The Duchess par Saul Dibb (2008)

En tournage, et bientôt sur nos écrans...

Keira Knightley, Ralph Fiennes, Hayley Atwell et Charlotte Rampling se donnent actuellement la réplique, dans un film de Saul Dibb :

 The duchess : chroniques de la vie de la célèbre duchesse de Devonshire, amie de la duchesse de Polignac et de Marie-Antoinette et...ancêtre de Lady Di.

L'originale :



Et le clin d'oeil, toujours un peu critique, d'Elisabeth Vigée-Le Brun dans ses Souvenirs  :pirat:  :

La femme de Londres la plus à la mode à cette époque était la duchesse de Devonshire. J'avais souvent entendu parler de sa beauté et de son caractère influent en politique, et lorsque j'allai lui faire visite, elle me reçut de la manière la plus aimable. Elle pouvait alors avoir quarante-cinq ans. Ses traits étaient fort réguliers; mais je ne fus pas frappée de sa beauté. Elle avait le teint trop animé, et son malheur voulait qu'elle eût un oeil dont elle ne voyait plus. Comme à cette époque on portait les cheveux sur le front, elle cachait cet oeil sous une masse de boucles, ce qui ne parvenait point à dissimuler une défectuosité aussi grave. La duchesse de Devonshire était assez grande, d'un embonpoint qui, à l'âge qu'elle avait, réussit fort bien, et ses manières faciles étaient extrêmement gracieuses.

Je suis retournée chez elle à un grand rout pour un concert public. Il faut savoir que les grandes dames anglaises prêtent parfois leurs salons pour des réunions de ce genre, se réservant une ou deux pièces, afin de pouvoir inviter les personnes de leur connaissance. Je fus de ce nombre, et dans un moment où je me trouvais assise à côté de la duchesse, elle me fit remarquer un homme placé fort loin de nous, mais en face, et me dit: «N'est-ce pas, qu'il a l'air remarquablement spirituel et distingué?» Il est vrai que des traits prononcés et un grand front dégarni de cheveux lui donnaient beaucoup de physionomie. C'était sir Francis Burdett dont elle protégeait l'élection et qui fut en effet nommé député. Je n'ai pas oublié la frayeur que me causa son triomphe, lorsque, me trouvant dans la rue, je vis passer en fiacre une grande quantité d'hommes du peuple, les uns dans la voiture, les autres sur l'impériale, et tous criant à tue-tête: Sir Francis Burdett! sir Francis Burdett! La plupart de ces gens étaient ivres-morts; ils jetaient des pierres dans les vitres. Une jeune femme, qui était grosse, en fut tellement effrayée qu'elle accoucha de peur, et l'on m'a même dit qu'elle en était morte. Quant à moi, ignorant le motif d'un pareil vacarme, j'étais saisie de terreur, croyant qu'une révolution commençait en Angleterre. Je rentrai vite chez moi toute tremblante, et je fus très heureuse que le prince Bariatinski, qui habitait Londres depuis long-temps, se doutant de ma frayeur, vînt pour me rassurer. Il me dit que les choses se passaient ainsi quand il s'agissait d'une élection importante, et que ce train serait fini le lendemain. Le lendemain en effet le calme était rétabli.

La duchesse de Devonshire avait de même appuyé de tout son crédit l'élection de Fox au parlement, et elle avait réussi à le faire nommer député dans un temps où cela paraissait très difficile. Ne me mêlant jamais de politique, je ne concevais pas trop comment cette grande dame, qui me semblait être à la tête du parti populaire, était de la société du prince de Galles. Le fait est qu'ils étaient fort liés, au point qu'elle se permettait de lui faire des leçons. Me trouvant un soir avec tous les deux, dans un rout, je reprochai au prince de Galles de m'avoir fait attendre inutilement pour une séance; la duchesse parut très contente de ma franchise, disant: «Vous avez raison, les princes ne doivent jamais manquer à leur parole.»

J'appris en France, en 1808, la mort de la duchesse de Devonshire, qui a laissé trois enfans: un fils, le duc de Devonshire actuel; et deux filles, dont l'une a épousé lord Granville qui est maintenant ambassadeur d'Angleterre en France, et l'autre, lord Morpot.

Oh làlà! Que ça donne envie d'être le jour de la sortie de ce film !
A l'instar de l'Anglaise et le Duc, ce film semble faire revivre les portraits d'Elisabeth Vigée-Lebrun...
Keira Knightley ,sur la première photo, a des airs très similaires à ceux, plein de grâce, de Greta Scacchi, dans Jefferson à Paris.
Je ne connais Giorgiana de Devonshire quasiment que de nom...Ce film comblera heureusement mes lacunes...J'espère qu'on pourra s'y fier quant aux respects historiques

Bien à vous.

Ah ! Ca sort quand ? Je ne peux plus attendre !

Bien, Vigée, bien...

Citation :

Ses traits étaient fort réguliers; mais je ne fus pas frappée de sa beauté

Une manière de dire que la duchesse de Devonshire avait les traits bien dessinés mais fades ? Pourtant, il eût été étonnant qu'elle manquât de physionomie, avec cet oeil borgne sur lequel notre compatissante Elisabeth s'attarde...

pimprenelle a écrit:

Bien, Vigée, bien...

N'est-ce pas...
Elle est toujours bien moins garce avec son pinceau qu'avec sa plume.
Hé ! Il fallait bien qu'elle travaille...

En effet, picturalement, la garce ()donne à ses modèles toute la grâce qu'ils pouvaient souhaiter ...

Bien à vous.

Citation :

En effet, picturalement, la garce ()donne à ses modèles toute la grâce qu'ils pouvaient souhaiter ...

... et payer !

ça promet d'être intéressant en effet!

Le 12 Novembre sort un nouveau film. The Duchess. désolé ce n'est pas de Mme de Polignac dont il s'agit mais de la Duchesse du Devonshire. Les ,costumes et les coiffures sont superbes. cela nous rappellera celles de Notre Reine.

http://www.theduchessmovie.com/

J'espère ne pas avoir fait de fautes de frappe

Ah merci pour l'info  

Je pense que ça promet d'être intéressant, surtout que je ne connais pas trop le sujet  

On en a déjà parlé...mais je suis heureux d'en apprendre la date de sortie

Bien à vous.

Une petite sortie au cinéma vous dirait-il?

Ah que oui, même en VO. Surtout en VO !

Est-ce que quelqu'un peut nous dire qui était la duchesse de Devonshire ???

Citation :

Est-ce que quelqu'un peut nous dire qui était la duchesse de Devonshire ???

Un petit saut chez nos amis de La Folie.  

Merci, ce fut un petit saut très intéressant !    Je connaissais  (de nom seulement) Lord Granville.

baron de batz a écrit:

Une petite sortie au cinéma vous dirait-il?

Très bonne idée Cher Baron. En tout cas un sujet intéressant.

Un commentaire sur ce film :

Cinéma - Lady Di XVIIe siècle
(non, non, j'ai pas oublié un caractère en copiant/collant... )

En Angleterre, c'est un secret de Polichinelle. « La duchesse », film dédié à une très célèbre aristocrate du XVIIIe siècle, Georgiana, duchesse de Devonshire, est un portrait en creux de Diana. Un ménage à trois avec un mari flanqué d'une maîtresse officielle. Un époux indifférent. Des malheurs domestiques conjugués à une cote d'amour exceptionnelle auprès des Anglais. Les ressemblances sont frappantes. Cerise sur le gâteau : cette duchesse est une ancêtre de Diana.

Mais le destin de Georgiana se suffit à lui-même. En lisant la biographie d'Amanda Foreman (Flammarion, 462 pages, 22 E), on comprend mieux les partis pris du film qui en est l'adaptation. Georgiana était l'amie de Marie-Antoinette, l'arbitre des élégances londoniennes et la muse du parti whig, prête à payer de sa personne pour rameuter l'électeur : bref, une pionnière. Mais le film minimise l'aura de cette femme d'exception. La jolie Keira Knightley n'a pas le charisme d'une Cate Blanchett, qui aurait pu porter sur ses épaules un rôle aussi large. Le film préfère zoomer sur sa vie privée et ses infortunes. « La duchesse » force donc le trait en faisant de cette femme une pauvre victime, ce qu'elle ne fut pas tout à fait. Dans le rôle du méchant, son mari (génial Ralph Fiennes, abominable de froideur), qui en vient à la violer pour obtenir d'elle un héritier mâle, seule raison d'être de leur mariage. D'après un autre ouvrage anglais, récemment publié, Georgiana aurait même fréquenté la première clinique du sexe, qui recommandait des bains glacés au champagne pour engendrer un fils. En zoomant sur le trio conjugal, « La duchesse » met aussi en relief l'autre femme, la maîtresse, libre, moderne, troublante. Au final, le tout fonctionne un peu comme une version trash et sadique d'un inédit de Jane Austen. De quoi réjouir plus d'un amateur

Je n'ai pas encore vu le film, mais à la lecture du livre, les similitudes avec Diana m'avaient échappé, je le reconnais humblement. Peut-être, déjà, en raison de l'amitié qui liait Georgiana à Bess... Autres temps, autres ménages à trois, je suppose. Mais l'auteur de l'article ne s'embarrasse sans doute pas de ces subtilités chronologiques, puisqu'il a définitivement raté son atterrissage dans le temps !

Marie-Antoinette, Georgiana, Sissi, Diana ... On tisse toujours des parallèles entre les princesses aux destins tragiques ... Il est vrai qu'avec Georgiana on est en plein Jane Austen, dans les brumes de la perfide Albion, fin XVIII ème, mais la réalité est beaucoup plus excitante que le roman.
Vous nous donnez grande envie de voir "The Duchess" , Pim !

Ah, çà ! C'est sûr que je ne vais pas le louper ! Je trouve l'actrice principale curieusement castée... mais, bon... Il paraît que Rampling y est extraordinaire... Mais Rampling est de toute manière extraordinaire...

Quelques mises en bouche...





Il me semblait que Georgiana avait la taille plus souple et la gorge plus avenante. Non ?

Beaux, les costumes, beaux...

La sublime Charlotte :



Quel maintien !