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| L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine | |
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+5Mousseline de La Reinta madame antoine Chou d'amour pimprenelle 9 participants | |
Auteur | Message |
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de La Reinta
Nombre de messages : 1436 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Mar 15 Mar - 12:29 | |
| Voici l'impératrice Eugénie très pieuse en 1880. _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | Mousseline
Nombre de messages : 72 Age : 25 Date d'inscription : 15/12/2015
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Mer 13 Avr - 13:27 | |
| Bonjour, Cela n'a pas de rapport avec Eugénie, mais cela lui fait référence indirectement. En effet, j'ai eu l'honneur de tenir entre mes doigts un Napoléon datant du troisième empire. C'est une pièce qui date de 1863 : |
| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Mer 13 Avr - 13:33 | |
| Voilà qui m'émeut beaucoup. J'aime particulièrement les pièces et médailles.
Bien à vous
madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | de La Reinta
Nombre de messages : 1436 Date d'inscription : 15/03/2016
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Sam 22 Oct - 12:53 | |
| _________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
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| | | Semaflore
Nombre de messages : 22 Date d'inscription : 02/10/2016
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Dim 30 Oct - 16:29 | |
| Passion névrotique |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Sam 2 Déc - 19:06 | |
| Sur les appartements de l'impératrice Eugénie aux Tuileries: https://crcv.revues.org/13316?lang=en
_________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | spa monopole
Nombre de messages : 322 Date d'inscription : 31/01/2017
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Ven 19 Oct - 10:40 | |
| Eugénie, First Lady avant l’heureRaillée pour son train de vie et sa bigoterie, l’épouse de Napoléon III a pourtant marqué de son empreinte la vie politique et artistique. Portrait d’une mal-aimée. A l’automne 1869, au crépuscule de l’empire, Eugénie va faire rayonner une dernière fois l’image de la France. Son époux Napoléon III lui demande de le représenter lors de l’inauguration du phénoménal canal de Suez. Aux côtés d’un autre empereur, François-Joseph d’Autriche, Eugénie se rend alors en Egypte pour mener à bien sa mission. A 43 ans, elle est déjà rompue à l’exercice. Mais ce voyage au Caire doit lui permettre de redorer le blason d’un empire de plus en plus critiqué. Toute la presse européenne l’y attend, attirée par ce canal pharaonique reliant la mer Méditerranée à la mer Rouge. Depuis la plus haute Antiquité, bien des ingénieurs ont rêvé de ce passage à travers l’isthme de Suez. Le petit cousin maternel de l’impératrice, Ferdinand de Lesseps (1805-1894), l’a fait. Chargée de lui remettre la grand-croix de la Légion d’honneur, elle compte valoriser au mieux le travail des ingénieurs français. Entourée d’une myriade d’artistes comme Eugène Fromentin ou Jean-Léon Gérôme, cette patronne des arts effectue juste avant l’inauguration du canal un circuit en Haute-Egypte. Eugénie a demandé à Théodore Frère de réaliser une série d’aquarelles lors de ce périple qui la mène d’Assouan à Gizeh pour immortaliser ce moment. A dos de dromadaire, protégée par son ombrelle des rayons du soleil, Eugénie a le goût du voyage. Aux côtés de François-Joseph, elle découvre émerveillée les pyramides qui, quelques décennies plus tôt, avaient tant impressionné Bonaparte. Enfin, le 17 novembre, jour de l’inauguration du canal, elle assiste à la première de l’opéra de Giuseppe Verdi, Aïda, créé pour la circonstance. C’est pourtant la dernière fois qu’elle défend le prestige de la France avant la guerre franco-prussienne de 1870 et le désastre qui allait suivre. Rien ne prédestinait pourtant la belle Andalouse à jouer un tel rôle. Née à Grenade, Eugénie, comtesse de Téba, fille du comte de Montijo, a déjà 27 ans lorsqu’elle épouse Napoléon III. Homme à femmes, Louis-Napoléon n’était alors que «prince-président » de la IIe République quand il rencontre l’Espagnole en 1849. Celle qui n’est déjà plus considérée comme une première jeunesse est pourtant poussée par sa mère, la comtesse de Montijo, ex-camériste de la reine Isabelle d’Espagne, à faire un grand mariage. Sa fille Eugénie, née en 1826, cinq ans jour pour jour après la mort de Napoléon Ier, subjugue au premier regard le neveu de Bonaparte avec ses grands yeux bleus et sa chevelure blond vénitien tirée de ses origines irlandaises. Elle dénote aussi par une affabilité à contre-courant du comportement des jeunes filles hautaines de la noblesse française. Intelligente et cultivée, elle a eu pour précepteurs, à Paris, Stendhal et Prosper Mérimée. Fort épris, Louis-Napoléon mène une cour assidue pour obtenir ses faveurs. En vain. Elle réclame le mariage. Mais le célibataire vise plus haut et a déjà engagé des pourparlers avec les familles européennes de la très haute noblesse, comme la maison de Holstein ou les Hohenzollern. Il espère épouser une princesse mais n’essuie que des refus, n’étant pas considéré comme un bon parti. Face à cet échec, Louis-Napoléon se décide finalement à demander en mariage Mademoiselle de Montijo contre l’avis de tous ses proches. L’un de ses plus vieux compagnons d’armes, Victor de Persigny, est furibond et ne comprend pas la décision : «Ce n’était pas la peine que tu fisses le 2 décembre [date du coup d’Etat de 1851] pour finir comme cela.» Pour faire taire les mauvaises langues, «Louis-Napoléon a l’idée très moderne de faire passer cette union pour un mariage d’amour, loin des considérations politiques des vieilles dynasties », décrypte Jean-Claude Yon, auteur du Second Empire (éd. Armand Colin, 2012). Tout juste nommé empereur, Louis-Napoléon épouse celle qui va devenir l’impératrice des Français sans être aussi amoureux qu’il veut bien l’affirmer. Dans son discours aux corps constitués, il la qualifie d’«ornement du trône» et souhaite qu’elle soit «catholique et pieuse», «gracieuse et bonne [pour faire revivre] les vertus de l’impératrice Joséphine». Célébré avec faste à Notre-Dame en janvier 1853, «ce mariage d’inclination vaut au couple une grande popularité auprès des masses et de la bourgeoisie», poursuit l’historien. La nouvelle impératrice, radieuse, est perçue par ses contemporains comme une très belle femme, ayant un grand sens de l’esthétisme et de la mode. Elle marque aussi les esprits en refusant le collier de diamants offert par la ville de Paris. A sa place, Eugénie demande que la somme soit consacrée à la construction d’un orphelinat pour l’instruction professionnelle des jeunes filles. Pendant tout son règne, l’impératrice contribuera aux frais de fonctionnement de l’établissement, prélevant 150 000 francs par an sur sa cassette personnelle. Un beau geste. Mais ce que l’empereur attend avant tout de sa tendre épouse, c’est un héritier. Après une fausse couche due à une chute de cheval, elle met au monde le prince Louis-Napoléon trois ans plus tard, en mars 1856. Il sera le seul enfant du couple. «Dès lors, l’impératrice aurait fermé la porte de sa chambre à son mari volage, explique le biographe Jean des Cars (auteur d’Eugènie, la dernière impératrice, éd. Tempus, 2008). L’empereur était un homme à femmes et aurait fait souffrir Eugénie dans son orgueil d’Andalouse.» Parmi les nombreuses maîtresses de l’empereur, la comtesse de Castiglione rend folle de jalousie la très catholique Eugénie qui réclame, en vain, plus d’une fois, que l’empereur choisisse enfin entre l’intrigante et elle. - Le 14 janvier 1858, Eugénie et Napoléon III échappent à un attentat
Malgré ces disputes, c’est un couple politique très solide, insiste Jean-Claude Yon. Il y a une vraie complicité entre eux tout au long de leur vie, ils s’écrivent beaucoup et à chaque déplacement de l’empereur, Eugénie le tient informé de tout.» Une proximité mal vue par les conseillers et la famille impériale qui ne l’a jamais acceptée en son sein. On critique l’influence que la belle a sur son mari. En cause notamment : sa longue correspondance avec la reine Victoria qui éveille la méfiance. C’est sans doute l’attentat devant l’Opéra le 14 janvier 1858, auquel elle et l’empereur échappent miraculeusement, qui lui confère naturellement un rôle politique. L’impératrice a sa robe tachée de sang. Il y a des morts et des blessés graves. Son courage lors de la tragédie frappe profondément l’opinion. Loin de se mettre à l’abri, elle veut partager les risques du pouvoir. Plus investie que jamais, elle multiplie les visites aux victimes de l’attentat et participe à la dotation de 10 000 francs versée par l’empereur aux familles. Pour Louis-Napoléon, cet attentat marque en effet un tournant : en tant que mère de l’héritier impérial, Eugénie est désormais une cible, mais elle a aussi un rôle à jouer. Il faut donc renforcer le statut de l’impératrice. Le 1er février, la régence directe lui est conférée pour sauver le régime en cas de tragédie. L’empereur impose également qu’elle assiste aux Conseils des ministres. Pourtant, l’impératrice ne se sent pas l’âme d’une politique. Eugénie souligne d’ailleurs souvent que Napoléon III n’est pas un homme qu’on influence. «Son mari a confiance en elle, mais comme tous les grands politiques, c’est le prince du secret, confirme Jean des Cars. Il ne la tient pas informée de ses projets en Italie [il s’engage pour l’unification du pays face à l’empire d’Autriche en 1859], comme il cache des informations à ses ministres.» Pourtant, l’opposition reproche à l’impératrice d’être en politique intérieure un mauvais génie, l’inspiratrice du retour à l’ordre, l’ennemie de la révolution sociale. Pour l’historien Jean-Claude Yon, «il faut relativiser son rôle. Elle a des convictions et les partage mais cela ne signifie pas qu’elle soit très écoutée.» Les rumeurs soutiennent qu’elle regrette le tort fait à l’Autriche, qu’elle craint la Prusse, se méfie de la Russie, déplore l’éloignement de l’Angleterre et n’a jamais soutenu le combat de l’unité italienne. Son rôle dans l’expédition du Mexique à partir de 1861 est particulièrement décrié : face à la puissance protestante américaine, la France a œuvré pour installer au Mexique un souverain européen catholique et conservateur. On accuse alors Eugénie «la bigote» d’avoir entraîné son époux dans une guerre qui s’avérera être un fiasco. Malgré toutes ces critiques, Eugénie exerce tout de même la régence pendant quarante jours, au printemps 1865, lorsque l’empereur se rend en Algérie. Son beau-frère, le prince Napoléon (surnommé «Plon-Plon»), en profite pour la couvrir de sarcasmes. Loin de se laisser impressionner, l’impératrice résiste. C’est lui qui capitule et remet à la régente sa démission de vice-président du Conseil privé. «Il ne faut pas oublier que pendant la régence, elle écrit tous les jours à son mari qui continue à gouverner par son biais», précise Jean-Claude Yon. Un intérim durant lequel l’impératrice Eugènie signe de son propre chef un décret nommant pour la première fois une femme, la peintre Rosa Bonheur, chevalier de la Légion d’honneur. Une décision représentative de son action durant le Second Empire. Protectrice des pauvres, des femmes et des artistes, Eugénie s’implique sur ce terrain et ne ménage pas sa peine. En matière d’enseignement, elle soutient le travail du ministre de l’Education Victor Duruy en faveur des filles, contre l’Eglise qui voit tout cela d’un mauvais œil. La «bigote» sait donc choisir son camp. La preuve, elle protège Julie Victoire Daubié, qui sera la première femme institutrice, à se présenter au baccalauréat en 1861. Féministe avant l’heure, elle passe commande à la sculptrice Camille Claudel et appuie la candidature (finalement refusée) de l’écrivaine George Sand à l’Académie française. Courageuse, elle s’active également au sein d’œuvres de charité, visite les victimes du choléra lors des épidémies de 1865 et 1866 sans peur de la contagion, et se préoccupe des enfants détenus en prison. Celle que les républicains accusent d’être à la botte du pape, prend paradoxalement position pour des artistes sulfureux. En 1857, contre la censure, elle défend Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire ou encore Gustave Flaubert dont elle a lu avec passion le roman Madame Bovary. - L’impératrice Eugénie affiche son admiration pour Marie-Antoinette, une faute politique
Mais rien n’y fait : Eugénie est isolée. Jugée frivole, dépensière, légère, elle demeure le bouc émissaire idéal pour attaquer le régime. Même au sein de la famille impériale, elle manque de soutien. Surtout, «Eugénie va commettre une grande faute politique en affichant son admiration pour la toujours abhorrée Marie-Antoinette», explique Jean-Claude Yon. «Avoir voulu réhabiliter celle qu’elle juge victime de l’Histoire est une faute catastrophique dont s’emparent ses détracteurs, comme les frères Goncourt», précise Jean des Cars. Marie-Antoinette était «l’Autrichienne», elle devient «l’Espagnole». En 1867, elle avoue à son amie Pauline de Metternich : «Je fais tout ce que je peux mais on ne m’aime pas. Je suis une étrangère. Les Français ne pardonnent pas cela à leur souveraine… » Comme l’ancienne reine de France, elle devient le symbole d’un monde de parvenus et de dépenses somptuaires. Ses contradicteurs lui reprochent son goût de l’apparat. Victor Hugo, qui voue une haine au régime, la traite de «cocotte». Emile Ollivier, chef de cabinet de Napoléon III, dit d’elle qu’elle a l’esprit d’une «héroïne de Cervantès », emportée, voire irréfléchie. Pourtant, elle joue un grand rôle dans le rayonnement économique et esthétique de la France. Auprès des cours européennes, elle valorise le goût, le savoir-faire et l’artisanat français, comme la maison Guerlain qui réalise le flacon impérial marqué de l’Abeille symbole de l’empire. Celle que ses ennemis ont baptisée la «fée Chiffon» organise des «fêtes impériales» orchestrées pour que l’empereur mette en scène sa puissance face aux monarchies étrangères. Une vie mondaine qui vient d’ailleurs contrebalancer sa dévotion à la religion «qui s’explique par les horreurs vues pendant la guerre civile espagnole qu’elle a connue», détaille Jean des Cars. Loin de considérer son rôle à la légère, elle exige à chaque déplacement que les préfets lui préparent des carnets sur les personnalités qu’elle va rencontrer. Ses ennemis lui attribuent également l’idée de déclarer la guerre à la Prusse en 1870, afin d’asseoir définitivement la dynastie au bénéfice de son fils. Pourtant, après le désastre de Sedan le 2 septembre, Eugénie se retrouve seule aux commandes d’un empire prêt à s’effondrer. Le 4 septembre, face à la colère de la rue, elle refuse de faire appel aux soldats de Paris et s’enfuit. «Encore une fois, elle a connu la guerre civile et les bains de sang en Espagne. Elle préfère tout perdre et fuir en Angleterre, où son mari la rejoindra, plutôt que de plonger la France dans la terreur», raconte Jean des Cars. La mort de Napoléon III en 1873, puis, six ans plus tard, celle de son fils, engagé auprès des troupes anglaises en Afrique du Sud, viennent briser son dernier espoir de retrouver la France et le pouvoir. Exilée à jamais, elle se mure dans le silence. «Elle n’a jamais accusé personne, ni rien dévoilé des secrets d’alcôve. C’est un geste très élégant», poursuit l’historien. Une de ses plus belles contributions demeure encore méconnue. Le 23 octobre 1870, après la déroute de Sedan, Eugénie envoya une lettre au roi de Prusse, le suppliant de ne pas démembrer la France. Par écrit, celui-ci refusa catégoriquement et annexa l’Alsace et la Lorraine dans ce qui reste l’un des plus grands traumatismes de l’histoire du pays. Un demi-siècle plus tard, en 1918, alors que Clemenceau s’apprête à négocier le retour de ces terres dans le giron français, le président du Conseil cherche des arguments pour justifi er sa demande auprès des Américains qui sont à la table des négociations. Il leur fournit alors un document transmis par Eugénie. A 92 ans, la vieille dame a retrouvé dans un tiroir la lettre signée de la main du roi de Prusse. Une missive cruciale pour prouver l’agression subie malgré toutes ses requêtes et récupérer ainsi les provinces perdues. Le dernier acte d’une souveraine oubliée, et à jamais mal-aimée : le même Clemenceau refusera deux ans plus tard les obsèques solennelles à la dernière impératrice. Repères5 mai 1826 Naissance à Grenade, en Espagne, d’Eugénie de Montijo, fille cadette du comte et de la comtesse de Teba. 29 janvier 1953 Elle épouse Louis-Napoléon Bonaparte, rencontré quatre ans plus tôt, et devient impératrice des Français. 16 mars 1856 Après une grossesse interrompue suite à un accident de cheval, elle donne un fils à l’empire : Louis-Napoléon. 4 septembre 1870 Tandis que la foule envahit le Palais-Bourbon, Eugénie se réfugie chez son médecin, Thomas Evans, qui organise sa fuite vers l’Angleterre. 11 juillet 1920 Ayant survécu près d’un demi-siècle après le décès de son mari, elle meurt à 94 ans au palais de Liria, à Madrid… dans l’indifférence. https://www.geo.fr/ |
| | | Airin
Nombre de messages : 1006 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Ven 13 Mar - 8:43 | |
| _________________ Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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| | | Airin
Nombre de messages : 1006 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Jeu 9 Juil - 18:41 | |
| Cette photo de l'impératrice en 1920 est extraordinaire. L'attitude, l'expression, le regard, la photographie parle d'elle-même. _________________ Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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| | | Airin
Nombre de messages : 1006 Date d'inscription : 19/09/2015
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Mar 18 Aoû - 11:16 | |
| Chers tous, je me permets de recopier dans ce sujet sur Eugénie l'article que je viens de partager dans le sujet ouvert par Monsieur Pilayrou afin de rappeler le centenaire (hélas bien oublié) de la mort de l'Impératrice. - Eugénie, impératrice des Français : un double anniversaire un peu oublié
2020 ne marque pas seulement les 100 ans de sa disparition. Il y a 150 ans, pour la dernière fois de son histoire à ce jour, la France était dirigée par une femme.
Par Gérard-Michel Thermeau.
En dehors de la ville de Biarritz, qui ne s’est pas montrée ingrate à l’égard de celle à qui elle doit beaucoup, le centenaire de la mort de l’impératrice Eugénie n’a guère mobilisé l’attention.
Pourtant l’année 2020 ne marque pas seulement les 100 ans de sa disparition. Il y a 150 ans, pour la dernière fois de son histoire à ce jour, la France était dirigée par une femme.
EUGÉNIE, ESPAGNOLE DEVENUE FRANÇAISE
Il est curieux que les féministes n’aient guère fait entendre leur voix. Pourtant la dernière impératrice des Français a contribué à la cause des femmes. Autant son rôle très traditionnel de bienfaitrice dans le domaine social, que ces messieurs abandonnaient volontiers aux dames, est souvent rappelé, autant son féminisme suscite moins de publicité. Sa personnalité reste méconnue.
D’ailleurs, la notice sur Wikipédia semble avoir été rédigée par un commissaire-priseur qui ne nous épargne aucun diadème ni aucun meuble.
Maria Eugenia de Guzman (Grenade, 5 mai 1826 – Madrid, 11 juillet 1920), comtesse de Teba fut, pour les Français, Eugénie de Montijo. Fille d’un aristocrate espagnol francophile, elle devait à la famille de sa mère d’origine écossaise, des cheveux d’un blond tirant sur le roux.
Elle parlait très bien le français mais conserva toujours un léger accent. Napoléon III avait très habilement justifié son choix : « J’ai préféré une femme que j’aime et que je respecte à une femme inconnue dont l’alliance eût eu des avantages mêlés de sacrifices. »
PLEINE DE TOUT CE QU’IL Y A DE CREUX ?
Eugénie peinte par Franz Xaver Winterhalter en 1857, Hillwood Museum — CC-PD-Mark
Bien sûr, l’image d’Eugénie n’est peut-être pas celle d’une féministe telle que l’entendent certaines personnes aujourd’hui. Cette très belle femme, magnifiée par Winterhalter, a été présentée comme frivole, dépensière et légère.
Les Goncourt, méchants à leur habitude, la voyaient « pleine de tout ce qu’il y a de creux ». Elle devait être d’ailleurs selon le désir de son impérial époux « le plus bel ornement du trône ».
Elle eut ainsi droit à des surnoms peu aimables, « Falbala 1ère », la « Fée Chiffon » ou « Badinguette ». Dans sa haine à l’égard de Napoléon III, Victor Hugo l’a même traité de « cocotte ».
Elle a régné sur la dernière cour qu’ait connue la France. Étrangère d’origine, elle a subi les habituelles critiques adressées aux épouses des monarques. Elle fut « l’Espagnole » comme Marie-Antoinette avait été « l’Autrichienne ». Elle ne fut ainsi jamais populaire.
Dans les opérettes d’Offenbach, les Espagnols sont la cible de plaisanteries diverses. Ne chante-t-on pas dans La Périchole : « Il grandira car il est Espagnol » ? Tandis que Les Brigands ridiculisent un ambassadeur espagnol venant de Grenade qui affirme : « Nous sommes de vrais Espagnols ». Eugénie, qui n’avait guère le sens de l’humour, devait rayer le nom du compositeur de la promotion de la légion d’honneur à l’été 1870.
L’INFLUENCE D’EUGÉNIE
Mais derrière l’imagerie Marie-Antoinette à la sauce Sofia Coppola, la figure d’Eugénie se révèle plus complexe et intéressante que cette avalanche de clichés. Elle fut tout sauf l’idiote assurément que bien des contemporains voyaient en elle.
Cette bonne catholique conservatrice, mais non bigote, a eu des prises de position surprenantes pour ceux qui aiment bien ranger les gens dans de petites cases.
Nous la voyons plaider la cause de Baudelaire dont les Fleurs du mal subissent les foudres de la censure. N’a-t-elle pas été aussi une dreyfusarde convaincue ? Il est vrai qu’elle vivait alors à l’étranger où l’innocence de Dreyfus a toujours paru évidente.
Son influence, en tout cas, a été loin d’être négligeable. Son féminisme se manifeste très concrètement par de nombreux actes et prises de position.
Elle est intervenue en faveur de Julie Daubié, première diplômée du baccalauréat. Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique, favorable à l’accès des filles à l’enseignement secondaire et supérieur, bénéficia de son appui.
Eugénie a soutenu l’inscription de Madeleine Brès à la faculté de médecine. Grâce à elle, Rosa Bonheur fut la première artiste à recevoir la légion d’honneur. L’impératrice aurait souhaité voir George Sand entrer à l’Académie française. Elle devait, enfin, sur ses vieux jours, vivant en exil en Angleterre, soutenir le mouvement des suffragettes.
TROIS FOIS RÉGENTE
On le sait, les monarchies sont plus féministes que les républiques. Même en France, où les femmes étaient écartées du trône au prétexte d’une prétendue « loi salique », elles ont gouverné le pays à plusieurs reprises.
Ne pouvant être « rois », elles ont du moins été régentes ou mères influentes ou sinon favorites. Blanche de Castille, Catherine et Marie de Médicis, Anne d’Autriche, la marquise de Pompadour ont ainsi joué un rôle politique de premier plan dans l’histoire de notre pays.
Eugénie a été la dernière de cette liste. N’écrivait-elle pas le 22 janvier 1853 : « Je tremble… de paraître moins dans l’histoire que Blanche de Castille et Anne d’Autriche ». Toutes deux étaient espagnoles d’origine et toutes deux avaient gouverné la France.
L’impératrice Eugénie par Franz Xaver Winterhalter — CC-PD-Mark
Son bilan politique a été fortement critiqué, sans doute à juste raison. Qui a dit que les femmes de pouvoir devaient être moins incompétentes que les hommes de pouvoir ?
Elle a exercé la régence à trois reprises. Elle ne se faisait pourtant guère d’illusion sur ses capacités : « Je n’ai jamais été et ne serai probablement jamais une femme politique ».
Une autre féministe méconnue, la reine Victoria, devait l’inciter à s’initier à la politique. Elle eut parfois de bonnes formules : « Libérateur de peuples c’est un métier de sot ». Elle se souvenait de ses débuts avec Napoléon : « Nous rêvions de travailler au bonheur des peuples et d’améliorer le sort des ouvriers. »
EUGÉNIE EN POLITIQUE
Devenue mère, elle eut le souci de se former à la politique pour préparer l’avènement de son fils. Elle prit l’habitude de lire les dépêches diplomatiques. En mai 1859, partant pour l’Italie où la France soutient le Piémont contre l’Autriche, l’empereur lui confie une première fois la régence. Sa capacité à présider le conseil des ministres convainquit Napoléon III de la laisser y assister après son retour.
En juin 1865, à l’occasion du voyage impérial en Algérie, elle se voit de nouveau confier les rênes du pouvoir. Les problèmes de santé de l’empereur laissaient envisager la perspective d’une longue régence. Sa troisième régence, dès le départ de Napoléon III pour Metz le 26 juillet 1870, sera la plus active et contribuera à la chute du régime. À chaque fois, elle s’est montrée appliquée, sérieuse et assidue.
Si elle a joué un rôle malheureux dans l’expédition au Mexique, elle tenta en vain de convaincre Napoléon III de mobiliser sur le Rhin au lendemain de Sadowa. Trochu voyait en elle une Romaine des temps antiques. Après la chute d’Émile Ollivier, elle confia le gouvernement au général comte de Palikao. Elle devait contribuer au désastre de Sedan en pressant Mac-Mahon de secourir Bazaine.
LES DERNIÈRES ANNÉES D’EUGÉNIE
La chute de l’Empire rapprocha les deux époux. Prévoyante, Eugénie avait transféré plusieurs millions à l’étranger à la veille du 4 septembre. Vendant ses bijoux et ses propriétés espagnoles, elle permit au couple de vivre dans l’aisance dans son exil anglais.
Ayant perdu successivement son mari puis son fils, le prince impérial tué par les Zoulous sous l’uniforme anglais, elle fut cette dame en noir se partageant entre l’Angleterre et la Côte d’Azur.
Sa très longue existence lui permettra d’assister à la « Revanche » et au retour des « provinces perdues » à la fin de la Grande Guerre. Envoyant à Clemenceau une lettre qu’elle avait reçue de Guillaume Ier en 1870, elle contribuera à convaincre le président Wilson du bien-fondé des demandes françaises.
Le roi de Prusse y affirmait que l’annexion de l’Alsace et de la Moselle s’expliquait par le souci de se protéger d’une éventuelle agression française et non par le désir d’agrandir « une patrie dont le territoire est assez grand ».
Elle repose aujourd’hui auprès de Napoléon III et du prince impérial dans la nécropole impériale de Farnborough. Note : Gérard-Michel Thermeau est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier est « Stéphanois d’autrefois », Actes Graphiques, février 2020. Lien : https://www.contrepoints.org/2020/08/17/378188-eugenie-imperatrice-des-francais-un-double-anniversaire-un-peu-oublie _________________ Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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| | | globule Administrateur
Nombre de messages : 2240 Date d'inscription : 04/10/2017
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Mar 18 Aoû - 11:25 | |
| _________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
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| | | madame antoine
Nombre de messages : 6903 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Re: L'Impératrice Eugénie: la mémoire de la Reine Lun 21 Fév - 7:32 | |
| Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
Nous vous annonçons une visio-conférence sur l'Impératrice Eugénie ayant lieu le 8 Mars prochain.
A l’occasion de la journée de la femme, faites connaissance avec Eugénie de Montijo, aristocrate espagnole élevée en France, devenue l’épouse de Napoléon III et la mère du Prince impérial...
Sa fascination pour Marie-Antoinette fit d’elle une amoureuse de Versailles : découvrez les visites qu’elle fit à l’illustre palais, le rôle qu’elle joua dans la réhabilitation de la reine infortunée, et les causes de son attachement, renforcé par les malheurs de sa vie…
Rendez-vous à l'Office de Tourisme de Versailles, le Mardi 8 Mars à 18h30.
Bien à vous
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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