Georgiana, Duchesse de Devonshire, amie de Marie-Antoinette

Elle fait très star hollywoodienne, je trouve. Vu le contexte, c'est normal, vous me direz...  

Oh oui ! quelle robe !!!!!!!! et quelle aisance ...

Merci Pim...un personnage très intéressant et "intime" que je découvre

Vivement la suite

Par contre je reconnais l'actrice derrière elle sur l'affiche qui doit sans doute représenter la Duchesse dans le film, et dont le jeu à le don de m'énerver. Elle était dans "Pride and Prejudice" et je la trouve très "maniérée"! Dommage, mais c'est une des stars à la mode du cinéma anglais. Son nom m'échappe pour l'instant.

Quel "Pride and prejudice", la version courte, ou bien la bonne, la longue, avec Colin Firth as Darcy ???

Une version récente.

C'est Keira Knightley. Je ne suis pas fan non plus. Elle n'a pas le physique de l'époque, pour moi. Mais, comme vous dites, baron, on n'échappe pas aux stars du moment...
http://justjared.buzznet.com/2007/10/14/keira-knightley-duchess-2/

Je la trouve pas mal du tout moi !
Fleurdelys

Lorsque Georgiana revient à la politique après sa longue absence durant l'année 1782, la scène est en plein remous. La figure montante, William Pitt, est en butte à la haine de Fox, les Whigs connaissent des dissensions internes. Tout ce désordre amène George III à envisager sérieusement une abdication.

La situation se calme en avril 1783.

Il est question d'envoyer le duc de Devonshire en Irlande. Georgiana serait horrifiée de partir et, en même, cette nomination lui permettrait de faire une entrée officielle dans la vie politique en tenant sa cour à Dublin. De toute manière, le duc refuse.

On restera donc à Londres où, enceinte de 5 mois, Georgiana donne encore de grands dîners. Elle y reçoit notamment le nouvel ambassadeur de France, le comte d'Adhémar, muni d'une lettre d'introduction de Madame de Polignac.

Un très beau portrait de Georgiana par Maria Cosway, la si touchante joueuse de harpe de Jefferson in Paris.



Représentée en Diane, la duchesse frend les nuages.

Jolie!

Elle avait les cheveux un peu roux non?

Je ne me souviens pas d'avoir lu ça, mais ce n'est pas impossible, vu que sa mère avait des cheveux auburn.

Ah ok

C'est que sur le portrait que tu as posté j'ai l'impression de voir des reflets roux

Que j'aime ce portrait, son auteur et son modèle !
Merci Pim !!! quel cadeau de le découvrir !!!

Bien à vous.

La popularité croissante de Georgiana parmi les étrangers lui vaut pas mal de jalousies. Pendant ce temps, au soleil de la Méditerranée, Bess souffre des succès de son amie, qui mettent en évidence la différence entre leurs modes de vie. Mais, comme le silence la blesserait plus encore que les lettres enthousiastes, elle en redemande.

A Londres, la situation politique connaît de nouveaux soubresauts. Le prince de Galles menace de faire exploser le gouvernement. Les Whigs envoient Georgiana au front et l'intervention de la charmante duchesse apaise la tempête. L'auteur remarque l'évolution de son personnage, qui est maintenant considérée comme un fin négociateur.

La paix avec la France n'est pas encore conclue que la duchesse doit se retirer en vue de son accouchement, au grand désespoir des habitués des soupers de Devonshire, comme le comte d'Adhémar.

Georgiana passe son temps avec sa soeur, Harriet, elle aussi sur le point d'accoucher. Elle mettre un garçon au monde, et Georgiana une fille, Georgiana Dorothy, plus couramment appelée "Littel G.".

La jeune mère refuse le confinement d'usage. Elle voudrait aussi allaiter sa fille, mais ses beaux-parents s'y opposent, considérant que cela va retarder son retour de fécondité. Ce qui compte, c'est qu'elle donne enfin un héritier à la famille, n'est-ce pas ?

Majesté a écrit:

Que j'aime ce portrait, son auteur et son modèle !
Merci Pim !!! quel cadeau de le découvrir !!!

Bien à vous.

Je me doutais bien que ce portrait ferait des heureux dans notre boudoir ! Moi aussi, j'ai été éblouie de le découvrir dans le livre...

Un petit moment de pure grâce, Majesté...

Au loin, Bess se languit et envie la marraine de la nouvelle née. "Mais je dois être sa petite Mama, ajoute-elle, Canis l'a dit".

Canis, c'est le surnom qu'elles utilisent pour parler du duc, Canis parce qu'il est un grand amateur de chiens.

En fait, Bess se sent insécurisée. Elle qui n'a jamais accepté l'argent de son amie qu'avec réticences, elle trouve à présent mille prétextes pour en réclamer. C'est qu'elle craint pour son avenir, et éprouve le besoin de faire des économies.

Georgiana apprend que Bess a emmené Charlotte à Naples, où elle passe son temps en compagnies douteuses. On lui prête même un amant. Aussi la duchesse obtient-elle que la gouvernante quitte Naples. Pourtant, Lord Hamilton, l'ambassadeur d'Angleterre, l'avait présentée à la famille royale, et Bess entrait peu à peu dans l'intimité des souverains...

Hé ! Elle a recontré Caroline ! L'auteur ne s'attarde pas... dommage...

Georgiana, de son côté, se retire à la campagne. Elle a réellement besoin de faire taire en elle le démon du jeu, qui est plus fort que sa volonté. Elle a contracté des dettes monstrueuses qu'elle s'applique à cacher à son mari, et le secret ajoute encore à son malaise.

J'interromps ici mon résumé pour deux remarques personnelles : la première conserne le jeu, qui revient tout le temps dans la vie de la duchesse. D'une part, ça nous permet de rélativiser les pratiques de Marie Antoinette, parce qu'il semble bien que l'Europe entière menait un jeu forcené. D'un autre côté, l'addiction de Georgiana paraît réellement pathologique. On est loin des râleries de Mercy, là... On est dans un véritable tourbillon...

Deuxième commentaire : le personnage de Bess, que je ne connais qu'à travers cette biographie et qui semble bien désagréable. Il existe d'autres biographies d'Elizabeth Foster, et j'essaierai de m'en procurer une, pour rééquilibrer ma vision, parce que certaines piques laissent transparaître une antipathie de l'auteur pour Bess.

Oui, quand jai lu que tu parlais de Naples j'allais poser la question
Comme quoi tout se recoupe

Pour le jeu c'est clair que c'était une grosse mode dans les cours d'Europe, Marie-Antoinette en a abusé comme tout le monde ou presque, mais pas plus que n'importe qui :s:

Un bruit court : on prête à la duchesse de Devonshire une liaison avec Fox, et c'est vrai que la question peut légitimement se poser, vu leur proximité et leur complicité. La correspondance entre les deux amis a disparu, malheureusement. Mais, précise l'auteur, Georgiana confie tout à son mari.

D'autre part, on la sait très coquette et friande des effets qu'elle produit sur la gent masculine. Il n'y avait peut-être là que vanité de jolie femme ? Mais, bon... Pourquoi serait-elle restée fidèle à un mari qui ne l'était pas ?


William Cavendish, 5e duc de Devonshire

L'auteur se déclare incapable de trancher, mais insiste sur le fait que Georgiana, comme toutes les femmes du XVIIIe siècle, respectait scrupuleusement la filiation patriarcale.

William a une physionomie très moderne : on dirait un acteur qui l'incarnerait

Bien à vous.

Le père de Georgiana, Lord Spencer, meurt à 39 ans. Il avait toujours eu une santé délicate. Georgiana en tombe malade. Elle et son mari demandent à Bess de revenir en Angleterre, mais l'indispensable se fait prier. C'est qu'elle a bien à faire !


Lady Elizabeth Foster, par Joshua Reynolds

A Rome, elle a fait la conquête du cardinal de Bernis, elle a dû quitter la ville dare dare pour éviter le scandale et, revenue à Naples, elle a fait la connaissance d'un certain comte de Fersen. L'âme chevaleresque d'Axel s'émeut aux récits des malheurs de la belle exilée, à tel point qu'il l'embrasse par surprise.

Cela s'est passé, confiera-t-elle à Georgiana, avant qu'elle puisse s'en rendre compte.

Marrant, non ?!   On ne connaissait pas encore Fersinou d'amuuurrr sous ce jour cavalier !  

Majesté a écrit:

William a une physionomie très moderne : on dirait un acteur qui l'incarnerait

Bien à vous.

Peut-être parce qu'il se tient à la cool ?

Il fait très Anglais je trouve  

Pim a écrit :

Citation :

D'autre part, on la sait très coquette et friande des effets qu'elle produit sur la gent masculine. Il n'y avait peut-être là que vanité de jolie femme ?

Peut-être, mais si ce trait de caractère était reconnu et véridique, je pense aussi que la question concernant d'autres liaisons est légitime  
Qui s'arrêterait à la vanité?  

Citation :

A Rome, elle a fait la conquête du cardinal de Bernis, elle a dû quitter la ville dare dare pour éviter le scandale et, revenue à Naples, elle a fait la connaissance d'un certain comte de Fersen. L'âme chevaleresque d'Axel s'émeut aux récits des malheurs de la belle exilée, à tel point qu'il l'embrasse par surprise.

Encore Fersen? Mais il était partout ce mec ma parole  
Et il a toujours le bon rôle je vois...quel homme!  

Pressée par son amie, Bess répond évasivement. Elle prétexte qu'une année de plus à l'étranger ferait du bien à Charlotte... bref, elle n'est plus pressée du tout de retrouver ses amis.

Ces atermoiements sont d'autant plus durs pour Georgiana que, de nouveau enceinte, elle sent que sa grossesse ne se passe pas bien. Pour se décharger, elle confie à son mari la situation financière inextricable dans laquelle elle se débat. Hélas, ça n'empêchera pas une fausse couche...

Le jeu est-il un atavisme, dans la famille Spencer ? La mère de Georgiana est dans la gêne depuis son veuvage. Sa fortune a fondu au jeu et elle doit à présent endurer le déshonneur public.

Georgiana a bien besoin de faire un break, en dépit des remous politiques qui secouent Londres. Le roi a pris le parti de William Pitt qui se hisse jusqu'à l'échelon suprême grâce à son aide.

Dans un premier temps, les Whigs exultent : voici prouvées les manoeuvres tyranniques de George III. Mais l'opinion publique se monte de plus en plus contre Fox, qui risque de devenir impopulaire. Avec une froide détermination, Pitt sape chaque jour davantage la coalition qui finit par céder.


William Pitt par Healy