la Comtesse Jeanne de La Motte

Portraits de femmes, artistes et modèles à l'époque de Marie-Antoinette, Olivier Blanc, p. 157-158.

Merci bien, apparemment c'est son dernier ouvrage. Mais si celui-ci n'apporte pas de preuve, il ne se fonde que sur sa simple opinion ou uniquement des conjectures , à prendre avec précaution alors.

Je partage tout à fait ton avis.

En effet, cette vision d'Olivier Blanc m'interpelle. Il va beaucoup plus loin qu'Evelyne Lever ou Louis Hastier, qui avancent des hypothèses, mais sans verser dans le péremptoire. Là, Olivier blanc affirme. Malheureusement, il ne cite pas les sources qui lui permettent une telle assertivité.

A moins qu'il ne prenne pour argent comptant les délires de la femme Lamotte ?! Ce qui m'étonnerait, vu la qualité des autres analyses que j'ai lues de lui.

Voilà ce qu'il écrit en note :
Contrairement à ce qu'affirment Funck-Brentano et quelques autres après lui, les Mémoires justificatifs authentiques de Mme de La Motte, qui récusent la version officielle bétonnée par l'autorité judiciaire d'Ancien Régime, sont à examiner avec attention. Elle-même mourut subitement à Londres au moment d'adresser une demande officielle de réhabilitation à l'Assemblée nationale (1791). Les circonstances de ce décès sont énigmatiques.

olivia a écrit:

Voilà ce qu'il écrit en note :
Contrairement à ce qu'affirment Funck-Brentano et quelques autres après lui, les Mémoires justificatifs authentiques de Mme de La Motte, qui récusent la version officielle bétonnée par l'autorité judiciaire d'Ancien Régime, sont à examiner avec attention. Elle-même mourut subitement à Londres au moment d'adresser une demande officielle de réhabilitation à l'Assemblée nationale (1791). Les circonstances de ce décès sont énigmatiques.

D'accord, les circonstances du décès de la Lamotte sont inquiétantes. Ce n'est pas pour cela que ses mémoires sont plus crédibles.

Si l'on suit cette thèse, la Lamotte est encore pire qu'on l'imagine ! Elle serait reçue amicalement par Marie-Antoinette, toucherait une pension de la Cour, serait reconnue comme descendante des Valois, serait accueillie par de nombreuses dames de la Cour et elle oserait fomenter un tel coup monté ? C'est une pire raclure !!!

olivia a écrit:

Si l'on suit cette thèse, la Lamotte est encore pire qu'on l'imagine ! Elle serait reçue amicalement par Marie-Antoinette, toucherait une pension de la Cour, serait reconnue comme descendante des Valois, serait accueillie par de nombreuses dames de la Cour et elle oserait fomenter un tel coup monté ? C'est une pire raclure !!!

Pire ! Elle serait entrée dans l'intimité de la reine, son amitié et sa confiance, pour ensuite la trahir honteusement !

Je ne sais pas quoi en penser.

Dans la mesure où Olivier Blanc ne donne aucune source, pour moi, c'est réglé.

Bien dit !

Mais, pardonnez-moi, je ne vois pas bien ce que Olivier Blanc avance ici de si extraordinaire ??
Il ne dit pas qu'elle côtoya amicalement la reine !
Que la Jeanne se soit baladée à la cour ?
C'est vrai.
Qu'elle attira l'attention de princesses ? C'est vrai aussi. Et vas-y que je tombe dans les pommes à tout va !
Qu'elle reçut "pensions" ? C'est vrai aussi, et la première est même signée de la main de Louis XVI, et suivra une autre aumône de Mme Élisabeth.
Mais quoi ??!!

Quant à ses Mémoires, qu'ils soient pour partie de sa main ou non, ils n'en restent pas moins les délires rageurs d'une mythomane (ou d'un pamphlétaire).
Je ne vois pas pourquoi leur accorder plus de crédit ??

Ce qu'il dit d'extraordinaire, c'est qu'il prétend que la version officielle dégagea Marie Antoinette de cette fréquentation. En d'autres termes, que la reine a menti. Nous aimerions donc des sources.

pimprenelle a écrit:

Ce qu'il dit d'extraordinaire, c'est qu'il prétend que la version officielle dégagea Marie Antoinette de cette fréquentation. En d'autres termes, que la reine a menti. Nous aimerions donc des sources.

A part les Mémoires délirants de la dame (ou de l'auteur) et ses fantasmes (y compris les plus hot), on se le demande ?
Du reste, je ne vois pas trop comment le Parlement aurait fait diligence au pouvoir royal ?
Il est bien davantage à la botte et sous la pression des Rohan !
Quant au baron de Breteuil, on peut dire qu'il a été bien en dessous de ce qu'on attendait de lui dans cette affaire.
Enfin, si vraiment Marie-Antoinette et la comtesse s'étaient plus ou moins croisées, je ne vois pas trop ce qui aurait changé le fond de cette affaire ?

Je suis entièrement d'accord avec ton analyse. Tout au plus la reine a-t-elle pu croiser l'intrigante Valois, selon moi. Mais Olivier Blanc prétend que le parlement a étouffé l'affaire et fait disparaître des preuves qui étaient défavorables à la reine. De là, toutes les hypothèses se présentent : des plus softs (la reine aurait monté le coup du bosquet pour le fun) au plus immondes (la reine aurait monté le vol du collier).

Ce qui m'a choquée, c'est le hiatus entre le ton affirmatif de l'auteur et l'absence de sources l'étayant.

Alors il va falloir lui demander d'où il tient ces infos.

Ma théorie que la Reine ait pu (j'écris bien ait pu) assister à la mascarade au Bosquet avec son amie Lamotte ne semble pas du coup si extravagant. De toute façon dans tout cela il y a trop de zones d'ombres, la visite de la Princesse de Lamballe, l'évasion de la Comtesse, sa mort suspecte, son acharnement à vouloir à tous prix faire éclater sa vérité....même après avoir été punie et en terrain neutre, tout cela fait réfléchir. Personne ne saura jamais, et je n'aimerais pour cette raison pas polémiquer avec ceux ici qui ne supportent pas même l'idée de son implication.

D'autant plus que nous en avons déjà discuté abondamment, cher baron !

baron de batz a écrit:

Ma théorie que la Reine ait pu (j'écris bien ait pu) assister à la mascarade au Bosquet avec son amie Lamotte ne semble pas du coup si extravagant.

No comment...

Pour moi, je m'en tiens aux paroles de la reine lors de son procès. Elle a rappelé qu'elle ne connaissait pas la femme Lamotte. Point.

Mais enfin, j'sais pas moi : quelles preuves ??!!
La Lamotte a détruit toutes les lettres en sa possession ; le comte Beugnot qui est avec elle à ce moment là, n'évoque pas un mot de la reine, mais bien ceux, langoureux, du cardinal.
Lui même ne conserve rien.
C'est con !
Et quoi ses dires justificatifs ?? Faut-il prêter attention aussi à ses délires lesbiens ??
Elle roule tout le monde, et se contredit sans cesse !

Pour moi, c`est impossible que Marie Antoinette était amie avec la Lamotte et qu`elle ait participé avec à la rencontre du bosquet. Pour moi la Lamotte et ses complices a monté une supercherie pour soutirer de l`argent avec ce collier et Rohan a été victime de leur méfait. La reine n'a rien à voir là-dedans.Cela est mon avis.
Fleurdelys

baron de batz a écrit:

Alors il va falloir lui demander d'où il tient ces infos.

Inutile, s'il avait eu des documents à l'appui il les aurait cités...l'absence de source est pour moi très clair : il n'en sait pas plus que les autres et il interprète comme il peut

Simone BERTIERE penche également pour le fait que les deux femmes, la comtesse et la Reine, ne se connaîssaient pas. Par contre, l'idée que MARIE ANTOINETTE ait assisté à la scène du bosquet, comédie montée pour ridiculiser ROHAN à ses yeux, reste fortement ancrée chez certains.
Dans le GERFAUT, c'est le parti de JULIETTE BENZONI, qui met en scène la Reine, assistant à la fameuse scène, dissimulée derrière un grillage et s'amusant du ridicule de ROHAN à ses yeux, avant de s'offusquer qu'il la confonde si facilement avec une fille des rues.

Oui c'est normal car c'est exactement comme pour le cas Fersen : une telle version de la scène du bosquet fait vendre et attise les intérêts. Seulement force est de reconnaître qu'elle n'est basée sur rien si ce n'est sur une tentative de justification de la première concernée lors de son propre procès...ce qui ramène la crédibilité de cette unique source à zéro, enfin ce qui devrait être le cas pour tous les historiens dignes de ce nom

Pour moi, le simple fait de d'imaginer une prostituée jouer son rôle est inconcevable de la part de la reine de France, fille de Marie-Thérèse.