Les châteaux de la Loire

Le château XVIIe appartenait à René Le Pelletier, homme riche, mais joueur, qui s'endettera énormément. Son gendre, après bien des tentatives pour redresser les affaires de son beau-père, se résoudra à racheter le domaine, pour éviter la saisie.
Il s'agit de Gabriel Constantin, seigneur de Marans. Son petit-fils, Gabriel-Felix Constantin de La Lorie, augmentera le châteaux d'imposantes écuries, car il s'occupait de fournir l'armée royale en chevaux.

Son fils, Charles-François Constantin de la Lorie, dit le marquis de La Lorie, fera le grand tour. Il passera en particulier beaucoup de temps en Angleterre et en Italie. De cette dernière il rapportera un goût que l'on retrouvera dans ses aménagements, de la première il ramène une camaraderie avec de grands seigneurs anglais, dont le premier ministre William Pitt. Celui viendra à la Lorie, et offrira à Charles-François un étalon de course de haut niveau. Il sera à l'origine d'une lignée que l'on retrouve par la suite aux écuries royales et des Condé.

De retour en France, il transforme son château.

Il ajoute en 1780 les pavillons à bossage rustique, héritage de Vitruve, dans l'un la chapelle, dans l'autre le salon de marbre.



On y trouve la récupération d'un autel rocaille d'Angers, et des boiseries Louis XVI, avec un retable XVIIe !

Le marquis de La Lorie est un ami des idées nouvelles, et il aime à recevoir. Aussi crée-t-il un grand salon, splendide, à l'image de ce qu'il vit en Italie, et propre à attirer chez lui le voisinage distingué pour de longues discutions dans le mobilier de Pluvinet, dont les 30 pièces de la commande originelle sont encore là (même si à l'origine, les bois étaient dorés, et la garniture cramoisie pour augmenter à la générale splendeur).



Le mobilier était originellement doré (comme le montre encore quelques pièces que le XIXème barbouilleur oublia) et la garniture cramoisie, pour augmenter à la générale splendeur.



Le décor s'inspire autant de l'Italie que du Grand Siècle. Les salons de la Guerre et de la Paix servirent probablement de référence, d'autant que la pièce présente les même dimensions (peut être un peu moins haut) et là aussi trois bais ouvertes sur le jardin, et une grande arcade centrale vers le reste du logis (ici les miroirs).





Les marbres sont surtout d'origines locales. La cheminée présente un délicat décor de mico-mosaïque napolitaine et de petites plaques de pierre de couleur dont les strates forment un paysage.

Un bien beau château, et j’adore les micro-mosaïques italiennes !!

Merci pour cette belle visite photographique !

Bien à vous.

Le corps de logis compte encore quelques belles pièces.

Un salon de boiseries Louis XV, de l'époque des Constantin :





La salle à manger des Constantin fut détruite au XIXème pour construire une galerie au rez-de-chaussée. La terracota décorant le tuyau du poèle fut conservée.

La marquise de La Lorie était née Elisabeth Le febvre, née dans les îles, rapporta quelques essences exotiques, dont ce magnifique catalpa.



Au XIXème, le château passe aux marquis de St Genys. Ceux-ci collectionnèrent, entre autres de belles porcelaines asiatiques.

Quelle belle visite ! 

Merci pour ce magnifique reportage ! C'est un beau château mais Ciel , quelle horreur , l'infâme Pitt est venu en ces lieux...
Rien qu'à cette idée ...   

Belle visite, cela donne envie de faire un petit tour.