Les bijoux de la reine

Passionné par les joyaux de la souveraine, je ne peux que partager le scepticisme sur l'hypothétique saupoudrage des diamants personnels de la Reine.
On peut, avec prudence, accepter l'idée que la Reine ait offert une bague, ou une pierre, à un/une proche : on connait ainsi un solitaire bleu, et un diamant rose monté en épingle à cheveu, une bague émaillée... etc Rien ne prouve formellement, mais rien n'infirme.
La bourse de perles et de diamants remise à une anglaise soulève en revanche des objections catégoriques.
Dans la fable qui est ici dressée, la Reine n'offre pas ses diamants à Elisabeth Sutherland, elle les confie dans le but de les mettre à l'abri. Ce qui sous-entend que la Reine pense les récupérer à Londres. Mais dans quel but, alors que la plupart de ses joyaux sont en sécurité à Bruxelles et qu'avec une poignée de perles la souveraine en fuite n'eut pas vécu bien longtemps à Londres en soutenant son rang ? C'est plus ridicule encore qu'improbable.
Par ailleurs, si l'infortunée Marie Antoinette n'eût pas le bonheur d'échapper à ses bourreaux, elle eut des héritiers et notamment la duchesse d'Angoulême : peut on imaginer que les Sutherland auraient manqué à l'honneur au point de ne pas remettre à Madame Royale les pierreries confiées en dépôt par sa mère et de se les approprier pour l'éternité ? C'est aussi choquant qu'improbable.
On regrettera une fois encore l'exploitation très commerciale de la tragédie vécue par la Reine, et le manque d'esprit critique de la presse...

Voilà un raisonnement qui se tient tout à fait ! Merci, Charles Alexandre !

J'en profite pour vous souhaiter la bienvenue en ce salon !

Citation :

On peut, avec prudence, accepter l'idée que la Reine ait offert une bague, ou une pierre, à un/une proche : on connait ainsi un solitaire bleu, et un diamant rose monté en épingle à cheveu, une bague émaillée... etc

Vous nous mettez en haleine ! Si vous en connaissez davantage sur les bijoux offerts par Marie Antoinette à ses proches, je vous en prie, éclairez-nous !

Bienvenue ici Charles Alexandre!

Ravi de vous lire ici et notamment sur un tel sujet, j'ai déjà pu constater votre maîtrise des bijoux de Marie-Antoinette lors d'un bel après-midi à Paris

Je suis d'accord avec vous, cette histoire reste louche, et tant que rien ne prouvera qu'Elizabeth a bien eu et gardé ce collier, ça restera possible mais sans plus....

Bienvenu, cher Charles-Alexandre !
Votre dextérité en matière de joaillerie nous sera bien précieuse !

Bien à vous.

Orangerie a écrit:

Je me permets de répondre à ce petit lien, mes souvenirs du Morel -qu'un indélicat ne m'a jamais rendu - à l'appui.

Merci Orangerie d'avoir pris le temps de nous éclairer sur le sujet, et surtout...quelle mémoire !  
Sait-on jamais, si Charles Alexandre ou vous avez le temps et l'envie de nous faire une présentation des principaux bijoux de la couronne et de ceux plus privés reconnus à ce jour, ce serait un plaisir de vous lire.
En effet, on lit un peu tout et n'importe quoi sur internet à ce sujet.
Ils passent de mains en mains, disparaissent, réapparaissent sous une forme différente !  
Après tout, ne sont-ils pas pour certains... éternels.  

... ou d'excellents amis...

Je crois avoir démasqué Charles Alexandre. En effet au mois de juin, j'ai eu le plaisir d'écouter un exposé sur les bijoux de la Reine par un brillant orateur. Je retrouve dans son message les mots même qu'il employait. Si c'est la même personne, sachez les amis que nous comptons un membre d'exeption sur la Reine et ses pierreries, il est intarissable.
Soyez le bienvenu, cher Charles Alexandre, à l'AMA j'étais votre voisin et nous parlâmes des boucles de chaussures.

Merci Messeigneurs pour cet accueil si chaleureux. Encore que la minuit n'ait pas encore sonné, s'il faut tomber le masque, j'avoue avoir bien été reconnu. Vous avez certainement, Monseigneur, des accointances avec la joaillerie, puisque vos mânes ont probablement hanté la bijouterie Chaumet installée au XIXe, je crois, en vos appartements...

Je vous promets de vous dire quelques mots des diamants bleu et rose de Marie Antoinette dans les heures qui viennent.

Auparavant, il me faut terminer l'infolettre du site de mon ami Nicolas Cayrasso. Le numéro zéro, consacré à Georges Strass, est disponible sur

http://www.armesdefrance.com/Newsletter/archives/newsletter0

Les forumeurs intéressés par la prochaine livraison, consacrée au célèbre buste de Marie Antoinette drapée dite de Wengmuller, peuvent nous faire l'amitié de s'inscrire en adressant un mail à newsletter@armesdefrance.com avec pour objet inscription.

J'invoque à tous votre indulgence pour cette parenthèse, je reviens très vite évoquer avec vous les diamants de couleur de la Reine, si cela vous intéresse.

Votre site est une porte ouverte sur le rêve ! Ces bijoux, ces formes, ces couleurs... de plus, la présentation en est tout à fait attrayante.

Félicitations ! Et longue vie !

Citation :

je reviens très vite évoquer avec vous les diamants de couleur de la Reine, si cela vous intéresse.

A votre avis ?

Mais bien sûr, cher ami ! Revenez vite, ne nous faites point languir !

Comme je suis content que Charles Alexandre soit bien celui auquel je pensais. Mes amis, un veritable "joyau" vient de nous rejoindre et croyez moi, ses renseignements sont de premier ordre.

Ah j'y étais aussi à cette belle conférence

Notre spécialiste sur les bijoux pourrait il me renseigner, à savoir si les perles du bonnet de la Reine, sur le tableau de Mme Vigée-Lebrun, (Le portrait au livre (prague je crois)), et que j'ai la chance de voir tous les jours (et oui !) sont les perles d'anne d'Autriche laissées en héritage ?
Si non pensez vous que  c'est un artifice de notre chère Rose ?

De quel portrait parlez-vous donc , mon cher?
Celui de 1785 (conservé à New York) , où la Reine porte une robe rouge et jaune ou celui de 1788, où Elle porte cette fameuse robe bleue et blanche?

Bien à vous.

Orangerie a écrit:

Par contre, je suis déçu , ayant eu la flemme   de rouvrir mon Campan, je pensais que vous auriez posté le passage évoqué

Eh !  
Ce serait avec plaisir ; hélas la connexion internet à mon domicile est pour le moment hors-service !
Qui sait à quelle date l'opérateur interviendra ? Je m'attends au pire !  

Aussi, je ne peux pas vraiment faire ce que je veux sur mon lieu de travail.
Désolé...

Orangerie a écrit:

index onomastique

Je ne connaissais pas ce mot !    
Orangerie : quelle mémoire ! Quelle culture !  

Le portrait dont je vous parle, est le portrait de la Reine au livre.
Elle nous regarde, mais son Corps est de 3/4. Elle à une robe rouge, peut être en velours et un magnifique col ou châle en dentelle. Elle tient un livre à la main qui est posé, sur le plat d'un bureau. Ah si je savais poster des photos, vous comprendriez de suite.
L'avatar de Maria Antonia est le portrait que j'essaie désespérement de vous décrire. Vous pouvez remarquer dans le pouf un ruban de soie du même rouge que la robe. Juste en dessous, formant une tresse avec la mousseline de la coiffure, il y a les fameuses perles. C'est de celles là dont je souhaiterai connaitre la provenance.
Me suis je bien fais comprendre ?
Il est vrai qu'avec le tableau sous les yeux c'est plus facile. L'original se trouve à Prague je crois, je pourrais me renseigner. Il se trouve que là ou je travaille, nous possédons une version, je ne dis pas copie de Mme Vigée-Lebrun.

C'est donc bien le premier dont je parle...mais on me dit dans le vieux N° de l'Oeuil dans lequel j'en ai cherché la date qu'il est conservé à New York...A moins qu'il y en ait plusieurs versions...  

Bien à vous.

J'ai trouvé sur le net une version du portrait (1785, c'est sûr) en main privée. Le notre ne montre pas la robe. Ni Sa main d'ailleurs. La peinture forme un portrait. C'est un  ravissement de La regarder dans les yeux tous les matins et de Lui dire bonjour.

Bonjour Charles Alexandre et soyez le bienvenu!

J'ai trouvé sur votre site le buste que je cherche, celui dit de "pajou", et je vais passer commande! Savez-vous s'il y en a en stock? Si je ne me trompe pas, l'original, brisé lors de la révolution et reconstitué, trône sur la cheminée de la salle à manger du Petit Trianon? Je préfère ce buste, qui présente une Marie Antoinette plus "douce" au regard....

En ce qui concere la vente aux enchères de ces fameux bijoux, je crois avoir lu que la petite fille ou fille de Lady Sutherland portait ce collier lors de son mariage. Et le présent Lord Sutherland semble vraiment vouloir les vendre pour son propre enrichissement car il a dit que les bijoux somnolaient dans un tiroir d'un coffre de banque et que le temps de les vendre était venu!

Citation :

Si je ne me trompe pas, l'original, brisé lors de la révolution et reconstitué, trône sur la cheminée de la salle à manger du Petit Trianon?

Oui en effet, on peut y voir les fissures d'ailleurs....

Orangerie a écrit:

 Par contre, je suis déçu , ayant eu la flemme   de rouvrir mon Campan, je pensais que vous auriez posté le passage évoqué

Voilà, voilà...  

Mme Campan souligne (après Varennes) :

Sa Majesté garda uniquement une parure de perles et une paire de boucles d’oreilles, et beaucoup de bijoux de fantaisie qui ne valaient pas la peine d’être emballés. Ils étaient restés dans la commode de Sa Majesté aux Tuileries.

J’ajoute, en complément, le témoignage de la duchesse de Tourzel :

Pendant que l’Assemblée rendait décrets sur décrets, les Tuileries étaient livrées au pillage. On apportait à l’Assemblée l’or, les bijoux trouvés chez la Reine, et divers autres effets dont on lui faisait offrande.
On y porta aussi une malle pleine d’assignats et un paquet de lettres. Ces dernières furent envoyées au comité de surveillance, et beaucoup d’autres à la Commune ; car, lorsque nous fûmes conduits à l’Hôtel de Ville avant d’être menés à la Force, nous vîmes un monceau de lettres dans le cabinet de Tallien.
Les divers effets furent également portés à la Commune, et les assignats aux Archives.
Il est remarquable que cette armée de bandits s’était interdit le vol aux Tuileries, et mettait impitoyablement à mort ceux qu’elle surprenait s’appropriant quelque effet au château.
Elle s’y permit seulement le vol du vin et des liqueurs, dont elle n’y laissa pas une bouteille.

Merci Orangerie

Ces parures se ressemblent c'est clair...si ce ne sont pas les mêmes, alors elle ont été conçues par le même artisan à une même époque...

Attendez, Orangerie, je n'ai pas tout suivi, je le crains... Voulez-vous dire que Sissi a fait remonter une ceinture, une broche, un collier et des boucles d'oreilles pour les transformer en un autre collier, une autre broche et un diadème ?

Vous pensez que les parures que vous proposez pourraient avoir appartenu à Marie Antoinette, et être celles qu'Elisabeth a fait modifier ?

C'est difficile de se prononcer, vu que vos photos sont en noir et blanc. S'agit-il de rubis ?

Les portraits de Sissi montrent une perle carrée sur son corsage, qui pourrait en effet correspondre à celle de l'autre parure.

Mais Sissi porte des bracelets, aussi. Elle aurait donc dispatché la bonne vingtaine de pierres que nous voyons sur les bijoux peut-être à Marie Antoinette ?

J'avoue que je ne connais pas très bien les bijoux de la reine. Mea maxima culpa. Mais, a priori, ceux-ci me paraissent un peu lourds. Ou est-ce une fausse impression ?

Puisque beaucoup d'entre nous semblent intéressés par ce sujet, j'ouvre un fil !  

J'ai trouvé sur le net un article qui m'interpelle :


Marie-Antoinette, première cliente royale de Mellerio, appréciait les menus objets, boîtes précieuses et bonbonnières, qu’elle offrait à ses amis de cœur…

Le lien privilégié qui unit Mellerio à la plus charmante et la plus majestueuse des reines se tisse en 1777.

Cette année-là, Jean-Baptiste Mellerio, petit orfèvre-joaillier italien de douze ans s’est installé avec quelques marchandises devant les grilles du Château de Versailles.

La Reine Marie-Antoinette, revenant de sa promenade remarque ce singulier marchand et donne ordre à sa suite d’aller regarder ce qu’il propose. La table est arrangée avec soin et Jean-Baptiste fait valoir ses bijoux avec tant de persuasion que la dame d’honneur est séduite et acquiert quelques pièces. Rapidement, le jeune homme intéresse, se fait connaître, exécute avec promptitude et intelligence les petites commandes qu’on lui passe, et devient bientôt fournisseur de la Reine.

Parmi les nombreux objets et bijoux que Mellerio créés pour Marie-Antoinette, un bracelet mérite une attention particulière.



Alors que le peuple ne grondait pas encore, et que les allées de Versailles demeuraient un lieu de promenades, de fêtes et d’intrigues, Mellerio réalise pour la reine un bracelet composé de sept camées et serti de rubis. Cette pièce rare charme et intrigue : les visages d’ivoire finement ciselés tantôt se font face, tantôt se retournent, dans une conversation silencieuse teintée d’éternité.

Donné par la Reine à l’une de ses confidentes, alors que le peuple l’envoie à l’échafaud, ce bracelet traversera l’histoire, les révolutions, les guerres, et sera transmis de génération en génération.

À l’abri des regards et des convoitises, il demeure aujourd’hui dans l’ombre d’un coffre dont seuls quelques initiés ont le secret.


Cela dit-il quelque chose à quelqu'un ?  

Je ne connais ce bracelet que par l'ouvrage d'Adrien Goetz.

Ah... Donc, ce n'est pas une intox du net, ce que je craignais. Faut que je rouvre le livre de Goetz, moi, je suis passée à côté de plein de choses...