Les liens entre Louis-Philippe et Louis XVIII

Voilà qui est fait, chère princesse....

Le seul lien patent qui me vient à l'esprit entre le comte de Provence et Louis-Philippe 1er repose sur l'aide capitale que le duc d'Orléans contribua à donner au comte de Provence pour son entrée sur le territoire anglais en 1807.

En effet, le duc d'Orléans entretenait des relations assez cordiales avec la famille royale d'Angleterre et de plus il avait des accointances avec le gouvernement anglais. Par ailleurs, il esperait épouser une des filles de Georges III, ou du moins fobtenir la main des fils de Georges III pour sa soeur Adélaide... Mais ses espérances furent déçues, il n'était qu'un prince exilé.

De même Louis XVIII, se montra très dur avec le duc d'Orléans sous la Restauration, en lui infligeant des remontrances publiques pour d'infimes subtilités de protocole. Charles X fut au contraire plus clément en accordant le prédicat d'altesse royale aux Orléans, ce qu'avait toujours refusé Louis XVIII.

Certes mais cela ne se limite pas qu'à une aide anglo-orléanaise et l'attitude dure de Louis XVIII envers le duc d'Orléans peut s'expliquer par le fait qu'à l'époque, il y a un troisième personnage qui brigue lui aussi le pouvoir. Devinez lequel ?
Sinon, le prince Poniatowski aurait fait un livre avec un autre titre...

Madame de Chimay a écrit:

Certes mais cela ne se limite pas qu'à une aide anglo-orléanaise et l'attitude dure de Louis XVIII envers le duc d'Orléans peut s'expliquer par le fait qu'à l'époque, il y a un troisième personnage qui brigue lui aussi le pouvoir. Devinez lequel ?

Je suis perdu, je l'avoue !
De qui parlez-vous ?

De Bonaparte , très cher !

Mais ne brûlons pas les étapes. Pour l'heure, j'en suis à la rencontre entre Louis-Philippe et Marie-Caroline . Louis-Philippe a raconté cette rencontre et ce qu'ils se sont dits. Je ne crois pas que cela ait déjà été posté sur le forum...

Ah, oui ! Entendu. Je me suis emmêlé les pinceaux !
Quand j’ai lu duc d'Orleans, j’ai pensé au père. Je ne comprenais plus rien.

Louis-Philippe débarque à Palerme en 1808. Ni le roi Ferdinand et la reine Marie-Caroline ne se faisaient d’illusions sur l’objet du voyage et l’accueil fut réservé . « Une telle visite déplaisait fort à Leurs Majestés mais elles n’eurent pas la force de refuser malgré les avis qu’on leur donna des projets qu’on pouvait raisonnablement supposer à M. Le Duc D’Orléans sur Madame Amélie , seule princesse qui restât à marier et qui désirait ardemment de prendre un établissement. Le duc d’Orléans fut accueilli avec politesse mais aussi froidement qu’il avait dû s’y attendre . ( 1 )

Bien des années plus tard , Louis-Philippe racontait à M. de Bacourt que l’amiral Collingwood , lorsqu’il avait consenti à le transporter en Sicile , lui avait dit : « Vous allez à Palerme , Dieu vous garde de la reine Caroline .C’est bien la plus méchante femme qu’il ait jamais créée.

« Il est vrai qu’elle n’était pas bonne , ajoutait Louis-Philippe , mais personnellement je n’ai eu qu’à me louer d’elle et je dois lui en savoir doublement gré puisque j’étais son gendre ( ² ).
Dès que mon arrivée à Palerme lui fut signalée , elle m’attendit sur le perron du palais et quand je me présentai , elle me prit par la main puis, sans m’adresser une seule parole , m’emmena dans son appartement . Là, dans l’embrasure d’une fenêtre , me tenant la tête entre ses mains , elle me regarda longtemps sans parler . « Je devrais , dit-elle enfin, vous détester car vous avez combattu contre nous et néanmoins, je me sens du penchant pour vous , vous venez pour épouser ma fille, eh bien, je ne serai pas contre vous, mais racontez-moi bien franchement la part que vous avez prise à la Révolution Française . D’avance , je vous pardonne tout à la condition de tout savoir ».

Je fis ma confession entière , conclut Louis-Philippe et peu de temps après j’épousai ma femme.

En réalité , ce ne fut pas aussi simple . D’abord, il fallut convaincre Marie-Amélie qui observait « le promis » éventuel d’un œil critique : 22 juin 1808 –Maman nous a fait appeler Isabelle (³) et moi et nous a présenté le duc d’Orléans (4) ».
Mais rapidement , l’intérêt de Marie-Amélie se transforma en sympathie puis en un sentiment beaucoup plus vif.

La reine Marie-Caroline , à la recherche d’un défaut grave ou d’un vice de mœurs , le fit étroitement espionner par sa police et même par le valet de chambre qu’elle plaça auprès de lui. Mais Louis-Philippe se méfia et déjoua les pièges.

( 1) Mémoires de Marie-Caroline, reine de Naples

(² ) Plus d’un an après son arrivée en Sicile , Louis-Philippe jugeait ainsi sa future belle-mère : « J’ai sans cesse de longues conversations avec la reine dont j’admire toujours l’esprit et les moyens , mais qui est bien mal servie , qui le sent et s’en plaint amèrement …( Elle ) me comble de bonté et aime à entendre mes opinions . Je les lui dis très franchement et à quelques égards presque crûment et je suis sûr qu’elle m’en aime beaucoup mieux et quant à moi , je l’aime de tout mon cœur . C’est vraiment une grande princesse et c’est parce qu’elle a autant d’esprit qu’elle a autant de calomniateurs et d’envieux. J’ai osé dire à la reine qu’il faudrait une refonte totale de toutes les lois intérieures de la Sicile , une réforme dans l’administration , n’avoir d’autre marine que des chaloupes canonnières et employer tout le subside à avoir des troupes . Et je dois le dire tout ce que j’ai dit sur cela a son approbation , mais elle manque d’instruments et elle n’est pas la maîtresse absolue , il s’en faut … » Lettre de Louis-Philippe au duc de Kent le 15 avril 1809.

( ³) Isabelle, infante d’Espagne et sœur de Ferdinand VII , roi d’Espagne. Elle avait épousé François-Joseph , frère de Marie-Amélie , père de la future duchesse de Berry et lui-même plus connu sous le nom de François 1er des Deux Siciles.

( 4 )Journal de Marie-Amélie.

Source : Livre déjà cité.

Je trouve que tout cela sonne un peu étrangement ... Pour ma part, je ne fie pas trop aux Mémoires de Louis Philippe, cet ersatz de Genlis ....................
Mouais ! Je n'ai pas confiance .

Qu'est-ce qui a pu, politiquement, obliger Marie-Caroline a donner sa fille à ce prince ?

Citation :

Je trouve que tout cela sonne un peu étrangement ...   Pour ma part, je ne fie pas trop aux Mémoires de Louis Philippe, cet ersatz de Genlis ....................
Mouais ! Je n'ai pas confiance .

Qu'est-ce qui a pu, politiquement, obliger Marie-Caroline a donner sa fille à ce prince ?

Elle séchait sur place... Elle était promise à Louis-Joseph et forcément en 1789, plus de fiancé.
Et la suite des événements donnaient encore moins de chances aux princesse de trouver époux. Alors le premier venu...
Mais c'est vrai que donner sa file au fils du régicide, ce n'est pas anodin.

olivia a écrit:

Alors le premier venu...

... fit l'affaire !

Il était temps . elle venait d'avoir 27 ans ! Il était plus que temps de lui trouver un mari !

Et ce fut un ménage heureux... Amélie et Philippe s'aimaient beaucoup, et eurent de nombreux enfants dont l'une sera notre future premiére reine des belges.

Elise

Avant Victoria , Marie-Caroline et Marie-Amélie seront les grands-mères de l'Europe !

Oui, d'ailleurs Amélie est l'ancêtre dans certaines familles royales : Belgique, Luxembourg, Autriche ( de par les unions contractées avec ses descendants belges et luxembourgeois entre autre Astrid de Belgique, une fille de Charlotte-Joséphine de Belgique...)

Elise

Bah, de tout temps, les familles royales ont cousiné !

Et oui!, heureusement, que les princes peuvent épouser des roturiéres maintenant, ça permet de faire rougir leur sang bleu!

Elise