Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 11H15 du matin

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yann sinclair

yann sinclair


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MessageSujet: 16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 11H15 du matin   16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 11H15 du matin Icon_minitimeMer 16 Oct - 11:05

Mercredi 16 octobre 1793
Ste Hedwige
Quintidi 25 vendémiaire an II Bœuf

11H 15

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Marie-Antoinette conduite à l'échafaud, croquis à l'encre attribué à Jacques-Louis David


16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 11H15 du matin Gaaaya10
La traversée de Paris par les condamnés

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16 octobre 1793 (25 vendémiaire an II): 11H15 du matin Ob_e5210

C'est le début d'une longue traversée de Paris, le pont au Change, le quai de Gesvres, la place de Grève (aujourd'hui place de l'Hôtel-de-Ville) et la rue Saint-Antoine. Il faut environ une heure et demie au cortège pour parvenir jusqu'à la barrière du Trône, précédé d'un détachement de gendarmes, et suivi d'une escorte, au milieu des huées, des chaos, et sous la chaleur de l'été ou les orages. Parfois des planches permettent de s'asseoir; d'autres fois, il faut s'efforcer de rester debout et s'accrocher tant bien que mal aux ridelles de la charrette pour conserver son équilibre.

On passe devant l'église Saint-Paul. Perdus dans la foule qui s'accumule sur les marches, pour ne rien manquer du spectacle, des prêtres habillés de telle sorte que rien ne les distingue de l'assistance, donnent secrètement l'absolution aux condamnés qui défilent devant eux: ce sont les aumôniers de la guillotine.

Certains, au péril de leur vie, tentent de se mêler aux curieux qui entourent le convoi, pour transmettre, sans se faire démasquer, un signe de reconnaissance, un regard, une parole faussement anodine. Les charrettes parviennent à la porte Saint-Antoine et débouchent sur la place du Trône. À la droite de ce qui était l'octroi, s'élève la guillotine. Les condamnés descendent des charrettes, on les aligne dos à la guillotine. Les gendarmes font écran devant la foule qui, non contente de crier des injures, réclame des vêtements, des accessoires, aux futures victimes, leur disant qu'elles n'en ont désormais plus besoin.


L'épouvantable trajet, sous les quolibets de la foule qu'excite un comédien à cheval, prendra presque une heure.

Droite et fière, la reine semble ne rien entendre.


La voiture s'ébranle avec fracas

Le comédien Grammont (https://fr.wikipedia.org/wiki/Grammont_(acteur)), à cheval, l'épée à la main, la précède, les gendarmes l'entourent, les hommes à piques suivent
https://gw.geneanet.org/gigibn?n=nourry+dit+nourry+grammont+de+roselly&oc=&p=guillaume+antoine
La grande grille s'ouvre

La foule est muette, sans murmure, sans insulte, elle regarde passer celle qu'elle acclamait il y a vingt ans

Marie-Antoinette droite et fière semble insensible et semble ne rien entendre et paraît ne rien voir de ses yeux immobiles et injectés de sang

En traversant le pont a-t-elle regardé les tours de la Conciergerie...Son dernier palais.

A sa fenêtre, Fouquier a, sans doute, abandonné ses dossiers pour voir passer le cortège

30 000 hommes de troupes sont échelonnés le long du parcours

L'épouvantable trajet, sous les quolibets de la foule qu'excite un comédien à cheval, prendra presque une heure.

A l'entrée de la rue Saint-Honoré, les clameurs de haine se font entendre

une minute la voiture s'arrête; Marie-Antoinette regarde autour d'elle

un enfant, tout souriant, soulevé par sa mère, lui envoie un baiser

Le sang afflue alors à ses pommettes, ses yeux se remplissent de larmes

En ce moment, au Temple, le petit roi éclate de rire avec les municipaux, tandis que dans la crypte de Saint-Denis on est en train, sur l'ordre de la Convention, d'ouvrir les cercueils du premier dauphin, mort à Meudon il y a quatre ans, et de jeter son corps dans la fosse commune

Au milieu des cris, la charrette repart brutalement; la Reine manque de perdre son équilibre

une voix gouailleuse lance:

"Ah ! ce ne sont pas là tes cousins de Trianon !"

Les cris de Place à l'Autrichienne ! et de Vive la République ! éclatent, mais Antoinette ne semble rien entendre

Ses yeux se posent avec indifférence sur les façades étroites des maisons où les oriflammes tricolores et les insignes révolutionnaires se balancent mollement...

La charrette passe devant l'arcade surmontant le passage conduisant aux Jacobin

un panonceau porte une inscription:

"Ateliers d'armes républicaines pour foudroyer les tyrans"

Elle semble n'avoir pas lu facilement et, pour la première fois, se tourne vers le prêtre et l'interroge.

L'abbé qui, depuis le départ, n'a pas quitté des yeux un petit christ d'ivoire, va répondre...lorsque soudain Grammont "élève son épée, la brandit en tous sens" et, se redressant sur ses étriers hurle:

"La voilà, l'infâme Antoinette, elle est f...mes amis !

Des vociférations lui répondent

Sur les marches de l'église Saint Roch, des tricoteuses, bonnet rouge en tête et pique au poing, hurlent

La rue Saint Honoré parait interminable

Elle la connait bien pourtant !

Combien de soirs ne l'avait-elle pas suivie dans son carrosse tiré par huit chevaux blancs ?

Sur son passage le canon des Invalides tirait une salve, puis, de loin, celui de la Bastille répondait

Paris mobilisait ses gardes et ses cavaliers du guet pour veiller sur sa Souveraine

Paris plaçait douze canons place Louis XV qui tiraient lorsque passaient les vingt gardes du Roi galopant autour de ce carrosse or et argent où une jeune femme décolletée, la coiffure démesurée, toute perdue au milieu de ses paniers chatoyants, riait si joliment

La jeune reine de vingt ans, la jeune reine du plus beau royaume du monde, se rendait à l'opéra

En ce matin d'octobre, elle se rend à l'échafaud

La foule se fait encore plus dense

non loin de la demeure de Robespierre, devant la maison portant le numéro 404, une mère, en entendant approcher le cortège, dit à sa fille:

"Surtout ne va pas pleurer quand tu la verras, tu nous ferais guillotiner"

La charrette passe:

"elle saute sur le pavé et on l'entend craquer comme si elle allait se rompre"

Un cri poussé par une femme soufflette la Reine:

"A mort l'Autrichienne !"

Elle regarde avec une "expression de mépris" qui s'efface aussitôt: elle a reconnu une ancienne femme de chambre du château

Devine-t-elle aussi, à l'angle d'une rue, un groupe "d'honnêtes gens", simplement mis; ce sont nos perruquiers, anéantis...Ils sont à peine 80; une trentaine de petits commerçants et d'ouvriers du quartier des Arcis et 52 volontaires venus de Vannes

Les mouchards ont agi

La police a fait son devoir et noyauté le mouvement

Désespéré, le petit décrotteur a eu beau crier:

"Il faut se porter chez les gros marchands qui ne demandent pas mieux que de la soustraire aux bourreaux !"

Les perruquiers se sont bien rendu compte que tout était fini

La charrette a passé

Ils restent là, plantés, hagards, attendant que la police vienne les cueillir
(L'épilogue de la "Conspiration des Perruquiers" se jouera au Tribunal révolutionnaire)

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