La vieille dame, portrait de Marie-Antoinette ou pas?

Pour moi, ces deux tableaux ne représentent pas la même personne :



Pas la même forme de visage, pas le même front, pas les mêmes cheveux, pas les mêmes sourcils, pas les mêmes yeux, pas le même nez, pas la même bouche, pas le même menton, pas la même expression des yeux, pas la même expression générale, pas le même teint.

Vêture du second beaucoup trop sophistiquée pour les conditions d'incarcération au temple, mode déjà empire.

Idem, comparons :

Ce n'est pas la même période, m'objecterez-vous. Bien, comparons alors :



De plus, l'angle n'est pas le même : j'ai dû retourner le portrait de la vieille dame, alors que Kucharski peint toujours Marie Antoinette sous le même 3/4.

Tandis que, là :



Regardez l'arcade du sourcil et la forme du nez, l'arrondi parfait à leur jonction... le nez, légèrement busqué, mais busqué indéniablement... la lèvre supérieure courte, qui se relève... la forme du visage, de la joue...

En dépit de toute mon admiration pour Olivier Blanc, je pense vraiment qu'il s'est planté. La couverture de son livre nous propose une charmante vieille dame... qui n'est pas Marie Antoinette, dernière reine de France.

pimprenelle a écrit:

Tandis que, là :



Regardez l'arcade du sourcil et la forme du nez, l'arrondi parfait à leur jonction... le nez, légèrement busqué, mais busqué indéniablement... la lèvre supérieure courte, qui se relève... la forme du visage, de la joue...

En dépit de toute mon admiration pour Olivier Blanc, je pense vraiment qu'il s'est planté. La couverture de son livre nous propose une charmante vieille dame... qui n'est pas Marie Antoinette, dernière reine de France.

Justement, Pimprenelle, pour ce qui est des lèvres et des sourcils, c'est là que j'ai un peu tiqué. La lèvre inférieur, de Marie Antoinette n'était pas aussi tombante, et les sourcils bien haut.  Puis, reste que  de tous les tableaux de Marie Antoinette celui ci restait inconnu pour ma part.

pimprenelle a écrit:

Tandis que, là :

Je trouve surtout que c'est la sérénité inquiète mais noble de la Reine qui se dégage de ces deux représentations...Alors que la vieille dame d'Olivier Blanc est inquiète voire ravagée...

Bien à vous.

pimprenelle a écrit:

Pour moi, ces deux tableaux ne représentent pas la même personne :



Pas la même forme de visage, pas le même front, pas les mêmes cheveux, pas les mêmes sourcils, pas les mêmes yeux, pas le même nez, pas la même bouche, pas le même menton, pas la même expression des yeux, pas la même expression générale, pas le même teint.

Vêture du second beaucoup trop sophistiquée pour les conditions d'incarcération au temple, mode déjà empire.

Parce que vous croyez, Pim, que l'on garde malgré l'âge, les années, les épreuves de la vie, la même forme de visage, de front, les mêmes cheveux, les mêmes yeux, le même teint ? Malheureusement pas.

Mais qui à peint ce portrait ?

j'ai eu beau chercher sur mon moteur de recherche, et je ne retrouve pas cette peinture, de plus, sur toutes les reproductions qui la représente au temple, elle à son bonnet recouvert d'un ruban noir, ce qui rappel son deuil, ici celui ci est blanc...Pis le gros noeud...la taille du bonnet c'est ce qui m'interpelle en premier en faisant le comparatif.

Citation :

 Parce que vous croyez, Pim, que l'on garde malgré l'âge, les années, les épreuves de la vie, la même forme de visage, de front, les mêmes cheveux, les mêmes yeux, le même teint ?    Malheureusement pas.

Certes, mais on conserve cependant l'architecture du visage. Ainsi, chez Marie Antoinette, cette ligne du sourcil si caractéristique, qui prolonge celle du nez en un ovale parfait, et que Kucharski rend si bien sur tous ses tableaux incontestables. La forme même de la mâchoire, qu'on retrouve sur ces mêmes portraits...

Ces deux traits sont différents chez la vieille dame au chapeau de dentelles. Ses sourcils barrent la ligne du nez, la forme de la joue est autre.

Citation :

Mais qui à peint ce portrait ?

j'ai eu beau chercher sur mon moteur de recherche, et je ne retrouve pas cette peinture, de plus, sur toutes les reproductions qui la représente au temple, elle à son bonnet recouvert d'un ruban noir, ce qui rappel son deuil, ici celui ci est blanc...Pis le gros noeud...la taille du bonnet c'est ce qui m'interpelle en premier en faisant le comparatif.

Bonne question ! Je ne connaissais pas ce portrait non plus avant la parution du livre d'Olivier Blanc. J'ignore qui l'a peint.

Vous avez raison : pas de signe de deuil, encore un point qui cloche. Bravo, vous avez l'oeil !   Et, maintenant que vous me le faites remarquer, ce gros ruban blanc me paraît carrément choquant, dans le contexte. Songeons à la commande passée par la veuve Capet... des vêtements de deuil, des pieds à la tête, pour toute la famille.

Citation :

Citation :

 Parce que vous croyez, Pim, que l'on garde malgré l'âge, les années, les épreuves de la vie, la même forme de visage, de front, les mêmes cheveux, les mêmes yeux, le même teint ?    Malheureusement pas.

Certes, mais on conserve cependant l'architecture du visage. Ainsi, chez Marie Antoinette, cette ligne du sourcil si caractéristique, qui prolonge celle du nez en un ovale parfait, et que Kucharski rend si bien sur tous ses tableaux incontestables. La forme même de la mâchoire, que'on retrouve sur ces mêmes portraits...

Ces deux traits sont différents chez la vieille dame au chapeau de dentelles. Ses sourcils barrent la ligne du nez, la forme de la joue est autre.

L'architecture même du visage s'altère.   Les cheveux, se raréfiant, dégagent trop les tempes, pendant que les joues, qui étaient pleines et rondes, s'avachissent, et le plus parfait ovale de la jeunesse en devient rectangulaire ...   Le visage se creusant, le nez semble grandir.   Les commissures de la bouche tombent.    Le teint se brouille ou se couperose ...Les yeux se délavent et le regard s'éteint ...
J'ai l'impression de vous chanter Mouloudji " Si tu t'imagines, si tu t'imagines, petite petite, si tu t'imagines, qu'ça va qu'ça va qu'ça, va durer toujours ... "   ça me colle le bourdon !

Merci Pimprenelle, c'est vrai j'ai l'oeil.

Mais pour ce qui est de l'arrivée au temple, j'ai lu qu'il y avait beaucoup de simplicité pour la toilette, et pour ce qui est de la coiffure un bonnet de linon. Pour les vêtements de deuil.un manteau de taffetas noir, un fichu et un jupon noirs, une paire de gants noirs, deux serre-tête de taffetas noir.

Rien à voir avec celui ci, en paré de dentelle, et ce gros noeud blanc.

Citation :

Merci Pimprenelle, c'est vrai j'ai l'oeil.

Mais pour ce qui est de l'arrivée au temple, j'ai lu qu'il y avait beaucoup de simplicité pour la toilette, et pour ce qui est de la coiffure un bonnet de linon. Pour les vêtements de deuil.un manteau de taffetas noir, un fichu et un jupon noirs, une paire de gants noirs, deux serre-tête de taffetas noir.

Rien à voir avec celui ci, en paré de dentelle, et ce gros noeud blanc.

A ce propos je viens de retrouver des écrits ou l'on y fait une description de ses vêtements :

« La veuve est dans les habits de deuil dus à la générosité de la République, écrivent les Goncourt. Elle a sur la tête un bonnet de femme du peuple, dont les tuyaux pleurent et tombent sur les épaules. Entre les tuyaux et la coiffe, court un voile noir. Un grand fichu noir est croisé sur son cou avec une méchante épingle. Un petit châle noir, liséré de blanc, se noue à la naissance de sa robe noire. Sur son front, le long de ses tempes, courent, échappés du bonnet, des mèches de cheveux d’un blanc qui grisonne et s’en va blanchissant. Son front est fier encore et ses sourcils n’ont pas baissé leur arc impérial "

Citation :

 [L'architecture même du visage s'altère.   Les cheveux, se raréfiant, dégagent trop les tempes, pendant que les joues, qui étaient pleines et rondes, s'avachissent, et le plus parfait ovale de la jeunesse en devient rectangulaire ...   Le visage se creusant, le nez semble grandir.   Les commissures de la bouche tombent.    Le teint se brouille ou se couperose ...Les yeux se délavent et le regard s'éteint ...
J'ai l'impression de vous chanter Mouloudji " Si tu t'imagines, si tu t'imagines, petite petite, si tu t'imagines, qu'ça va qu'ça va qu'ça, va durer toujours ... "   ça me colle le bourdon !

Nous ne vieilissons pas tous de la même façon ! Certains visages s'empâtent, d'autres se creusent. Comparons Katherine Hepburn à Gena Rowland, par exemple.

Les yeux ne se délavent pas toujours. Certains vieillards ont gardé un regard qui pétille.

Pour en revenir à Marie Antoinette, le nez de la vieille dame au gros noeud blanc, justement, paraît bien court, quand celui des portraits authentiques est long et aquilin. Son visage s'est apparemment plus empâté que creusé, comme celui de sa mère, et comme l'annonçait son double menton précoce. Mais il a gardé ses pommettes étroites, qui en font l'architecture allongée. Les yeux du portrait en noir et blanc me parlent particulièrement, on les voit abîmés par les larmes, comme à vif. Mais leur éclat est resté. Ce sont ceux de la reine fière et farouche qui répondra bientôt : "nous n'avions pas besoin de remonter sur le trône, nous y étions".

Citation :

Citation :

Merci Pimprenelle, c'est vrai j'ai l'oeil.

Mais pour ce qui est de l'arrivée au temple, j'ai lu qu'il y avait beaucoup de simplicité pour la toilette, et pour ce qui est de la coiffure un bonnet de linon. Pour les vêtements de deuil.un manteau de taffetas noir, un fichu et un jupon noirs, une paire de gants noirs, deux serre-tête de taffetas noir.

Rien à voir avec celui ci, en paré de dentelle, et ce gros noeud blanc.

A ce propos je viens de retrouver des écrits ou l'on y fait une description de ses vêtements :

« La veuve est dans les habits de deuil dus à la générosité de la République, écrivent les Goncourt. Elle a sur la tête un bonnet de femme du peuple, dont les tuyaux pleurent et tombent sur les épaules. Entre les tuyaux et la coiffe, court un voile noir. Un grand fichu noir est croisé sur son cou avec une méchante épingle. Un petit châle noir, liséré de blanc, se noue à la naissance de sa robe noire. Sur son front, le long de ses tempes, courent, échappés du bonnet, des mèches de cheveux d’un blanc qui grisonne et s’en va blanchissant. Son front est fier encore et ses sourcils n’ont pas baissé leur arc impérial

Merci pour cette très belle description. "Ses sourcils n'ont pas baissé leur arc impérial"... comme c'est bien dit !  

je me trompe surement mais le portrait de la dame en blanc me fait penser au portrait de Mme Campan.

Peut-être une soeur de Marie-Antoinette ?

surement le gros noeud blanc au dessus du bonnet, mais elle était un peut plus ronde non ?

Oui peut etre mais je lui trouve un faux air.

Citation :

Citation :

 L'architecture même du visage s'altère.   Les cheveux, se raréfiant, dégagent trop les tempes, pendant que les joues, qui étaient pleines et rondes, s'avachissent, et le plus parfait ovale de la jeunesse en devient rectangulaire ...   Le visage se creusant, le nez semble grandir.   Les commissures de la bouche tombent.    Le teint se brouille ou se couperose ...Les yeux se délavent et le regard s'éteint ...
J'ai l'impression de vous chanter Mouloudji " Si tu t'imagines, si tu t'imagines, petite petite, si tu t'imagines, qu'ça va qu'ça va qu'ça, va durer toujours ... "   ça me colle le bourdon !

Nous ne vieilissons pas tous de la même façon ! Certains visages s'empâtent, d'autres se creusent. Comparons Katherine Hepburn à Gena Rowland, par exemple.

Les yeux ne se délavent pas toujours. Certains vieillards ont gardé un regard qui pétille.

Pour en revenir à Marie Antoinette, le nez de la vieille dame au gros noeud blanc, justement, paraît bien court, quand celui des portraits authentiques est long et aquilin. Son visage s'est apparemment plus empâté que creusé, comme celui de sa mère, et comme l'annonçait son double menton précoce. Mais il a gardé ses pommettes étroites, qui en font l'architecture allongée. Les yeux du portrait en noir et blanc me parlent particulièrement, on les voit abîmés par les larmes, comme à vif. Mais leur éclat est resté. Ce sont ceux de la reine fière et farouche qui répondra bientôt : "nous n'avions pas besoin de remonter sur le trône, nous y étions".

C'est l'une des répliques de Marie-Antoinette que je préfère.  L'a t-elle bien envoyée, hautaine et combative !!!

Réplique culte !

Ils ont dû avoir l'air cons, ses tortionnaires, avec leurs chapeaux empanachés !

Merci Pim pour cette étude comparative  

Moi il y a un truc que je ne retrouve pas sur ce portrait et qu'on retrouve partout, à toute période de la vie de Marie-Antoinette : son charisme.
Sur la dame représentée ici, je n'arrive pas à le sentir    Même si je sais que c'est subjectif  

Non, non, le charisme de Marie Antoinette n'est pas subjectif !

pimprenelle a écrit:

Réplique culte !

Ils ont dû avoir l'air cons, ses tortionnaires, avec leurs chapeaux empanachés !

Tant mieux ! C'est tout ce qu'ils méritaient.

Pim a écrit :

Citation :

Non, non, le charisme de Marie Antoinette n'est pas subjectif !

Ce n'est pas faux...même Hébert l'a constaté quand elle était sur l'échafaud, un moment où son état de fatigue était le plus important.
C'est pour ça que ce portrait me fait douter aussi...