Des oeuvres osées du XVIIIème siècle

Peut-on parler d'oeuvre osée ? érotique ?  

Mais je suis surpris par certains tableaux, plutôt osés tout de même, comme "La rose effeuillé de Boilly"  

Zou !  Une petitounette bien connue de Fragonard...

Ah oui mais celle-ci est plus mignonette tout de même

Chou d'amour a écrit:

Ah oui mais celle-ci est plus mignonette tout de même

Replacé dans son contexte dixhuitième, how shocking, la queue du chien entre les cuisses de la jeune fille! (Je vous jure que ce tableau a fait scandale!)

Au plaisir de vous lire.

C'est vrai mais bon ça reste un enfant innocent et un animal lui aussi innocent

Marquise a écrit:

Chou d'amour a écrit:

Ah oui mais celle-ci est plus mignonette tout de même  

Replacé dans son contexte dixhuitième, how shocking, la queue du chien entre les cuisses de la jeune fille! (Je vous jure que ce tableau a fait scandale!)

Au plaisir de vous lire.

Oui, dans ce tableau, tout dans le suggéré, c'est très délicat.

Chou d'amour a écrit:

C'est vrai mais bon ça reste un enfant innocent et un animal lui aussi innocent

Drôle d'enfant ! moi je vois plutôt une jeune femme potelée !

Elle a un beau visage d'enfant tout de même, et la taille de ses jambes par rapport à celle du chien montre une fillette plus que jeune non?  

Il n'y a rien d'innocent dans ce tableau de Fragonard Chou.
Enfin, à mon avis.  
La jeune fille est dénudée, les jambes relevées.
Et si la queue de l'animal cache le sexe qu'il ne faut pas voir (mais si justement, notre oeil plonge vers là, au centre du tableau   ), difficile de ne pas imaginer...
Aussi, on a l'impression d'avoir tout juste tirés les rideaux, de les surprendre.
La scène émoustille le regard d'un voyeur.

Ce que vous me faîtes écrire !    

Ouais...en toute franchise au premier regard j'y ai vu une petite fille jouant avec un chien sur son lit, et après j'ai remarqué cette petite touche de subtilité    Et en voyant le jeune âge de la petite fille honnêtement les idées ne me viennent pas  

Ah la fraîcheur du regard de Chou!  
Et nous, serions-nous de vieux cyniques libertins?

A mon avis, on ne l'est jamais assez !  

Ce tableau me reste perplexe   quand même la fille est innocente et le chien aussi il ne savent ce qu`ils font ? Sinon ça  ressemble à la zoophilie.
Fleurdelys

Ah merci Fleurdelys de voir vous aussi de l'innocence sur cette petite fille et ce chien  

Où ça une petite fille ?    Où ça  ???
Point de petite fille, Chou !
Cela dit, je veux bien que le jeune-fille ne pense pas à mal et que le scabreux ne soit que dans l'oeil collé à la serrure.

Attendez, le chien fait la longueur de ses jambes et celle de ses bras! Donc si c'était une jeune fille, elle porte là un très grand chien et je doute qu'elle puisse jouer avec lui comme ça...
Non c'est une petite fille, regardez bien ses bras par rapport au chien...et puis sa tête aussi
Prenez en comparaison un portrait de n'importe quelle jeune fille, il n'y a pas photo
Ou alors l'artiste s'est planté :s:

Eh bien ! Zoophilie, et à la limite de la pédophilie encore non ?!
Je regrette d'avoir proposé ce tableau osé, en complément de mon message sur l'hygiène.
Celui-ci, toujours du même artiste, est sans doute mieux trouvé ?



Ou encore cet autre, de Watteau :



Plus sérieusement, Fragonard a sans doute été l'un des artistes les plus voluptueux du XVIIIème.
On lui doit de nombreuses séries érotiques, avec une prédilection pour les scènes de lit, d'alcôve, de chambre... comme celle de notre tableau polémique.



Etc., etc.

Celui qui nous intéresse s'intitule : Jeune fille faisant danser son chien sur son lit.
Entre la jeune femme et l'enfant voilà, je l'espère, de quoi convenir à tout le monde.

:idea: Pour aller plus loin, vous retrouverez ce tableau, et les autres, évoqués dans cet article.

Mais non ne regrettez pas, ces oeuvres restent diffusables sur le net sans problème  

Cet artiste semble en effet apprécier les tableaux suggestifs et polémiques

Citation :

Cela dit, je veux bien que le jeune-fille ne pense pas à mal et que le scabreux ne soit que dans l'oeil collé à la serrure.

C'est un peu comme ça que je le sens aussi.

Je vois une jeune femme, mais, pour autant, pas de zoophilie. Je ne pense pas que Fragonard voulait faire dans le pervers. Tout ce qui l'interesse (hou, le coquin !!! ) ce sont les gambettes en l'air !

Vous devez avoir raison. C'est plus coquin que réellement pervers, même, je dirai. L'artiste se plaît à épier une scène innocente, ce qui m'amène à dire que je partage l'avis de Chou. La fille est jeune, pour moi, et ses jeux insouciants comme le sont ceux d'un enfant. C'est dans le regard du peintre que vient peut-être le plaisir pervers du voyeurisme, ou dans celui du spectateur.

Je trouve aussi que ses proportions sont celles d'une très jeune fille, surtout comparées à celles du chien, qui semble du type bichon ou autre épagneul, donc une race petite. Ca fait deux petits ensemble, pour moi !

Tout est évoqué, suggéré: des cuisses en l'air, une queue... de chien, certes mais queue quand même, il fallait pouvoir exposer... Je vous fait un dessin?  

Au plaisir de vous lire.

C'est une jeune fille, elle joue en effet avec un petit chien.
Mais il n'aura échappé à personne qu'elle surprise nue, dans un lit défait, la chemise retroussée, les jambes en l'air et que la queue de l'animal est posée sur son sexe ?  

On est loin de ça tout de même :



La parole aux Goncourt (ils écrivent bien mieux que moi), à propos de Fragonard et notamment de cette série de l'artiste :

Fragonard n'est pas homme à oublier dans le fond du tableau ce qu'il sait si bien ouvrir et défaire : le lit.
Là est blotti son génie. C'est le nid du peintre et le rendez-vous de ses pinceaux.
Le lit, n'est-ce pas pour lui la scène délicieuse de la femme, le théâtre adoré, le trône douillet de son corps ? (...)
Il fait jouer dessus ce que le XVIIIème siècle appelait "ses gaietés" ; il lâche et fait envoler à son ciel l'essaim de ses Cupidons.
Il y enlève la nudité des dormeuses dans le nuage du linge.
Sitôt qu'il touche à la baptiste des draps, à l'oreiller foulé, aux rideaux indiscrets, à la couche en désordre, il a la flamme, la lumière, la vie, l'ivresse ; il a toutes les bonnes fortunes de l'attaque vive, de l'esquisse brusque et courante. Il est sur son terrain de victoire.
Il a le feu sacré du XVIIIème siècle, le diable au corps, le diable au corps même du temps, et ce qu'il jette tout chaud à la toile est comme une carresse de Corrège, dans une page d'Andrea de Nerciat ( n.b : auteur de romans licencieux).
(...)
Mais surtout Fragonard est charmé par les jeux de la femme, le matin, avec elle même, dans la blancheur et la chaleur du lit, alors qu'elle se renverse, s'allonge et se tiraille dans le réveil.
Il aime ses moments abandonnés où sa chair respire le soleil, s'oublie à la lumière, où son corps échappe aux draps, reprend ses élasticités, où sa chemise roulée sous elle par la nuit, ne la voile plus qu'à moitié.
C'est la volupté ingénue de cette heure badine, les ébats libres et souriants du réveil, qu'il a voulu peindre dans ce joli tableau :le bonnet échappé, les yeux gais et pleins de ses seize ans, un large sourire à la bouche, une fillette sans souci de ce que montre sa chemise plissée en ceinture, soutient en l'air, au bout de ses pieds, un caniche frisé à figure de conseiller en perruque ; et toute riante, elle enfonce la plante de ses pieds dans les poils du chien qu'elle tient suspendu et auquel elle trend d'une main l'anneau de la gimblette, pendant qu'un coup de lumière venu du pied du lit file en écharpe entre les rideaux, bat les couvertures, polissonne en sautant sur toute cette chair rosée où le jour semble heureux : c'est la Gimblette, une fleur d'érotisme tout fraîche, toute française (...)
Etc., etc.

Marquise a écrit:

Tout est évoqué, suggéré: des cuisses en l'air, une queue... de chien, certes mais queue quand même, il fallait pouvoir exposer... Je vous fait un dessin?  

Non, merci, ça ira ! Vous en faites une oeuvre aussi didactique qu'un Magritte, là.   Je doute que l'artiste ait joué sur les mots, mais plutôt sur l'image. La queue de l'animal arrive bien opportunément pour dissimuler ce que la censure ne permettrait pas de voir, et qui est aussi infiniment plus attirant suggéré.