correspondance de Marie Antoinette

Qui date cette lettre de 1788 ? Y a-t-il l'année ? Ou bien un expert a daté au petit bonheur la chance ?

Ah oui Madame Sophie, tu as peut-être raison !

olivia a écrit:

Qui date cette lettre de 1788 ? Y a-t-il l'année ?

Ben j'en sais rien , je croyais que c'était vous en experts des lettres de la reine

Ce sont les renseignements que donne la salle de vente, apparemment, chère Sophie.

Et, dans ce sympathique boudoir, tout le monde s'amuse, personne ne prétend au titre d'expert en quoi que ce soit !

olivia a écrit:

Quelque part il lui a offert le Petit Trianon et toutes ses fabriques, dont le théâtre, non seulement pour qu'elle lui f...la paix mais également pour qu'elle lui prépare des bons petits plats (c'est une image, bien évidemment) et le surprenne avec des jolies fêtes, des comédies charmantes...
Elle était douée pour ça et il a su en profiter.

Je ne vois pas Louis XVI comme cela .
Les bons petits plats, oui sans doute, et encore, c'était un gourmand plus qu'un gourmet , mais les jolies fêtes, les comédies charmantes, l'ennuyaient plus qu'autre chose .
Il ignorait le badinage, la danse lui était un pensum . Il préférait la grosse rigolade, les plaisanteries un peu lourdes, chahuter avec son cordon bleu ...

pimprenelle a écrit:

A moins qu'il ne s'agisse d'une autre tension avec Fronsac

Les quatre Premiers Gentilhommes de la Chambre du roi se succédaient par année. Ils étaient bien chargés des plaisirs du roi et donc de la Cour.
Il faudrait connaître ses années de service.
Fronsac remplace le duc de Richelieu mort en 1788. Mais il y a sûrement eu survivance, le vieillard ne devant plus vraiment assurer son service.
Il suffit donc de savoir quand Fronsac a été Premier Gentilhomme en charge et de renouveler tous les quatre ans. On pourra donc dater la lettre en fonction.

Madame Sophie a écrit:

Mais est-on sûr qu'elle parle du théâtre de Trianon dans cette lettre ?

Certes elle a arrêté de jouer en 1785 et le théâtre n'a plus servi ensuite , mais Hubert Robert avait édifié à sa demande en 1786 le théâtre de la nouvelle aile , pour pallier à la salle de comédie de la cour des princes édifiée sous Louis XV et malcommode , dans le volume prévu originellement pour l'escalier . Ce théâtre détruit seulement en 1837 fera place à l'escalier voulu par Gabriel en ...1985 et récemment terminé .

En effet, on n'est même pas sûr que la reine parle de son petit théâtre.

Tout ce qu'on a, c'est une allusion à un stress avec Fronsac Richelieu, et une autre à un problème de black out lors d'une représentation. Or, je n'ai jamais lu cette anecdote nulle part. Il me semble que si le noir s'était fait lors d'une apparition de la reine sur scène et que le roi s'était marré, Mercy aurait dû se fendre d'une explication à Madame Mère, vu que ça aurait fait le tour de l'Europe.

Donc, ce doit être un truc plus discret...

Citation :

olivia a écrit:

Quelque part il lui a offert le Petit Trianon et toutes ses fabriques, dont le théâtre, non seulement pour qu'elle lui f...la paix mais également pour qu'elle lui prépare des bons petits plats (c'est une image, bien évidemment) et le surprenne avec des jolies fêtes, des comédies charmantes...
Elle était douée pour ça et il a su en profiter.

Je ne vois pas Louis XVI comme cela .
Les bons petits plats, oui sans doute, et encore, c'était un gourmand plus qu'un gourmet , mais les jolies fêtes, les comédies charmantes, l'ennuyaient plus qu'autre chose .
Il ignorait le badinage, la danse lui était un pensum .  Il préférait la grosse rigolade, les plaisanteries un peu lourdes, chahuter avec son cordon bleu ...

Oui, c'est vrai, ça... Donc, à la limite, les ténèbres l'ont ravi, parce que ça l'a fait marrer.  

pimprenelle a écrit:

Il me semble que si le noir s'était fait lors d'une apparition de la reine sur scène et que le roi s'était marré, Mercy aurait dû se fendre d'une explication à Madame Mère, vu que ça aurait fait le tour de l'Europe.

...

Touché !!! Bravo, Pim !!!!

pimprenelle a écrit:

Oui, c'est vrai, ça... Donc, à la limite, les ténèbres l'ont ravi, parce que ça l'a fait marrer.

.... et nous avec !

Pour ce qui est des plaisirs de la table , le roi ne cherchait pas vraiment à se faire inviter par la reine , connue pour sa frugalité et son goût des laitages , que Louis XVI n'appréciait pas beaucoup .

Par contre il se rendait très souvent à la réputée table de Mesdames au château ( elles disposaient d'une cuisine particulière au 5ème étage de la cour des cerfs ) et à Bellevue , notamment après la chasse .

Voici la fameuse altercation avec Fronsac

Citation :

Je ne vois pas Louis XVI comme cela .
Les bons petits plats, oui sans doute, et encore, c'était un gourmand plus qu'un gourmet , mais les jolies fêtes, les comédies charmantes, l'ennuyaient plus qu'autre chose .
Il ignorait le badinage, la danse lui était un pensum .  Il préférait la grosse rigolade, les plaisanteries un peu lourdes, chahuter avec son cordon bleu ...

Oh mais il adorait le théâtre, et pas que les comédies. Les tragédies lui plaisaient aussi beaucoup. Il aimait tant le théâtre que justement le libertin duc de Richelieu lui avait proposé de rencontrer une comédienne, Mlle Contat. Ce fut assez sérieux pour que Marie-Antoinette en prenne peur mais il n'y a pas eu de suite. Ceci pendant sa rougeole peu après la naissance de Mousseline. C'est donc qu'il avait goût pour les comédiennes. Et sa femme, comme par hasard en devient une par loisir.
De même pour la danse : ce ne devait pas être sa tasse de thé mais il a pris des cours quand il était Dauphin, accompagnait sa femme aux bals de l'Opéra avant l'avènement... Enfin disons qu'il s'y est mis pour faire plaisir à sa jeune épouse. Et elle de son côté a fait du cheval pour lui plaire, l'accompagnait à la chasse et peut-être bien s'est mise au théâtre pour lui.
Leurs rapports étaient difficiles mais on ne peut douter qu'ils ont cherché à se plaire mutuellement.

On peut être raffiné, avoir des goûts exquis et puis par moments être complètement grossier. L'un n'empêche pas l'autre. J'adore l'art et écouter Bigard.

Citation :

pimprenelle a écrit:

Il me semble que si le noir s'était fait lors d'une apparition de la reine sur scène et que le roi s'était marré, Mercy aurait dû se fendre d'une explication à Madame Mère, vu que ça aurait fait le tour de l'Europe.

...

Touché !!!  Bravo, Pim !!!!

Tu crois ?   Ca m'énerve, de ne pas trouver... Il n'y a presque rien sur ce Fronsac sur le net.  

En fait, je voudrais bien que Marie Antoinette ait continué à jouer après 1785, genre en secret, et que cette lettre en soit une indication... Ce n'est pas sérieux, je sais, comme méthode de travail...

olivia a écrit:

Citation :

Je ne vois pas Louis XVI comme cela .
Les bons petits plats, oui sans doute, et encore, c'était un gourmand plus qu'un gourmet , mais les jolies fêtes, les comédies charmantes, l'ennuyaient plus qu'autre chose .
Il ignorait le badinage, la danse lui était un pensum .  Il préférait la grosse rigolade, les plaisanteries un peu lourdes, chahuter avec son cordon bleu ...

Oh mais il adorait le théâtre, et pas que les comédies. Les tragédies lui plaisaient aussi beaucoup. Il aimait tant le théâtre que justement le libertin duc de Richelieu lui avait proposé de rencontrer une comédienne, Mlle Contat. Ce fut assez sérieux pour que Marie-Antoinette en prenne peur mais il n'y a pas eu de suite. Ceci pendant sa rougeole peu après la naissance de Mousseline. C'est donc qu'il avait goût pour les comédiennes. Et sa femme, comme par hasard en devient une par loisir.
De même pour la danse : ce ne devait pas être sa tasse de thé mais il a pris des cours quand il était Dauphin, accompagnait sa femme aux bals de l'Opéra avant l'avènement... Enfin disons qu'il s'y est mis pour faire plaisir à sa jeune épouse. Et elle de son côté a fait du cheval pour lui plaire, l'accompagnait à la chasse et peut-être bien s'est mise au théâtre pour lui.
Leurs rapports étaient difficiles mais on ne peut douter qu'ils ont cherché à se plaire mutuellement.

On peut être raffiné, avoir des goûts exquis et puis par moments être complètement grossier. L'un n'empêche pas l'autre. J'adore l'art et écouter Bigard.

Peut-on aller jusqu'à dire que Louis XVI aimait les arts de la scène ?   Ce serait, me semble-t-il, s'avancer quelque peu...

Et d'autant plus de considérer que Marie Antoinette se serait mise au théâtre pour plaire à son mari ?! Alors que tous les Habsbourg tâtaient des planches !!!  

A la p. 295 de la correspondance, Mercy retrace une engueulade entre Fronsac et Madame de Guéménée. L'avait l'air chatouilleux, le bonhomme...

Je ne dis pas le contraire. Marie-Antoinette avait ça en elle, tout naturellement. Elle aussi aimait briller, être sur les planches, chanter, danser, être quelqu'un d'autre...
Mais pour qui faisait-elle tout ça ? Pour se faire plaisir d'accord mais c'était avant tout pour le roi. Il était le seul spectateur, avec Monsieur et Madame et des domestiques. Donc ces représentations se déroulaient dans un cadre ultra-intimiste. C'est que Louis XVI avait prévu sa soirée en fonction, pour lui, pas pour faire plaisir à sa femme qui avait bien besoin d'un public, si restrictif soit-il. Il avait d'autres chats à fouetter. Franchement, aurait-il pu laisser ses dossiers juste parce que sa femme a une nouvelle pièce à jouer ? Heu, j'en doute... C'est parce que c'est lui qui l'a décidé et pas autrement. Son planning a elle ne pouvait que dépendre de son planning à lui.
On ne comprendrait pas autrement ce stress dans cette lettre.

olivia a écrit:

Je ne dis pas le contraire. Marie-Antoinette avait ça en elle, tout naturellement. Elle aussi aimait briller, être sur les planches, chanter, danser, être quelqu'un d'autre...
Mais pour qui faisait-elle tout ça ? Pour se faire plaisir d'accord mais c'était avant tout pour le roi. Il était le seul spectateur, avec Monsieur et Madame et des domestiques. Donc ces représentations se déroulaient dans un cadre ultra-intimiste. C'est que Louis XVI avait prévu sa soirée en fonction, pour lui, pas pour faire plaisir à sa femme qui avait bien besoin d'un public, si restrictif soit-il. Il avait d'autres chats à fouetter. Franchement, aurait-il pu laisser ses dossiers juste parce que sa femme a une nouvelle pièce à jouer ? Heu, j'en doute... C'est parce que c'est lui qui l'a décidé et pas autrement. Son planning a elle ne pouvait que dépendre de son planning à lui.
On ne comprendrait pas autrement ce stress dans cette lettre.

Non, je ne crois pas. Je pense que Marie Antoinette faisait du théâtre pour elle-même, parce qu'elle aimait ça. Elle invitait le roi à ses représentations... aurait-elle pu ne pas le faire ?

Elle n'avait pas forcément besoin d'un public, parce que la cour était un panier de crabes et qu'elle n'avait pas envie de se faire démolir. Elle jouait bien suffisamment devant eux tous les jours !

En revanche, les domestiques constituaient pour elle un public de choix, parce que plus objectifs, sans doute.

Madame Sophie a écrit:

Pour ce qui est des plaisirs de la table , le roi ne cherchait pas vraiment à se faire inviter par la reine , connue pour sa frugalité et son goût des laitages , que Louis XVI n'appréciait pas beaucoup .

Quand on pense qu'il n'aimait pas plus que ça les laitages et a créé pour sa femme le plus beau temple dédié au lait ! Justement le fameux groupe d'Amlthée chèvre/nymphe n'est-il pas une preuve de raffinerie de la part de Louis XVI ? Car c'est bien lui qui l'a commandé et non Marie-Antoinette puisque ce devait être une surprise.

olivia a écrit:

On ne comprendrait pas autrement ce stress dans cette lettre.

Hélas, j'en ai une lecture bien plus triste... et que viennent corroborer d'autres lettres de la reine. Marie Antoinette était mal à l'aise avec son mari, qui était toujours, pour elle, "la personne au-dessus d'elle".

Fatalement.

pimprenelle a écrit:

Tout ce qu'on a, c'est une allusion à un stress avec Fronsac Richelieu, et une autre à un problème de black out lors d'une représentation. Or, je n'ai jamais lu cette anecdote nulle part. Il me semble que si le noir s'était fait lors d'une apparition de la reine sur scène et que le roi s'était marré, Mercy aurait dû se fendre d'une explication à Madame Mère, vu que ça aurait fait le tour de l'Europe.

Donc, ce doit être un truc plus discret...

Mais si on est en 1788, pas possible d'en avertir Madame Mère, ni même en 1785. A-t-elle beaucoup utilisé son théâtre avant 1780 ? Je crois qu'il n'était même pas construit.

En effet le théâtre de Trianon fut édifié par Mique précisément en 1780 .

Mais auparavant la reine assistait aux représentations des théâtres de la cour des princes et de Fontainebleau .

A Choisy elle disposait de l'ancien théâtre de la marquise de Pompadour , reservé aux représentations privées .Il sera le précurseur de celui de Trianon .

Il y avait aussi le fameux théâtre démontable de Pierre-Adrien Pâris ( dont j'ai déjà posté une photo ) qui servi à Marly puis Saint-Cloud et dont la salle aussi petite que Trianon , ne pouvait servir qu'à des représentations intimes . Mais il ne datait que des années 80 .

Pour en revenir à cet écrit, la date de 1788 pourrait être gardée, le spectacle catastrophe n'aurait pas eu lieu dans le petit théâtre, et Fronsac semble être un spécialiste des altercations.  

Dommage... j'aurais espéré avoir un indice que notre reine a continué à jouer...

pimprenelle a écrit:

Dommage... j'aurais espéré avoir un indice que notre reine a continué à jouer...

Sans doute n'avait-elle plus le cœur à jouer ....

Peut-être, en effet... Ou peut-être aussi était-elle dégoûtée par les réactions malsaines que cet innocent passe-temps avait produites à la cour.