La duchesse de Polignac

Donc le comte de Polastron cocu par Louise est le demi frère de notre duchesse ?

Bien sûr ! Vous vous souvenez sans doute de Mme de Polignac se rendant au couvent de Panthémont parce qu'elle cherche une fiancée bien sous tous rapports pour son frère. Elle jette les yeux sur la charmante Louise de Lussan d'Esparbès, prend discrètement ses renseignements auprès de la soeur supérieure, et, ni une ni deux, organise dans le parloir une entrevue pour les deux jeunes-gens .

Oui, mais je n'avais pas vraiment catché qu'il n'était pas son frère... complet.

Ah oui je n'avais pas pensé au fait que cette anecdote n'est pas vraiment tendre pour Mme de Polstron...disons qu'elle a le rôle de la victime, ou du moins de la dupée :s:

C'est tellement bête que cela tiendrait presque de la blague de collégiens !

C'est vrai

Comte d'Artois a écrit:

Merci à vous tous pour votre diligence à me répondre. Ma chére madame de Sabran,tout en baisant vos divines mains,je puis vous dire que, oui je suis parisien, j'y suis né,mais je n'y habite plus,d'ou mes lacunes quand aux rues et quartiers de notre chére capitale.Je crois me souvenir qu'ily avait une petite librairie en face la plaque, c'est tout ce dont je me rapelle hélas madame!! A propos de Yolande, un livre va enfin paraitre sur elle, mazette !! depuis le temps que je l'attends!!soyez assez aimable madame de Sabran, et je devine que vous l'etes, pour m'en dire davantage .Dans l'attente d'une réponse de votre part, je dépose à vos pieds mes profonds respects. Bien à vous, Comte d'Artois

Par exemple, Comte !!! Vous m'étonnez ! Parlez-vous d'un nouveau livre sur Yolande (!!!!!) ou bien de "Madame de Polignac et Marie-Antoinette, une amitié fatale" qui est sorti en Septembre dernier ?

Si c'est un nouveau livre à venir je ne suis pas au courant

Oui, je suis très pressée, Chou, d'avoir la réponse du Comte d'Artois !!! Ce serait une telle coincidence qu'il sorte à present un nouvel ouvrage sur notre petite duchesse Jules ! Mais, sait-on jamais ? Je sais que Daniel de Montplaisir voudrait se pencher plus précisément sur Jules junior, le ministre de Charles X . Il me l'a dit lui-même, un monsieur charmant et sympathique. Il vient de publier, sur le comte de Chambord.

Mes chers amis, j'ai un peu honte, je crois que j ai mal interprété ce que j'ai cru apercevoir dans les thèmes qui figurent au sommaire de l'accueil, vous devez tous connaitre ce livre, mea culpa!! mais je ne savais pas qu'un livre était sorti sur la relation amicale entre notre Yolande et la reine!! me pardonnerez vous cette fausse joie? PS: par contre chére madame de Sabran comment puis je procéder pour avoir un portrait de Yolande comme le votre, j'en rêve d'un depuis longtemps...hélas!!Bien à vous

Qu'à cela ne tienne, Comte, je peux vous faire la même repro-laser que la mienne (j'ai toujours ma page des "Veillées des Chaumières"). Ce portrait est joli parce que je l'ai mis dans un cadre ancien noir et or avec une "Marie-Louise" au biseau doré.
Si vous encadriez avec soin la même humble repro-laser, vous auriez vous aussi le plus bel effet. Je pourrais vous donner Yolande si nous nous voyons à l'occasion de l'une des nombreuses sorties que nous nous promettons de faire entre membres du Boudoir, l'exposition de costumes à Versailles, Trianon in extenso, pélerinage Paris Varennes ... etc ... ou bien sinon, vous l'envoyer. Ce n'est pas un problème. Ce sera avec grand plaisir !

Trés chére madame votre geste me touche au plus au point et ce ne sont pas là des paroles en l'air.  Mon réve enfin réalisé, grace à votre gentillesse, merci, merci. Je veux bien que vous me le fassiez parvenir comme vous me le proposer si aimablement. Je le ferai encadrer par l'artisan qui se charge de toutes mes gravures, il travaille à merveille. Ou puis -je vous laisser mes coordonnées madame ? En ce qui concerne les sorties, j'espére que mon emploi du temps m'en laissera le loisir, j'aimerai beaucoup partager ces promenades avec vous tous. Mes amis se passionnants peu pour Versailles et ses habitants.

Eh bien, donnez-moi votre adresse en message privé, par exemple, et je vous enverrai Yolande aussi tôt que possible. C'est tout simple !

Est il vrai qu’exilée à Rome, elle va réclamer un tableau des Collections Royales qui se trouvait dans son appartement des Tuileries… Hubert Robert va s’opposer de tout son poids à cette demande car il a la garde de ce Patrimoine Royal.

Un tableau qui représentait quoi ?

Les Chroniques de la révolution mentionnent le fait que le 11 novembre 1789, Madame de Polignac fait encore parler d'elle ,en effet, car du temps de ses séjours aux Tuileries, elle avait exigé des réparations et des embellissements pour "son" appartement et elle aurait voulu faire décrocher pour elle quelques-uns des tableaux de la collection royale...

Bien à vous.

En effet, je me souviens de cette information. Je la mentionne.

Dans ses mémoires, Bailly nous rapporte une petite anecdote, inquiétante selon lui, à propos de la duchesse de Polignac.
Nous sommes le 13 Juillet 1789 donc la veille de la prise de la Bastille, peu après le renvoi de Necker, dans un moment où la fuite du roi est dans toutes les rumeurs ainsi que le risque de représailles par les régiments étrangers non loin du peuple :

"[...]; ils paraissait donc que le roi, en partant, nous laissait sous la garde et à la merci de plusieurs régiments étrangers et allemands campés à l'Orangerie. Si ces bruits étaient fondés, ils cachaient quelque grand dessein, quelque projet désastreux; ils étaient appuyés par un fait dont nous étions sûrs. Dans l'après-midi, M. le comte d'Artois et madame la duchesse de Polignac avaient été se promener à l'Orangerie. Les officiers, les soldats même avaient été caressés; la duchesse avait ramené les officiers chez elle, et leur avait fait servir, dit-on, des rafraîchissements et des liqueurs. Les intentions pouvaient être plus ou moins éloignées, mais cette conduite avait des intentions : quelques uns soupçonnaient des proscriptions pour la nuit suivante. Toutes ces nouvelles, toutes ces pensées nous jetaient dans la consternation, mais sans nous décourager."

Alors? Ces rumeurs là évoquées par Bailly sont-elles vérifiées? J'avoue ne pas vraiment m'en souvenir et ça ne me dit rien :s:
Disons que si c'est vrai, nous avons là les prémices du banquet du régiment de Flandre :s:
De toute façon, connaissant le caractère de la duchesse de Polignac, je pense surtout à une visite de courtoisie, mais si cette visite reste risquée.

Donc, le comte d'Artois et Madame de Polignac, comme par hasard ces daux grands protagonistes des libelles ensemble, auraient tenté de corrompre les soldats, par des caresses et des liqueurs... Bailly donnerait-il dans les théories du complot ?

Oui oui, Chou, ces "cajoleries" du comte d'Artois et de Mme de Polignac des régiments cantonnés auprès de l'Orangerie sont bien connues et rapportées par plusieurs mémorialistes, notamment le comte de Paroy. En fait, nous le savons, Mme de Polignac depuis qu'elle est gouvernante des Enfants de France occupe un vaste appartement au rez-de-chaussée qui donne directement dur l'Orangerie. Elle ouvre ses fenêtres, en somme, sur ces régiments.
Paris était déjà le théâtre de troubles et d'exactions (je pense à l'agression de la papéterie Réveillon du Faubourg Saint-Antoine), comme la "fermentation", faisant tache d'huile, gagnait la France toute entière. " On cru, écrit Diane de Polignac à Mme de Sabran (oui, moi-même, j'ai des relations ...) qu'il était temps enfin d'arrêter ces désordres, le Roi fit approcher des troupes, en donna le commandement au maréchal de Broglie; le quartier général fut établi à Versailles, mais déjà on ne pouvait plus compter sur les troupes, les régiments étaient séduits avant d'arriver, on envoyait au-devant d'eux des filles et de l'argent, les seuls régiment étrangers étaient restés fidèles. " ( !!!!!!!! ) Effectivement, le baron de Besenval témoigne dans le même sens, les troupes sont soudoyées par " l'attrait de l'argent , des filles et du vin, moyens immanquables et qu'on ne cesse d'employer pour les corrompre. " Le "on" pudique du baron désigne clairement le duc d'Orléans qui, ayant à sa dévotion une masse de 3600 hommes, est " assurément le maître de Paris".
Les troupes appelées par Louis XVI sont donc massées, cantonnées, autour de Paris et de Versailles. " Cette démarche était bonne en soi, mais mal combinée, regrette Besenval, car on donnait l'éveil aux mals intentionnés, on leur accordait le temps de prévenir le coup qu'on voulait leur porter, au cas qu'ils eussent conduit les choses trop loin."
A Paris, les séditieux alarment la population sur ces troupes qui l'environnent. Le baron de Besenval, à la tête de sa garde Suisse, doit se porter garant de l'ordre dans la capitale, pourtant il est réduit à l'impuissance, toute décision devant émaner du maréchal de Broglie ...
Les fameuses troupes étrangères, en tout cas celles du Royal-allemand, se déploient donc sous les fenêtres même de Mme de Polignac. C'est Marie-Antoinette qui a fait pencher le Roi pour prendre cette décision. Dès lors, comment s'étonner que Mme de Polignac ne traite pas avec la plus grande affabilité des hommes dont la Reine, son amie, attend le secours et le salut !
Effectivement, on voit la duchesse, en compagnie du comte d'Artois, se promener à l'Orangerie et avoir de longs entretiens avec les officiers de Royal-allemand et étrangers, nous dit son cousin Guy le Gentil de Paroy, et les inviter à l'accompagner chez elle, où elle leur fait servir des rafraîchissements et des liqueurs.

" Les intentions, écrit Bailly, pouvaient être plus ou moins éloignées, mais cette conduite avait des intentions : quelques uns soupçonnaient des proscriptions pour la nuit suivante. Toutes ces nouvelles, toutes ces pensées nous jetaient dans la consternation, mais sans nous décourager."

Quelles proscriptions ? Le renvoi de Necker qui va mettre le feu aux poudres ? et que Camille Desmoulins, ce valet d'Orléans, va prendre pour pretexte pour annoncer une "Saint-Barthélémy des patriotes" et appeler le Faubourg Saint-Antoine à prendre les armes ??????

En matière de proscriptions il y en avait deux de certaines : elles touchaient Mme de Polignac et Artois, justement, dont les têtes étaient mises à prix au café du Caveau, habituel lieu de rendez-vous des motionnaires du Palais-Royal .

Ah bon ? Qu'elle leur parle, ok... mais qu'elle leur serve des rafraîchissements chez elle, n'est-ce pas plus étonnant ?

ça ne me disait rien non plus mais si vous confirmez  

Je le vois pour ma part tout comme Marie-Antoinette profitant d'un banquet avec le régiment de Flandre : soutenir des troupes fidèles proches de Versailles en ces temps difficiles. C'est très risqué mais là nous retrouvons les erreurs classiques de la cour...
Bailly reste cependant prudent car il précise bien qu'il tient ça de "on dit".

Citation :

Quelles proscriptions ? Le renvoi de Necker qui va mettre le feu aux poudres ? et que Camille Desmoulins, ce valet d'Orléans, va prendre pour pretexte pour annoncer une "Saint-Barthélémy des patriotes" et appeler le Faubourg Saint-Antoine à prendre les armes ??????

Cela s'est passé peu après le renvoi de Necker donc je pencherais plus pour les suites