Polaire, Colette et la Chevalière

pimprenelle a écrit:

Vous dites que Polaire ressemblait à Colette, comte d'Artois. Je ne trouve pas. Elle ne se ressemblaient pas avant que Willy ne décide qu'elles le devaient.



Elles ne se ressemblaient pas quand Gabri avait encore son mètre cinquante de cheveux blonds foncés et son allure de petite campagnarde. Puis, elle se coupa les cheveux, au grand désespoir de Sido, revêtit le même sarraut que Polaire, et fiat le couple de twins ! Tout Paris en fit des gorges chaudes... si bien que la sage Polaire était consternée à l'idée de ce qu'on imaginait sur leur passage...

Oui, oui vous avez raison , c'est vrai ce que vous me dites ,c'est Willy qui a voulu cette ressemblance , mais elles ont quand meme le visage triangulaire, vous ne trouvez pas chére Pim?La photo où on les voit, willy et elle en " ménage bourgeois",( mais c'est aussi ce qu'il était) , a été prise, soit chez les parents de Colette, soit dans la famille Gautier-Villars, mais ce n'est leur intérieur de ça je suis certain. Vous ne trouvez pas que "minet chéri" a l'air de s'ennuyer à cent sous de l'heure?.
J'aime beaucoup les photos du Palais Royal où Cocteau habitait également.Et c'est vrai aussi que Polaire n'était pas aussi délurée que Colette ,je suis d'accord avec vous Pim en fait c'était les people de la belle époque !!.
Vous me parliez du saphisme de Colette, je pense qu'elle aimait, comme je vous l'ai dit ce qui était beau, homme ou femme, sans ce poser de questions,et aprés tout où est le mal, je trouve ça cool moi. Je crois qu'elle a eu dans les année trente une liaison avec Violette Dréfusis, amante de la princesse de Polignac Winnareta ,née Singer, riche américaine, sa mére a servit de modéle à Bartholdi pour le visage de la statue de la liberté. Elle avait épousé le prince Edmond de Polignac , fils du ministre et donc petit fils de Yolande, amie de notre Reine.Ils étaient lui et la princesse "gay" ,Edmond était beaucoup plus agé que sa femme ,il est mort en 1900 et elle en 1942 ou 43, c'était une grande amie de Colette.

Vous avez raison, Colette aimait tout ce qui est beau. Mais elle suivait aussi les courants, voyez-vous, c'est pour ça que je me posais la question... Pourquoi, alors, a-t-elle renoncé aux femmes ? Par morale petite bourgeoise ? C'est un peu curieux, ne trouvez-vous pas... ?

Elle aurait eu une liaison avec Violette Trefusis ? Je n'ai jamais lu ça nulle part...



Quand vous dites que ses liaisons féminines reposaient sur l'esthétisme, je ne suis pas tout à fait convaincue... J'ai au contraire souvent été frappée par le manque de grâce de ses amoureux et amoureuses, si je puis dire. Willy ? Jouvenel ? Missy ? Leur beauté était ailleurs, à n'en pas douter...

De ce que Colette écrit sur les relations entre femmes, il ressort un besoin d'intimité avant tout, je trouve. Pas de désir, pas d'érotisme... elle les sait soumises aux mêmes chastetés mensuelles, ce ne sont pas ses termes exacts, mais les siens sont aussi crus. Dans les femmes, je pense que Colette trouvait la sécurité du double et, en même temps, était cruellement consciente de la fragilité du couple féminin face à la société.

Ses seuls passages érotiques concernent les mouvements circulaires du corps de Rezy, et les ravages que le désir opère sur elle.

Le prince Edmond Melchior Jean Marie (Jean Marie, comme vous , Comte) de Polignac, fils de Jules, prince (pontifical) de Polignac et de Charlotte Parkyns (deuxième épouse, après Idalie de Nyvenheim ) , donc petit-fils de Yoyo !
Il fut élève du Conservatoire de Paris, et compositeur de musique. Il fut aussi l'ami de Saint-Saëns, Debussy et Gabriel Fauré.
Né à Paris, le 19 avril 1834 , mort à Paris (XVI) le 8 août 1901 . Il avait épousé, le 15 décembre 1893, Winaretta Singer ( "l'ami sincère"), fille de Isaac Merrit Singer et d'Isabelle Boyer, née à Yonkers, U.S.A., le 8 janvier 1865, morte à Londres le 26 novembre 1943.
Ils n'eurent pas de postérité, mais au vu de ce que vous nous dites, Monseigneur, cela n'étonnera personne !

Portrait de la princesse Winnaretta de Polignac :

C'est un joli portrait. Sans yeux, on penserait un peu à Modigliani.

Citation :

Le prince Edmond Melchior Jean Marie (Jean Marie, comme vous , Comte) de Polignac, fils de Jules, prince (pontifical) de Polignac et de Charlotte Parkyns (deuxième épouse, après Idalie de Nyvenheim ) , donc petit-fils de Yoyo !
Il fut élève du Conservatoire de Paris, et compositeur de musique. Il fut aussi l'ami de Saint-Saëns, Debussy et Gabriel Fauré.
Né à Paris, le 19 avril 1834 , mort à Paris (XVI) le 8 août 1901 . Il avait épousé, le 15 décembre 1893, Winaretta Singer ( "l'ami sincère"), fille de Isaac Merrit Singer et d'Isabelle Boyer, née à Yonkers, U.S.A., le 8 janvier 1865, morte à Londres le 26 novembre 1943.
Ils n'eurent pas de postérité, mais au vu de ce que vous nous dites, Monseigneur, cela n'étonnera personne !    

   Merci ma chère pour les dates exactes, ne m'en voulez pas si quelques fois ma mémoire me fait défaut, je le répéte? ce que j'écris? c'est ce dont je me souviens? Merci pour votre indulgence.
  Ma chére Pim, Geneviéve Dormann qui à écrit un très beau livre et un très bel album, riche en iconographies sur elle, disait que Colette aimait les  femmes au lit et belles, cela en effet m'avait comme vous interpeller, vu le physique de Missy ,mais c'est oublier les belles qui ont partager sa couche:Renée Vivien, de son véritable nom Pauline Tarn, Georgie Raoul -Duval, Polaire eh oui!! Nathalie Barney, une autre jolie avec qui elle est partie à l'étranger et dont le nom m'échappe, et les  beaux :Auguste Hériot , Henry de Jouvenel, Bertrand de Jouvenel,  je sais ,mais beau aussi et d'autres .Non je vous assure, Colette à aimait les femmes, maintenant je pense aussi qu'elle à préférer les hommes et encore.
Je sais que Winnaretta avait un don pour la peinture , elle était prognathe, pas belle et un peu "masculine" d'après les photos que j'ai pu voir dans sa biographie. Ce tableau est superbe en tous les cas. C'était aussi une grande mécène et une pianiste douée. Elle avait un palais à Venise et était richissime .

Puisque vous parlez des biographies, j'ai bien aimé celle de Geneviève Dorman, en effet. Mais ma préférée reste celle de Michèle Sarde, c'est celle qui descend le plus profondément dans la psychologie du personnage, à mon avis. Qu'en pensez-vous ?

Et comment avez-vous trouvé les films ?

Ma chère Pim , de toutes les biographies de Colette que j'ai lues et j'en ai lues, c'est bizarre mais c'est celle de Dormann qui me reste en mémoire , mais c'est celle de Michel del Castillo qui m'a fait le plus de mal , car il nous décris une Colette et une Sido pas toujours reluisantes , c'est alors que c'est produite la rupture entre elle et moi. Depuis que nous discutons vous et moi de cette femme ,je ne comprends pas pourquoi, moi , qui prône à longueur de journées sur notre forum que j'aime Marie -Antoinette avec ses défauts, je n'arrive pas à renouer vraiment avec Colette qui est loin d'être parfaite, Majesté me trouve incohérent, je le suis et contradictoire aussi, je sais tout cela, j'en suis conscient, mais quelque chose c'est produit avec Colette qui fait qu'elle n'est plus vraiment un modèle pour moi, ou alors j'ai vieilli tout simplement et ma sensibilité n'est plus la même. Je cherche à comprendre je vous assure, comment j'ai autant de plaisir à parler avec vous d'une femme qui m'a déçu. Si vous pouvez m'expliquer je suis preneur chère Pim.
Au sujet des films j 'ai adoré les "Claudine"d'Edouart Molinaro avec Marie-Hélène Breillah dans le rôle titre et la chanteuse Dani dans celui de Rézi ,parfaite et pleine de perversité, j'aimerai les revoir, tout comme "Marie Antoinette" avec Geneviève Casile. Ces téléfilm ont marqué ma prime jeunesse. Le film avec Mathilda May était nulle pour moi , le téléfilm avec Macha Méril pas mal et celui de Nadine Trintignant avec Marie sa fille , je ne peux rien en dire car je ne l'ai point vu ma chère Pim.
Et vous Chère Pim vos impressions?

En ce qui concerne l'érotisme chez Colette , je pense à" l'ingénue libertine" il y a un passage sur l'orgasme qui est connu des amateurs de ce genre de lecture je vous assure, j'ai bien aimé ce petit livre. Oui ,dans les "Claudine" aussi vous avez raison, mais vous savez le plaisir entre femmes à toujours été plus accepté et acceptable par la société que le plaisir entre hommes considéré comme un vice. Deux femmes mains dans la mains dans la rue ne choquera personne, mais deux garçons, c'est une autre histoire. Voyez comment Colette ,elle-même dans les "Claudine" parle de Marcel son beau fils, qui aime les garçons, elle n'est pas tendre avec ce " petit pédéraste" comme elle dit. J'y vois comme un certain mépris et intolérance, pourtant sans être une dévergondée, Colette n'était pas un prix de vertu.Qu'en pensez vous chère Pim? Votre avis m'intéresse.

Comte d'Artois a écrit:

Ma chère Pim , de toutes les biographies de Colette que j'ai lues et j'en ai lues, c'est bizarre mais c'est celle de Dormann qui me reste en mémoire , mais c'est celle de Michel del Castillo qui m'a fait le plus de mal , car il nous décris une Colette et une Sido pas toujours reluisantes , c'est alors que c'est produite la rupture entre elle et moi. Depuis que nous discutons vous et moi de cette femme ,je ne comprends pas pourquoi, moi , qui prône à longueur de journées sur notre forum que j'aime Marie -Antoinette avec ses défauts, je n'arrive pas à renouer vraiment avec Colette qui est loin d'être parfaite, Majesté me trouve incohérent, je le suis et contradictoire aussi, je sais tout cela, j'en suis conscient, mais quelque chose c'est produit avec Colette qui fait qu'elle n'est plus vraiment un modèle pour moi, ou alors j'ai vieilli tout simplement et ma sensibilité n'est plus la même. Je cherche à comprendre je vous assure, comment j'ai autant de plaisir à parler avec vous d'une femme qui m'a déçu. Si vous pouvez m'expliquer je suis preneur chère Pim.
Au sujet des films j 'ai adoré les "Claudine"d'Edouart Molinaro avec Marie-Hélène Breillah dans le rôle titre et la chanteuse Dani dans celui de Rézi ,parfaite et pleine de perversité, j'aimerai les revoir, tout comme "Marie Antoinette" avec Geneviève Casile. Ces téléfilm ont marqué ma prime jeunesse. Le film avec Mathilda May était nulle pour moi , le téléfilm avec Macha Méril pas mal et celui de Nadine Trintignant avec Marie sa fille , je ne peux rien en dire car je ne l'ai point vu ma chère Pim.
Et vous Chère Pim vos impressions?

Ja partage complètement votre sentiment, rassurez-vous... Colette était dans ma jeunesse bien plus qu'une lecture, elle a été un modèle. Et je suis passée par la même déception... avant la lecture de Castillo, déjà. Un jour, l'évidence s'est imposée à moi... Il suffit d'additionner ses mariages pour voir qu'elle a toujours pris la bonne personne au bon moment. Quand on ajoute Missy, la boucle est bouclée.

Rien à voir avec Marie Antoinette, en effet... C'est peut-être que Marie Antoinette apparaît telle qu'elle est, qu'elle ne s'est pas créé un personnage...

Dorman a écrit une Colette vagabonde, si je me souviens bien, la première bio que j'ai lue, en poche. Elle m'a séduite. Je me suis mise à lire l'écrivain, qui m'a bouleversée. Ensuite est sorti son très bel ouvrage "Colette amoureuse", richement illustré.

Si vous n'avez pas lu Michèle Sarde, je vous recommande chaudement son analyse.
http://www.michelesarde.com/colette.html
C'est pour moi la plus profonde, celle qui explore le mieux le lien toujours prégnant entre Colette et Sido, et, à travers Sido, toutes les femmes de la vie de l'écrivain. Le fil qui la retenait à la patte, lorsqu'elle courait à travers champs, qu'elle se croyait libre comme l'air, mais que le seul cri "les enfants" lancé par sa mère la faisait revenir, invariablement, à la maison...

Vous n'avez pas vu le film de Nadine Trintignant ? Epargnez-vous cette peine... c'est une trahison.

J'ai aussi adoré la série avec Marie Hélène Breillat.



Un vrai bonheur ! Surtout le premier, "Claudine à l'école", l'actrice est absolument dans le personnage, elle vous redonne la pèche pour cent ans ! Une mention aussi pour la comédienne qui campe la directrice, Catherine Samie. C'est une merveilleuse actrice !

Sinon, le film avec Macha Meril n'était pas trop mal. Celui avec Mathilda May ne m'a laissé aucun souvenir.

Comte d'Artois a écrit:

En ce qui concerne l'érotisme chez Colette , je pense à" l'ingénue libertine" il y a un passage sur l'orgasme qui est connu des amateurs de ce genre de lecture je vous assure, j'ai bien aimé ce petit livre. Oui ,dans les "Claudine" aussi vous avez raison, mais vous savez le plaisir entre femmes à toujours été plus accepté et acceptable par la société que le plaisir entre hommes considéré comme un vice. Deux femmes mains dans la mains dans la rue ne choquera personne, mais deux garçons, c'est une autre histoire. Voyez comment Colette ,elle-même dans les "Claudine" parle de Marcel son beau fils, qui aime les garçons, elle n'est pas tendre avec ce " petit pédéraste" comme elle dit. J'y vois comme un certain mépris et intolérance, pourtant sans être une dévergondée, Colette n'était pas un prix de vertu.Qu'en pensez vous chère Pim? Votre avis m'intéresse.

Je ne sais pas trop... Déjà, à la base, pour moi, toutes les amours se valent, du moment qu'elles se vivent entre adultes consentants. Les sentiments n'ont pas de sexe, je veux dire. Alors, j'aurais du mal à trouver quelqu'un dévergondé... surtout une personnalité aussi profondément désespérée que Colette...

Elle a exploré toutes les facettes de la passion, sans tabou, mais sans issue, aussi, parce que je crois qu'elle n'a jamais trouvé l'apaisement qu'elle cherchait peut-être.

Je ne pense pas qu'elle méprisait les homosexuels, beaucoup de ses amis l'étaient. Il ne faut pas tenir compte de l'avis exprimé dans les "Claudine", car dans quelle mesure est-il le reflet de l'opinion de Colette ? Ou de Willy ? Ou simplement un ramassis de piques décochées à des personnalités en vue, en guise de private jokes pour épater la galerie ?

Ses sentiments profonds sur la question se trouvent dans "le pur et l'impur", pour moi. Mais, là, justement, elle montre un tel détachement qu'à la différence de vous, je m'interroge sur sa propre homosexualité. Elle décrit en effet très bien les sentiments et la situation des autres, mais ne s'implique pas.

Quant au plaisir entre femmes, s'il était si bien vu dans le milieu de Colette, c'est parce qu'il intéressait au plus haut point les hommes. Willy ne considère-t-il pas qu'à certaines femmes, il faut la femme pour apprendre à apprécier l'homme ? Ce saphisme était une mode qui, en définitive, ne revenait qu'à soumettre davantage la femme aux caprices masculins...

Sauf, bien sûr, pour les vraies combattantes, telles que Missy... mais qui, alors, le payaient bien cher. Dans cette société dévolue aux mâles, leur seule possibilité d'exister, si elles avaient un tant soit peu de personnalité et d'ambition, c'était de singer l'homme. Et les hommes ne s'y trompaient pas... Ces chevalières là ne les faisaient pas fantasmer...

Mais c'est vous Pim qui devriez écrire un livre sur Colette, vous dites des choses justes, précises et vous avez parfaitement compris et analysé Colette et vous me dites que vous n'avez pas de mémoire !!!je n'ai qu'à m'incliner Je partage complètement vos sentiments, vous le savez, la Reine ne m'a jamais déçu et pourtant je suis plus objectif à son endroit que quand j'étais jeune, mais Colette quelle déception ce fût pour moi et je vois que vous êtes dans le même cas, mais alors pourquoi n'arrivons nous pas à la laisser tomber pour de bon? je crois que c'est Sainte-Beuve qui disait que pour aimer une œuvre ,il fallait en aimer aussi l'auteur, à l'inverse de Marcel Proust qui a écrit je crois à ce sujet "Contre Sainte-Beuve" vous devez savoir cela mieux que moi, alors ,étant déçu par Colette, sachant combien elle a arrangé la sauce à sa manière et combien elle n'était pas ce qu'elle prétendait être, je n'arrive plus à rentrer dans ses œuvres comme avant et pourtant je n'arrive pas à la détester, je ne sais pas si je me fait bien comprendre.Je ne lui fait plus confiance.
A propos de Colette et ses penchants, elle s'est quand même investie dans sa liaison avec Missy, ce n'était pas qu'une expérience, mais c'est vrai ,vous dites juste quand vous écrivez qu'elle ne s'impliqua pas et pourtant tout le monde connaissait ses goûts, elle ne trompait personne, la preuve c'est qu'elle n'a pas eu droit à des obsèques religieux.C'est tout à fait ça, elle occulte ce qui la dérange et redevient bien bourgeoise au fond.
Elle utilisa les gens , en profita aussi ,a toujours été à la recherche de respectabilité, de reconnaissances, de sécurité affective et matérielle, fréquenta les grands de ce monde et cependant je ne suis pas certain qu'elle fût si heureuse que ça .

Ce que vous disiez m'a trotté dans la tête hier soir, comte... Pourquoi ai-je été déçue par Colette et pas par Marie Antoinette ? Je vais essayer d'éclaircir cela...

J'ai découvert Marie Antoinette quand j'avais 13 ans, grâce à la série avec Geneviève Casile. Je n'avais sur elle aucun a priori, mais j'ai été frappée, fascinée, édifiée par son courage et son caractère. Comme ça, tout brut, sans fioritures. Depuis, je me documente sur Marie Antoinette, et tout ce que je découvre, à commencer par sa propre correspondance, renforce ce premier sentiment.

J'ai découvert Colette quand j'avais une petite vingtaine d'années, par le biais de la bio de Dorman. Je suis tombée sous le charme, et j'ai commencé à lire l'écrivain... Colette est devenue pour moi un modèle, sa plume faisant effet de conseillère. Mais, peu à peu, un sentiment désagréable s'est insinué... celui d'un décalage entre l'écrit et la vie réelle, entre le personnage et la femme que Colette avait été. Prise par son métier, elle s'est elle-même érigée en maître, elle se permet de nous donner des leçons. Avez-vous remarqué son ton ?

Alors, oui, quand on se rend compte que l'air ne correspond pas à la chanson, on ne pardonne pas, c'est normal. Elle avait qu'à pas nous tromper, après tout ! Cependant, vous l'aurez remarqué, il me reste pour elle une grande tendresse, parce que, fondamentalement, c'était une amoureuse de la vie et une nature très généreuse.

Ma chère Pim,j'ai mis plus de temps que vous avant de tomber dans le panneau à propos de Colette et la chute en a été plus brutale je vous assure.La Reine, à huit ans déjà je l'aimais et je ne puis expliquer cela, comme je dis elle est de ma famille et longtemps j'ai voulu garder pour moi cette passion , j'aime cette femme plus que tout..
Colette m'était nécessaire pour m'en sortir ,mais de cela nous en avons déjà parlé. Oui elle donne des leçons, elle est péremptoire et crois avoir toujours raison, elle à une haute opinion d'elle,la preuve elle écris à Belle Gazou en pension que ce n'est pas rien d'être la fille " de deux quelqu'un" ,ça c'est d'une prétention vous ne trouvez pas?
Et pourtant nous sommes là à en discuter avec un plaisir certain, non dissimulé il faut bien le dire
Par contre vous dites" nature généreuse", oui ,mais pas généreuse, Colette prend ,mais ne donne pas.

Mais si, elle donnait ! Elle donnait dans l'instant, elle donnait de son écoute, elle donnait sans y penser. Mais, quand elle y pensait, je suis d'accord, elle y pensait à deux fois... Et, dans les choses essentielles, elle a surtout pris, sans doute, en effet...

Vous utilisez au sujet de Marie Antoinette le même terme que moi... Moi aussi, je l'aime. Et c'est là qu'est toute la différence, sans doute. Je donnerais tout pour pouvoir remonter le cours du temps, et intervenir. Je serais aux côtés de Rougeville, des perruquiers... et nous réussirions, je le jure !

Croyez bien ma chère Pim, que je serais des vôtres,nous aurions arraché notre Reine des mains de ces bêtes féroces, je crois pouvoir dire que depuis mes huit ans, malgré les chagrins qui ont pu me démolir, j'ai tous les jours pensé à ma Reine, petit je pleurais de la voir malheureuse, ah , quand Geneviève Casile dit dans le téléfilm, alors qu'elle attend la sentence:" je ne suis pas coupable, ils n'ont rien pu prouver, je ne suis pas coupable" (du moins si ma mémoire est fidèle).
Pour en revenir à Colette, je ne suis pas d'accord quand vous dites qu'elle était à l'écoute, elle ne fut même capable d'être à l'écoute de sa fille, pensez donc !!! je pense qu'elle n'a écouté que sa propre personne, toujours et c'est ce qui est moche, elle oubliait les services qu'on lui avait rendus .
Si vous regardez son héroïnes, Julie de Carneihlan par exemple, elle se sert de ses "amis" et les laisse choir sans pitié, alors qu'il lui sont attachés, les traite d'imbécile ou de" petite idote", les méprise finalement, car toute déclassée qu'elle soit, elle a gardé l'orgueil de son rang et de l'arrogance de son milieu aristocratique.
Elle considère le titre de Comte, d'Herbert son ex mari, comme sans valeur à ses yeux car noblesse d'Empire et dit qu'il n'y a rien à attendre de ces gens (remarquez elle n'a pas tort), non Julie est comme Colette, sans pitié pour autrui.

Vous êtes encore plus dure que moi, comte ! Peut-être avez-vous raison... Je ne me souviens pas très bien de Julie de Carneilhan, je l'avoue... ce n'était pas un de mes livres préférés.

Je crois que les rapports de Colette avec sa fille sont ce qu'elle a le plus raté, sans doute. Un vrai fiasco, et une tragédie pour Colette de Jouvenel.

Par "nature généreuse", j'entendais un foisonnement, un rayonnement animal, qu'on ne peut lui dénier. D'ailleurs, sa prolixité en témoigne. C'était plutôt sous cet aspect là que je me plaçais.

Mais n'y a-t-il pas eu des amis qu'elle a aidés, du temps du cercle de Wlly ? A l'époque du music hall ? Plus tard, Hélène Picard, à laquelle elle fut fidèle... ?

Oui, Hélène Picard, Renée Hamond aussi qui a servi de modèle pour une des sœurs Eudes du"Toutounier", mais elle ne fut pas aimée de tout le monde c'est légitime, je sais qu'Aragon la détestait par exemple, certaines personnes étaient lucide à son endroit et finalement c'est eux qui avaient raison; mais quand on lit ses livres on se laisse prendre à son charme quelque part non ? Qui a décrit comme elle, un pelage, une odeur, une fleur ? il n'y a que Colette pour dépeindre avec autant de perfection la faune et la flore , ses "Dialogues de bêtes" sont un régal, les mots, les adjectifs et les comparaisons qu'elle utilise n'appartiennent qu'à elle, si bien que son style est reconnaissable .
Je suis dure parce que déçu, comme vous le dites si bien, chére Pim:" elle n'avait qu'à pas nous tromper après tout.",

Ah, oui, Renée Hamon, son petit corsaire...

Je suis d'accord, c'est la pire et c'est ce que dit Julie qui traite la voiture avec chauffeur de son ex mari Espivant de "voiture de parvenus" et qui renchérit en disant "on ne peut pas tout avoir, de l'argent et du goût " .
Mais je ne supporte aucune arrogance pas plus celle des parvenus que celle des aristo.

Ouf !   Oh, j'avais tellement peur que ce sujet n'ait disparu !!!  

Que je suis soulagée ! J'avais gardé un si bon souvenir de cette conversation avec le Comte d'Artois !  

Ouf!

Moralité : il n'y a jamais de sujets supprimés, il n'y a que des sujets égarés !

Nous avons eu quelques pertes malgré tout

Citation :

Moralité : il n'y a jamais de sujets supprimés, il n'y a que des sujets égarés !  

Pas si sûr... Il y a des fans du gros ménage...