Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Mémoires de Mme Campan

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeJeu 11 Avr - 22:06

Du genre des Mémoires et notamment de celle de Madame Campan

http://www.verbum-analectaneolatina.hu/pdf/12-2-16.pdf
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mai - 20:59

Bonne soirée! je suis en train de lire des Mémoires de Mme Campan achetées récemment dans ebay (voir mon message antérieur dans ce post), mais pour ce que lis, je suis un peu, comment le dire...étonné scratch

...dans une échelle de 1 à 10, quelle crédibilité ou exactitude lui donnez-vous aux mémoires de Mme Campan?
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mai - 21:07

Les propos de Henriette Campan ont la crédibilité d'une personne qui a traversé les régimes en retournant sa veste et qui cherche à se refaire bien voir lorsque revient Louis XVIII... Il faut donc tout bien prendre avec des pincettes car elle a une vision plus lointaine des choses qu'elle l'aurait souhaité...je pense en particulier à une certaine nuit du 5 au 6 octobre 1789 Rolling Eyes

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mai - 21:34

Deux des choses qui m'attirent l'attention sont:
- Comme lectrice de Mesdames elle explique son caractère aimable et cordial vers les personnes et qu'elles étaient reconnaissantes envers la Reine d'être intervenue devant le Roi pour leur offrir Bellevue "parce qu'elles, à l'exception de ses appartements dans le château, ne possédaient rien"... scratch

-Pendant la grossesse de la reine de Mme Royalr, au cours d'une des promenades des nuits d'été, dans la terrasse de Madame et Monsieur (l'appartement des Dauphins) Madame Campan cite:
"...un soir ou Sa Majesté (la Reine) m'avait fait signe de la main de venir lui parler sur le banc où elle était assise, j'avais cru reconnaître à coté d'elle, deux femmes très-voilées qui gardaient le plus profond silence, que ces femmes étaient la Comtesse Du Barry et sa belle-soeur; et que j'en avais été convaincue en rencontrant à quelques pas du banc où elles étaient, auprès de Sa Majesté, un grand laquais de Mme. Du Barry, que j'avais vu à son service, tout le temps qu'elle avait résidé à la Cour." scratch scratch scratch

Je continue à lire les livres...
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mai - 21:56

Je suis du genre à me méfier énormément de la "bonne"Henriette ( et c'est un euphémisme... Mémoires de Mme Campan - Page 3 49856 ) mais pour le coup, recevoir discrètement madame du Barry, pourquoi pas. Very Happy

De même qu'en effet, Mesdames n'avaient "rien" avant l'avènement de leur neveu. Louis XV semble avoir été un père possessif. Mon rien entre guillemets évidemment, parle que pour des Filles de France, c'est tout à fait relatif. Mémoires de Mme Campan - Page 3 194575
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mai - 22:16

oui, Reinette, mais l'étonnant pour moi c'est la reconnaissance de Mesdames vers la Reine...
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 12 Mai - 22:24



Ah, ça par exemple ! Voilà que ton avatar a à nouveau disparu, Reinette !!! Mémoires de Mme Campan - Page 3 79143
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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Mai - 0:15

J_A_Gabriel a écrit:
oui, Reinette, mais l'étonnant pour moi c'est la reconnaissance de Mesdames vers la Reine...

Oui, c'est étonnant parce qu'on se souvient encore de la manière dont elles ont traité la jeune dauphine ! L'Autrichienne que Madame Adélaïde de France conseillait à Louis XVI de renvoyer à Vienne !
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMar 17 Mar - 7:46

Voici les derniers moments de Mme Campan raconté par sa biographe Inès de Kertanguy dans son livre Madame Campan, Première Femme de Chambre de Marie-Antoinette.

15 mars 1822 : Elle parle de sa famille; puis elle murmure :
–Je sens que la fin approche; Il me semble que tout va s'évanouir… Le temps presse. Des images trottent dans son esprit, il est vif, si vif encore. Elle s'adresse au docteur pour lui compter une anecdote; celle-ci est à l'honneur de Napoléon et elle résume toute la vie de la mourante : « Je dînais un jour à la Malmaison avec le Premier Consul, il remarqua la tabatière que je portais constamment, la prit, et reconnut les traits de Marie Antoinette.
– C'est bien, très bien, Madame Campan, me dit-il en me regardant ; ce portrait fait votre éloge, je n'aime point les ingrats. Il est bien naturel que vous teniez à conserver l'image cette femme charmante. Ils ont voulu la perdre en 93, que n'auraient-ils pas perdu ! La naissance et les titres les exaspéraient, leur haine tenait la rage. Vous seriez morte avec elle, j'en suis sûr, comme vous mourrez avec son portrait.
Docteur, ajoute-t-elle, après un moment de silence, il a dit vrai, voyez plutôt. »
Le 16 mars 1822 à six heures du soir, Henriette Campan rend son dernier soupir.


madame antoine

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeSam 30 Juil - 10:14

Pour ceux qui supportent la lecture sur écran, les Mémoires de Mme Campan en ligne :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6228805j/f9.image

_________________
Je préfère l'original à la copie
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeJeu 6 Juil - 11:50

Il existe également une version numérisée par Google.
C'est ici.

Bien à vous

madame antoine

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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeJeu 7 Mar - 16:10

( Je redis ici ce que j'ai déjà écrit dans le fil sur Madame Campan)

A l'âge de 15 ans, Henriette Genêt, ( qui deviendra par son mariage avec Bertholet - appelé Campan du nom de sa région dans les Hautes Pyrénées- Madame Campan) a reçu une excellente éducation et devient lectrice de Mesdames les filles de Louis XV = Victoire, Adélaïde et Sophie; plus tard, elle est placée au service de la jeune Dauphine Marie-Antoinette d'Autriche, devenue de France;
Dès lors, elle est en situation d'être témoin des prémices de la Révolution;
Ses Mémoires évoquent tout d'abord la fin du règne de Louis XV, puis les débuts du règne de Louis XVI jusqu'à son emprisonnement au Temple;
Très connus, ces textes ont servi de sources à maints historiens, ainsi que d'inspiration à maints romanciers qui n'hésitent pas à les plagier; Notamment Jean-François Parot dans sa série Nicolas Le Floch

J'ai été bien déçue par cette lecture, dont il me semblait qu'elle serait révélatrice de presque deux règnes si critiqués, et sans doute encore imparfaitement connus;
Si je n'ai pas relevé d'erreurs ou de mensonges historiques, j'ai été constamment gênée dans ma lecture par le ton de la narratrice;
Guindée, bien pensante, drapée dans sa morale et son bon sens, Madame Campan m'apparaît en définitive comme un personnage pas très net;
Sous couleur de véracité et de vertu elle ne recule pas devant des anecdotes choquantes ( les "petites filles" de Louis XV, les traîneaux de Marie-Antoinette, son nécessaire de voyage, l'inertie de Louis XVI critiquée par sa femme, etc) et l'on se demande si elle est juge ou partie;
A côté de ces évocations, elle se répand en envolées larmoyantes sur "l'infortunée Princesse" = Marie-Antoinette, "sucre" bien sûr, le personnage de Fersen, et se plaît à évoquer l'unité conjugale du couple Royal;
La confrontation avec d'autres Mémoires et correspondances montre là, sa "diplomatie";
En définitive, j'estime que ces Mémoires sont bien surévalués, et ne sont nullement une lecture indispensable;
Ce personnage m'est devenu antipathique, chafouin et opportuniste, avec pour l'achever un ego ridicule = quoiqu'elle se donne beaucoup de mal pour le suggérer, Madame Campan n'a pas été un témoin incontournable de cette époque; sa vision "rétrécie" à l'essentiel, ( presque ce que peuvent relater d'autres témoins à ce moment là, fait penser irrésistiblement à un "filtre" soigneux et précautionneux; aucune révélation, des critiques sous jacentes ( ne pas déplaire, on ne sait jamais ! ) de Marie-Antoinette et Louis XVI, omission des journées terribles, enfin rien de ce qui donne LE témoignage clé d'une période cruciale;


Et je cherche à télécharger depuis un certain temps =  

Mémoires de Mme Campan - Page 3 Image_11

De Geneviève Haroche-Bouzinac =  

Mémoires de Mme Campan - Page 3 Photo_11

Geneviève HAROCHE-BOUZINAC, Professeure de littérature française à l’université d’Orléans, directrice de l’équipe de recherche CLARESS (de l’âge classique aux Restaurations) au sein du laboratoire POLEN (Pouvoirs, Lettres, Normes), spécialiste de Voltaire et de la littérature épistolaire, est l'auteur de : la vie mouvementée d'Henriette Campan.


Comment survivre aux révolutions, quand on appartient tout entier à l'ancien monde ? C'est le problème qu'eut à résoudre toute une génération née au milieu du XVIIIe siècle et qui a connu une dizaine de régimes successifs, du règne de Louis XV à celui de Louis XVIII, en passant par la Convention, la Directoire, le Consulat et le Premier Empire. Mme Campan (1752-1822) appartient à cette génération intermédiaire. Issue d'une famille versaillaise où se croisent commis des ministères et officiers de la Maison du roi, milieu tout à la fois « philosophe et royaliste », elle est successivement lectrice de « Mesdames », les filles de Louis XV demeurées célibataires, et femme de chambre puis première femme de chambre de Marie-Antoinette. Sa fortune semble bien établie quand soudain tout s'écroule : Henriette Campan, aux premières loges, assiste à l'écroulement de la monarchie. Au lendemain du 10 août 1792, elle n'a plus rien et doit se cacher pendant les deux années de la Terreur aux environs de Paris. Au lendemain de la chute de Robespierre, Mme Campan sort de sa quasi-clandestinité et ouvre une maison d'éducation - choix paradoxal dans la mesure où elle-même a été élevée chez ses parents, mais « l'éducation bien donnée, bien sentie, est une sorte de création qui ressemble à la maternité ». Prenant pour exemple le Saint-Cyr de Mme de Maintenon, Henriette Campan entend promouvoir un modèle d'enseignement destiné à former des femmes capables d'autonomie : épouses et mères, mais aussi administratrices de leur maison et de leurs biens, cultivant les arts d'agrément en même temps que dotées de solides notions d'histoire et de langues étrangères. Le succès vient rapidement. L'institution de Mme Campan accueille Hortense et Stéphanie de Beauharnais, Caroline et Pauline Bonaparte, la fille du banquier Perrégaux et Zoé Talon, la future favorite de Louis XVIII. En 1807, Napoléon, pourtant adepte d'idées rétrogrades en matière d'éducation féminine, nomme Mme Campan directrice de la Maison impériale d'Écouen, destinée aux filles des membres de la Légion d'honneur. L'aventure s'achève en 1814, avec la chute de l'Empire.

Au plus fort de sa faveur, Mme Campan se rêve surintendante d'un réseau de maisons d'éducation s'étendant à tout le Grand Empire. « Nous sommes une espèce d'université de femmes, où la jeunesse de notre sexe doit être élevée et où doit se former en même temps une école normale de femmes enseignantes qui se répandront non seulement dans l'Empire français mais dans toutes les écoles étrangères formées à l'imitation de la France », écrit-elle en 1810. Tandis que s'appliquent les dispositions rétrogrades du Code civil, le mouvement des idées ne cesse pas pour autant de marcher. La figure de Mme Campan, que Geneviève Haroche-Bouzinac dessine avec science et sensibilité, retrouve ainsi sa place dans l'histoire de la lente émancipation des femmes.

Geneviève Haroche-Bouzinac
est l'auteur d'une thèse
dirige actuellement 2 thèses
a dirigé 8 thèses
a été président de jury pour 3 thèses
a été membre de jury pour 1 thèse

Collaborations

Direction depuis 1999 de la rédaction d’Épistolaire.
Depuis 2004, membre du comité de direction de la « Bibliothèque des Correspondances », Direction des éditions de correspondances, XVIIIe siècle, éditeur Champion- Slatkine, Paris, Genève.
2006, crée le réseau "Lumières" avec les universités de Tours (PRES Centre Val de Loire) et Poitiers. Ce réseau a regroupé 10 chercheurs et 40 doctorants (littérature, histoire, histoire de l'art, musicologie, philosophie) et s'est donné pour but l'étude des Secondes Lumières. G. Haroche-Bouzinac organise une journée annuelle à Orléans (en collaboration) à laquelle participent les doctorants.
Depuis 2008, nomination en tant qu’expert par l’université de Bourgogne TIL EA 4182 pour la publication de la Revue du centre Interlangues Textes et Contextes.


Dernière édition par Aglae le Mer 9 Fév - 11:27, édité 1 fois
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Petit Marquis

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeVen 2 Aoû - 11:52

Belle édition à couverture brodée de cet inestimable témoignage :

Mémoires de Mme Campan - Page 3 Zfer10

La vente est opérée par AbeBooks.
https://www.abebooks.com/books/rarebooks/?cm_sp=TopNav-_-Home-_-RBR

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J'ai fait danser tant de malentendus
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Oberon Saint Laurent

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMer 11 Mar - 8:02

Comme c'est romantique ! Une ancienne édition des mémoires de Mme Campan

Mémoires de Mme Campan - Page 3 Zzzz15

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La folie fait le tour du globe comme le soleil
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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMer 24 Nov - 16:49

Je suis en train de relire les Mémoires de Madame Campan; les livres "changent" de lectures en relectures; ou plutôt nous, nous changeons;
J'en suis au début où sont évoqués l'éducation donnée à Marie-Antoinette par sa mère, et le personnage de l'Abbé Vermond;
Mon opinion ne change pas, je crois même que je trouve l'écrivain encore plus fielleuse que lors de mes lectures précédentes;
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Airin

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeJeu 25 Nov - 19:57

Qu'entendez-vous par fielleuse, chère Aglae ?

_________________
Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeVen 3 Déc - 15:44

Lire ici =

" J'ai été bien déçue par cette lecture, dont il me semblait qu'elle serait révélatrice de presque deux règnes si critiqués, et sans doute encore imparfaitement connus;
Si je n'ai pas relevé d'erreurs ou de mensonges historiques, j'ai été constamment gênée dans ma lecture par le ton de la narratrice;
Guindée, bien pensante, drapée dans sa morale et son bon sens, Madame Campan m'apparaît en définitive comme un personnage pas très net;
Sous couleur de véracité et de vertu elle ne recule pas devant des anecdotes choquantes ( les "petites filles" de Louis XV, les traîneaux de Marie-Antoinette, son nécessaire de voyage, l'inertie de Louis XVI critiquée par sa femme, etc) et l'on se demande si elle est juge ou partie;
A côté de ces évocations, elle se répand en envolées larmoyantes sur "l'infortunée Princesse" = Marie-Antoinette, "sucre" bien sûr, le personnage de Fersen, et se plaît à évoquer l'unité conjugale du couple Royal;
La confrontation avec d'autres Mémoires et correspondances montre là, sa "diplomatie";
En définitive, j'estime que ces Mémoires sont bien surévalués, et ne sont nullement une lecture indispensable;
Ce personnage m'est devenu antipathique, chafouin et opportuniste, avec pour l'achever un ego ridicule = quoiqu'elle se donne beaucoup de mal pour le suggérer, Madame Campan n'a pas été un témoin incontournable de cette époque; sa vision "rétrécie" à l'essentiel, ( presque ce que peuvent relater d'autres témoins à ce moment là, fait penser irrésistiblement à un "filtre" soigneux et précautionneux; aucune révélation, des critiques sous jacentes ( ne pas déplaire, on ne sait jamais ! ) de Marie-Antoinette et Louis XVI, omission des journées terribles, enfin rien de ce qui donne LE témoignage clé d'une période cruciale;


Pardon chère Airin de "me citer" !! je ne me tiens pas pour une historienne au vrai sens du terme; je suis une "littéraire";
C'est sans doute la raison qui me fait "sentir" le côté faux jeton de Madame Campan;
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Airin

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 5 Déc - 9:58

Oh mon Dieu, chère Aglae, n'êtes-vous pas un peu trop sévère ?

_________________
Cet été-là, l'extravagance était à la mode.
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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeDim 5 Déc - 11:46

Chère Airin, peut-être bien ? j'ai tendance à être sévère avec comme disent mes élèves " les gens qui se la pètent" ; d'abord; ensuite, il y a de nombreuses "omissions" on va dire ainsi; et ceci parce que le récit utilise ces silences pour créer l'impression que Campan a suivi la Reine sans arrêt ce qui est faux ! et enfin et surtout parce que ces Mémoires sont une instrumentalisation des souvenirs, de la mémoire de Marie-Antoinette pour servir à la réputation de Madame Campan;
Voilà = je conviens tout à fait que c'est un ressenti absolument personnel, je n'aime pas Madame Campan; quelle différence avec les Mémoires de Madame de Tourzel !!!

Bien sûr cet avis "sévère" peut-être combattu, critiqué, et contre argumenté; je n'impose pas du tout de le partager, il faut le souligner; mais j'ai vraiment du mal avec cette femme;
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Dorothy Vallens

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Déc - 17:06

Mais si nous commençons à remettre en doute le témoignage de madame Campan, que reste-il ? Mémoires de Mme Campan - Page 3 35958
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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Déc - 17:32

Je ne remets pas en doute le témoignage de Madame Campan; je dis simplement
* qu'elle n'a pas suivi tous les épisodes de la révolution ; elle était absente lors de la fuite à Montmédy, par exemple et d'autres évènements importants; ce qu'elle cache en les passant sous silence
* d'autre part, j'ai relevé des actes contestables , il y en a ( par exemple les traîneaux, les sorties , etc) de Marie-Antoinette, qu'elle se plaît à détailler et à raconter longuement, mine de rien; il faut corroborer un certain nombre de défauts de Marie-Antoinette ( ne sachant pas QUI lira ces mémoires); mais il faut malgré tout se montrer fidèle à la Reine, et pour cela, elle répète sans arrêt "cette infortunée Princesse";

En définitive, je la trouve simplement hypocrite, et cherchant à augmenter le rôle qu'elle a joué; le reste est un sentiment personnel à son égard, et je comprends tout à fait qu'il ne soit pas partagé;

Il y a un nombre de Mémoires tels ceux de Madame de Tourzel, qui sont fiables et rapportent en détail puisqu'elle a vécu tous les évènements au côtés de la Reine et y a participé;

Mémoires de Mme Campan - Page 3 41bsdx10


Sur sa fille, ici https://maria-antonia.forumactif.com/t218-marie-charlotte-pauline-josephine-de-tourzel-comtesse-de-bearn?highlight=madame+de+Tourzel

Dans ma recherche rapide, je n'ai rien trouvé sur ses Mémoires, j'ouvrirai un fil s'il n'y a rien, ce dont je doute;
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elois

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMar 14 Déc - 11:25

N'oublions pas qu'Henriette Campan enseignait aux jeunes personnes de l'entourage de Napoléon. Elle a donc dû retourner sa veste.

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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMar 14 Déc - 11:33

Tout à fait !! merci de votre compréhension !!!

Ensuite, la comparaison avec sa soeur, fidèle aussi de Marie-Antoinette qui l'appelait affectueusement "ma lionne" et qui se suicida en se jetant par la fenêtre lorsqu'elle fut suspectée par les révolutionnaires, n'aide guère à la prendre en estime;

Mais ce n'est là, encore, qu'un ressenti personnel que je n'impose à personne; j'ai été très stricte et objective dans l'évaluation de la qualité de ces Mémoires;
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elois

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMar 14 Déc - 11:43

La reine n'a pas donné de surnom à Henriette Campan. Dans ses mémoires, elle dit qu'elle l'appelait "Campan", pas très affectueux.

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Aglae

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MessageSujet: Re: Mémoires de Mme Campan   Mémoires de Mme Campan - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Fév - 16:33

Very Happy  Pour mieux connaître Madame Campan, j'ai téléchargé et débuté la lecture d'une biographie qui lui est destinée écrite par Inès de Kertanguy;


Mémoires de Mme Campan - Page 3 M0229810


C'est intéressant et bien documenté; on y apprend à mieux comprendre cette femme qui n'a pas dû être toujours heureuse, notamment sur le plan personnel ( mariage raté) et qui, en compensation s'est beaucoup consacrée à sa fonction de femme de chambre, après avoir été lectrice de Mesdames, les filles de Louis XV; la jeune Henriette Genêt n'est pas jolie, véritablement, quoique vive, gracieuse, cultivée; au contraire de sa soeur qui était belle; la biographie ne le dit pas, mais le donne à comprendre = ce manque d'attrait ( disons, il ne faut pas en faire un laideron, ce n'est pas le cas, non plus...) l'incline au réalisme, à l'observation d'autrui, à l'analyse des grands seigneurs dont elle est à leur service, à leurs engouements passagers et égoïstes, au peu de gratitude et de sincérité à attendre d'eux, en échange d'un dévouement presque 24 heures tout du long du jour;
Elle fait la connaissance de Marie-Antoinette lorsque celle ci encore jeune Dauphine de 14 ans, se plaît à se réfugier dans les appartements des tantes de Louis -Auguste, les soeurs de Louis XV Mesdames Adélaïde, Victoire, Louise, et Sophie, où elle trouve un climat familial qui lui fait défaut dans cette cour immense;

Je n'ai pas encore achevé cette lecture.....je viendrai en rendre compte plus tard;

Autre ouvrage excellent, et primé, je l'ai présenté en détail dans les posts précédents, le livre de Geneviève Haroche-Bouzinac  La vie mouvementée d'Henriette Campan que je me promets de lire ensuite....toujours en attente de téléchargement.... je patiente.....





Mémoires de Mme Campan - Page 3 La-vie10

Voici un excellent article sur cet ouvrage, en attendant,

https://journals.openedition.org/studifrancesi/47310

Cette remarquable biographie de l’inventrice d’un «Lycée» au féminin aurait comblé Stendhal qui avait fait beaucoup de réserves sur l’édition chez Baudoin aîné des Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, due à F. Barrière. Stendhal jugeait que ce dernier avait fait du manuscrit une «rapsodie larmoyante» ou une «homélie niaise» qui ne méritait aucune confiance – avis partagé par Courier – car le prudent éditeur avait supprimé plusieurs pages; c’était une «spéculation de librairie», voire une «friponnerie». Appréciation d’autant plus fondée qu’il avait assisté chez Mme Cardon, qui avait été au service de Marie-Antoinette comme sa tante Mme Campan, à plusieurs lectures du manuscrit en 1800, 1803 ou 1809 (et non en 1799, p. 287). Il avait même écouté Mme Campan raconter comment Louis XVI s’était vengé de B. Franklin: «il fit peindre la figure du vénérable vieillard au fond d’un pot de chambre de porcelaine» offert à la princesse de Polignac. À partir de nombreuses sources manuscrites rarement ou jamais exploitées (archives nationales, archives départementales et familiales, études notariales, musée de la Légion d’honneur, bibliothèque nationale de France, bibliothèque Thiers, bibliothèque du Congrès, ex-musée des Lettres et manuscrits), Geneviève Haroche-Bouzinac, distinguée en 2011 pour sa biographie de Mme Vigée-Lebrun et plus récemment pour celle de Louise de Vilmorin, retrace la vie et la carrière d’Henriette Campan (1752-1822) en trois étapes: «De Versailles aux Tuileries» (jusqu’en 1794), «Saint-Germain-en-Laye» (1794-1807), «Avec l’Empereur» (d’octobre 1807 à 1815). On suit pas à pas la fille d’Edmond Genet, chef du bureau des interprètes aux Affaires étrangères, homme de confiance de Vergennes, mais aussi érudit qui se chargea de l’éducation de ses enfants et fit de son aînée une véritable fille des Lumières. Lectrice des filles de Louis XV à seize ans, Henriette passe au service de la dauphine, devient seconde femme de chambre de la reine en 1774, avant d’être promue en 1786 première femme de chambre de Marie-Antoinette dont elle deviendra la confidente (elle participera aux préparatifs de la fuite de la famille royale en mars 1791).

2Une nouvelle carrière commence après la Terreur, celle d’éducatrice – elle préférait le terme d’«institutrice» – des filles du Consulat et de l’Empire. C’est grâce à Joséphine de Beauharnais, qui lui confia l’éducation de sa fille et de sa nièce (le surlendemain de son mariage, Bonaparte vient les voir et visite la pension), qu’elle deviendra en janvier 1809 surintendante de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur installée au château d’Écouen en 1807. Les historiens de l’éducation qui ont étudié la fondation de la Maison impériale n’ont pas saisi à son origine le projet éducatif élaboré par Mme Campan quand elle ouvrit en juillet 1794, à un des pires moments de sa vie, l’«Institut national de Saint-Germain-en-Laye» qu’elle dirigera pendant onze années. G. Haroche-Bouzinac expose en détail l’organisation de l’institution, la mise au point d’un nouveau modèle pédagogique inspiré des pensionnats genevois et anglais, de la maison de Mme de Maintenon à Saint-Cyr, et peut-être des ouvrages de Mary Wollstonecraft. À Saint-Germain, d’abord dans un modeste bâtiment puis dans le «ci-devant hôtel de Rohan», elle formera une équipe avec Patrick Macdermot, ancien principal adjoint du collège des Irlandais à Paris, qui encadrera les garçons dans un établissement proche. Les inscriptions augmentant, elle signe en octobre 1801 un nouveau bail pour agrandir sa pension qui comptera 125 élèves l’année suivante, quinze institutrices et plusieurs maîtres en 1805. Parmi ses élèves, ses trois nièces, les «jeunes et jolies» demoiselles Auguié que Stendhal rencontra à l’époque où il fréquentait le salon Cardon (Antoinette se mariera à un préfet puis au chef d’État-major de Duroc; Aglaé deviendra la maréchale Ney; Adélaïde épousera le général Broc), Hortense, Stéphanie et Émilie de Beauharnais, future Mme Lavalette, protégées du Premier Consul dont les sœurs Caroline et Pauline arrivèrent en 1798, Hortense Perrégaux, Élisabeth de Lally-Tollendal, Nancy et Adèle Macdonald, Zoé Talon, Fanny Kastner, plus tard fondatrice d’un pensionnat conseillée par Mme Campan, Aimée Leclerc, etc., mais aussi des Espagnoles (Nieves de Hervas, qui acceptera la main de Duroc), des Polonaises (Christine Kossowska n’oubliera pas sa «toujours chère et adorable maman») et des Américaines (Eliza Monroe, fille du futur président des États-Unis). Dès la première génération d’élèves, l’Institut devient un «vivier de fiancées» pour les officiers de Bonaparte. Ce modèle cosmopolite sera imité à Milan, Aversa, Munich, dans ce que Stendhal nommera les «collèges à la Campan».

3En 1806, à la suite d’un premier entretien avec Napoléon sur la création des Maisons d’éducation, Mme Campan présenta un ambitieux «plan d’éducation» limité dans sa portée par les décrets impériaux. Passionné par ces questions, Stendhal dira en 1824 que Napoléon avait échoué dans sa réforme du système de l’éducation des femmes, et il ajoutait: «En fait, l’éducation des femmes aujourd’hui est quasiment aussi absurde qu’elle l’était il y a cinquante ans». Il s’agissait de mettre en place un système éducatif national par classes de niveau pour des fillettes et des adolescentes dont les familles appartenaient à des camps opposés, afin de leur offrir une véritable éducation pensée d’abord comme une préparation à gagner sa vie. Ce projet visionnaire fut à plusieurs reprises retardé ou compromis par le manque de ressources pérennes alors que les effectifs grossissaient, mais surtout parce qu’en haut lieu on voulait «non des femmes très agréables mais des femmes vertueuses, que leurs agréments soient du cœur et non de l’esprit», à l’opposé du but visé par Mme Campan. Les instructions officielles limitaient l’enseignement à l’orthographe et aux «principes de la langue», au calcul, avec «un peu de géographie et d’histoire», et «un léger cours de physique ou d’histoire naturelle». Les langues étrangères étaient interdites, mais Mme Campan réussit à contourner le règlement; de même les représentations théâtrales (Bonaparte avait pourtant assisté à une belle représentation d’Esther en mars 1802), alors que Mme Campan, comme Mme de Genlis, préconisait un «théâtre d’éducation» – elle avait fait construire un théâtre pour ses élèves en 1796 – et l’apprentissage des arts d’agrément. Quant aux livres, leur nombre est limité. À coup sûr, Mme Campan avait été beaucoup plus libre à Saint-Germain! Rappelons une remarque de Stendhal que la question intéressait: à propos de l’Essai sur l’éducation des femmes de Mme de Rémusat, il écrit que Napoléon «n’est pas parvenu à introduire aucune réforme bien substantielle dans le système de l’éducation des femmes». Là où l’Empereur avait échoué, Mme Campan aurait donc réussi. Signe ou rançon du succès, en 1801 sa pension inspire un faiseur d’opéras-comiques, en 1803 elle est brocardée dans un vaudeville. La surintendante affronte nombre de déboires dus essentiellement à la création d’autres maisons d’éducation ou à la possible rivalité entre l’établissement de Saint-Denis, inauguré en juillet 1811, et la Maison d’Écouen. À cela s’ajoutent des difficultés financières (460 assiettes à remplir chaque jour), auxquelles Napoléon ne croit pas. En 1814, l’édifice patiemment construit est menacé par la réunion des deux maisons à Saint-Denis et la baisse drastique des effectifs. Après les Cent Jours, Henriette Campan n’a plus de rôle actif. Alors qu’elle est ruinée, elle obtient non sans peine des Bourbons une modeste pension et le titre de surintendante honoraire. Après la crise qui l’avait arrachée à Écouen, elle se retira à Mantes où elle rédigea pour ses proches son Livre de famille qui rejoignit dans sa bibliothèque ses Mémoires écrits pour la postérité, auxquels elle ajouta en juillet 1820 deux mémoires justificatifs destinés à la duchesse d’Angoulême, afin de contrer les anciens émigrés ultras qui avaient cherché dès 1799 à ternir sa loyauté à l’égard de la reine qu’elle avait pourtant servie jusqu’au 13 août 1792 (arrestation de la famille royale), et qui lui reprochaient de s’être ralliée avec trop d’empressement à la famille Bonaparte.

4Les articles et les monographies ne manquent pas sur les conditions de publication des Mémoires et sur le rôle pédagogique tôt reconnu de Mme Campan, mais grâce à G. Haroche-Bouzinac on dispose désormais d’une biographie bien informée, rigoureuse – en témoignent les annotations – et d’une lecture passionnante. On aurait aimé que fussent discutées les appréciations, d’ailleurs non mentionnées, de Sainte-Beuve («bel esprit prétentieux»), de Mme de Bassanville qui la jugeait fort instruite mais «froide, orgueilleuse, hautaine», de Balzac évoquant son utilitarisme dans Eugénie Grandet, ou de Marie Pierre qui dit dans Chrétiennes et françaises (1892) qu’elle était «guidée par l’intérêt et l’ambition», sans parler de contemporains moins connus déclarant qu’elle négligeait la culture de l’esprit au profit des arts d’agrément et de l’art de se bien tenir et de savoir se présenter dans le monde. À les en croire, l’instruction délivrée n’était guère solide. Bien qu’aucune de ses aristocratiques héroïnes n’ait fréquenté l’Institut national de Saint-Germain ni la Maison impériale d’Écouen, et bien qu’il n’ait sans doute pas lu le traité De l’Éducation, suivi des Conseils aux jeunes filles, d’un Théâtre pour les jeunes personnes, et de quelques essais de morale (édité par Barrière en 1824) dont il connaissait l’existence, Stendhal avait raison de voir en Mme Campan comme en Mme de Rémusat qui pourtant n’avait aucune réelle expérience pédagogique, «deux dames aux talents peu communs», des «femmes accomplies».


Article de Michel Arrous

Voilà, à suivre...... Very Happy
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