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 #14juillet 1789 – 1989 – 2019 : pour sauver la Révolution, combattons la Réaction !

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Sulpice

Sulpice


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Rhôôô attention, tout le monde en prend pour son grade. #14juillet 1789 – 1989 – 2019 : pour sauver la Révolution, combattons la Réaction ! 588717

#14juillet 1789 – 1989 – 2019 : pour sauver la Révolution, combattons la Réaction ! Revolu10

par Fadi Kassem, secrétaire national adjoint du PRCF


De la Révolution à la sauce réactionnaire…

Le 14 juillet 1989, la France célébrait le bicentenaire de la prise de la Bastille dans une parade ayant fait grand bruit, mais aussi grincé des dents. Et pour cause : était alors véhiculée la vision « furetiste » de la Révolution française, transposée avec de grossiers mensonges et des contre-vérités historiques de tendance réactionnaire dans le film La Révolution française sorti la même année. En effet, après le Danton de Wajda sorti en 1983, Richard T. Heffron reprenait dans Les Années terribles (qui commencent curieusement une fois le roi évincé du pouvoir après la prise du palais des Tuileries par les Fédérés le 10 août 1792…) la légende urbaine d’un Robespierre tyran, sanguinaire, qui pratiquerait la Terreur à l’encontre de tout le monde, et notamment de l’héroïque et vertueux Danton – pourtant célèbre pour avoir été rémunéré par la Couronne, suivant en cela la ligne de son ancien ami Mirabeau – ou des malheureux Girondins, qui auraient été « modérés ». De fait, cette image est encore véhiculée dans les « manuels » du secondaire et les médias dominants, mais aussi par les politiques les plus ignares, y compris parfois même à « gauche » : ainsi, Jean-Christophe Cambadélis[ii], ancien trotskiste devenu social-libéral (soit le parfait exemple du « bobo-gaucho » …), déclarait-il que « Si la révolution est un bloc, nul n’ignore la Terreur et Robespierre »[iii].

Mais outre le fait que cette image ne correspond qu’à un mensonger fantasme, développé du vivant même de Robespierre par ses adversaires enragés et/ou bourgeois conventionnels – que l’on songe notamment à Fouché, futur ministre de l’Intérieur de Napoléon Ier et à qui Robespierre reprocha avec fureur les grandes fusillades menées à Lyon en 1793 – et désormais bien démonté par la recherche historique[iv], elle n’est certainement pas neutre idéologiquement et politiquement – comme si d’ailleurs la « neutralité » existait en histoire ! Bien au contraire, cette caricature porte en elle les germes de la Réaction en Marche et de la Contre-révolution : ses ardents défenseurs tantôt pleurent la mort du roi – à commencer par « Jupiter » Macron qui affirmait avant son élection : « Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! »[v] ; tantôt défendent un « Pacte girondin »[vi] détruisant la République une et indivisible, pourtant au cœur de l’égalité promue par les Jacobins et les Sans-culottes[vii] ; tantôt (comme le « philosophe » Michel Onfray, qualifié de « girondiste » par Yann Moix[viii]) reprennent la thèse de l’extrême droite royaliste et fascisante selon laquelle il y aurait eu un génocide perpétré envers les Vendéens en 1793[ix] ; tantôt enfin assimilent les révolutionnaires de 1793… à la SS, à l’instar de Yann Moix qui déclarait qu’il y a une « corrélation entre la pensée rousseauiste et la pensée totalitaire » et que « Collot d’Herbois, Fouché, quand il exécutent les gens à la mitraillette ou au fusil de manière serial, ça rappelle évidemment la Shoah par balles, d’une certaine manière »[x] …

Car l’année du bicentenaire de la Révolution française marque de fait le triomphe de la vision farouchement réactionnaire et contre-révolutionnaire de cet épisode historique qui donna naissance à la souveraineté nationale et populaire – et que Louis XVI fut contraint de reconnaître, à contre-cœur, lors de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790 –, vision inspirée des travaux de l’anticommuniste François Furet – toujours prompt à assimiler le communisme au nazisme[xi] et auteur d’un pamphlet antijacobin intitulé Penser la Révolution française (1978) – et de la conservatrice Mona Ozouf, qui ose écrire dans Composition française (2009) que la Troisième République est née d’un « compromis » entre les forces « républicaines » modérées et conservatrices – un « compromis » qui coûta la vie à 30.000 Communards massacrés en une semaine ! Et ce au moment où s’écroulent les républiques socialistes d’Europe de l’Est, mettant un terme aux « années terribles » pour laisser place aux « années lumières »[xii] de la « démocratie libérale » et du capitalisme néolibéral. Les historiens d’inspiration marxiste tels Albert Soboul ou Michel Vovelle, ou plus iconoclastes mais fidèles aux sources comme Henri Guillemin[xiii], malgré leur courageux combat contre la doxa monarcho-girondine qui colonise l’histoire de la Révolution, sont alors renvoyés aux orties par les tenants de la « gauche antitotalitaire », trop heureux de sonner le tocsin de la « bonne » et de la « mauvaise » Révolution – la mauvaise étant forcément celle portée par les Jacobins et les Sans-culottes.


… à la redécouverte de la Révolution française

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30 ans après le triomphe des idées monarcho-girondines, le vent de l’histoire a tourné. Il est vrai que les anciennes républiques socialistes ont goûté aux joies de la « thérapie de choc » libérale – au point de développer une Ostalgie[xiv] et une Yougonostalgie[xv] ou encore de regretter l’URSS[xvi] –, que la crise économique de 2007-2008 a plongé dans la misère des dizaines de millions de travailleurs, que la « mondialisation heureuse » et la « construction européenne » ont creusé les inégalités qui atteignent désormais des sommets, et enfin que des mouvements d’indignation ont fleuri dans le monde entier, de New York au Caire, de Madrid à Ouagadougou, d’Athènes à Buenos Aires… sans oublier la France, où aux Nuits debout ont succédé les Gilets jaunes, désormais actifs depuis huit mois pour réclamer la justice sociale, la dignité, la fin de la corruption et des privilèges, une véritable démocratie ou encore la défense des services publics – à quoi s’ajoutent des appels croissants au Frexit.

Parallèlement, les historiens ont totalement remis en cause la doxa monarcho-girondine de la Révolution française – mais sans toutefois décourager les chantres contre-révolutionnaires qui continuent de véhiculer les mythes de la « Terreur » ou du « génocide » vendéen. Un récent épisode illustre parfaitement ce changement intellectuel : en septembre 2018, dans l’émission « La Fabrique de l’Histoire »[xvii], le présentateur Emmanuel Laurentin, fidèle à la doxa Furet-Ozouf, s’étranglait devant les affirmations d’historiens spécialistes de la Révolution, comme le révèle l’échange suivant :



  • Annie Jourdan : « La révolution divise les sociétés, c’est tout. Toutes les révolutions. Toute révolution est une guerre civile. »

  • Yannick Bosc : « Robespierre dit, à un moment donné, « fonder la République n’est pas un jeu d’enfant ». Rares sont les situations où, rappelle Mathiez, [A. Jourdan : « Barère le dit aussi »] grand historien de la Révolution française, disait que quand on est en train de transférer les propriétés, transférer le pouvoir d’une monarchie qui l’a possédé pendant des siècles et de puissants qui tentent de se l’accaparer au moment de la Révolution française, quand on essaye de toucher à ça – le pouvoir de la bourgeoisie aussi à l’époque –, dès l’instant qu’on touche à ça, il ne faut s’attendre à ce qu’ils ne réagissent pas, que les choses se fassent gentiment. »

  • Emmanuel Laurentin : « Oui, enfin c’est aussi une vision assez léniniste de ce qu’a été cette Révolution française ce que vous dites là, Yannick Bosc [Y. Bosc : « Pas forcément léniniste »], ou trotskiste, enfin bon [Y. Bosc : « Non, non plus »]. Mais si, cette idée que la révolution doit forcément passer par ce stade… »

  • Yannick Bosc : « Elle ne doit pas passer. C’est là où ce n’est pas du tout léniniste : elle ne doit pas passer, il n’y a pas de stade nécessaire. » Et d’ajouter : « De fait, on s’aperçoit, et c’est assez logique, que des situations où sont en jeu des biens matériels, des positions de domination, rares sont les dominants qui acceptent gentiment de dire : ‘‘Ah bah on a déclaré les droits, youpi ! On est égaux et tout va bien !’’ »[xviii].



L’image immaculée de la « bonne » révolution libérale et bourgeoise s’écroule et laisse pantois Laurentin, qu’on imagine aisément effrayé par le film Un Peuple et son roi, réalisé par Pierre Schoeller et sorti en 2018, avant la révolte des Gilets jaunes. 30 ans après le film du bicentenaire, ce nouvel opus sur la Révolution française se place aux antipodes de la vision furetiste de l’événement, adoptant de manière magistrale le point de vue du petit peuple de Paris et de province, des Sans-culottes méprisés comme jamais par une Assemblée (puis une Convention) nationale dominée par les aristocrates et la grande bourgeoisie. Si les films de 1989 évoquent furtivement le ressentiment et l’arrogance de l’aristocratie envers les « rien » de l’époque, celui de 2018 le restitue avec une grande justesse, ce qui explique d’ailleurs la colère croissante des Sans-culottes et les mesures d’exceptions des Jacobins pour sauver la Révolution alors que sévit la double guerre – civile et européenne contre les monarchies absolues – en 1793-1794. Parmi les passages remarquables du film de Schoeller, citons ceux-ci :



  • Quand les femmes affamées en octobre 1789 réclament, pêle-mêle, du pain, le retour de la famille royale (qui a renoué avec sa vie de château à Versailles après les événements de l’été…) à Paris, la fin des accapareurs, l’application des nouveaux droits et le respect de la cocarde tricolore, les députés aristocrates et grands bourgeois de l’Assemblée nationale dénoncent une « manœuvre », une « manipulation », avant que l’un des leurs s’écrie : « Président ! Sommes-nous obligés d’écouter ces gens de peu ?! »

  • Quand Robespierre dénonce le suffrage censitaire, explique qu’« il faut être entièrement libre ou redevenir esclave » et réfute les accusations de « canaille » et de « populace » adressées par les aristocrates et la grande bourgeoisie envers le « peuple », un marquis s’insurge : « Suffit ! Monsieur de Robespierre, vous êtes un prédicateur de l’anarchie ! Voulez-vous une Assemblée de mendiants, d’orphelins ?! »


Les contre-révolutionnaires toujours à l’offensive

#14juillet 1789 – 1989 – 2019 : pour sauver la Révolution, combattons la Réaction ! Zfer10

Contrairement aux affirmations de Furet selon lesquelles la Révolution serait terminée dans les années 1880 lorsque s’enracine la Troisième République – avec le sang des Communards sur les mains –, la Révolution n’est nullement achevée ! Guevara indiquait fort justement que « La Révolution, c’est comme une bicyclette : quand elle n’avance pas, elle tombe » ; or c’est justement le but de tous les aristocrates et de la grande bourgeoisie n’ayant jamais digéré l’insurrection des « rien » de 1789 et 1793, à savoir écraser toutes les conquêtes de la Révolution quelle que soit l’époque, et sauvegarder l’essentiel pour eux, à savoir la propriété et le pouvoir politique – et si possible détruire la République !

Il est dès lors logique que lorsque les forces révolutionnaires faiblissent ou s’écroulent, les réactionnaires en profitent, et ce… dès l’été 1789, quand l’aristocratie et la grande bourgeoisie prennent soin de sauvegarder au maximum leurs intérêts. Ainsi, l’abolition totale des privilèges, sans aucune contrepartie, n’intervient que le 17 juillet 1793 – sous la Convention alors dominée par les Montagnards dont Robespierre –, et non le 4 août 1789 comme cela est souvent proclamé puisque nombre de ces privilèges sont alors rachetables ; qui peut sérieusement imaginer une Assemblée dominée à l’époque par la grande aristocratie et la bourgeoisie ruisselante abandonner tous ses privilèges fiscaux et matériels, quand bien même règne la « Grande Peur » dans les campagnes du fait de la « révolution rurale » ? Dans la foulée, l’aristocratie et la grande bourgeoisie sanctuarisent la propriété dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, dans le tout dernier article – article 17, dont il n’est curieusement jamais fait mention quand on se réfère à ce texte… – qui proclame : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ». On imagine aisément que les propriétaires, formant alors une toute petite classe numérique mais consciente de ses intérêts de classe, veulent se prémunir contre le risque d’une révolution sociale et démocratique et conserver leurs positions dominantes…

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Par la suite, plusieurs exemples de l’histoire de France illustrent cette volonté de stopper, voire de détruire, l’héritage révolutionnaire et républicain. Jugeons plutôt :


  • Après l’exécution de Robespierre et de ses partisans du 28 au 30 juillet 1794, les « thermidoriens » accaparent le pouvoir et se vengent des mesures démocratiques et sociales, comme le signale l’article Wikipédia à ce sujet : « Dès le lendemain de sa mort [Robespierre] sur l’échafaud, on vit reparaître les carrosses ; il y eut de nouveau des maîtres et des domestiques. Quand la loi du maximum fut abolie, et surtout, quand le Directoire eut succédé à la Convention, les magasins se signalèrent par leurs étalages. […] la « jeunesse dorée », les muscadins, ainsi nommés parce que le parfum du musc et celui de la muscade faisaient alors fureur, applaudissaient les allusions subversives, hostiles à la République. Le chant du Réveil du peuple, qui passait pour réactionnaire, retentissait partout. » Ainsi s’épanouissent les « Incroyables » et les « Merveilleuses », qui rivalisent de m’as-tu-vu et de manifestations somptuaires pour étaler – et « assumer »[xix] – leur richesse et leur condition de classe[xx] en profitant des mesures économiques comme la suppression du maximum le 24 décembre 1794 (joyeux Noël les puissants !) et le rétablissement de la Bourse de Paris en octobre 1795. La voie est dès lors ouverte à la « Terreur blanche » de 1795, amplifiant la répression contre-révolutionnaire initiée par les thermidoriens et débouchant sur la mort de milliers de personnes, dont celle de Gracchus Babeuf qui voulait détruire la propriété.

  • Quand l’aristocratie et la grande bourgeoisie craignent la remise en cause de la propriété ou refusent la République sociale, elles remettent au goût du jour la « Terreur blanche » en tirant sur les ouvriers défenseurs des Ateliers nationaux en juin 1848 (3.000 à 5.000 morts et 1.500 fusillés en 3-4 jours ! Sans compter 25.000 arrestations dont 11.000 condamnés à la déportation…), et par la suite sur les socialistes, républicains et patriotes de la Commune en mai 1871 (30.000 morts en une semaine !). Et si la menace révolutionnaire devient trop importante du fait de l’organisation et de l’unité des forces syndicales et politiques de gauche (avec un puissant parti communiste au cœur de cette unité), elles concèdent, apeurées et amères, des droits démocratiques et sociaux, comme les fameux accords Matignon du 7 juin 1936 que le Front populaire, alors soutenu par la masse des travailleurs, arrache des mains d’un patronat tétanisé du fait de la grande grève de plus de 5 millions de travailleurs (essentiellement des ouvriers) et de l’occupation de nombreuses usines.

  • Quand il faut faire un choix entre Hitler et le Front populaire, industriels, banquiers et technocrates – rassemblés au sein du Redressement français depuis 1925[xxi] –, mais aussi royalistes, réactionnaires en tout genre et fascistes, voient en Pétain une « divine surprise » (Charles Maurras) et profitent de l’effondrement de mai-juin 1940 pour abattre la République – qu’ils n’ont dans le fond jamais accepter –, et ainsi se venger d’un Front populaire rendu (mensongèrement) de surcroît responsable de la défaite face à l’Allemagne nazie[xxii]. Ainsi prospère la fascisation dans la République[xxiii], ce que révèle déjà l’historien Ivan Jablonka dans son ouvrage Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus (2012), à travers une formule éclairante : « Il y a un ‘‘Vichy avant Vichy’’, et il fermente dans la République ».

  • Quand il est plus difficile de contrer le « péril rouge », les « républicains » n’hésitent pas à utiliser les services spéciaux de… la mafia, aussi bien avant 1939 qu’après 1945, quitte à verser dans la corruption et l’assassinat. C’est ce que révèle le documentaire en 3 épisodes Mafia et République, diffusé en février 2017 sur une chaîne « complotiste » nommée… Arte[xxiv].


Identifier les ennemis de la Révolution

Aujourd’hui, les descendants de Louis XVI, Marie-Antoinette, Necker (banquier suisse et ministre des Finances de Louis XVI), Brunswick et François Ier (respectivement général de l’armée prussienne et empereur d’Autriche, attachés à un pouvoir absolu et qui attaquent la France en 1792), des aristocrates apeurés réfugiés à Coblence[xxv] dès 1789, des royalistes, des réactionnaires et des technocrates fascisants, bref les descendants de toute cette oligarchie au mieux « girondine » au pire contre-révolutionnaire – et en tout cas détruisant jour après jour l’héritage révolutionnaire des Jacobins et des Sans-culottes – sont :


  • Le banquier et « monarque républicain »[xxvi] Emmanuel Macron, vecteur majeur de la fascisation, qui traite avec mépris les Gilets jaunes, les « rien », les travailleurs précaires et les victimes du chômage en expliquant qu’il suffit de « traverser la rue » pour trouver un emploi au lieu de « mettre un pognon de dingue dans les minima sociaux ».

  • Son épouse Brigitte, amatrice de dépenses somptuaires en vaisselle (500.000 euros), en piscine (37.000 euros) ou en jardins de l’Elysée (500.000 euros)[xxvii], se comportant de la même manière que l’« Autrichienne », cette « Madame Déficit » qui dépensait sans compter (y compris dans les jeux de hasard) pour sa simple satisfaction personnelle.

  • Sa garde prétorienne organisée autour d’Alexandre Benalla, qui a tant défrayé la chronique par ses frasques pendant l’été 2018[xxviii] et a continué par la suite à violer les lois de la République, avec l’assentiment tacite du monarque absolu[xxix].

  • Sa cour de laquais affidés tel le Sinistre de l’Intérieur Christophe Castaner, un bonimenteur patenté qui aime la débauche en boîte de nuit[xxx], qui a tant versé dans la répression à l’encontre des gilets jaunes tout en accusant ces derniers d’« attaquer » l’hôpital de la Salpêtrière le 1er mai 2019[xxxi], et qui, « des étoiles plein les yeux », « assume [la] dimension amoureuse » de sa relation avec son suzerain Macron[xxxii].

  • Ses ralliés aristocratiques, faussement de « gauche » et fondamentalement méprisants et arrogants envers le « peuple menu ». Quel plus bel exemple que François Goullet de Rugy, descendant de la noblesse lorraine et actuel ministre de la Transition écologique, qui verse dans de fastueux dîners privés remplis de homards et de grands crus vinicoles (à 500 euros la bouteille) aux frais de la République ! A quoi s’ajoutent des travaux coûteux pour son appartement ministériel (17.000 euros rien que pour un dressing !) ou encore des dîners avec des lobbyistes, toujours aux frais de la République[xxxiii]. Un Goullet de Rugy qui, au demeurant, n’était pas embarrassé de recevoir un néonazi patenté en la personne du président de la Rada ukrainienne, Andrey Parouby, en juin 2018[xxxiv]… Bien entendu, là encore le ministre « assume » ces grands plaisirs avec des « membres de la société civile » tels des universitaires ou des chiens de garde médiatiques comme Jean-Michel Apathie[xxxv], si prompt à s’alarmer dès qu’un mouvement social émerge comme les cheminots au printemps 2018[xxxvi] ou les gilets jaunes[xxxvii].

  • Ses furies fanatiques telles « Madame Sans-Gêne » Marlène Schiappa, ambitieuse et arriviste « start-uppeuse » ralliée à la macronie et transformée en « féministe », et plus sûrement en « sniper » du monarque[xxxviii] ainsi qu’en animatrice du pseudo « grand débat » – en compagnie de Cyril Hanouna… – qui a servi à dompter les gilets jaunes.

  • Ses ministres réactionnaires comme Jean-Michel Blanquer[xxxix], en train de détruire l’Education nationale avec son projet d’« Ecole de la confiance » et qui a l’ambition de fabriquer des homo europeanus par la transformation de l’histoire en propagande européiste à grande échelle[xl].

  • Le patronat au sein notamment du MEDEF, désireux « aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »[xli], et plus généralement de liquider définitivement l’héritage de la Révolution.

  • La nouvelle directrice de Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, qui a déjà su trouver par le passé des petits arrangements entre amis avec Bernard Tapie dans le cadre de l’affaire du Crédit Lyonnais, ce qui a valu à l’ancienne directrice du Fonds monétaire internationale (FMI) d’être reconnue coupable de négligences… mais sans avoir aucune condamnation du fait de sa réputation internationale[xlii] ! Bel exemple de « République exemplaire » …

  • Le futur ex-président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui a plongé les classes populaires grecques dans la catastrophe sociale à travers une austérité d’une violence inouïe, qui a reconnu publiquement qu’« il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »[xliii] et qui a été un spécialiste en évasion fiscale lorsqu’il était Premier ministre du Luxembourg[xliv].

  • Enfin la chancelière Angela Merkel, qui impose l’austérité à l’ensemble de l’UE – avec ses affidés collaborateurs comme Macron – sous forme de « Diktats » ayant déjà lessivé la Grèce notamment, qui dénonce la « rage destructrice » et la « violence terrifiante » des Gilets jaunes[xlv], et qui encourage le monarque Macron à poursuivre les « réformes » tout en tenant le cap face aux Gilets jaunes[xlvi].


Ce sont ces tenants de l’oligarchie politico-économico-médiatique (OPEM), qui ont fait main basse sur tous les rouages politiques, économiques, bancaires, judiciaires et médiatiques depuis des décennies, aussi bien en France qu’au sein de l’UE et dans d’autres pays, qui sont un grave danger pour la République et l’héritage révolutionnaire des Jacobins et Sans-culottes, des révolutionnaires de 1830 et 1848, des Communards, du Front populaire, de la Résistance ou encore des insurgés de Mai 68, et désormais des travailleurs en lutte et des Gilets jaunes. Insultés à longueur de plateaux télévisés et d’émissions radio par les chiens de garde de la niche monarchique, les Gilets jaunes se sont fort justement révoltés, comme leurs aïeux de 1789 dont ils revendiquent volontiers la descendance, pour exiger la fin des privilèges et de la corruption qui gangrènent la « République » aristocratico-bourgeoise, pour défendre les services publics sans cesse détruits – écoles, hôpitaux, services postaux, pompiers, tribunaux de proximité –, pour s’opposer à la désindustrialisation de masse et aux délocalisations qui s’épanouissent allègrement dans le cadre de la « mondialisation heureuse » et de la « construction européenne » capitaliste, et enfin une application réelle – et non dans de grandes déclarations de principe moralisatrices pour calmer des classes populaires fort logiquement en colère – de la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ».


Défendre et approfondir l’héritage révolutionnaire

#14juillet 1789 – 1989 – 2019 : pour sauver la Révolution, combattons la Réaction ! Zzzz212

Les Gilets jaunes indiquent depuis plusieurs mois le chemin à suivre, appelant d’ailleurs symboliquement à un grand rassemblement le 14 juillet 2019 pour fêter la Révolution et ainsi poursuivre ce combat inachevé contre ceux qui, troquant la devise républicaine, lui substituent bien volontiers la devise « Ordre, hiérarchie, propriété ». Mais pour définitivement faire triompher la Révolution, il est indispensable de ne pas tomber dans les pièges et les faux-semblants des pseudo-oppositions à la macronie :


  • Celle des « Républicains », usurpateurs d’un mot que leurs ancêtres conservateurs et réactionnaires ont bradé au nom de la haine envers le Front populaire et le communisme et de la Collaboration, et qui désormais rejoignent les rangs de la macronie (Philippe, Le Maire, Darmanin) ou du « Rassemblement national » (Mariani), quand ils ne versent pas dans la tentation du rapprochement avec la dynastie Le Pen[xlvii] ou dans une imitation comme Wauquiez. Il suffit de lire les propos de Bruno Retailleau, villieriste et membre de la Manif pour tous, au sujet de Robespierre : « Robespierre, le virtuose de la Terreur, fut le fossoyeur des idéaux de la Révolution française. Il a habilement retourné le sens des mots liberté, égalité, fraternité, pour en faire des armes au service d’une idéologie sanguinaire. En incarnant parfaitement cette idée prométhéenne autant que faustienne de la table rase, il inaugure en fait la matrice des totalitarismes modernes. »[xlviii]

  • Celle du faux « Rassemblement national », principal moteur de la fascisation et autre branche de l’étau mortel qu’il compose avec les macronistes, à savoir la branche xénophobe et nationaliste de l’étau antirépublicain, capitaliste et européiste. Quoi de plus normal pour une formation politique fondée par des vaincus de la Seconde Guerre mondiale[xlix], qui abattirent la République et furent l’avant-garde de la croisade contre le « judéo-bolchevisme », et que Marine Le Pen tente de « dédiaboliser » ? Un RN dont les membres historiques comme Bruno Gollnisch vomissent sur Robespierre[l].

  • Celle de la gauche eurobéate, visant dans les illusions du « dialogue social », de « l’autre Europe », de la « réforme de l’Europe » et de l’« Europe sociale », c’est-à-dire les tenant d’une ligne girondine jugée « modérée », ou au mieux dantoniste, et en tout cas exécrant « l’Incorruptible » à l’image de Cambadélis.

  • Celle des gauchistes, adeptes des poussées hébertistes et de Jacques Roux en faveur de la déchristianisation et de l’insurrection incontrôlable, au risque de perdre la Révolution dans le double contexte de guerre civile et d’invasion généralisée de la France de la part des monarchies absolues. Aujourd’hui, cela revient à se draper du drapeau rouge tout en honnissant le drapeau tricolore – pourtant fondamentalement révolutionnaire !

  • –, à accompagner l’euro-dissolution nationale et républicaine, et par là-même à saper les fondements de la souveraineté populaire et nationale, à la base de la Révolution.


C’est pourquoi sauver la Révolution française et la poursuivre nécessitent de défendre l’héritage des Jacobins, ce que suggérait déjà Jean Jaurès dans son Histoire socialiste de la Révolution française : « sous le soleil de juin 1793 qui échauffe votre âpre bataille, je suis avec Robespierre et c’est à côté de lui que je vais m’asseoir aux Jacobins. Oui, je suis avec lui, parce qu’il a, à ce moment, toute l’ampleur de la Révolution. »[lii] Tous les tenants de l’OPEM ne s’y trompent pas : le climat est à 1793, ce que déplore, effrayé et au bord des larmes, le marquis François Goullet de Rugy ce 12 juillet 2019 face aux critiques – tellement méritées et justifiées ! – au sujet de son train de vie fastueux : « C’est le fantasme des coupeurs de tête [au sujet de Médiapart]. Ils ont soutenu les Gilets jaunes, mais alors jusqu’au bout » ; « Les violences des Gilets jaunes, ils les justifiaient » ; « On préfère venir m’attaquer en disant que ma femme, c’est Marie-Antoinette » ; « La vie de château ! Le titre [de l’article de Médiapart] c’est ‘‘La vie de château’’ ! »[liii]. Et en effet, les Gilets jaunes sont ces héritiers des Sans-culottes de 1789 et 1793, qui n’en peuvent plus des politiques néolibérales menées depuis plus de 40 ans – et portées à leur paroxysme par le pouvoir macronien – en France, dans l’UE et à travers la « mondialisation heureuse », qui ne veulent plus d’un pouvoir qui détruit sans cesse la République démocratique, sociale, laïque, une et indivisible[liv], qui exigent la mise en place d’un authentique « Nouveau Monde », et certainement pas celui de Macron qui accélère le retour à l’Ancien Régime. Des Gilets jaunes qui n’hésitent pas à mettre en pratique l’article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen insérée dans la Constitution du 24 juin 1793, sans doute la constitution la plus démocratique jamais rédigée jusqu’à aujourd’hui : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »


La suite de l'article étant encore plus coloré, je m'arrête ici. Pour la lire et les notes, on va là. #14juillet 1789 – 1989 – 2019 : pour sauver la Révolution, combattons la Réaction ! 588717
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/14juillet-1789-1989-2019-pour-216588


J'avoue, c'est couillu, mais bien vu.

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