Le voyage vers Montmédy (arrêté à Varennes)

Citation :

Comment ont-ils pû être aussi peu discrets ???C'est tragique et insensé !!!!!

Je suis d'accord avec vous. C'est même si vrai qu'une fois pris, Louis XVI s'est exclamé : "nous avons été trahis !".

Ce n'étaient certes pas les occasions qui manquaient ! Toutes les cours d'Europe étaient au courant. Pire, même : l'assemblée, via la porte chaise !

pimprenelle a écrit:

Lombarès n'est pas cité parmi les sources de Fraser. C'est donc qu'elle a eu cette lettre par une autre voie.

Mona Ozouf cite aussi cette lettre avec comme source : Lettres de Marie-Antoinette, ed. de M. de la Rocheterie et marquis de Beaucourt, Paris 1896.
Tu connais ?

Non. Je n'ai pas encore eu le temps de vérifier chez beaucoup d'auteurs. Merci de l'avoir fait chez Ozouf !  

En ce qui concerne l'écriture, son analyse n'est pas toujours déterminante, chez Lever. Ainsi, elle prend toutes les lettres à Fersen, même quand elles sont déchiffrées par lui seulement, ou de la main d'un secrétaire.

Ici, pour celle du 3 février, elle est écrite par la reine elle-même, selon ses dires. Je me demande parfois ce qui a motivé les choix, dans l'édition 2005... Vivement un tome II !

Pim a écrit :

Citation :

Dormans... d'où ils auraient pu s'évader au retour de Varennes...

Ah bon? On en avait parlé déjà? Car ça ne me dit rien

Oui. C'était même un des plans les plus aboutis.
https://maria-antonia.forumactif.com/la-reine-de-france-1774-1792-f4/la-fuite-a-montmedy-t72-45.htm

Merci

Mais je vois qu'à cette époque je n'avais pas réagi
Cette possibilité de fuite ne me dit rien, qu'en est-il excactement? Ce sont les Coursac qui en parlent ou Mona Ozouf?

C'est Lombarès qui décrit le mieux le projet. De mémoire, l'auberge était tenue par des gens favorables au roi. On lui avait proposé d'emprunter un escalier qui donnait sur la rivière. Là les attendait un bateau aui pouvait les emmener vers la liberté. Le plan était sûr, le beau-frère de l'aubergiste était dans le coup.

Pourquoi Louis XVI a-t-il encore refusé ?

Ah oui dis donc ça ne me dit vraiment rien

C'est vrai que ce plan là semble alléchant, pas con le coup du bâteau, c'est discrèt et ça reste un transport peu courant pour une fuite j'imagine

Louis XVI venait de se prendre une très grosse désillusion, une de plus, j'imagine que sa déprime croissante l'a fait fléchir :s:
Quelles sont les sources de Lombarès?

pimprenelle a écrit:

C'est Lombarès qui décrit le mieux le projet. De mémoire, l'auberge était tenue par des gens favorables au roi. On lui avait proposé d'emprunter un escalier qui donnait sur la rivière. Là les attendait un bateau aui pouvait les emmener vers la liberté. Le plan était sûr, le beau-frère de l'aubergiste était dans le coup.

Pourquoi Louis XVI a-t-il encore refusé ?

MAIS QUE NE L'A T-IL FAIT !!!!!!!!!! C'EST DESESPERANT, A LA FIN !!!!!!!!

Chou d'amour a écrit:

Quelles sont les sources de Lombarès?

Peut-être les mêmes qu'Ozouf : Mémoires de l'adjudant-général Jean Landrieux.
Il est cet homme, gendre du maire de la ville (plutôt loyale à la famille royale), qui propose au roi de s'échapper sur une embarcation, via la terrasse du jardin de l'auberge qui donne sur la Marne.

Ah oui je vois

Jean Landrieux n'a donc pas expliqué les raisons du refus de Louis XVI alors, c'est dommage

Citation :

Citation :

Quelles sont les sources de Lombarès?

Peut-être les mêmes qu'Ozouf : Mémoires de l'adjudant-général Jean Landrieux.
Il est cet homme, gendre du maire de la ville (plutôt loyale à la famille royale), qui propose au roi de s'échapper sur une embarcation, via la terrasse du jardin de l'auberge qui donne sur la Marne.

Merci de ton intervention !   Je ramais, là... En effet, l'étude de Lombarès est une des plus sérieuses et fiables qui soient sur l'affaire de Montmédy.

Chou d'amour a écrit:

Jean Landrieux n'a donc pas expliqué les raisons du refus de Louis XVI alors, c'est dommage

Peut-être, je ne sais pas. Ozouf ne les cite pas.
On imagine pourtant : le manque de punch du roi, les flegmatiques peuvent être hommes d'action un peu moins de réaction sans doute...
Mais aussi le danger d'une telle expédition (tous sur une embarcation !), l'improbabilité du succès (pour aller où ? Rejoindre qui ?) et probablement la crainte du ridicule et d'aggraver la situation s'ils étaient pris à nouveau.
D'une certaine manière, le roi jette l'éponge dès lors que rien ne se passe plus comme prévu.

Je pense aussi à la peur du ridicule et la peur d'un second échec si proche du premier qui est loin d'être digéré (il ne l'a jamais été d'ailleurs ).
C'est d'ailleurs un trait de caractère de Louis XVI : il voulait trop souvent limiter la casse et perdre le moins possible, au lieu de prendre des risques et de gagner un maximum Et au final en faisant comme ça à chaque fois, on perd :s:

Ce qui est terrible, c'est que la survie de toute sa famille était suspendue à sa décision. S'il comportait des risques de fuir à l'arrache de Varennes, à cheval et poursuivis par les coups de feu, ici, l'opération était fiable.

Alors, le roi qui veut paraître constitutionnel tout en ne l'étant pas, à la fin, y'en a marre ! :s:

C'est vrai que c'est agaçant, et d'ailleurs ça a dû agacer Marie-Antoinette j'en suis sûr

Mais bon pour ce plan là il se peut que le bâteau soit une coque avec un bouchon au fond, où il se peut que le risque de se faire prendre en allant jusqu'à l'embarquation soit non négligeable

Tout de même ! tant d'occasions ratées, à la fin c'est rageant !
Au point où ils en étaient, ils pouvaient risquer le tout pour le tout !
D'ailleurs, c'est à partir de ce fiasco de Varennes que Vaudreuil abdique toute prudence et pense, comme Artois, qu'il faut foncer tête baissée sus à l'ennemi !

Oui, mais comme ils étaient officiellement en état d'arrestation, une fuite aurait aussi été un risque de se faire blesser, lui, sa femme ou ses enfants
C'est vrai que c'est rageant, mais dans une telle situation, et avec une fatigue extrème, on peut comprendre que le Louis XVI déjà hésitant à la base ait fléchi :s:

Bien sûr, Chou ! Lui qui ne voulait pour rien au monde verser le sang des Français, ne pouvait raisonnablement mettre sa propre famille en péril !

Chou d'amour a écrit:

C'est vrai que c'est agaçant, et d'ailleurs ça a dû agacer Marie-Antoinette j'en suis sûr

Mais bon pour ce plan là il se peut que le bâteau soit une coque avec un bouchon au fond, où il se peut que le risque de se faire prendre en allant jusqu'à l'embarquation soit non négligeable

J'ai comme dans l'idée que les atermoiements de son mari ont dû lui taper sur les nerfs plus d'une fois... Elle a du mérite d'avoir supporté cet homme "de son naturel très peu parlant".

Citation :

Tout de même !  tant d'occasions ratées, à la fin c'est rageant !
Au point où ils en étaient, ils pouvaient risquer le tout pour le tout !
D'ailleurs, c'est à partir de ce fiasco de Varennes que Vaudreuil abdique toute prudence et pense, comme Artois, qu'il faut foncer tête baissée sus à l'ennemi !

Je pense que Marie Antoinette a dû enrager bien souvent... Ca doit être horrible, d'être tenu à l'inaction à cause de l'immobilisme de la personne qui est au dessus de vous ! Horrible...

Chou d'amour a écrit:

Oui, mais comme ils étaient officiellement en état d'arrestation, une fuite aurait aussi été un risque de se faire blesser, lui, sa femme ou ses enfants
C'est vrai que c'est rageant, mais dans une telle situation, et avec une fatigue extrème, on peut comprendre que le Louis XVI déjà hésitant à la base ait fléchi :s:

Il a toujours voulu ménager la chèvre et le chou, c'est à dire flirter de loin avec le chou tout en s'en dissimulant de la chèvre, et vice versa. Il aurait mieux fait de prendre une position claire. Il était le roi, après tout ! Cette révolution était circonscrite à Paris. Il aurait pu en venir facilement à bout, avec un peu de nerf.

Et, le sang de son peuple, il y en a eu des torrents de versés... qu'un coup de force du roi, un seul, aurait pu épargner.

Cette pusillanimité les perd tous le 10 août, quand Louis accepte de quitter les Tuileries en ordonnant aux Suisses de baisser les armes.
Mais on ne refait pas l'Histoire ...

Oui, Pim, Louis XVI cherchait trop à limiter la casse et à perdre le moins possible à chaque fois, comme je le disais, si bien qu'il perdait quand même un peu à chaque fois
Marie-Antoinette était impulsive, mais elle savait rester patiente c'est la preuve

Citation :

Cette pusillanimité les perd tous le 10 août, quand Louis accepte de quitter les Tuileries en ordonnant aux Suisses de baisser les armes.
Mais on ne refait pas l'Histoire ...

Si vous saviez comme j'en rêve...