Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Les mémoires de Louis-Philippe

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 22:41

Chère Mme de Chimay vos messages sont toujours aussi passionnants ...
Or donc, voici ce qu’écrit Louis-Philippe : La fermentation publique était augmentée dans Paris par une cause d’autant plus dangereuse qu’elle agite toujours le peuple en tout temps et en tous lieux. Cette cause était la cherté du pain et la disette du blé. Je ne sais si cette disette était réelle ou factice .
Il admet donc qu'elle passe pour factice.

je ne crois pas du tout qu’elle ait été produite par des causes politiques , c'est-à-dire qu’un des deux partis l’ait faite pour perdre l’autre. Ils s’en sont accusés réciproquement , et si l’un des deux avait pu le prouver contre son adversaire , il n’y aurait pas manqué. On peut donc conclure de là qu’ils n’y étaient pour rien , ni l’un ni l’autre.
Qu'appelle t-il l'autre parti ??? A ce moment de la Révolution , il n'y a que deux partis: pour ou contre le Roi ! L'opposition ne s'est pas encore subdivisée en une multitude de factions . En face du parti Orléaniste, Mirabeau and Co, il n'y a que les partisans de Louis XVI : ce n'est pas eux si la disette était factice qui ont pu l'organiser .

On veut absolument se persuader que l’argent a été une cause principale de la Révolution afin de se faire illusion sur ses véritables causes et comme dans le parti de la Révolution , il n’ y avait que mon père qui fut assez riche pour avoir employé ce moyen , on prétend que l’argent du duc d’Orléans a fait la Révolution.
Il connaît bien la problématique, Junior ! Effectivement, il reprend point par point toutes les accusations qui ont été portées contre son père, pour s'inscrire en faux .

si mon père avait payé la Révolution , ses ennemis en auraient découvert les preuves , et les auraient faits connaître au public.
Ce manque de preuves est l'argument de Mme Lever pour exonérer Orléans de trop de responsabilité .
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 22:53

Peut-être parle-t-il du côté droit de la Constituante, "opposé" au côté gauche Very Happy

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 22:59

Je suis allergique aux chiffres : les explications de Louis-Philippe sur les difficultés financières de son père m'épuisent ..... mais de toute façon, elles n'excluent pas pour autant, comme cause conjuguée aux autres, la rétribution d'agitateurs pour noyauter les émeutes .
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 23:02

Madame de Chimay a écrit:


Au moins , c’est clair ! On sait pourquoi Louis-Philippe a écrit ses Mémoires !


Absolument ! Du reste, en tentant de rétablir l'honneur de son père, c'est le sien propre que défend Louis-Philippe . On comprend sa véhémence !!!
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 23:22

Citation :
Je suis allergique aux chiffres : les explications de Louis-Philippe sur les difficultés financières de son père m'épuisent ..... mais de toute façon, elles n'excluent pas pour autant, comme cause conjuguée aux autres,  la rétribution d'agitateurs pour noyauter les émeutes  .

Mais non malheureuse! Comme le dit un vieux proverbe chinoix : "Aime le chiffre et le chiffre t'aimera!"  lol!

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 23:24

Je me fiche bien d'être aimée par le chiffre !!!
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 23:26

Au contraire! Un chiffre qui t'aime est un chiffre qui peut grandir par moment pour te faire plaisir, comme le montant de ton compte en banque, ou diminuer à d'autres, comme le montant des impôts Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_cheers

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 23:36

Le montant de mon compte en banque, je ne l'ai jamais su . Le montant de mes impôts, je l'ignore .
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeSam 17 Oct - 23:53

Ah, c'est pas mal ça aussi lol!

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Oct - 0:07

Moi aussi, je suis fâchée avec les chiffres . A l'école, cela allait mal avec les cosinus, tangente , fraction, thalès, Pythagore et j'en passe !
Mais hélas, je ne connais que trop le montant de mes impôts !

Chaque jour, je continue la lecture de Louis-Philippe. C'est tout de même bien passionnant comme lecture. Et il y en a comme cela 2 tomes ! Mais je crois que le premier tome suffira pour notre période !
Donc pour la suite, il faudra attendre demain !
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Oct - 11:21

Nous trépignons d'impatience !!!! Very Happy
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Oct - 11:42

Oui ça me donne envie d'acheter ses mémoires d'ailleurs, moi qui en suis très friand Very Happy

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Oct - 12:16

Oui, je vous conseille de les acheter ! Car c'est très intéressant !

Louis-Philippe écrit :
« J’ai déjà dit que la réunion des Ordres en une seule Assemblée s’était faite par ordre du Roi le 29 juin 1789 , et j’ai parlé de l’effet que cet ordre et cette réunion avaient produit dans Paris. Il est incontestable que par cet ordre , le Roi enjoignait le 29 de faire ce qu’il avait défendu le 23 . Il reconnaissait , au moins tacitement , la démarche de l’Ordre du Tiers état de s’être constitué en Assemblée Nationale, puisqu’il ordonnait aux deux premiers ordres de se réunir à cette Assemblée. Il se mettait en contradiction formelle avec la prohibition qu’il avait faite seulement six jours avant, dans la Séance royale du 23 à l’Ordre du Tiers état , de prendre cette qualification d’Assemblée Nationale, et avec l’ordre positif qu’il avait donné à chacun des trois Ordres de délibérer séparément dans leurs chambres respectives.

Je ne prétends pas décider , si le Roi avait ou non le droit d’après les lois existantes de donner de tels ordres aux états généraux. Je ne connais pas assez ces lois pour donner une opinion positive , quoique je sois porté à croire , qu’il ne l’avait pas ; mais qu’il l’eût ou non, il est clair que les ordres du 29 prescrivaient ce que ceux du 23 avaient défendu.Cette marche contradictoire est à la fois une preuve et une conséquence du système que j’ai dit que le Roi et sa Cour avaient constamment suivi. Ils n’ont jamais bien jugé la ligne de conduite qu’il convenait d’adopter envers la nation, et ses représentants, soit que les représentants fussent les Parlements et les États Provinciaux , soit qu’ils fussent les états généraux ou l’Assemblée nationale. Dans presque toutes les circonstances , la conduite de la Cour a eu trois périodes contradictoires. La première,l’annonce d’une résistance absolue , inflexible , et accompagnée des plus terribles menaces pour ceux qui essayeraient de désobéir.
Dans la seconde période, plus de menaces , mais une concession partielle qui ne contente personne , parce qu’elle est évidemment extorquée par la force , accordée par l’impossibilité de la refuser et toujours accompagnée de quelques réserves secrètes qui laissent aux uns l’espoir , et aux autres la crainte , qu’on ne revienne sur la concession.
Dans la troisième période , abandon total des uns , fuite des autres et triomphe si inattendu et si complet pour les adversaires de la Cour , qu’ils ne savent plus que faire de leur victoire , et que souvent , ils la détruisent eux-mêmes par l’ivresse de leurs succès. On peut dire que cette marche a été régulièrement suivie par la Cour , pendant tout le cours de la Révolution.


Il est incontestable qu’en 1789, l’opinion générale de toute la France demandait une réforme dans le Gouvernement , et la création d’une Représentation nationale. Cette demande était unanime , et elle parvenait au Roi d’une manière trop imposante pour qu’il fût sage de s’y opposer.
Aussitôt après la réunion des états généraux, le Roi aurait dû charger ses ministres de concerter avec les députés , un projet d’acte constitutionnel qui aurait assuré à la nation les avantages qu’elle réclamait. Je crois que ce travail aurait été facile à faire , et que le succès en eût été complet , si le Roi et sa Cour l’eussent voulu ; mais ils ne le voulaient pas. Ils ne cherchaient qu’à semer la discorde dans l’intérieur des états généraux, à aigrir les Ordres les uns contre les autres, et à paralyser leurs opérations. Ils se flattaient par là de démontrer l’inutilité des états généraux, d’en dégoûter la nation , et de parvenir plus aisément ensuite à les dissoudre, à se débarrasser de toute Représentation nationale et à arracher à la nation le peu de privilèges qui lui restaient. Ils oubliaient toujours que cette force irrésistible de l’opinion qui les avait déjà contraints à la mesure qu’ils voulaient annuler, ne les laisserait jamais rétrograder impunément , et c’est ainsi qu’après avoir successivement accordé et refusé , les états généraux, ordonné et défendu la délibération par Ordre et la délibération par têtes , la séparation des Ordres et leur réunion , ils se sont persuadés qu’il dépendait du Roi , de dissoudre par la force cette même Assemblée dont il n’avait pas osé refuser la convocation, et qu’après l’exemple terrible qu’ils se proposaient d’en faire, personne en France ne s’aviserait de demander des états généraux , ou surtout de désirer en être membre.


En supposant que les premiers actes de l’Assemblée nationale fussent considérés comme factieux , il est certain que le Roi devait dissoudre l’Assemblée , même par la force s’il était nécessaire d’y avoir recours ; mais alors il eût été indispensable qu’après un tel coup d’autorité , le Roi ne fit usage de la pleine puissance , que cet événement aurait placé momentanément dans ses mains, que pour faire jouir la nation des avantages qu’elle réclamait de toutes parts, ce qui aurait été , je crois , l’unique moyen de consolider la monarchie. Alors , les concessions qu’il aurait faites , auraient été reçues avec confiance et reconnaissance. La crainte des vengeances et persécutions royales , ce levier si puissant de tous les excès de la Révolution , aurait disparu pour toujours. Un gouvernement sage et constitutionnel , et surtout une bonne administration intérieure , auraient promptement cicatrisé ce pitoyable déficit de 56 millions tournois dont on a fait tant de bruit.

Dans l’une ou l’autre hypothèse , c'est-à-dire dans le cas où le Roi se serait entendu de bonne foi avec l’Assemblée, aussi bien que dans le cas où il l’aurait dissoute , je crois que cette terrible crise aurait pu devenir très salutaire , et il est bien affligeant de comparer aujourd’hui ce qu’elle a été avec ce qu’elle aurait pu être.

Quoi qu’il en soit , le point principal pour le Roi , était d’adopter une marche quelconque , et de la suivre franchement et résolument. Malheureusement , il fit tout le contraire. Il était dans une fluctuation perpétuelle entre tous les systèmes et toutes les lignes de conduite , et cette triste variabilité a été une des principales causes de ses malheurs et des nôtres. Elle achevait de détruire le peu de confiance qu’on avait dans les promesses et dans les engagements du Roi , et il faut avouer que l’adoption de mesures contradictoires , telles que celles des 23 et 29 juin , était quelquefois tellement rapprochée l’une de l’autre , qu’il était difficile de ne pas y voir un système constant de fausseté et de perfidie. Cette apparence de duplicité devint encore plus forte , lorsque après avoir donné au clergé et à la noblesse de se réunir au Tiers état constitué en Assemblée Nationale ( et peut-être en même temps ) il expédiait celui d’investir de troupes Paris et Versailles, et faisait des préparatifs pour dissoudre par la force cette même Assemblée dont il venait d’ordonner la réunion , et de reconnaître le caractère. Il était naturel qu’un public inquiet et soupçonneux considérât le premier de ces ordres , comme un manteau destiné à couvrir le second.

Après la réunion des Ordres, l’Assemblée nationale se partagea en 30 bureaux pour faciliter ses travaux. Au bout de quelques jours, l’archevêque de Vienne ( M. Lefranc de Pompignan ) fut porté à la présidence par le suffrage des trois Ordres , à la place de M. Bailly, premier député du Tiers état de Paris, qui avait été élu président pour 15 jours , lorsque le Tiers état s’était constitué en Assemblée nationale. L’archevêque de Vienne était un des premiers prélats qui se réunirent au Tiers état. Après la quinzaine et par conséquent , après les terribles événements du 14 juillet, mon père fut élu président , et refusa.
"


Quelle terrible et féroce critique de Louis XVI après-coup ! C'est si facile de dire ce qu'il faut faire après-coup !
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Oct - 12:35

C'est sûr que c'est très facile de surligner les erreurs d'autrui après coup, mais il faut reconnaître que cette analyse de Louis-Phlippe sur les premiers pas des états-généraux est intéressante et pertinente. Louis XVI a trop fait confiance à l'assemblée en la laissant trop faire et en n'intervenant presque pas. Il est sûr que pour maintenir son autorité il aurait dû éviter de se faire oublier, et surtout de se rendre inutile.
Mais bon on peut aussi de même souligner et applaudir cette confiance que Louis XVI a donnée envers les élus du peuple Very Happy

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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeDim 18 Oct - 22:51

Louis-Philippe écrit : «  La réunion des Ordres  calma momentanément l’agitation des esprits. On attendait  avec moins d’anxiété que l’Assemblée  commençât ses travaux  , mais l’approche des troupes ranima bientôt la fermentation. Peu à peu  presque toutes les troupes étrangères , tant allemandes que suisses qui étaient alors au service de France, arrivèrent  aux environs de Paris. On y fit venir  aussi des régiments français dont les colonels paraissaient dévoués au parti de la Cour . Ces mouvements  indiquaient clairement que la Cour méditait un grand coup d’autorité. Je crois que le mode d’exécution  n’en  était pas définitivement arrêté , et qu’on se flattait  que la présence des troupes suffirait pour intimider Paris, le soumettre, ainsi que l’Assemblée , et anéantir toute autorité qui n’était pas celle du Roi. J’ai de très bonnes raisons de croire  que la Cour était résolue  à faire ensuite ce qu’on appelait des exemples  sur les membres marquants de l’Assemblée , et à anéantir par la violence  tout ce qui pourrait restreindre ou limiter l’exercice de l’autorité absolue. Mais quoiqu’on sût bien  que M. Necker  ne se prêterait point à exécution de ces projets , on n’avait pas encore pu parvenir à fixer le choix du Roi pour la formation d’un nouveau Ministère. Je tiens  de Monsieur, Comte d’Artois , que la nomination du baron de Breteuil fut l’effet du hasard ; que la Reine lui ayant dit : «  Mais par qui allons-nous remplacer M. Necker ? » , il avait répondu «  Le Baron de Breteuil a de la fermeté , et fera très bien  jusqu’à ce que nous ayons eu le temps de faire un bon choix définitif » ; que  c’était ce peu de mots qui avait déterminé sa nomination ; qu’il aurait proposé de même , toute autre personne  qui se serait présentée à sa pensée , et il ajouta  que depuis , il s’était bien reproché cette proposition.

Je suis persuadé que le Roi aurait pu réduire Paris et l’Assemblée par le moyen de ses troupes. On en jugera par le récit des faits. Il est évident que l’Assemblée était dans sa main à Versailles ; il ne fallait que de l’audace et de la célérité pour assurer le succès. La célérité surtout était importante, d’abord pour empêcher les troupes de se débander  et de se joindre aux Parisiens , et ensuite  pour que les meneurs de Paris et de l’Assemblée n’eussent pas le temps de se mettre en défense, car les hommes deviennent très braves et très entreprennants , quand ils se croient perdus , et qu’ils ne voient de salut que dans l’audace et la témérité. La Cour ne prenait pas la peine de dissimuler et chacun était bien averti du sort qui l’attendait dans le cas où elle en serait l’arbitre. Ce ton de violence  et d’emportement , exaspérait les esprits , et les disposait à pousser jusqu’à l’extrémité les avantages qui résultaient pour eux de la mollesse de  conduite dont les menaces de la Cour étaient toujours accompagnées ou suivies.

Le 11 juillet , le Roi renvoya M. Necker , et ce renvoi fut reçu dans le public comme la déclaration de guerre  après laquelle on ne songe plus qu’à se défendre  et à attaquer son ennemi quand on en trouve l’occasion . M. Necker partit très secrètement de Versailles et sortit immédiatement de France , selon l’ordre que le Roi lui en avait donné. Il dit dans un de ses ouvrages que l’intention du Roi  en lui donnant cet ordre avait été de le sauver et de ne pas être obligé de le comprendre dans le nombre des exemples  qu’il se préparait à faire.
»

Bien évidemment cette nouvelle du renvoi de Necker mit le feu aux poudres mais nous en parlerons demain.
Ainsi donc la Cour préparait une réaction. Il fallait être naïf pour croire que le Roi allait tout accepter les bras croisés sans réagir …Alors pourquoi une telle attitude chez Louis XVI ? , Faut-il y voir la peur de verser le sang de son peuple ?
Je pense quand Louis-Philippe parle de parti , il veut dire qu’il y a le parti de la Cour donc du Roi et le parti «  d’Orléans » donc
de ceux qui acceptent la Révolution.
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 8:33

Madame de Chimay a écrit:
Oui, je vous conseille de les acheter ! Car c'est très intéressant !

Louis-Philippe écrit :
« J’ai déjà dit que la réunion des Ordres en une seule Assemblée s’était faite par ordre du Roi le 29 juin 1789 , et j’ai parlé de l’effet que cet ordre et cette réunion avaient produit dans Paris. Il est incontestable que par cet ordre , le Roi enjoignait le 29 de faire ce qu’il avait défendu le 23 . Il reconnaissait , au moins tacitement , la démarche de l’Ordre du Tiers état de s’être constitué en Assemblée Nationale, puisqu’il ordonnait aux deux premiers ordres de se réunir à cette Assemblée.



Comment ? Quand cela ?
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 8:37

Madame de Chimay a écrit:
Oui, je vous conseille de les acheter ! Car c'est très intéressant !

j’ai dit que le Roi et sa Cour avaient constamment suivi. Ils n’ont jamais bien jugé la ligne de conduite qu’il convenait d’adopter envers la nation, et ses représentants



C'est bien le drame !
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 8:41

Madame de Chimay a écrit:
Oui, je vous conseille de les acheter ! Car c'est très intéressant !


Il est incontestable qu’en 1789, l’opinion générale de toute la France demandait une réforme dans le Gouvernement , et la création d’une Représentation nationale. Cette demande était unanime , et elle parvenait au Roi d’une manière trop imposante pour qu’il fût sage de s’y opposer.
Aussitôt après la réunion des états généraux, le Roi aurait dû charger ses ministres de concerter avec les députés , un projet d’acte constitutionnel qui aurait assuré à la nation les avantages qu’elle réclamait. Je crois que ce travail aurait été facile à faire



..... facile à dire, plutôt, et surtout après coup !
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 8:44

Madame de Chimay a écrit:

le succès en eût été complet , si le Roi et sa Cour l’eussent voulu ; mais ils ne le voulaient pas. Ils ne cherchaient qu’à semer la discorde dans l’intérieur des états généraux


Quelle idiotie !
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 9:03

Madame de Chimay a écrit:

En supposant que les premiers actes de l’Assemblée nationale fussent considérés comme factieux , il est certain que le Roi devait dissoudre l’Assemblée , même par la force s’il était nécessaire d’y avoir recours ; mais alors il eût été indispensable qu’après un tel coup d’autorité , le Roi ne fit usage de la pleine puissance , que cet événement aurait placé momentanément dans ses mains, que pour faire jouir la nation des avantages qu’elle réclamait de toutes parts, ce qui aurait été , je crois , l’unique moyen de consolider la monarchie. Alors , les concessions qu’il aurait faites , auraient été reçues avec confiance et reconnaissance.



Oui, mais pour cela, il aurait fallu que les émeutes et exactions sanguinaires ne se multiplient pas , en face du Roi. Il ne fallait pas le déstabiliser, cet homme par nature pusillanime, par la menace du chaos . Il aurait fallu lui opposer une attitude digne et raisonnable, au lieu de s'emparer de nobles pour les pendre à la lanterne, trancher les têtes et les promener au bout de piques .
Comment voulait-on, en agissant de la sorte, que le Roi tétanisé d'horreur ne se raidisse pas dans sa position ? Enfin, crotte ! on a vu le sort de M. de Launay qui, pour discuter avec les émeutiers reçoit même leurs délégués à sa table et leur offre de partager son déjeuner ....

Et l'on s'étonne ensuite de la défiance de Louis XVI ??? Et Louis-Philippe d'écrire benoîtement que Louis aurait dû garder sa sérénité !!!!!!!
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 9:10

Madame de Chimay a écrit:
Je pense quand Louis-Philippe parle de parti , il veut dire qu’il y a le parti de la Cour donc du Roi et le parti «  d’Orléans » donc
de ceux qui acceptent la Révolution.

C'est bien ce que je dis. A ce moment , il n'y a grosso modo que deux partis face à face.   Celui du Roi ne pouvait pas être responsable d'une planification de la disette .
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 9:12

Madame de Chimay a écrit:


Je suis persuadé que le Roi aurait pu réduire Paris et l’Assemblée par le moyen de ses troupes. On en jugera par le récit des faits. Il est évident que l’Assemblée était dans sa main à Versailles ; il ne fallait que de l’audace et de la célérité pour assurer le succès..


De l'audace, de la célérité, c'est exactement ce qui manquait au Roi .
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 9:33

Oui, Louis-Philippe sait bien relever et stigmatiser toutes les erreurs de Louis XVI ( face à une telle situation , qui n'en n'aurait pas commise ? ) mais il excuse par avance toutes les erreurs de son père !
C'est pour cela qu'il convient de lire ses Mémoires avec un esprit critique. Par moment , Louis-Philippe nous donne des informations précieuses comme par exemple le pillage de la manufacture Réveillon mais par moment , j'ai des doutes sur les infos qu'il donne , notamment quand il dit que Louis XVI ne cherchait qu'à semer la discorde au sein des Ordres.
Il écrit l'histoire dans un sens qui lui est favorable bien évidemment . C'est pourquoi ce serait intéressant de faire une lecture croisée des Mémoires de Louis-Philippe avec ceux de Madame Royale ou bien même de Madame de Tourzel. Qu'en pensez-vous ?
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 9:51

Madame de Chimay a écrit:
C'est pourquoi ce serait intéressant de faire une lecture croisée des Mémoires de Louis-Philippe avec ceux de Madame Royale ou bien même de Madame de Tourzel. Qu'en pensez-vous ?
Assurément...mais je ne suis pas disposé à le faire...Avis aux amateurs Wink

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Les mémoires de Louis-Philippe   Les mémoires de Louis-Philippe - Page 3 Icon_minitimeLun 19 Oct - 10:27

Mais, n'est-ce pas ce que nous faisons tous sur le Boudoir, des lectures croisées ? Ainsi, chère Princesse, voyez comme nous nous complétons à merveille, vous et moi, entre la biographie du père et les mémoires du fils ! Very Happy
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Les mémoires de Louis-Philippe
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