L'Espagne est l'une des puissances alliées que la France a combattues lors de la guerre de Hollande (1672-1678)
Elle brandit une lance en direction de l'allégorie de la France, peinte dans la coupole, tandis que son lion héraldique est dressé sur ses pattes de derrière.
Autour de l'Espagne, des soldats sont terrassés par les éclairs qui proviennent de la composition centrale. Cette peinture fait symétrie avec celle du salon de la Paix où l'Espagne est représentée acceptant la paix que lui propose la France: L'Espagne accepte la paix
L'Espagne a le regard dirigé vers l'allégorie de la France, au centre de la coupole; elle a une coiffure de plume, allusion à ses possessions américaines; elle est à genoux, porte un manteau de brocard d'or et tient une lance à deux mains; son lion héraldique est auprès d'elle, qui se dresse sur ses pattes de derrière en regardant le ciel avec inquiétude: selon le Mercure galant d'avril 1687, il
« s'élève en rugissant contre elle [la France], pour faire entendre qu'elle [l'Espagne] n'a perdu aucune occasion d'attaquer cette Monarchie »
À droite de la composition, plusieurs soldats en armes portent des étendards, mais de manière hésitante, et l'expression de leurs visages trahit leur inquiétude; selon Pierre Rainssant (1687), les
« étendards de différentes couleurs, expriment diverses puissances qui secoururent l'Espagne » Le soldat qui se trouve tout à fait à droite semble prendre la fuite; on distingue à l'arrière-plan des fortifications en flammes
« pour marquer la résistance que firent quelques-unes de ses places fortes » (Rainssant)
Au premier plan gisent un casque et un canon surmonté d'une couleuvre.
À gauche de la composition, des soldats dirigent leurs armes vers le ciel; selon Pierre Rainssant (1687), celui qui porte l'étendard orné de la tour de Castille
« paraît terrassé d'un coup de foudre »Le soldat le plus proche de l'Espagne est renversé sur un bouclier et une épée; enfin, un soldat mort est représenté au premier plan.
Ecoinçon nord-ouest: deux enfants brandissant la devise Nec pluribus impar et encadrant un soleil rhodien, huile sur enduit par Charles Le Brun (1685); au dessus du globe royal couronné, entour 1679; 1685
Bellone en fureur.
Figure mythologique
(Bellone, feu, colère, femme: peur) réalisée par le Brun.
Commandé par Louis XIV en 1678 pour la voussure ouest du salon de la guerre.
Cette composition montre les ravages de la guerre.
Bellone est la déesse romaine de la guerre, parfois identifiée comme l'épouse de Mars.
Elle est peinte sur son char qui renverse la balance de la Justice et l'autel de la Religion.
La dévastation règne tout autour: la Discorde met le feu à des palais en ruines, la Charité tente de s'abriter. Cette composition fait symétrie avec celle du salon de la Paix où est représentée L'Europe chrétienne en paix.
Bellone est peinte sur son char tiré par deux chevaux « fougueux » qui passent sur le corps d'un homme renversé auprès d'armes éparses
(selon le Mercure galant d'avril 1687, cet homme renversé figurerait l'Autorité) Bellone tient un bouclier orné d'un lion qui attaque un bœuf: cette scène dérive d'un modèle antique, le Lion attaquant un cheval du palais du Capitole (voir aussi le Lion attaquant un taureau, bronze d'Antonio Susini d'après un modèle de Giambologna); elle symbolise la puissance et la férocité.
Bellone a l'épée dressée dans sa main droite et porte un casque surmonté d'un dragon, qui est l'un des attributs de la Colère
(Iconologia de Cesare Ripa)La balance, symbole de la Justice, gît au pied du char auprès d'un vase et d'un autel renversé, l'ensemble signifiant que la guerre est fatale à la justice, aux arts et à la religion.
l'homme armé d'une lance représenté à droite de la composition est une allégorie de la Rébellion: il porte un casque orné d'un chat, ce qui est effectivement l'un des attributs de la Rébellion dans l'Iconologie de Jean Baudoin,
« pour ce que cet animal abhorre naturellement d'être sujet et dans la contrainte »
La Discorde a deux flambeaux qui symbolisent les feux qu'elle allume; elle a également des cheveux serpentiformes qui signifient
« les cruels desseins qu'elle conçoit et engendre » (Iconologie de Jean Baudoin) Selon Pierre Rainssant (1687), elle met ici
« le feu à des temples et à des palais » La Charité est classiquement figurée par une femme tenant un enfant dans ses bras. Pierre Rainssant (1687) écrit : « La Charité s'enfuit tenant un enfant dans ses bras ». Dans le modello conservé au château de Versailles (MV 8450), un voleur fracturant un coffre était peint à la place de cette image de la Charité.
On aperçoit également au premier plan une bride abandonnée, symbole de la Tempérance, signifiant qu'il n'y a plus aucune tempérance en période de guerre.
La Hollande renversée sur son lion. Peinture de Le Brun.
Commandée par Louis XIV en 1678 pour la voussure sud.
La Hollande désigne les Provinces-Unies qui sont l'une des puissances alliées que la France a combattues lors de la guerre de Hollande (1672-1678)
L'allégorie se protège à l'aide de son bouclier des éclairs qui proviennent de l'allégorie de la France, peinte dans la coupole. Tout autour, des soldats portant des armes et des étendards s'élancent; des navires, symbolisant la puissance maritime de la République, sont en flammes ou en train de faire naufrage.
Cette composition fait symétrie avec celle du salon de la Paix où la Hollande est représentée acceptant la paix que lui propose la France: La Hollande accepte la paix.
La Hollande [Provinces-Unies] lève son bouclier pour se défendre des éclairs qui partent de la coupole; elle porte un casque à panache rouge orné d'une couronne comtale à perles; elle est vêtue d'un manteau de brocard d'or; elle tient une épée dans sa main droite.
Son lion héraldique est auprès d'elle avec les sept flèches des sept provinces qui constituent les Provinces-Unies
(selon le Mercure galant d'avril 1687, « il tient peu de flèches; celles qui lui ont échappé signifient les provinces conquises par la France »)Le lion est couché sur un bouclier orné de deux rameaux de chêne, symbole de force.
Dans la partie droite, des soldats armés apparaissent devant des vaisseaux en feu (ceux-ci étaient absents dans le modello conservé au château de Versailles [MV 8516]: selon le Mercure galant d'avril 1687, ils
« rappellent la mémoire de ce qui se passa à Palerme », c'est-à-dire la bataille navale remportée par la France sur les Provinces-Unies le 02 juin 1676); selon Rainssant (1687), ces soldats sont une
« figure assez naturelle du déplorable état où la Hollande a été réduite pendant la guerre »Au premier plan, un canon et une trompette sont laissés à l'abandon.
Ecoinçon sud-est: deux enfants brandissant la devise Nec pluribus impar et encadrant un soleil rhodien, huile sur enduit par Charles Le Brun (1685); au dessus du globe royal couronné, entouré d 1679; 1685
L'Allemagne regardant la victoire avec épouvante. Peinture à l'huile de Charles le Brun.
Commandé par Louis XIV en 1678 pour la voussure est.
L'Allemagne, c'est-à-dire le Saint Empire romain germanique, est l'une des puissances alliées que la France a combattues lors de la guerre de Hollande (1672-1678).
Elle se protège à l'aide de son bouclier des éclairs qui proviennent de l'allégorie de la France, peinte dans la coupole.
Autour de l'Allemagne, des soldats portant des armes et des étendards partent au combat, à gauche, et sont renversés et mis en déroute, à droite.
Cette composition fait symétrie avec celle du salon de la Paix où l'Allemagne est représentée acceptant la paix que lui propose la France: L'Allemagne accepte la paix.
L'Allemagne se protège à l'aide de son bouclier des éclairs qui proviennent de la coupole; elle tient une épée dans la main droite; son aigle héraldique est derrière elle auprès de la couronne du Saint Empire sur lequel il pose ses serres comme pour le protéger
(dans le modello conservé à Versailles [MV 8515], la couronne est remplacée par une boule de métal surmontée de la croix symbolisant sa domination universelle)L'allégorie porte un casque à panache rouge et une robe de brocard d'or.
Dans la partie droite de la composition, des soldats sont défaits, renversés ou en fuite; l'un d'entre eux dirige une lance vers le ciel d'où proviennent les éclairs
(et donc vers la composition de la coupole puisque les éclairs proviennent en dernier ressort du foudre tenu par la France) Pierre Rainssant (1687) précise qu'il y en a
« qui fuient, et d'autres qui sont morts, ou renversés sous des canons, pour montrer les vains efforts que fit l'Allemagne dans les dernières guerres, la perte de ses soldats, et la fuite de ses armées » Dans la partie gauche de la composition, des soldats allemands dirigent leurs regards vers le ciel d'où proviennent les éclairs; deux d'entre eux soufflent dans des trompettes; l'un deux brandit l'étendard impérial orné de l'aigle à deux têtes « pour assembler de nouvelles troupes »
(Mercure galant avril 1687); enfin un soldat mort est peint au tout premier plan.
Ecoinçon nord-est: deux enfants brandissant la devise Nec pluribus impar et encadrant un soleil rhodien, huile sur enduit par Charles Le Brun (1685); au dessus du globe royal couronné, entouré 1679; 1685
Peinture de Le Brun.
Commandée par Louis XIV en 1678 représentant la France en armes répandant la foudre et tenant un bouclier orné du portrait de Louis XIV, environnée d'un cercle de Victoires tenant des tableaux, des écussons et des étendards.
La France est peinte au centre de la coupole, brandissant le foudre en s'abritant derrière un bouclier orné du portrait de Louis XIV.
Les éclairs qui partent de cette figure se propagent dans les voussures où elles effraient les allégories de l'Espagne, de l'Allemagne et de la Hollande.
Tout autour sont peintes des Victoires évoquant les batailles de Sinzheim, du pont de Strasbourg, ainsi que la prise de Luxembourg et celle de Fribourg.
Cette composition fait symétrie avec la peinture de la coupole du salon de la Paix où est représenté le sujet : La France donne la paix à l'Europe.
La France est peinte au centre de la coupole brandissant le foudre en s'abritant derrière un bouclier orné du portrait de Louis XIV
(couronné de laurier)Elle porte le manteau bleu fleurdelysé et un casque à panache orné de la couronne à fleurs de lys d'or.
Pierre Rainssant (1687) précise que l'image du roi est peinte
« pour faire entendre que c'est lui qui la [la France] rend victorieuse de ses ennemis, et qui la met à couvert de leurs efforts » Le principe du foudre d'où partent des éclairs qui se propagent dans d'autres compositions est repris de la Prise de la ville et citadelle de Gand en six jours.
Le portrait du roi dans le bouclier est une imago clipeata
(image en bouclier) qui est
« à l'origine de l'introduction de l'image du Christ dans l'iconographie impériale byzantine » et qui constitue ici une sacralisation de la figure du souverain
Ces trois Victoires sont ailées et couronnées de laurier: elles portent des tableaux illustrant la bataille de Sinzheim et la prise de Fribourg
(la troisième porte seulement une armure)La bataille de Sinzheim a été remportée par le maréchal de Turenne sur les troupes impériales le 16 juin 1674; la ville de Fribourg a été prise par le maréchal de Créquy le 16 novembre 1677.
Batailles de Sinzheim
Bataille de Fribourg
Trois Victoires ailées couronnées de laurier, dont l'une tient des palmes, volent autour d'un tableau montrant le maréchal de Turenne forçant les troupes impériales à repasser le pont de Strasbourg avec l'inscription:
« Allemans chassez au de la du Rhin »
La Victoire de gauche brandit l'étendard du Brandenbourg
(ou du « prince d'Orange » selon le Mercure galant, avril 1687) pris à l'ennemi.
Maréchal de Turenne forçant les troupes impériales à repasser le pont de Strasbourg avec l'inscription:
« Allemans chassez au de la du Rhin »
Trois Victoires figurent la prise de Luxembourg par le maréchal de Créquy le 03 juin 1684.
L'une des Victoires tient l'écu de la ville et une couronne murale, l'autre l'étendard vert de Lorraine, la dernière brandit une couronne de laurier.
Trois Victoires figurent la prise de Lichtenberg
(représentée sur un tableau; le Mercure galant d'avril 1687 cite la « prise de Schelestadt », c'est-à-dire Sélestat) par les troupes françaises commandées par le maréchal de Créquy en 1678.
L'une d'elles tient l'écu de la ville de Strasbourg, qui passa sous domination française en 1681; le rameau d'olivier qu'elle tient à la main signifie que la ville a été rattachée pacifiquement au royaume de France, devenant la capitale de la province d'Alsace.
Des armes et des armures sont auprès d'elle au premier plan.