Correspondance et écrits du Roi Louis XVI

Il faudrait que je recherche, et le soir comme ça, j'avoue ne plus avoir beaucoup de temps ni de courage ...

C'est compréhensible !

Louis XVI donne du "mon cousin" à ses collègues monarques européens. Par exemple, quand il écrit à Gustave III.
J'ai lu quelque part que selon l'étiquette, les cardinaux peuvent également se faire appeler "mon cousin" par le roi.

De même que nos rois de France appelaient Cher et bien aimé à peu près tout ce qui bouge !
Nous avons de telles lettres dans les archives familiales .  

Mazette !

Reinette a écrit:

pimprenelle a écrit:

Par contre, Reinette, où vois-tu le mot "cousin" ?  

:

Première lettre, au tout début : "Mon Cousin m'a remis bien exactement votre lettre Madame..."

Donc nous avons affaire à un émissaire difficilement identifiable : ou un prince du sang (je ne vois pas vraiment pas lequel serait à la fois assez proche du roi et de madame de Polignac, en plus en pleine émigration  ), soit un bénéficiaire de ce titre de courtoisie accordé par le roi aux ducs et pairs (alors là, non seulement la liste serait impossible à établir mais en plus comme je l'ai déjà dit, je trouve cela curieux dans une lettre aussi peu officielle:etonne:).
Nous ne pouvons pas non plus éliminer l'idée d'un nom de code seulement connu des deux correspondants, pour que ce plus ou moins agent secret du roi reste dans l'anonymat.
Le nouveau régime était forcément à l'affût de tout échange entre le couple royal et "l'ennemie publique n°1".

Oups... merci...  Je n'avais même pas vu qu'il y avait deux lettres, suis vraiment à la masse, moi...  

Bien sûr, que c'est "cousin". Avec une majuscule. Qui est-ce ? Vraisemblablement un code, en effet. Ainsi, Evelyne Lever identifie un "frère" de Madame de Polignac mentionné par Marie Antoinette à Esterhazy. Why not ?

Bien sûr, dans le chef de Madame Lever, nous savons pourqoi : c'est parce qu'elle part du principe qu'Esterhazy servait de relais pour passer des messages à Fersen, de Fersen, pour Fersen, su sujet de Fersen... et, bien entendu, Madame Lever pense que Marie Antoinette entretient Madame de Polignac de Fersen.

Comme si elle avait que ça à penser, la pauvre petite duchesse !  

Enfin bref, il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'un messager de confiance, en effet. Mais qui ?  That's the question... Qui est allé en Suisse cet automne-là ?

Des lettres conservées au Musées des Lettres et Manuscrits à Paris:



LOUIS XVI
Versailles, 1754 - Paris, 1793
Manuscrit autographe signé deux fois, daté du 20 juin 1791.
Cette Déclaration à tous les Français de Louis XVI, a été rédigée juste avant sa fuite à Varennes. Il s’agit du testament politique du roi, dernier document important signé de sa main, qui dresse un bilan lucide des deux premières années de la Révolution. Le remplacement de son gouvernement par l’Assemblée nationale constituante lui apparaît notamment comme vain puisqu’elle n’a pas pu rétablir l’ordre et la paix. Le roi reconnaît malgré tout avoir coopéré au nouveau régime en s’installant aux Tuileries et plaide pour un pouvoir royal fort mais moderne sans perdre pour autant la vision de sa propre déchéance : « Que reste-t-il au Roy autre chose que le vain simulacre de la royauté ? ». Au bas de chaque page, le président de l’Assemblée, Alexandre de Beauharnais, a paraphé le document après lecture.

Toutes les pages sont consultables sur le site:
http://www.museedeslettres.fr/public/sous-thematique/liste-oeuvre/17

LOUIS XVI
Versailles, 1754 - Paris, 1793
Manuscrit autographe du discours prononcé par Louis XVI aux États généraux, daté du 23 juin 1789.
La Révolution française commence avec la convocation des États généraux du 5 mai 1789. Le 17 juin, le Tiers-État se constitue en Assemblée nationale. Le 20 juin, le serment du Jeu de Paume se promet de donner une constitution à la France. Louis XVI se rend alors compte de l’erreur, pourtant inévitable, qu’il a commise : « Messieurs, je crois avoir fait tout ce qui étoit en mon pouvoir, pour le bien de mes peuples, lorsque j’avois pris la resolution de vous rassembler ». Louis XVI clôt son discours en appelant au maintien des ordres, en vain.

autres pages:
http://www.museedeslettres.fr/public/sous-thematique/liste-oeuvre/17

LOUIS XVI
Versailles, 1754 - Paris, 1793
Lettre autographe signée, adressée à Charles-Alexandre de Calonne, datée du 25 février 1787, Versailles.
Ces quelques lignes constituent le manuscrit du discours que Louis XVI a prononcé lors de l’ouverture de l’Assemblée des notables de 1787. Il y propose des réformes pour les finances du royaume : « améliorer les revenus de l’Etat [...], libérer le commerce de plusieurs entraves qui en gênant la circulation, et soulager, autant que les circonstances me le permettent, la partie la plus indigente de mes sujets. » L’Assemblée des notables de 1787 a été convoquée par Louis XVI sous l’impulsion de son ministre des Finances, Calonne, dans le but de débattre d’un ensemble de projets destinés à réformer en profondeur le système fiscal et financier du royaume. La tenue de cette assemblée a marqué un tournant dans l’évolution du processus prérévolutionnaire et constitue le prélude à la convocation des États généraux de 1789.

autres pages: http://www.museedeslettres.fr/public/sous-thematique/liste-oeuvre/17

LOUIS XVI
Versailles, 1754 - Paris, 1793
Lettre autographe signée, adressée à Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas, [mai 1781, Paris].
En 1776, Necker est nommé directeur général du Trésor royal puis, directeur général des finances l’année suivante. Celui-ci rend public, en février 1781, son célèbre Compte rendu au Roi, dans lequel il expose en détail les dépenses de l’État français, établissant notamment la liste des pensions versées à la noblesse. Il cherche ainsi à s’assurer la confiance des investisseurs au moment de la guerre d’indépendance des États-Unis. Controversé, il est contraint de démissionner le 19 mai : « M. Necker vous aura surement dit aujourdhui Monsieur qu'il etait dans la resolution de me donner sa demission […] comme il est important de ne pas laisser la place longtemps vacante vous pouvez envoier chercher M. [Jean François Joly] de Fleury demain matin ». Necker reviendra toutefois aux affaires en août 1788.
source: http://www.museedeslettres.fr/public/sous-thematique/liste-oeuvre/17


C'est vraiment émouvant de voir la petite écriture d'intello de Louis XVI. Quand je pense qu'il y a encore des gens pour propager l'ineptie qu'il aurait été dégoûtant...   

Merci Pim c'est rare de regarder des écrits de Louis XVI je trouve   
Il avait une belle écriture en effet!

Il était gaucher.   

C'est une belle écriture bien aérée.

Ah oui exact merci de le rappeler! Pour un gaucher il écrit vraiment bien je confirme, surtout pour cette époque avec des plumes en guise de stylo!

Voici la lettre écrite par le Roi Louis XVI avant son exécution.



Le 20 Janvier 1793

» Je demande un délai de trois jours pour pouvoir me préparer à paraître devant la présence de Dieu.
Je demande pour cela de pouvoir voir librement la personne que j’indiquerai aux commissaires de la Commune, et que cette personne soit à l’abri de toute inquiétude et de toute crainte pour cet acte de charité qu’elle remplira auprès de moi. Je demande d’estre délivré de la surveillance perpétuelle que le Conseil Général a établi depuis quelques jours.

Je demande dans cet intervalle à pouvoir voir ma famille quand je le demanderai et sans témoins. Je désirerois bien que la Convention Nationale s’occupat tout de suite du sort de ma famille, et qu’elle lui permit de se retirer librement et convenablement où elle le juge utile à propos.

Je recommande à la bienfaisance de la Nation toutes les personnes qui m’étoient attachés, il y en a beaucoup qui avoient mis toutes leur fortune dans  leurs charges, et qui n’aient plus d’appointements doivent estre dans le besoin, et mesme de celles qui ne vivoient que de leurs appointements. Dans les pensionnaires il y a beaucoup de vieillards de femmes et d’enfants qui n’avoient que cela pour vivre.
A la Cour du Temple, le 20 Janvier 1793. »

LOUIS
huffingtonpost.fr

madame antoine

Merci, Madame Antoine! J'aime tant voir des écrits du roi...

Je viens justement de tomber sur une lettre qu'il a écrit à 8 ans. Quelle belle écriture précise il avait déjà!



https://www.facebook.com/PassionesDeLhistoireDeVersailles?fref=photo


Lettre de Louis Auguste futur Louis XVI âgé de 8 ans.

Souces : archives municipales de Versailles

Invité a écrit:

Petits essais de déchiffrage à l'aide des infos données par les experts de Sotheby's:

Vous pouvez estre sure Madame la Duchesse du plaisir que j'ai en recevant de vos nouvelles, j'ai esté enchanté de ce que vous me dittes de la maniere dont vous avez esté reçu et traitée (?) à Rome. j'estime depuis cela plus que je ne faisois les Romains, si tout le monde pensoit comme moi tous les pays seraient égaux sur cela. mais j'espere bien qu'un jour cela arrivera. j'avois appris que vous aviez esté incommodée, mais on m'avoit dit en meme temps que cela etoit fini j'aiesté fort aise de l'apprendre par vous, je pense bien comme vous que les peines influent beaucoup sur la santé, et j’avois bien peur que vous n’en fussiez plus incommodée. je regarde tous les jours comme une bonté de Dieu que celle de vostre amie ne soit pas altérée, je lui ai montré votre lettre, et vous estes bien sure du plaisir que j’ai a faire de pareilles commissions, vous desirez plus de details en ce qui la regarde, comme elle est sobre naturellement elle se maintient bien de ce coste la elle n'a pas besoin d'un regime extraordinaire. elle s'est purgée une fois par précaution. vous avez appris qu'elle s'est donné une entorsé qui l'a retenue chez elle a peu pres trois semaines. elle va se promener assez souvent les matins dans les jardins, va au jeu les Dimanche, mardy et jeudy, voit les dames de sa compagnie deux ou trois fois la semaine, s’occupe de lecture et de ses enfans. j'espère que vous...

Gros plan sur ce que je ne parviens pas à lire:



(propositions: traitée, invitée, accueillie... ? traitée me parait le plus probable).

La photo du verso n'est pas donnée par Sotheby's, mais une partie du texte oui.  

Pour moi Madame ma santé continue a se soutenir bonne et je le regarde comme une grace de Dieu malgré le peu d’exercice et les differentes peines. On m’a bien accusé à cause de cela de manger trop, mais je crois que je me suis reduit par degrés. […] Quand au moral, vostre amie se porte toujours bien, et j’espere qu’elle a gagné et fait revenir bien des gens. Mais on ne peut pas encore trop se flatter, vu le temps où on est. […] Je crois que nous allons un peu etendre nos promenades en allant en voiture en differens endoits dans la ville. Il peut estre utile de se montrer plus souvent sans pourtant prendre trop d’aisance […]
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2013/livres-manuscrits-pf1313/lot.4.html

Dommage qu'il y ait des lacunes, car la teneur est cruciale...  

Lettre de Loulou qui passera lors d'une vente que nous avons déjà signalée
https://maria-antonia.forumactif.com/t4224p800-ventes-aux-encheres#328477



Les indications :

Lettre autographe signée « Louis» au secrétaire d'État de sa Maison, Antoine Jean Amelot de Chaillou.
Versailles, 8 juin 1783.

1p.in-4, adresse au dos, vestige de cachet de cire rouge, petite déchirure due à l'ouverture sur le feuillet d'adresse.

Il y a longtemps, mon cher Amelot, que je veux vous sonner un témoignage de ma satisfaction pour les bons et loyaux services que vous rendez à ma couronne depuis plus de trente années.
Fidel aux exemples de vos ancestres et spécialement d'Amelot marquis de Combronde, votre père [ Jean-Jacques Amelot de Chaillou, qui fut intendant des Finances], qui sous le feu roy s'est honnoré par un désintéressement et une capacité au-dessus de tout éloge, vous avez presté à l'État et à moi-mesme l'appui de votre probité, de vos conseils et de vos talents.
Il m'est bien agréable de vous récompenser en érigeant vos biens en marquisat et en vous conférant pour vous et vos enfants, le titre de marquis de Chailloux.
J'en signerai avec plaisir les lettres patentes que jai recomendées à Vergennes et à Miromesnil , trouvez, mon cher Amelot, dans cette occasion et dans cette lettre ce qui est en mon coeur, mon estime et mon amitié pour vous...

FIDÈLE SERVITEUR DE LA COURONNE, ANTOINE JEAN AMELOT DE CHAILLOU (1732-1795) fut président au Grand Conseil (1754-1764), intendant de Bourgogne (1764-1774), intendant des Finances (1774-1776) puis secrétaire dÉtat de la Maison du roi (1776-novembre 1783).
Il sopposa à la fronde du parlement de Dijon au moment de la réforme du chancelier Maupeou, se montra relativement libéral envers les protestants, anticipant lédit de Tolérance de 1787, mais ne procéda pas aux restrictions budgétaires nécessaires dans la Maison du roi, et fut accusé dabuser des lettres de cachet.
http://www.auction.fr/_fr/lot/louis-xvi-lettre-autographe-signee-laquo-louis-raquo-au-secretaire-d-etat-de-sa-10307515

Belle ecriture et bon roi.

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Voici une lettre du Roi Louis XVI adressée à Mme d'Andlau.





LOUIS XVI. Lettre autographe (non signée), adressée à " Madame de Chalons ambassadrice de S.M.T.C. [Sa Majesté Très Chrétienne] à Lisbonne . Paris, 3 janvier 1790. 1 p. in-4. Adresse au dos avec cachet postal et cachet de cire).

Émouvante lettre amicale à la femme de l'ambassadeur de France au Portugal, Jeanne-François-Aglaé d'Andlau, comtesse de Chalons (1746-1825), qui faisait partie du cercle des intimes de Marie-Antoinette à Trianon.

" Bonjour Madame, comment vous portez vous. Je ne puis laisser passer le renouvellement de l'année sans m'informer de vos nouvelles et sans vous exprimer tous les souhaits que je forme pour votre bonheur. Cette année ci a du vous paraître bien longue et bien triste étant autant séparée de vos parents. Je désire bien que celle-ci ne se passe pas de même mais l'horizon est encore bien noir, c'est tout ce que je puis dire. Quoiqu'il y ait quelques temps que je n'ai eu des nouvelles de Venise, je scai qu'ils se portent bien ".

Il a appris qu'elle avait reçu sa lettre de l'année précédente et qu'elle lui avait répondu, mais il ne l'a pas reçue. Cependant il a pu avoir des nouvelles d'elle par quelqu'un qui était à Lisbonne.

"J'espère que vous ne doutterez jamais Madame de l'intérêt que je prends à ce qui vous regarde et de toutte l'amitié que j'aurais toujours pour vous. C'est peut être ma faute de vous avoir donné une adresse incertaine dans la crainte que j'avais que ma lettre ne put pas vous parvenir. Si vous chargiez quelqu'un à Paris de la remettre à M. de Septeuil rue des Capucines peut-être aurai-je de vos nouvelles par là. J'espère que vous ne trouverez pas mauvais de vous dire que malgré tous nos chagrins ma femme et mes enfants se portent bien. Heureux cent fois sera le jour où on se trouvera tous réunis ".
https://www.debaecque.fr/

Cette lettre est effectivement fort émouvante.

Bien à vous

madame antoine

J'hallucine