Le docteur Saiffert

Question "nervosité", la Reine n'était pas en reste ! Lors de la première visite de JOSEPH II, aprés son départ, la lecture de sa lettre la met dans un sale état. Lors de la réunion des ETATS GENERAUX, le sermon officiel (fort injurieux à son égard, il est vrai) la touche tellement qu'en rentrant au château, Elle a une attaque nerveuse si violente qu'Elle en brise ses bracelets...

Avec un fils mourant.

Certes. Epouvantable journée pour Elle : le silence glacial de la foule, l'agonie de son fils, les "vive le duc d'Orléans" des poissardes, LOUIS XVI qui se serait endormi pendant le discours de NECKER... Pas étonnant d'avoir les nerfs en rentrant chez Elle...

C'est le début de son calvaire. Pas de crise a priori pour les journées d'octobre, ni pour Montmédy... Et ni au Temple et à la Conciergerie. Elle a perdu son calme uniquement pour la mort de la princesse de Lamballe, les adieux au roi et surtout lorsqu'on lui a arraché son fils. Mais hormis ces trois moments, abominables, il n'y a plus de traces de ces sautes d'humeur. Elle a atteint un certain niveau émotionnel au pire moment.
Donc si la phrase que j'ai écrit plus haut est bien d'elle, elle savait de quoi elle parlait.

Pour en revenir à la princesse de Lamballe , voici ce que le marquis de Clermont -Gallerande a consigné dans ses mémoires pour en avoir été le témoin : " Madame de Sillery ( c'était le nom que porta pendant quelque temps Mme de Genlis ) était avec ses élèves ( les enfants de Philippe Égalité ) sur la terrasse de la maison de Passy qu'ils occupaient , pour voir passer les brigands qui allaient à Versailles le 5 octobre. Elle y était aussi le jour où le malheureux Louis XVI se rendit à l'hôtel de ville. Il se tenait sur cette terrasse les propos les plus offensants pour la reine et pour MMe la princesse de Lamballe. Ces propos furent entendus par plusieurs personnes.

La princesse ne se méprenait pas sur les sentiments que professait à son égard le précepteur en jupon. Un jour que celle-ci saluait, en passant près de son carrosse , Madame de Lamballe: "Mme de Genlis , s'écria la princesse , visage d'agneau , cœur de loup , ruse de renard ".

Mais la princesse de Lamballe se préoccupait de sa santé et déjà , elle plaçait son espoir dans un personnage dont tout Paris s'entretenait. Je veux parler du fameux Mesmer.

Il y a tout un chapitre consacré à Mesmer que je vais plutôt mettre tout à l'heure sur le fil Mesmer .

Madame de Chimay a écrit:

Il y a tout un chapitre consacré à Mesmer que je vais plutôt mettre tout à l'heure sur le fil Mesmer .

Nous avons déjà parlé de Messmer ( médecin novateur pour les uns, charlatan éhonté pour les autres ) , chère Princesse, dans le sujet ouvert par notre Calonne sur la médecine fin XVIIIème , avec même une photo de son fameux baquet, à l'appui !
En tout cas, et malgré tout le gratin de l'aristocratie qui se pressait chez lui, il n'avait pas bonne presse à la Cour ...

Non en effet, nous l'avions évoqué. Maurepas et Marie-Antoinette (conseillée par Joseph II) le repoussent...

Il était maçon, comme tout le monde, si je ne m'abuse ?

Comme tout le monde, en effet...  

Tu ne prends pas trop de risques là  

Je te rassure tout de suite, ce n'est pas pure intuition féminine: j'ai dû le lire quelquepart .....

Ah mais je sais bien que tu es très rigoureuse

Chou d'amour a écrit:

Ah mais je sais bien que tu es très rigoureuse

Dis ça à ma famille et mes amis : tu leur feras un vrai scoop !!!

Allons bon! Ils ne te lisent pas?  

Si ! mais ils me connaissent au-delà !

Citation :

Madame de Chimay a écrit:

Il y a tout un chapitre consacré à Mesmer que je vais plutôt mettre  tout à l'heure sur le fil Mesmer .

Nous avons déjà parlé de Messmer ( médecin novateur pour les uns, charlatan éhonté pour les autres ) , chère Princesse, dans le sujet ouvert par  notre Calonne sur la médecine fin XVIIIème , avec même une photo de son fameux baquet, à l'appui !  
En tout cas, et malgré tout le gratin de l'aristocratie qui se pressait chez lui, il n'avait pas bonne presse à la Cour ...

Ah , dans ce cas, je ne vais pas faire de redite. Je vais passer au chapitre suivant !

Ce livre rend un diagnostic sur la princesse de Lamballe : " En réalité, la princesse de Lamballe était une névropathe, dont le mal remontait à l'enfance , puisqu'elle se plaignait déjà dès son plus jeune âge d'être tourmentée par de violentes céphalées qui ne diminuèrent qu'à la puberté. Ceux qui la soignaient lui avaient laissé espérer que le mariage dissiperait ces malaises; il ne fit que les aggraver."

Madame de Chimay a écrit:

Ceux qui la soignaient lui avaient laissé espérer que le mariage dissiperait ces malaises; il ne fit que les aggraver.

Tu parles d'un remède !!

C'est sûr !

"Le prince de Lamballe avait les yeux vairons : ces deux yeux n'étaient pas de la même couleur, ce qui donnait à sa physionomie quelque chose d'incompréhensible. Il était aussi bien qu'il est possible de l'être , avec ses cheveux roux. D'aucuns lui reconnaissent " du jugement, de l'instruction, de l'esprit. Il se plaisait à des puérilités et la chasse était sa principale occupation.

On chuchotait bien qu'il avait contracté une union secrète avec une personne qui n'était pas de son rang, une paysanne dont il avait eu les prémices , mais à ces racontars, il convient de n'accorder qu'une créance relative. "

Il avait l'habitude de dénicher des maîtresses soit à la Comédie Française soit dans les ballets d'opéra ou encore chez les courtisanes. A la Comédie Française, on parle d'une certaine mademoiselle de la Chassaigne , peu jolie de son état mais honorée des faveurs princières. Comme courtisane , il eut une certaine mademoiselle de la Forest, " recommandable par l'excès et le raffinement de son art dans les voluptés. "
"Dans une heure de fol enivrement, le prince lui avait fait cadeau des diamants qu'il avait dérobé à sa femme ; ils furent plus tard rapportés au duc de Penthièvre , par celle qui les avait reçus du prince."

Bref, toutes ces créatures lui soutiraient quelque argent."On a prétendu que le duc de Chartres s'était employé plus que quiconque, à débaucher le prince de Lamballe. Celui-ci assista souvent aux soupers du jardin de Mousseaux , en assez mauvaise compagnie et on l'en avait parfois ramené en assez piteux état. On a été jusqu'à prétendre " qu'on avait mélangé quelque drogue cyprine dans sa boisson. La vérité est que le prince de Lamballe n'avait eu besoin ni de l'exemple ni des conseils de son beau-frère, pour courir au-devant de sa perte. Il la dut, suivant l'expression du policier qui notait ses agissements, " aux belles connaissances que lui avaient procurées M. de Duras et ses autres compagnons de débauche."

Il est certain qu'à force de courir la gueuse , il devait fatalement en trépasser !

Sans compter les MST qu'on pouvait se choper....

L'incitateur à la débauche du prince de Lamballe est le duc de Duras appartenant à la maison des Durfort.
Après avoir regardé l'encyclopédie wikipédia, je pense qu'il s'agit d'Emmanuel Félicité de Durfort .


Bibliographie :

-Histoire de la famille de Durfort de Maurice Vuillier
Tome 1 -Généalogie de la famille
Tome 2-Preuves

" La princesse n'avait pas été sans apprendre les infidélités réitérées de son mari ; c'était la fable de la Cour comme de la ville. Elle en conçut un violent dépit et tomba dans une mélancolie profonde. Il vint bientôt s'y ajouter des vapeurs convulsives. Mais la science restait impuissante devant les manifestations d'un nervosisme dont la cause lui échappait."

Sur les conseils d'une ou l'autre, la princesse se mit entre les mains de charlatans. Pendant ce temps, le prince de Lamballe se " chopait" une MST qui le fit passer de vie à trépas. Il rendit son âme au seigneur le 6 mai 1768 ", entourés de ses proches , consternés par une mort aussi prématurée. Il avait 20 ans et 8 mois. Son corps fut transporté à Rambouillet , lieu de sépulture de sa famille ; la Cour prit le deuil pour 10 jours seulement comme le rapporte un chroniqueur. Son convoi ne fut composé que de 100 pauvres , d'un nombre de valets de pied , portant des flambeaux et de 3 carrosses à 6 chevaux.

On rapporte que le prince au moment de passer de vie à trépas, voulut se réconciler avec sa femme et tout lui confesser. Ses premières paroles furent si épouvantables qu'une des dames de la suite de Madame de Lamballe fit sortir celle-ci pour que ses chastes oreilles n'entendent point les propos de son mari.
Comme le souligne une dame de la suite de la princesse, la princesse ne cachait pas sa satisfaction d'être " délivrée " de cet homme horrible.

L'étiquette ne permettait pas à une jeune princesse, non mariée ou veuve d'avoir sa maison et de vivre dans le monde avant 25 ans. Mme de Lamballe dut se retirer au couvent des dames de la rue Saint Antoine. Elle y avait un très bel appartement , dont elle ne sortait que pour les bals et les cérémonies de la Cour . Ce n'est qu'au bout d'un certain temps sur l'insistance affectueuse de son beau-père qu'elle accepta l'hospitalité de ce dernier , dans la fastueuse résidence du duc de Penthièvre à Rambouillet. Peu à peu, elle reprit son existence mondaine et on la vit assister aux fêtes du mariage de l'archiduchesse Marie-Antoinette avec le Dauphin.
Il avait été aussi question un moment donné de la marier avec Louis XV. "

C'est quoi des céphalées ?