Roman sur Joséphine par Christine Orban

Cécile a écrit:

pimprenelle a écrit:

Ah, y'en a, des choses qui me passionnent, dans ce message!   

On va commencer par ce pauvre Ney. Vous pensez que c'était un traître? Comme ça, paf? C'est vrai que son ralliement au gros Louis XVIII a été bien rapide et bien entier, puisqu'il proposait de ramener Napoléon dans une cage. Puis, il y a ses charges à Waterloo, bien inconsidérées et qui ont bouffé les ressources. 

Ben, ça suffit pas?   C'est pas juste comme ça, paf!  J'ai du mal avec les mecs qui sentent le vent tourner et qui agissent/ trahissent en conséquence. Et tout ce qu'il a eu qui le lui avait donné? Nan, nan, ça marche pas. Et ce n'est pas parce que c'est Napoléon, c'est un standard. (Et j'ajouterai--> Pour le gros Louis XVIII quoi!!  )

Oui, possible...   

Mais l'époque était troublée... D'ailleurs, beaucoup de maréchaux avaient lâché Napoléon lors de son abdication. Les vrais fidèles, y'a pas de doute, ce sont les grognards. Ceux-là, c'est la crème de la crème.

Mais Ney, je sais pas...   Et puis, Napo... ? C'est pas un peu space de reprendre un mec qui vous a ainsi si clairement tourné le dos? Si Napo l'a remis à la tête de ses armées, c'est qu'il avait encore un minimum de confiance en lui, non?

Plus généralement, je me dis aussi qu'on peut être fidèle à des idées plus qu'un un dirigeant en particulier.   

pimprenelle a écrit:

Alors, maintenant, le plus dur...   La légitimité du pouvoir politique.   

C'est vraiment une question de fond, parce que je sens bien que ma répugnance va au delà de la présence ou non de Marie Antoinette. J'ai du mal avec les révolutions et, pourtant, face à nos circonstances actuelles, j'en appelle une des mes voeux.   

En fait, non, ce que je trouve légitime, c'est le changement. D'ailleurs, Louis XVI était d'accord avec cette idée. Le changement, mais pas dans la violence. Or, la révolution française, vous avez raison, a été fomentée dès le départ, noyautée en son milieu et récupérée par la suite... comme toutes les révolutions, hélas. Soit elles ne mènent à rien et on les oublie, soit elles sont récupérées.

Ce qui me gêne, ce sont ces mecs qui, d'un coup, s'auto-proclament nouveaux chefs d'un monde nouveau. Et ta soeur, gars?!   Un monde n'est jamais nouveau et il faut toujours arriver à concilier l'ancien avec le nouveau. Voilà... Ca, pour moi, c'est légitime.

Sinon, vous voyez, n'importe quel putsch peut s'auréoler d'un écran de légitimité et n'apporter en fait que la poisse... C'est d'ailleurs ce qu'ils font en général.   

Mais malgré toutes ces pérégrinations politiques au XIXe siècle on en est arrivé à la République, au suffrage universel direct... Bon ça ne veut pas dire que tout va bien et qu'on a pas des politiciens tous aussi véreux et vendus au marché le plus offrant mais bon on en est en Démocratie je pense qu'on est pas mal lotis...(même si je révolutionne au moins quatre fois par jour sur nombre de sujets   )

Pour ce qui est de concilier l'ancien monde avec le nouveau... C'est sûr qu'à l'époque une Monarchie parlementaire aurait été bienvenue. On aurait évité bien des choses... Mais mon éducation et plus tard mes convictions m'ont complètement aliéné l'idée d'un monarque de nos jours...   Ayant été -étant actuellement- dans des pays anglo-saxons qui vénèrent la Reine d'Angleterre et toute sa petite famille (que d'histoires pour le bébé...) j'y assiste en toute incrédulité. Pour moi ce serait impossible à imaginer. Ils se sont donné la peine de naître voilà tout. Et la sueur de nos fronts doit aider les plus faibles, pas créer des nantis.

pimprenelle a écrit:

Mais Ney, je sais pas...   Et puis, Napo... ? C'est pas un peu space de reprendre un mec qui vous a ainsi si clairement tourné le dos? Si Napo l'a remis à la tête de ses armées, c'est qu'il avait encore un minimum de confiance en lui, non?

Plus généralement, je me dis aussi qu'on peut être fidèle à des idées plus qu'un un dirigeant en particulier.   

Oui je n'ai pas trop saisi pourquoi Napoléon l'a repris.
Pour la fidélité à des idées oui, cent fois oui, si le dirigeant ou leader en question fait n'importe quoi on ne va pas le suivre jusqu'au bout de ses convictions, ou de sa folie! C'est un peu trop arrivé...
Mais là pour Ney euh... Quelles étaient les idées qu'il avait en commun avec Louis XVIII et qui l'ont fait se rallier? Il n'était pas monarchiste. C'est l'Empire qui l'a fait sortir de sa roture natale...

Cécile a écrit:

 

Mais malgré toutes ces pérégrinations politiques au XIXe siècle on en est arrivé à la République, au suffrage universel direct... Bon ça ne veut pas dire que tout va bien et qu'on a pas des politiciens tous aussi véreux et vendus au marché le plus offrant mais bon on en est en Démocratie je pense qu'on est pas mal lotis...(même si je révolutionne au moins quatre fois par jour sur nombre de sujets   )

Pour ce qui est de concilier l'ancien monde avec le nouveau... C'est sûr qu'à l'époque une Monarchie parlementaire aurait été bienvenue. On aurait évité bien des choses... Mais mon éducation et plus tard mes convictions m'ont complètement aliéné l'idée d'un monarque de nos jours...   Ayant été -étant actuellement- dans des pays anglo-saxons qui vénèrent la Reine d'Angleterre et toute sa petite famille (que d'histoires pour le bébé...) j'y assiste en toute incrédulité. Pour moi ce serait impossible à imaginer. Ils se sont donné la peine de naître voilà tout. Et la sueur de nos fronts doit aider les plus faibles, pas créer des nantis.

Oui, oui, je suis complètement d'accord avec vous.   La démocratie est une avancée inestimable pour la vieille Europe, et nous devons certainement ces idées d'égalité aux révolutions françaises et américaines. Je tiens plus que tout à la démocratie.

Cependant, elle est plus ou moins la même partout en Europe, qu'on soit en monarchie (comme chez moi, en Belgique) ou en république. Les citoyens ont à peu près les mêmes droits et cela seul importe véritablement, le reste, c'est du cosmétique, car, en pratique, les présidents français sont plus régaliens que nos rois belges peu glamour.

Mais, comme vous, à la base, je suis opposée au pouvoir par filiation... Ca va même tellement loin, chez moi, que je ne peux m'empêcher de remettre en question la notion d'héritage, car la logique est la même et tout aussi injuste. Je voudrais y substituer un Etat Parent, qui nourrissent et protège équitablement tous ses enfants.

... Oui, je sais, même au village schtroumpf, y z'ont pas réussi...   

Quant à la fascination pour les têtes couronnées...   elle m'étonnera toujours, moi aussi. J'ai bien mes sympathies, qui se sont gagnées au fil du temps, Elizabeth II a forcé mon respect, notre ancien roi Albert II aussi... mais, comme pour Marie Antoinette ou Napoléon, mes sympathies ou antipathies deviennent alors tout à fait subjectives.

Sinon, oui, tous ces salamalecs autour de ce bébé George... Moi, tout ce qui m'interpelle, c'est qu'il porte le même nom que mon père.   Un type bien, mon père.   Fils de prolétaire qui a pu s'élever et faire des études, incarnation de l'ascenseur social, mort le coeur toujours à gauche.  

Infos sur ce roman:
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20140701_00498321

Bonjour,

Je vous propose encore un article sur ce roman.

http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-malheurs-de-josephine-sous-la-plume-de-christine-orban_1564763.html



Divorcée mais toujours amoureuse, la Créole écrit à Napoléon, avec la plume d'Orban.
© Stefano Bianchetti/Corbis

madame antoine

C'est un roman, la démarche de l'auteur me paraît trop personnelle... Mais cette phrase donne envie de le lire!   

À la fin de sa vie quand il sera à Sainte Hélène, il dira que c’est la seule femme qu’il a aimée.

Intégralité de l'interview ici:
http://clairdeplume.wordpress.com/2014/08/19/dans-la-peau-de-josephine/