Le voyage vers Montmédy (arrêté à Varennes)

Mieux vaut pour les flamands que ça reste un rêve hein?

pimprenelle a écrit:

Si vous saviez comme j'en rêve...

Et moi donc...

Bien à vous.

Chou a écrit:

C'est vrai que c'est agaçant, et d'ailleurs ça a dû agacer Marie-Antoinette j'en suis sûr

Il n'est pas nécessaire d'aller plus loin que feu notre cher M. Castelot pour trouver une description détaillée de ce plan d'évasion.

Et vous avez raison Chou et Pim.

Castelot a écrit:

La reine" appuyée sur le lit, se leva vivement et témoigna au roi, avec la plus grande mauvaise humeur, combien il lui coûtait de ce qu'il refusât de prendre le parti qui leur était offert."

Et Fersen dans son bref rapport à son père après le désastre:

"Les détachements pas fait leur devoir, le roi manqué de fermeté et de tête..."

Ben, sur ce coup, je suis d'accord avec Fersinou !

Pimprenelle a écrit:

Je pense que Marie Antoinette a dû enrager bien souvent... Ça doit être horrible, d'être tenu à l'inaction à cause de l'immobilisme de la personne qui est au dessus de vous ! Horrible...

Qu' aurait-elle pu faire de mieux ?
Sur qui Louis XVI pouvait-il encore vraiment compter, de sûr, de "puissant" et de fiable ? ...sans verser le sang?

La fichue indécision de Louis XVI , que nous déplorons tous ... mais elle fait fondamentalement partie du caractère du Roi ! il lui aurait fallu une dose de volonté énorme pour la surmonter, or il est complètement déboussolé, il tombe des nues. Il se croyait aimé de son peuple ! La révélation du mépris, de la haine (sentiments qui lui sont étrangers) est pour lui une blessure qui ne cicatrisera jamais.
Il est accablé, et comme tel, incapable de réaction ...

Le grand tort du roi, c'est d'avoir fait confiance à l'assemblée, alors que ces messieurs n'étaient pas fiables. On ne peut pas construire une monarchie constitutionnelle avec des gens dont certains poussent déjà à la république.

En lisant le récit de la fuite à Mons du Comte de Provence, j'ai été frappé par la différence dans les préparatifs de ce voyage.

Valait-il mieux sortir de Paris avec des chevaux de louage ou en poste?

Ils optent pour la poste:

"Parce que en prenant des chevaux de louage, il aurait fallu placer des relais sur la route ou demander un ordre pour avoir des chevaux de poste; le premier parti eût été suspect, et le second eût pu l'être aussi; et de plus il ajoutait un rouage à une machine que nous pensions, avec raison, qu'on ne pouvait trop simplifier."

Pas si bête que cela, ce Provence.

Au cours du voyage, ils (lui et 'DAvaray) se font passer pour des anglais, parlant avec l'accent et se parlant en anglais! En effet avant de partir, d'Avaray lui dit:

"Come along with me!"

Auquel il répond:

"I am ready!"

Une autre chose intéressante que j'ai relevé dans son récit, et qui me rappelle la nature globale et répandue de cette soi-disant phrase de la Reine, "Qu'il mange de la brioche!".

Au cours du voyage ils ont été obligés de manger leur pâté sans pain. Provence écrit:

"Aussi, en mangeant la croûte avec le pâté, nous songeâmes à la Reine Thérèse qui répondit un jour que l'on plaignait devant elle les pauvres gens qui n'ont pas de pain:

"Mais, mon Dieu, que ne mangent-ils de la croûte de pâté!"

On a peut-être là l'origine de la fameuse phrase si méprisante!

Le récit du Comte de Provence de sa fuite est assez intéressant.

Il faut dire qu'il est parti sans femme et enfants, ce qui facilitait la tâche, mais des inquiétudes en route, il en a eu!

Il fait référence à "l'attentat" de Varennes, choix de mot édifiant.

Fersen le rejoint à Mons, mais n'est pas encore au courant du débâcle de Varennes. On sent bien la joie qu'il éprouve d'être enfin libre, ce qui rend d'autant plus triste le sort de ses augustes parents. Il dit se réveiller pour la première fois depuis 20 mois sans craindre quelque violence inouïe.

pimprenelle a écrit:

Le grand tort du roi, c'est d'avoir fait confiance à l'assemblée, alors que ces messieurs n'étaient pas fiables. On ne peut pas construire une monarchie constitutionnelle avec des gens dont certains poussent déjà à la république.

Absolument ! C'est comme le 10 août. On dit à Louis de quitter les Tuileries pour placer toute sa famille sous la protection de l'Assemblée, et ils se retrouvent entassés dans la loge du logographe d'où ils entendent prononcer la déchéance du Roi. Ensuite, zou, au Temple ! La prétendue protection est une mise à l'ombre.

Merci pour ce récit, baron. Ca fait d'autant plus mal que ça semble mieux préparé et plus finement joué, en effet. Une grande erreur de l'équipée de Montmédy a été cette grosse berline qui a retardé le voyage, nous le savons, et l'obsession qu'ils avaient de ne se point séparer.

Provence et sa femme, partis chacun de leur côté, sont arrivés à bon port et rapidement... Et se faire passer pour des voyageurs anglais était un bon plan.

C'est vrai que sur ce coup Provence a montré plus de jugeotte que ceux qui ont organisé la fuite de son frère. Il voyageait bien plus léger donc plus rapidement et plus discrètement.

Cette référence à la fameuse phrase des brioches est intéressanrte merci! Effectivement ça ne fait que confirmer une fois de plus que beucoup de nos contemporains sont à la rue Il évoque là Marie-Thérèse la femme de Louis XIV?

Un article sur cette expédition :

Si le roi et sa famille n’étaient pas passés par Sainte- Ménehould, peut-être auraient-ils pu gagner l’étranger. Et qui sait…? S’il a été fatal à Louis XVI, son périple à travers l’Argonne vaut cependant le détour.

On peut traverser l’Argonne, région magnifique, particulièrement boisée, pour la seule beauté de ses paysages. Il serait pourtant dommage de le faire sans prendre le temps d’apprécier le poids historique d’un tel endroit. Théâtre de batailles sanglantes durant « la Der des Ders », on pense par ailleurs au Mythe fondateur de la République avec la fameuse Bataille de Valmy du 20septembre 1792.
Non moins illustre, l’arrestation de Louis XVI a eu lieu en Argonne. Il peut être à la fois instructif et amusant de reprendre aujourd’hui à l’itinéraire qu’emprunta il y a un peu plus de 200 ans le roi en fuite.
Pour ce faire, il vous faudra choisir Sainte-Ménehould pour première étape. En effet, le 21juin 1791 à 20heures, cette commune entrait dans l’histoire de France. La situation se compliquant passablement pour lui, Louis XVI décide de quitter Paris précipitamment. Sa destination : Montmedy où il compte trouver le soutien nécessaire à restaurer son autorité. Mais le destin en aura voulu autrement.
Rattrapé 30 km plus loin
Et c’est à Sainte-Ménehould que le destin du monarque va basculer. La ville est l’un des relais de poste jalonnant la route du roi. Tout se joue sur la place de l’Hôtel de ville, superbe bâtiment datant de 1730 aux allures de château. Le maître de poste, un certain Jean-Baptiste Drouet, croit reconnaître Louis XVI. Il fait part de ses soupçons à la municipalité. L’ordre lui est finalement donné de courir après cette voiture suspecte, accompagné d’un employé du district.
Petit aparté à l’attention des touristes du XXIe siècle : Sainte-Ménehould, cité dans le plus pur style « restauration », ravira les amateurs de belles pierres. Suggérons leur en outre d’aller voir la statue de Dom Pérignon, au Jard. Le célèbre moine étant né dans cette ville de 5.000 âmes.
La route qui sera fatale au monarque est celle de Verdun : Les Islettes, puis Clermont-en-Argonne commune au charme indéniable et enfin Varennes-en-Argonne, à 25 minutes à peine de Sainte-Ménehould. Le roi sera arrêté entre 11heures et minuit au pied de l’église du Château. Une plaque permet de localiser très facilement l’endroit. Le musée de l’Argonne, à quelques de mètres de là, satisfera ceux qui voudront creuser la question.
Au fil des ans est née une légende à la véracité historique toute relative : Louis XVI aurait perdu trop de temps à Sainte-Ménehould en dégustant la spécialité locale, le fameux pied de cochon. Impossible, il est vrai, pour un fin gourmet de faire l’impasse sur un tel mets !

Merci!

Très bon article je trouve, qui prend la peine de "relativiser" des légendes douteuses
L’Argonne a bien besoin de cet épisode pour faire parler d'elle

Ca fait plutôt zone sinistrée, actuellement, hélas... Et le seul tourisme, si on peut s'exprimer ainsi, tourne autour des morts de Verdun.

Ah oui il y a Verdun exact

Chou d'amour a écrit:

Merci!

Très bon article je trouve, qui prend la peine de "relativiser" des légendes douteuses
L’Argonne a bien besoin de cet épisode pour faire parler d'elle

C'est une légende amusante mais fatale... du pied de cochon quand je pense qu'on insultait le roi en Avril 1791 aux cris "A bas le gros cochon".... soit 2 mois avant le voyage de Montmedy....

Par contre dans les parages il y a le triste "chemin des Dames" qui avant de devenir celebre et funeste lors de la grande guerre de 14 / 18, avait une origine toute royale

Ah que j'aurais adoré, que j'adore cette Reine, cette vive intelligence et cette coquinerie!

Voici encore deux exemples rapportés par Lenôtre dans son beau livre sur Varennes:

"Comme elle cherchait à pressentir sur ces mêmes points Barnave, celui-ci, très réservé, se défendit de donner son avis, et détourna la tête:

"Dites donc, je vous prie, à M. Barnave," fit en riant la Reine à Pétion, "qu'il ne regarde pas la portière quand je lui pose une question."

Ou encore au retour aux Tuileries:

La Reine s'approche de Lafayette et lui présente, non sans une certaine affectation méprisante, les clefs des cassettes restées dans la voiture, Lafayette se défend de les recevoir, protestant que "personne ne pense à ouvrir ces cassettes" La reine jette les clefs sur le chapeau que le commandant général, dans une attitude respectueuse, tient serré contre sa poitrine; il les y maintient, s'excusant sur la peine que Sa Majesté aura de les reprendre, attendu qu'il n'y touchera pas". "Oh! dit-elle avec humeur, j'en trouverai de moins délicats que vous!"

Ah je ne connaissais pas cette anecdote, merci Baron

Marie-Antoinette avait en effet une répartie exemplaire

Superbe, en effet, baron ! Habsbourg en toute circonstance...

C'est vrai, quelle classe !

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On va monter un culte......