Pourquoi ce silence profond de Vienne ?

Citation :

Nous avions zappé ce chien de Léopold !  

... ce chien galeux !

Léopold a vraiment été pire que tout !!

Il n'a pas levé le petit doigt pour l'aider

Alors que c'était sa soeur !

Citation :

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Nous avions zappé ce chien de Léopold !  

... ce chien galeux !  

S'il n'a pas été d'un grand secours envers sa sœur et de notre point de vue cela relève du crime, il ne faut pas oublier qu'il fut le premier souverain d'Europe en tant que grand-duc de Toscane à avoir aboli la peine de mort. Cela me suffit pour lui accorder mon plus profond respect.

Ah oui ?!!!  

Citation :

Ah oui ?!!!  

C'est très connu !

...  

Voici ce que dit Wiki sur le règne de Léopold... C'est très résumé, mais je pense qu'on peut tout de même comprendre la situation
politique de Léopold II.

wiki a écrit:

Si le règne de Léopold comme empereur du Saint-Empire romain germanique et comme roi de Hongrie et de Bohême avait duré suffisamment, il aurait renouvelé sur une plus grande échelle les réussites qu'avait obtenues sa politique de réformes dans la Toscane lointaine. Mais il régna à peine deux années, et deux années très difficiles avec des dangers à l'Ouest et à l'Est. Les bouleversements révolutionnaires qui grandissaient en France mettaient en danger la vie de sa sœur, la reine Marie-Antoinette, et de Louis XVI, en même temps qu'ils menaçaient ses propres domaines en y semant une agitation subversive. Sa sœur lui envoyait des appels au secours éperdus et il était harcelé par les émigrés royalistes qui intriguaient pour provoquer une intervention armée en France.

À l'Est, il était menacé par les ambitions agressives de Catherine II de Russie et par la politique sans scrupules de la Prusse. Catherine aurait vivement souhaité voir l'Autriche et la Prusse s'engager dans une croisade pour défendre les rois contre la Révolution française : elle aurait pu alors profiter du fait qu'ils étaient occupés au-delà du Rhin, pour annexer ce qui restait de la Pologne et faire des conquêtes en Turquie. Mais il n'était pas difficile à Léopold II de comprendre la ruse, assez transparente, de l'impératrice russe, et il refusa de s'y laisser tromper.

À sa sœur, il donna de bons conseils et lui promit de l'aider si elle et son mari arrivaient à s'échapper de Paris. Il fit éconduire les émigrés qui s'obstinaient à vouloir être reçus ou, quand ils forçaient sa porte, refusait catégoriquement de les aider. Léopold était trop fin politicien pour ne pas être secrètement heureux en voyant les désordres intérieurs de la France détruire sa puissance et son influence en Europe. Dans les six semaines qui suivirent son accession au trône, il montra son mépris pour la faiblesse de sa mère en déchirant pratiquement le traité d'alliance qu'elle avait signé en 1756 et en engageant des négociations avec la Grande-Bretagne pour surveiller la Russie et la Prusse.

Il réussit à faire pression sur l'Angleterre en menaçant de céder à la France les Pays-Bas autrichiens. Assuré de l'appui anglais, il se trouva en mesure de déjouer les intrigues de la Prusse. Un appel personnel à Frédéric-Guillaume II aboutit à une conférence entre les deux souverains à Reichenbach en juillet 1790 et à une entente qui était en fait une défaite pour la Prusse : le couronnement de Léopold comme roi de Hongrie, le 11 novembre 1790, fut précédé par un accord avec la Diète où il reconnaissait la place prépondérante des Magyars. En septembre il avait déjà signé avec les Turcs une trêve de huit mois, qui ouvrait la voie à la fin de la guerre qu'avait commencée Joseph II, la paix de Sistova étant signée en août 1791. La pacification de ses domaines orientaux laissa à Léopold les moyens de rétablir l'ordre en Belgique et de s'assurer des relations amicales avec l'Angleterre et la Hollande.

En 1791, les affaires de la France préoccupèrent de plus en plus l'empereur. En janvier, il dut éconduire de façon très brutale le comte d'Artois (le futur Charles X) : son bon sens se révoltait devant l'extravagance des émigrés français et il faisait tout son possible pour éviter de s'empêtrer dans les affaires de leur pays. Cependant, les humiliations infligées à Louis XVI et Marie-Antoinette au moment de leur fuite à Varennes en juin excitèrent son indignation et il lança un appel à tous les souverains d'Europe pour qu'ils prissent des mesures en commun devant ces événements qui « ont directement atteint l'honneur de tous les souverains et la sécurité de tous les gouvernements ». Mais à cette époque-là, il s'occupait surtout de la conférence de Sistova qui, en juin, conduisit à une paix durable avec la Turquie.

Le 25 août, il rencontra le roi de Prusse à Pillnitz, près de Dresde et ils rédigèrent une déclaration montrant qu'ils étaient prêts à intervenir en France s'ils en étaient priés par les autres puissances. La déclaration n'était qu'une pure formalité puisque (Léopold le savait bien) ni la Russie ni l'Angleterre n'étaient prêtes à agir et il essaya de se prémunir contre l'utilisation que, selon ses prévisions, les émigrés pourraient en faire. Malgré l'agitation causée en France par la déclaration de Pillnitz, les intrigues des émigrants et les attaques des révolutionnaires français contre les droits des princes allemands en Alsace, Léopold continuait d'espérer qu'une intervention ne serait pas nécessaire.

Quand Louis XVI eut juré d'observer la constitution de septembre 1791, l'empereur voulut croire qu'on avait en France abouti à un règlement. Les attaques contre les droits des princes allemands sur la rive gauche du Rhin et la violence croissante des factions qui, à Paris, menaient campagne pour provoquer la guerre, montrèrent bientôt, cependant, que cet espoir était vain. Léopold affronta le langage menaçant des révolutionnaires avec dignité et caractère. Sa mort soudaine fut pour l'Autriche une perte irréparable.

La politique n'a pas de coeur et je pense sincèrement que Léopold a été touché par ses choix et se devait de faire passer les intérêts de ses peuples avant celui de sa soeur. Et si nous restons honnête, on peut penser que dans le cas inverse, Louis XVI aurait fait de même.    

Oui je crois qu'il a sincèrement voulu arranger les choses, concilier les partis...
Déjà comment se dépatouiller entre les courriers de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui ne demandaient pas forcément la même chose ?  
Comment lui si subtil pouvait-il supporter les initiatives malheureuses des émigrés ?  
Son fils, plus jeune, plus va-t-en guerre, a plutôt mis le feu aux poudres. Les longues années de guerre passant, il a dû s'en mordre les doigts, notamment à l'arrivée de l'armée française à Vienne, puis quand il dut donner sa fille en mariage à l'Ogre...

Léopold était également celui de ses fils que Marie-Thérèse préférait, car le plus intelligent, le plus fin.
Joseph sera toujours trop impétueux, ce qui n'est pas recommandé en politique... Et il élèvera lui-même son neveu, futur empereur François, fils aîné de Léopold, qu'il considérait comme son héritier. Alors que Léopold lui apparaissait comme un rival trop dangereux. Et surtout une jalousie bien entretenue, j'espère inconsciemment, par leur mère.
Un frère intermédiaire mort dans son adolescence eut droit à tous les espoirs de Marie-Thérèse. Élevé avec Léopold de par leurs âges rapprochés, Marie-Thérèse reportera toute son affection sur celui de ses fils qui était le plus proche du disparu.
On peut imaginer la détresse de Joseph II qui voyait bien que sa mère lui accordait peu de confiance. Coincé entre ces frères trop brillants et des sœurs qui ne se supportaient pas, il y a de quoi être perturbé. Et au final faire un mariage d'amour unilatéral qui se finira tragiquement... 
Ce manque d'amour, il le compensera avec ses cadets, qui le verront comme un nouveau père, disparu trop tôt. Et qui maintenait l'équilibre au sein de cette famille trop nombreuse...
Ferdinand sera toujours sermonné par sa mère car en lui se trouvaient tous les défauts qu'elle voyait dans beaucoup de ses enfants, ces reproches que nous lisons en permanence dans sa correspondance avec Marie-Antoinette et Mercy... C'est celui qui se fera le plus engueulé !
On le voit bien dans le portrait de la saint Nicolas !
Et Maximilien restera le bébé, le chouchou de tous. 

Cela nous ramène à notre discutions sur les relations dans une fratrie.
Je ne pense qu'aucun membre de la famille voulait une fin tragique pour Marie-Antoinette.
Il y a un gouffre entre ce qu'un frère désire et ce que peut faire ou non un souverain.
On le voit aujourd'hui avec nos otages, si tout était si simple, il suffirait d'envoyer des troupes et les chercher.
Tout cela aurait des conséquences, et cela aurait été pareil pour Louis XVI et sa famille !!!
Avec les horreurs de septembre 1792, je n'ose imaginer ce qu'il serait advenue de ces malheureux...

Osterreich a écrit:

Cela nous ramène à notre discutions sur les relations dans une fratrie.
Je ne pense qu'aucun membre de la famille voulait une fin tragique pour Marie-Antoinette.
Il y a un gouffre entre ce qu'un frère désire et ce que peut faire ou non un souverain.
On le voit aujourd'hui avec nos otages, si tout était si simple, il suffirait d'envoyer des troupes et les chercher.
Tout cela aurait des conséquences, et cela aurait été pareil pour Louis XVI et sa famille !!!
Avec les horreurs de septembre 1792, je n'ose imaginer ce qu'il serait advenue de ces malheureux...

Tout à fait. Je ne pense pas une seconde que Léopold se soit dit un seul instant : "Qu'elle se démerde !". Non, il devait vraiment être mal, partagé entre son devoir fraternel et la réalité politique.

Non, non, il était trop distingué .   ( ... mais je ne suis pas sûre qu'il ne l'ait pas pensé . )


Blague à part, c'est de lui que Marie-Antoinette espérait tout secours . Il a fait la sourde oreille .

Il a eu cette fameuse phrase : "J'ai une soeur en France, mais la France n'est pas ma soeur."
Cela résume bien la situation : il est coincé par la politique. N'est-ce pas l'héritage de leur mère ? Prête à sacrifier ses enfants pour la grandeur de l'Autriche... 

Marie-Thérèse ou Joseph II aurait sans aucun doute fait plus pour Marie-Antoinette, car il existait bien un réel sentiment d'affection, ce qui n'était pas le cas entre Léopold et Marie-Antoinette car ce frère était parti pour l'Italie alors qu'elle était encore toute jeune.
Mais au final, qu'auraient pu vraiment faire ses prédecesseurs ?  Pas beaucoup plus à mon avis. A part se dire que diplomatiquement, ils étaient plus expérimentés que Léopold qui n'avait eu que la Toscane à gérer jusque-là.
Encore que les décisions diplomatiques de Joseph II furent plutôt une catastrophe, sauvées la plupart du temps par Louis XVI... 
Le fils de Léopold sera nettement plus actif que son père. Mais lui, sa tante, il s'en fichait encore plus... Du coup, ses menées militaires vont entraîner l'Europe dans une guerre qui durera de 1792 à 1815 ! 

Léopold avait à gérer la future Belgique en révolte également. Et combien d'autres provinces de ses territoires en mutinerie plus ou moins ouverte ? Plus les dégâts occasionnés par Joseph II qui a imposé réformes sur réformes sans queue ni tête. Alors la France...

Reinette a écrit:

Il a eu cette fameuse phrase : "J'ai une soeur en France, mais la France n'est pas ma soeur."


...

... que nous connaissons tous et que je trouve assez cynique .

Quant à la peine de mort, Robespierre aussi était contre la peine de mort avant de se découvrir une âme de b ...  bon ! ne disons rien .

Oui mais Léopold l'a vraiment abolie. On ne peut pas dire cela de Robespierre !

Diable, non !   Il s'est assis dessus .

À donf !

Oui, la politique ne fait pas bon ménage avec les sentiments, même vis-à-vis de sa propre soeur.
De toutes façons, les cartes étaient jouées depuis de longs mois pour les souverains de France.
C'est avec plaisir que je lis et apprends les investigations menées par Léopold devant les moments critiques de la Révolution française.
 

En effet, une personnalité à réhabiliter

Dans ce qu'il a de bien oui .

cette photo est celle d'un éventail vendu dans les rues de PARIS lors de l'annonce de la mort de LEOPOLD II il porte comme nom "les nouvelles d'allemagne" - il fait partie de ma collection personnelle et je crois qu'il est totalement inconnu .
vous y voyez LE ROI dans son fauteuil, le dauphine est sur ses genoux, MADAME ROYALE s'avançant vers sa Mère qui tient à la main un message sur lequel est écrit "mort de LEOPOLD"  transmis par le soldat situé au fond de la scène.



l'éventail est fait d'un bois léger, type boîte de camenbert, et vendu pour quelques sous comme ceux faits pour les évènements politiques et comme les bals ou fêtes ... ils n'étaient pas conservés car fragiles et sans valeur.

MARIE ANTOINETTE:eventail: 

Je porterai désormais une attention particulière à mes boîtes de camembert ...  

L'histoire finalement, s'écrit et s'inscrit partout !

Le thème de l'image est triste, ce n'est pas non plus d'un esthétisme réjouissant mais il n'empêche c'est drôle et un document tout à fait incroyable ! 
C'est comme aujourd'hui, chez nos amis britanniques, leurs mugs reprenant les grands événements marquant la vie de leur famille royale.

Reinette a écrit:

C'est comme aujourd'hui, chez nos amis britanniques, leurs mugs reprenant les grands événements marquant la vie de leur famille royale.

 
Ca ? C'est bien vrai !