Mémoires de Mme Roland

....... à propos de nuit ...................... ............ dodo !
Je vous dis à demain !

Moi de même !

 

olivia a écrit:

Très bonne idée!

Vous avez bien fait de couper le sujet, on déviait sérieusement.
Mais mon "Très bonne idée" concernait le fait que vous aviez créé un nouveau dossier sur les artisans du XVIIIème siècle.

Madame de Chimay, je vous copie le passage dans lequel Mme Roland évoque Fabre et le vol des bijoux :

A dîner avec mon mari, je lui dis que j'avais vu le matin un voleur du Garde-meuble.

- "Comment cela ? qu'en sais-tu, et qui donc ?
- C'est Fabre, qui est venu chercher à savoir s'il était deviné.
- Qu'a-t-il dit ?
- Il a fait sur l'événement des lamentations fort hypocrites, à travers lesquelles perçaient la joie du succès et la crainte d'être soupçonné, il a fait mille questions sur la manière dont cela s'était passé et les renseignements que tu devais avoir.
- Et tu crois qu'il y est intéressé ?
- Je le crois comme une de ces vérités de sentiment qu'on ne peut démontrer à d'autres, mais dont on est pénétré autant que sa propre existence. Un coup aussi hardi ne peut partir que de la main de Danton, et je ne serais pas mieux persuadée qu'il en est l'auteur, si je l'en avais entendu commander l'expédition."

Il me semblait que c'était tout simple à conjecturer d'après sa trempe, et impossible à ne pas reconnaître d'après les évènements de septembre.

C'est un peu plus loin qu'elle continue son réquisitoire contre Danton et ses acolytes, et cite ce qui serait la triste et célèbre phrase qui aurait été prononcée.
N'oubliez pas qu'elle écrit ces notes en prison... :

Je me souviens, à propos de ceux-ci, d'un fait assez précieux.
Grandpré, nommé par le ministre de l'Intérieur pour visiter les prisons, avait trouvé leurs tristes habitants dans le plus grand effroi dans la matinée du 2 septembre ; il avait fait beaucoup de démarches pour faciliter la sortie de plusieurs de ceux-ci et il avait réussi pour un assez bon nombre ; mais les bruits qui s'étaient répandus tenaient ceux qui restaient dans la plus grande perplexité.
Grandpré, de retour à l'hôtel, attend les ministres à la sortie du Conseil ; Danton paraît le premier, il l'approche, lui parle de ce qu'il a vu, retrace les démarches, les réquisitions faites à la force armée par le ministre de l'Intérieur, le peu d'égard qu'on semble y avoir, les alarmes des détenus et les soins que lui, ministre de la Justice, devait prendre pour eux.
Danton, importuné de la représentation malencontreuse, s'écrie, avec sa voix beuglante et un geste approprié à l'expression :
- "Je me f... bien des prisonniers ! Qu'ils deviennent ce qu'ils pourront !"

Merci !

Merci , vous êtes un amour !

A cette lecture, je trouve Danton très peu sympathique.

Eh !!!

Source :

Les face à face de l'histoire d'Alain Decaux
Perrin, 1977, 475 p

A vendre sur ebay ce livre

Madame Roland, sa détention à l'abbaye 1793 pour 59 euros

Il est joli ce dessin ; et avec son petit mot !
Ce document est précieux...
Merci Madame de Chimay.

Pour ceux qui ne les auraient pas encore lus, c'est paru dans Le Temps retrouvé.



Madame Roland naît en 1754, fait des études brillantes, épouse un financier du roi : ces prémices aboutissent en général à un salon bourgeois. Elle eut un salon. Elle y rencontra l'Histoire, et l'Histoire ne la lâcha plus. Roland de la Platière, son mari, devint ministre de l'Intérieur, alors elle put penser qu'elle triomphait, et avec elle l'idéal révolutionnaire : Plutarque, les stoïciens, la justice, l'égalité, la vertu. Mais le vent tourna. Les Girondins avaient tous fréquenté chez elle : elle fut suspecte comme eux, et comme eux condamnée. Toute la Révolution défile dans ces Mémoires, avec ses frémissements et ses violences.