Un oncle de Marie-Antoinette : Charles Alexandre de Lorraine

Pourtant le colonel de Choiseul-Meuse devait vivre peu et voyager beaucoup.
On était en pleine guerre de la Succession d'Autriche : à chaque printemps quand s'ouvrait la campagne , Choiseul-Meuse allait se mettre à la tête de son régiment et n'en revenait que sur la fin de l'automne. Le 24 mai 1744 , la faveur du roi et une somme de 10 000 livres qu'il ne possède pas et doit emprunter , l'appellent au commandement du régiment du Dauphin qu'abandonne M. de Maillebois, nommé maréchal de camp. Ce régiment sert dans l'armée du maréchal de Saxe en Flandre , oùl'on se battra guère cette année là.
C'est qu'au moment où tout sera prêt pour l'invasion et la conquête des Pays-Bas , une armée autrichienne commandée par le prince Charles de Lorraine , passera brusquement le Rhin et se jettera en Alsace , cependant qu'un frémissement parcourt la Lorraine d'où Stanislas prend la fuite à " l'approche du second Moïse".

Pour parer ce coup hardi , il faut dégarnir la Flandre , jeter des troupes en Lorraine. Louis XV qui se trouvait auprès du maréchal, accourt en personne. Il est suivi d'un nombreux état-major où brille le marquis de Meuse.
Charles se hâte de repasser le Rhin cependant que le Bien -Aimé tombe malade à Metz et que la France entière retentit de prières pour implorer du Ciel sa guérison.
Il est déjà plus que convalescent quand, le 18 septembre , la jeune comtesse de Choiseul-Meuse , en " grand habit" lui est présentée par la duchesse d'Antin.

En ce qui concerne Charles de Lorraine , voici une petite apartée :

Henri Joseph Rega (1690-1754)

Célèbre médecin de Louvain sa ville natale où il fut professeur à la Faculté de Médecine, fonda le premier amphitéâthre d'anatomie et le premier jardin botanique de Louvain. Il fut le médecin de l'archiduchesse Marie-Elisabeth d'Autriche et de Charles de Lorraine.
"Ouvrage curieux d'un médecin célèbre par ses recherches sur l'uroscopie. Son traité de Sympathie est un monument de science" (Caillet, éd. de 1734).

Revenons à M. de Choiseul-Meuse que nous avons laissé en campagne.
En avril 1745, il rejoint son régiment à Condé et le conduit sous les murs de Tournai.
A la journée de Fontenoy, le Dauphin défend ce village avec le Beauvaisis sous les ordres supérieurs de M. de la Vauguyon. La conduite de François-Honoré , pendant cette bataille, aurait été , selon M. de la Vauguyon, des plus honorables : " Le comte de Choiseul ,dit-il, qui s'était porté partout avec un zèle, un courage et une intelligence auxquels on ne peut que donner des louanges..."
L'armée anglo-hollandaise mise en fuite, le siège de Tournai recommence et le Dauphin prend la tranchée.
Puis les assiégés demandent à capituler et Choiseul-Meuse , en compagnie du marquis de Vence , leur est envoyé en qualité " d'otage"pendant la durée des négociations. Ils sont logés à l'abbaye de SAint-Martin.


Choiseul-Meuse est toujours en campagne lorsqu'il reçoit la nouvelle qu'un fils, Louis-François-Honoré-Maximilien , que l'on appelera tantôt Louis, tantôt Maximilien , lui est né à Lunéville le 17 août 1745. Obtient-il un congé ?
Rien n'est moins sûr. L'automne venu, il reste même à la tête de son régiment , contrairement à son habitude.
Une campagne d'hiver est envisagée . on parle d'une descente en Angleterre pour aider le prétendant Charles Stuart.
Mais il est un autre projet dont on ne parle pas mais auquel le maréchal de Saxe ne pense pas moins : c'est la prise de Bruxelles.

Choiseul-Meuse est à Gand , quartier général du maréchal lorsque l'ordre lui est donné de faire marcher son régiment d'Ostende , où il attend d'être embarqué , sur Gand " pour en finir avec la garnison".
A en croire M. d"Espagnac , l'historien de Maurice de Saxe , il aurait failli, par ses bavardages , compromettre le secret des opérations du maréchal.
Le Dauphin participe au siège de la capitale des Pays-Bas et l'héroïsme de ses grenadiers , conduits par le sergent La Violette, entraîne la capitulation de la place. Choiseul-Meuse est choisi comme otage , cette fois encore , " avec quelques autres officiers". Ils répondront dans la ville assiégée , de la sûreté de ses plénipotentaires.

Béatrix assiste le 4 mai 1746 à l'entrée en grande pompe de Louis XV dans Bruxelles conquise.
Mais Louis XV ne resta que quelques jours à Bruxelles.
Le 9 mai, l'armée, à nouveau concentrée , se mit en marche à la rencontre de l'ennemi . Le 18 mai, elle prenait position au-delà de Lierre et le lendemain, Louis XV transportait son quartier au château de Bouchout , au nord de la ville.

En arrivant à Lierre , Choiseul-Meuse s'est alité . Il est atteint de la petite vérole et c'est un ennemi qui ne pardonne pas souvent. Pourtant , il semble , un moment , qu'il soit près d'en triompher : " le matin du 30 mai , écrit le duc de Luynes , on le croyait hors de danger : il est mort vers les six ou sept heures du soir."On l'enterre aussitôt " comitante clero " et les obsèques solennelles sont célébrées en l'église St Gommaire le lendemain.
Le marquis de Meuse est présent . Lui qui est la gaieté même, cette mort lui donne un coup. C'est le deuxième fils qu'il perd ainsi, de ce mal inexorable. Béatrix est aussi présente , quoique anéantie...

Cette mort plonge Béatrix dans une quasi misère. Elle n'obtient en tout et pour tout une pension de 2000 livres. C'est peu pour vivre avec son fils , tenir son rang et pouvoir indemniser les créanciers.
Mais elle avait tous les talents des solliciteuses...

Pour survivre, elle se réfugie chez son beau-père. Mais celui-ci meurt en 1754 d'une maladie de coeur.
Mais il a su utiliser , en faveur de sa belle-fille et de son petit fils , les restes d'un crédit qui avait été très grand. c'est ainsi qu'il leur obtient une pension de 6000 livres+ celle d'un petit gouvernement dont il jouissait en Picardie , celui de Ribemont , qui en rapporte 2600.
Avec les 2000 qui lui ont été octroyées à la mort de son père et le revenu qu'il tire d'un petit bénéfice de l'ordre de Malte , Béatrix pourra disposer au nom de son fils jusqu'à sa majorité , d'environ 10 000 livres de rente.
Mais malheureusement , il n'aura pas mis le même soin à régler sa succession...

Le Comte de Martigny , père de Béatrix

Peinture : château de Guirsch

Charles de Lorraine par M. de Visch

Peinture : Château de Beloeil

Le chevalier de Choiseul Meuse
( Pastel , château de Guirsch )

Anne-Louise d'Esterhazy

( Peinture, château de Guirsch )

Merci à vous Madame de Chimay

Anne-Charlotte de Lorraine , soeur de Charles de Lorraine et Tante de Marie-Antoinette
Abbesse de Sainte Waudru de Mons

( Peinture , Musée historique lorrain, Nancy )

Le château de Mariemont en 1784 par P. Vitzthumb

( Dessin Bibliothèque Royale, Bruxelles )

La maison de Béatrix à Mons vers 1829 ( au milieu )

( Lithographie de Wauquière , d'après un dessin de Liez )

Sources : Toutes ces illustrations sont extraites du livre de F. Dumont, le Grand Amour de Charles de Lorraine ou la destinée romanesque d'une chanoinesse de Nivelles, Editions Desoer, 1953

C'est vraiment dommage que nous n'ayons pas le portrait de Béatrix . Enfin, nous avons le portrait de son papa donc on peut se faire une idée de ce à quoi elle pouvait ressembler...



Le Comte de Martigny, père de Béatrix

( Peinture, château de Guirsch )

Je croyais avoir donner les références alors les voici :

-Charles-Alexandre de Lorraine : l'homme , le maréchal , le grand maître de
Europalia 87 Osterreich

-Charles Alexandre de Lorraine , gouverneur général des Pays-Bas autrichiens de
Europalia 87 Osterreich

Voici un autre ouvrage de référence

Autour de Charles-Alexandre de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas autrichiens, 1744-1780. Culture et société. Sous la direction de Claude Sorgeloos
Dexia Banque, 2000, 143 p

En quatrième de couverture :

- Préface, par Pierre Cockshaw.
- Les Sciences, les Lettres et les Arts dans les Pays-Bas autrichiens et la Principauté de Liège au siècle des Lumières, par Michèle Galand.
- Le rococo à Bruxelles au XVIIIe siècle, une autre facette de l'architecture sous le gouvernement de Charles de Lorraine, par Christophe Vachaudez.
- « En même temps à la campagne et en ville ». Les jardins de Charles, comte Cobenzl, rue aux Laines à Bruxelles (1753-1770), par Chris De Maegd.
- François-Xavier Burtin. Portraits d'un collectionneur, par Marie-Jeanne Stallaert.
- La chapelle de la Cour et ses facteurs d'instruments à l'époque de Charles de Lorraine, par Mia Awouters.
- Charles de Lorraine et l'édition musicale à Bruxelles, par Marie Cornaz.
- Musique et musiciens dans les loges bruxelloises, au temps de Charles de Lorraine, par Paul Raspé.
- La Cour épiscopale de Liège à l'avènement de Jean-Théodore de Bavière (1744-1745), par Daniel Jozic.
- François-Charles de Velbruck, un disciple de Mirabeau en Principauté de Liège, par Marie Frédéricq-Lilar et Christophe Vachaudez.
- L'empreinte des Lumières dans le Luxembourg : les curiosités intellectuelles de Nicolas Spirlet, dernier abbé de Saint-Hubert (1715-1794), par Frederick Vanhoorne.
- Influences musicales à la Cour de François-Ernest de Salm-Reifferscheid, évêque de Tournai (1698-1770), par Claude Sorgeloos.
- Chronologie.

La Bataille de Rocourt : 1746 de
Miguel Lambotte ; aquarelles de Jean Dengis
Liège : Editions du Céfal: Province de Liège, 2000 , 79 p


Le 11 octobre 1746, les troupes françaises du maréchal de Saxe affrontent à Rocourt les contingents "alliés" (Autrichiens, Anglais, Hollandais) dirigés par le prince Charles de Lorraine. Grâce à sa victoire, la France assure sa mainmise sur les territoires de l'actuelle Belgique qu'elle devra pourtant rendre lors de la paix de 1748. Exposé du déroulement de la bataille et conséquences militaires.

Charles-Alexandre de Lorraine dans son cabinet

L'épouse de Charles-Alexandre de Lorraine : l'archiduchesse Marie-Anne . Le beau-frère de l'impératrice  Marie-Thérèse a épousé la soeur de l'impératrice.

A ne pas confondre avec la soeur de Marie-Antoinette  !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Anne_d'Autriche_(1718-1744)‎

Mariage de Charles de Lorraine