"
Mais on sait, en généalogie, combien les noms propres n'ont pas d'orthographe...

Bien à vous.

Ah ! ça c'est bien vrai ! Cela ne simplifie pas les choses !!!!!!

Or donc, que devient Teresa ? Il semble que le malheur s'acharne sur elle . En Espagne, son père a été arrêté pour malversations et mis en prison. En France, c'est le chaos, le Roi a été exécuté; les amis de naguère de Teresa ne sont plus en odeur de sainteté. Le danger règne partout . Devin de Fontenay, avec qui elle est en instance de divorce, a dévoré toute sa dot ...
Où fuir ? Rejoindre les Français émigés à l'Est ne semble pas la meilleure idée qui soit : n'a t-elle pas applaudi à la prise de la Bastille et dansé autour autour de l'arbre de la Liberté ? Elle a si allègrement sacrifié à Vénus pour fêter l'aube nouvelle qu'on l'a surnommée la maîtresse du Tiers-Etat . L'Espagne, mieux vaut n'y plus songer ... mais elle a encore ses deux frères à Bordeaux !!!! C'est dit, ce sera Bordeaux ! Le 6 mars 1793, fouette cocher, elle quitte Paris avec son futur-ex et son enfant.
A Bordeaux, elle offre généreusement ses bijoux à Fontenay en lui disant être quitte de lui et ne plus souhaiter le revoir . Le divorce a été prononcé le 25 avril. Il s'embarque pour le Nouveau Monde ..... à Zeus donc et bon débarras !

Etant donné qu'elle a montré des signes révolutionnaires, était-elle vraiment en danger à Paris? :s:

Bien sûr ! et tous ses amis révolutionnaires de la première heure donc !!! Tu sais bien que tel ou tel, hier le vent en poupe, se retrouvait en accusation sans savoir pourquoi !

C'est quand même fou que même des personnes attirées par les nouvelles idées et les nouvelles tendances se soient aussi senti en danger
Mme Tallien faisait donc partie des révolutionnaires de la première heure, comme Bailly, Mirabeau ou Barnave?

Teresa retrouva donc ses deux frères, leur oncle Galabert, et des amis à eux M. de Colbert et M. de Lamothe, soit une pépinière de soupirants . Car, à en croire les mauvaises langues, le jeune frère et l'oncle soupiraient aussi . Mais n'écoutons pas les rumeurs ....
Cela ne pouvait que mal finir. Un duel opposa Lamothe (qui avait la préférence ) et Colbert . Teresa soigna avec zèle Lamothe blessé et fila le parfait amour avec lui quelques temps . Mais l'ingrat, sitôt rétabli, s'engagea dans l'armée. Les frasques amoureuses de Teresa faisaient la gazette mondaine de Bordeaux. Toute la ville s'en gaussait.
Teresa rompit avec sa famille, quitta la maison de l'oncle lubrique, le jeune frère entiché d'elle, et leur aîné, et s'en fut loger à l'hôtel Franklin.

Cependant, la situation politique empirait toujours . La Convention avait chassé les députés Girondins. Ysabeau et Baudot avaient été envoyés de Paris comme commissaires pour la region de la Gironde . Ils furent reçus par des insultes, jets de pierres et boutés hors.
Robespierre, devenu tout puissant à la tête de l'Assemblée comme du Comité de Salut public, prit le coup de sang devant la contre-révolution généralisée. Il dépêcha tous azimuts des sbires sans scrupules pour éliminer les adversaires de la Vertu: Lebon à Arras, Fouché à Lyon, le sympathique Carrier à Nantes qui aura l'idée novatrice de la noyade républicaine.....
L'Incorruptible réserva à Bordeaux un pur et dur, un septembriseur échevelé : Tallien .

Chou d'amour a écrit:

C'est quand même fou que même des personnes attirées par les nouvelles idées et les nouvelles tendances se soient aussi senti en danger
Mme Tallien faisait donc partie des révolutionnaires de la première heure, comme Bailly, Mirabeau ou Barnave?

Elle ne se mêlait pas de politique, mais elle admirait les idées de tous ces gens-là. Ils étaient des habitués de son salon, au début de la Révolution. Mirabeau fait du reste partie de sa cohorte d'amants !