Polaire, Colette et la Chevalière

Puisque vous parlez d'une K7, cher comte, il me souvient avoir entendu une interview de cette bourguignonne qui roulait si savoureusement les "r". En attendant de la retrouver, si je la retrouve...   , voici un extrait de "Paris was a Woman".

Le début dépeint Nathalie Barney et, vers le milieu, apparaît Colette. Une fois passé la déception de la voir confondue avec des photos de Polaire   , cette vidéo contient une perle : un petit film montrant Colette dans son jardin avec ses chats... qu'elle écrase de caresses.  

On dirait bien qu'il serait possible d'entendre Colette ici. Il faut descendre jusqu'au bas de la page. Mais je n'ai rien pu entendre, vu que mon pc ne reconnaît pas le lecteur.

Ca y est ! J'ai réussi à ouvrir le fichier ! J'ai dû télécharger "realplayer". C'est génial ! On entend très bien Colette, qui parle de toutes sortes de trucs, ses longs cheveux, sa pâleur juvénile, son hérisson, sa chienne Souci...

Chére Pim, merci pour ce film qui est une vraie merveille à lui seul j'aime beaucoup Nathalie Barney aussi, où avez vous trouvez cette perle ? je vais le consever précieusement. Merci, merci. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire sur Colette, mais devant travailler, alors que cela n'était pas prévu, je vais avoir du retard dans mon " feuilleton ". Mais ce soir je m'y mets. Bien à vous chére Pim
P S: formidable, je vais me garder cela pour ce soir.

La vidéo provient de youtube, cher comte. Et ce n'est pas moi qui mérite vos remerciements, je n'ai fait que chercher... mais bien plutôt les internautes qui partagent leurs trésors avec les autres...

... un peu comme nous le faisons dans ce boudoir, et tout particulièrement vous, cher ami !

Encore une merveille ! Un entretien avec Colette, de 1950 !

La suite :

Pim, vous êtes une fée ! MERCI !!!!!!!!! :bisous1:

Une fée... ? Oh... j'aime bien !

Mais, attention !!! pas Chantal Goya !!!

Attention... faut pas me provoquer, vous le savez bien...  

.... et...   hop !  

VOUS ETES SANS PITIE !!!!

Eh ! C'est vous qui m'avez lancée sur Chantal Goya ! Vous voulez le lapin ?

Sans façon, non merci .

Chiche?

Avec moi pas de lapin, mais Colette:
Colette a donc épousé son Willy, noceur et bon vivant, aimant les jolies femmes et les femmes qui aiment aussi les jolies femmes, le saphisme est à la mode , Liane de Pougy, Emilienne d'Alençon (maîtresse du roi des Belges), se vendent très cher aux hommes, provoquent des suicides ,des ruines ,mais n'aiment que les femmes .Ce n'est pas Willy qui a initié sa jeune femme au lesbianisme, Colette aimait ce qui était beau ,les hommes , les femmes et pendant quelques temps ils formeront, elle et son pygmalion de mari, un ménage à trois avec la maîtresse de celui-ci: Georgie Raoul-Duval, celle qui servira de modèle à sa Rézy Lambrook des" Claudine", tout comme son amante Nathalie Barney sera dépeinte sous le pseudonyme de Miss Flossie dans "Claudine" itou.
Dans ses mémoires ,l'abbé Meugnier, prêtre pauvre ,mais mondain et qui fréquenta le gratin du faubourg St Honoré et autre pendant plus de trente ans nous parle d'une Colette, alors Baronne de Jouvenel des Ursins , rien que ça..... ( vieille noblesse remontant aux croisades, elle dira à ce propos que son titre de Baronne lui va "comme une plume dans le cul" ,je cite .) ....d'une Colette donc qui soupaise lors d'une soirée les seins d'une femme qu'elle trouvent appétissants et il renchérit en précisant que si Henry de Jouvenel aime le décorum, avec sa femme il est servi !!! pas très flatteur pour elle tout ça.
Pendant qu'à Paris "Minet chéri" découvre les plaisirs , en 1905 meure le capitaine Colette et Sido sous ses crêpes de veuve lui murmurera un dernier mot d'amour , nous dira l'écrivain.
Sido reprend sa petite vie, comme si de rien n'était ,mais reste inconsolable. Elle habite une petite maison prés de chez son Achille qui vient la voir tous les jours entre ses tournées, on lui enlève un sein, puis l'autre, Sido est soignée par sa bru, il faut le dire ,elle qui ne l'aima pas et en 1912 elle décède dans les bras de son fils, loin de "minet chéri". Celle -ci trop occupé par ses histoires de cœur avec Auguste Hériot (celui qui lui inspira "chéri" fils de riches, son père étant propriétaire des Magasins du Louvre ),qui est éperdument amoureux de la jeune femme, puis celles avec Jouvenel, ne réponds que très peu aux appels incessants de sa mère qui la réclame auprès d'elle. Elle entretiendrons une relation épistolaire, mais ce que veux Sido c'est sa fille et Colette ne vient pas. Elle n'assistera pas aux obsèques le chagrin ? ce que je sais c'est qu'Achille ne lui pardonnera jamais son absence, comme il n'avait pas plus pardonné à Juliette d'avoir mis ses parents à la rue. Il décédera peu de temps après sa mère ne pouvant se remettre de la mort de celle -ci.

Ma chère Pim , j'ai écouté avec bonheur les entretiens de Colette par André Parineau que vous avez dénichés, ce sont ceux là même que j'avais en K7, mon Dieu comme j'ai pu les écouter en boucle le soir, tant, que je les connaissais par cœur . Je possédais même une petite pierre de sa maison natale que mes frères m'avait rapportés de Saint-Sauveur ainsi que de jolis portraits sépia que j'ai toujours , c'est tout, mis à part deux ou trois livres d'elle, ce qu'il me reste de cette passion .
Grâce à nos entretiens, vous me faites remonter plus de 25 ans en arrière et je me rends compte que tout est intact dans ma mémoire , c'est vous dire si je l'ai fréquenté "minet chéri" .
Colettement vôtre, Comte d'Artois.

Merci, comte ! C'est une joie pour moi aussi que cette conversation... Ma mémoire n'est pas aussi assurée que la vôtre, mais il me reste cependant quelques détails, comme celui-ci. Le capitaine Colette était une belle âme, qui adorait sa petite femme. Au bout de longues années de vie commune, il était resté amoureux comme un adolescent, il lui réclamait un droit de douane chaque fois qu'elle passait devant lui... un baiser.

L'homme dont rêvent toutes les femmes, quoi !

Colette trouvera après sa mort des cahiers dont il n'avait rempli que la page de garde. Son père était donc un écrivain jamais devenu... C'est très intéressant, parce que c'est elle, en quelque sorte, qui a pris en charge la tâche. D'autre part, elle verra toujours Willy, son mari, comme un écrivain inabouti également.

On pourrait appeler tonton Zweig pour nous analyser ce noeud !

Que pensez-vous d'Henri Gauthier Villars, cher comte ? Il me semble déceler sous la plume même de Colette une pointe d'admiration sous la critique et le dégoût, un peu comme lorsque Tite Live décrit Hannibal...

Et que dire également du saphisme de Colette ? Etait-ce un penchant profond ? Une concession à la mode ? Après Missy, elle n'aura plus de relation avec une femme. Je n'ai jamais trop su qu'en penser...

Comte d'Artois a écrit:

Ma chére Pim , j'ai écouté avec bonheur les entretiens de Colette par André Parineau que vous avez déniché, ce sont ceux là même que j'avais en K7, mon Dieu comme j'ai pu les écouter en boucle le soir, tant, que je les connaissais par coeur . Je possédais même une petite pierre de sa maison natale que mes fréres m'avait rapporter de Saint-Sauveur ainsi que de jolis portraits cépias que je posséde toujours , c'est tout, mis à part deux ou trois livres d'elle, ce qu'il me reste de cette passion .
Grâce à nos entretiens, vous me faites remonter plus de 25 ans en arriére et je me rends compte que tout est intacte dans ma mémoire , c'est vous dire si je l'ai fréquenté "minet chéri" .
Colettement votre, Comte d'Artois.

Oui, c'est génial, n'est-ce pas ? Vive le net, je ne le dirai jamais assez ! A l'époque où j'étais plongée dans l'univers de Colette, je devais courir les bibliothèques, les médiathèques... Maintenant, en deux trois clics, ce sont des merveilles, des perles, des joyaux qui s'offrent à nous...

Ma chère Pim, je me suis délecté du petit film sur Miss Barney femme trés attachante, je vous conseille sa biographie par Chalon ,et Dieu sait que je ne l'aime pas, car étant devenu un de ses amis il en parle trés bien.Je suis certain que Nathalie vous plaira.
 En ce qui concerne Willy, Colette un peu sado-maso il faut le dire, a trés bien accepter de se faire "enfermer"pour écrire, elle a ensuite raconter ce qu'elle a voulu, comme toujours. Elle n'était pas le seul négre de Willy, leur noms me reviendrons, ce rôle de femme soumise à son maître n'était pas pour lui déplaire.Grâce à son mari, elle est rentré dans un milieu qui n'était pas le sien  et à fait la connaissance de personnages hauts en couleur dont elle parle dans ses livres: Anatole France, qui préfacera je crois "Dialogue de bétes", un de mes préférés , Marguerite Monceau dite Moréno alors épouse de Marcel showb et mére d'un petit garçon mort  en bas âge et avec laquelle elle entretiendra une amitié pour la vie, Mata-Hari fausse javanaise mais vraie courtisane, femme exquise et condamnée à tort, Marcel Proust ect..Je trouve Willy sympatique et Colette comme à son habitude lui a donner le mauvais rôle, il appartenait à la famille d'éditeurs catholiques Gauthier-Villars et avait un fils naturel : Jacques, avec qui Colette s'entendra bien, elle dira d'ailleurs qu'elle fût trés bien accepter dans sa belle famille et leur rendra hommage..Colette fera la connaissance de Polaire qui lui ressemblait et cette physionomie identique donnera à Willy l'idée de paraître à des soirées avec son épouse et Polaire vétues de façon identique.On parlait d'elle et cela commencer à lui plaire, petite provinciale et finalement arriviste.
Elle aima cet homme qui la trompa devant le tout Paris et en tomba malade ,Sido quitta sa Bourgogne et vint la soigner, les photos de cette époque nous montre une Gabrielle dépréssive , elle dira à André Parineau que c'est "la seule grave maladie dont j'ai souffert".En manque d'affection, n'aimant pas rester seule comme le dit Nathalie Barney, Colette trouvera en la Chevaliére la protection tutélaire dont elle aura toujours besoin je pense.
 Le divorce se passera mal, Willy n'acceptant pas que sa femme le trompe ouvertement ( lui ne s'était pas privé,) qui plus est avec cette femme là, des histoires d'argent et droits d'auteur s'ajouteront à cette pagaille juridiquo médiatique, bref, Willy finira sa vie pauvre et tristement dans les années trente ,il perdra la tête et Colette n'en aura cure, elle se vengera de lui en lui faisant mauvaise presse dans ses livres et crachera dans la soupe comme à son habitude, c'est pas joli, joli tout ça et c'est là que j'ai du mal avec elle. Je crois que longtemps aprés ils seront encore en procés pour des questions pécuniaires.

Ah, je vois que vous êtes comme moi, comte... Moi non plus, je ne peux me défendre d'une certaine sympathie pour Willy. Ils ont joué au jeu du ménage libre, et s'y sont blessés. Mais, vous avez raison, Colette, en fin de compte, sera la plus forte. Elle connaîtra une célébrité qui lui permettra, in fine, de gagner sur toute la ligne pendant que son ex tombera dans l'oubli...

... lui qui avait rythmé le Paris de la Belle Epoque, en goguette, et qui lui avait mis le pied à l'étrier. Elle le reconnaît, toutefois, elle ne lui dénie pas des talents de professeurs d'écriture... Mais, en réalité, sans Willy, Colette n'aurait pas été ce qu'elle est devenue... elle n'aurait peut-être rien été de plus qu'une petite provinciale mal mariée dans son village.

Le voici, celui que tout Paris s'arrachait sous le nom de Willy :




Le voici en famille, avec sa petite femme et leur chien Toby :




Les voici tous deux en petit ménage bien bourgeois...



On est loin du chocolat mauve que décrit Colette et de l'ambiance frelatée de la garçonnière...

Vous dites que Polaire ressemblait à Colette, comte d'Artois. Je ne trouve pas. Elle ne se ressemblaient pas avant que Willy ne décide qu'elles le devaient.



Elles ne se ressemblaient pas quand Gabri avait encore son mètre cinquante de cheveux blonds foncés et son allure de petite campagnarde. Puis, elle se coupa les cheveux, au grand désespoir de Sido, revêtit le même sarraut que Polaire, et fiat le couple de twins ! Tout Paris en fit des gorges chaudes... si bien que la sage Polaire était consternée à l'idée de ce qu'on imaginait sur leur passage...

Une photo de Colette à ses débuts, encore toute gauche...

Pour notre Marie Antoinette, des photos de Colette au Palais Royal :








Ma préférée dans le genre :