Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon

J'ai retrouvé mon livre mais pas encore ma brochure. J'ouvre donc ce topic sur elle.
Tout d'abord , je voudrais parler de la Maison d'Alençon.

Vous savez que les Normands furent mis en possession du territoire en 911 au traité de St Clair sur Epte. Dès cette époque, Alençon resta détaché du territoire et constituait en quelque sorte une marche, c'est à dire une zone frontière. Richard Ier de Normandie en confia la garde à un seigneur qui possédait Bellême au Perche. Celui-ci en profita pour se tailler son territoire.
Quand les princes normands devinrent rois d'Angleterre , le seigneur de Bellême crut l'occasion favorable de se défaire de son seigneur. Peine perdue . Les guerres qui suivirent et aboutirent sous Philippe Auguste à l'annexion de la Normandie à la France , erurent toujours pour pivôt la maison d'Alençon.
Ainsi donc , Alençon devint un apanage des princes de France. Il y eut en 1268 un premier apanage d'Alençon à Pierre, 5ème fils de St Louis, un second en 1290 constitué par Philippe le Bel à son frère , le fameux Charles de Valois. Ce second apanage dura jusqu'à l'époque de Marguerite de Lorraine . Le fils de cette dernière fut le dernier Valois d’Alençon.

Les Valois d’Alençon , d’abord comtes , furent créés ducs et princes en 1414 par Charles VI.

Désolée de remonter si loin mais il faut expliquer un peu les choses...

Marguerite de Lorraine, dame de haut lignage s’il en était , possède le sang de trois Maisons prestigieuses : Anjou, Lorraine et Alençon. Ces trois Maisons comportent déjà en leur sein des renoms de sainteté.

En ce qui concerne l’Anjou. Cette Maison la rattachait aux Rois de France. Le saint issu de cette maison est un saint que vous devez sûrement connaître, chère Olivia, puisqu’il est de chez vous. Je veux parler de St Louis de Toulouse. Ce saint , né en 1274 était le fils de Charles II , roi de Naples et neveu de St Louis . IL pratiqua tout enfant les austérités d’un religieux . A 14 ans , il dut servir d’otage au roi d’Aragon et supporta une dure captivité . Il se livrait à la prière, à l’étude et aux mortifications. A peine sorti de prison , à 20 ans ( 1294 ) , il entra dans l’ordre de St François puis ordonné prêtre , il fut nommé évêque de Toulouse. Il édifia son diocèse par sa douceur, par son angélique pureté et par son extrême pauvreté. Il mourut en 1297, âgé de 23 ans.

En ce qui concerne la Lorraine , les saints remontent d’un peu plus loin. Citons , entre autres , St Arnould , St Clou et St Martin de Trêves. Autre sainte qui s’est illustrée dans cette maison, c’est la belle-sœur de Marguerite de Lorraine. Je veux parler de Philippa de Gueldre. Osterreich, vous devez sûrement connaître. C’est une sainte de par chez vous !

En ce qui concerne la Maison d’Alençon, Citons entre autres le cardinal Philippe de Valois, mort en grand renom de sainteté et la belle-mère de Marguerite de Lorraine, Marie d’Armagnac .


Voici ma source principale :

La Bienheureuse Marguerite de Lorraine , duchesse d'Alençon et religieuse clarisse du
Chanoine René Guérin
La Chapelle Montligeon, 1926, 465 p

Merci pour cette plongée dans le Moyen-Âge!
Je ne connais que très vaguement ce saint de Toulouse.

La Postérité de Marguerite de Lorraine


Françoise d’Alençon , autre fille de notre bienheureuse, se maria dès 1505 avec François d’Orléans, duc de Longueville et Comte de Dunois. Elle perdit ce premier mari peu de temps après et épousa en secondes noces le 18 mai 1513, Charles, duc de Bourbon. C’est elle qui devait porter jusqu’au trône de France la lignée de notre bienheureuse. Elle eut de ce prince 13 enfants , parmi lesquels Antoine de qui devait naître Henri IV.
Sur ses 5 filles nées de son second mariage , 4 se firent religieuses et moururent abbesses.
Françoise d’Alençon suivit en tous points la conduite de samère et s’illustra comme elle au service des plus pauvres.

Anne D’Alençon se maria le 31 août 1508 avec un prince italien ami de la France, Guillaume Paléologue, marquis de Montferrat. Elle aussi suivit en tous points les traces de sa mère en faveur des plus pauvres. Une de ses filles ( Marguerite de Montferrat ) devint par son mariage avec le duc de Mantoue , la cousine du vénérable François de Gonzague , un des généraux de l’ordre des Frères Mineurs , qui vécut de 1546 à 1620 et de St Louis de Gonzague qui s’illustra dans la sainteté entre 1568 et 1591.

Cette famille des Paléologues, je m’interroge, y –a-t-il un rapport avec les empereurs de Constantinople ?

Marguerite de Lorraine est en même temps la grande tante des anciens empereurs d’Autriche par René II son frère. De ce prince descendent en ligne directe tous les ducs de Lorraine , jusqu’à celui qui épousa Marie-Thérèse d’Autriche. C’est donc la tige des Habsbourg-Lorraine.

C'est même assez marrant. Charles d'Alençon ( le fils de Marguerite de Lorraine ) est mort sans descendance. Rappelons-nous , il avait épousé Marguerite d'Angoulême qui s'est remariée avec Henri II d'Albret roi de Navarre. C'est donc leur fille Jeanne D'Albret qui épousa le fils de Françoise d'Alençon , à savoir Antoine de Bourbon.

Donc , le grand ancêtre de toute cette maison n'est autre que notre bon roi René D'Anjou. J'ai aussi un livre sur lui, aux éditions Fayard...

Voici ce que dit Wiki sur les Paléologues :

"Les Paléologues sont une famille noble de Byzance datant du XIIe siècle et originaire de Macédoine, qui régna sur l'Empire byzantin. Ils furent les derniers souverains byzantins régnants, puisque l'Empire de Trébizonde survécut huit ans à la chute de Constantinople — Trébizonde tomba aux mains des Turcs en 1461. Leurs descendants régnèrent en Morée et sur les principautés roumaines de Moldavie et Valachie ; d'autres émigrèrent en Italie, et une branche cadette obtint par mariage le marquisat de Montferrat. Ils ont une descendance moderne en France (Maurice Paléologue) et en Roumanie (Alexandre Paléologue).

L'emblème de leur dynastie était l'Aigle à deux têtes, repris ultérieurement par la Russie et la Serbie sur leurs armoiries.
"

Merci pour cette passionnante plongée dans l'histoire généalogique de Marie-Antoinette .

De rien Madame Sophie. C'est normal de vouloir en savoir plus sur notre reine en explorant ses ancêtres...

Voici ce que j'ai trouvé sur Wikipédia à propos d'Anne d'Alençon :

"Anne d’Alençon, dame de La Guerche, née à Alençon le 30 octobre 1492 et morte à Casale Monferrato le 18 octobre 1562, est une marquise de Montferrat, ayant exercé le rôle de régente du marquisat de Montferrat pour son fils, Boniface de 1518 à sa mort en 1530.

Cadette des trois enfants de dernier des trois fils de René d'Alençon et de Marguerite de Lorraine-Vaudémont, elle nait deux jours avant la mort de son père.

Fiancée en 1501 à Guillaume IX Paléologue, marquis de Montferrat, Anne l’épousa, le lendemain de son seizième anniversaire, le 31 octobre 1508 à l’église de Saint-Sauveur de Blois. Elle lui donna deux filles et un fils : Maria, en 1509, Margherita, en 1510, et enfin un héritier : Bonifacio IV, en 1512.

En 1517, sa fille aînée, Maria, fut fiancée à Frédéric II de Mantoue, fils de Isabelle d’Este, futur marquis et duc de Mantoue, mais le contrat de mariage fut annulé, après que Frédéric eut accusé Maria d’avoir tenté d’empoisonner sa maîtresse Isabelle Boschetti, épouse du comte de Calvisano.

À la mort de son mari en 1518, son fils Boniface, âgé de 6 ans, hérite du marquisat. Anne jour le rôle de régente jusqu’à la mort inattendue de son fils en juin 1530. Elle continua de s’impliquer dans le gouvernement de Montferrat tandis que la mort de Boniface a également ravivé l’intérêt de Frédéric de Mantoue pour un mariage avec Maria. Le trépas inattendu de cette dernière en septembre 1530 tourna son attention vers sa sœur Margherita. Après avoir examiné les diverses propositions de mariage offertes à Margherita, Anne opta pour l’union avec la maison de Gonzague et le mariage fut conclu en octobre 1531.

À la mort sans héritier, en 1533, du marquis Giovanni Giorgio del Monferrato, qui avait été succédé à Bonifacio, un différend eut lieu pour la succession au marquisat, entre la maison de Gonzague et la maison de Savoie, toutes deux en mesure de faire des allégations plausibles. Pendant ce temps, Montferrat fut, dans les faits, sous domination espagnole. En 1536, Charles Quint attribua le fief à Margherita et son mari, Frédéric. Anne fut en réalité celle qui dirigea le fief. À la mort, en 1540, de Frédéric, son fils âgé de sept ans, Francesco lui succéda comme marquis de Montferrat et duc de Mantoue. Margherita Gonzaga Paleologo devint régente, avec son frère-frère le cardinal Ercole Gonzaga.

Anne d’Alençon se retira alors de la vie publique entra au couvent des Sœurs Dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, qui jouxtait son palais de Casale Monferrato, et où elle mourut peu avant son soixante-dixième anniversaire.

En 1525, après la bataille de Pavie, le frère de Anne Charles IV d'Alençon mourut, laissant ses biens personnels à Anne et à sa sœur Françoise d'Alençon. Cet héritage fut contesté en vain par Marguerite de Navarre, la veuve de Charles, sœur de François Ier. Anne, à son tour, légua ces biens à Isabella Gonzaga, la fille aînée de Federico et Margherita. Isabella ayant renoncé à l’héritage, Margherita réussi à les transférer à son troisième fils Louis IV de Nevers, futur duc de Nevers et fondateur de la branche de Nevers de la maison de Gonzague."


Elle fait exactement comme sa mère , elle se retire au couvent.
Mais le contrat de mariage de Charles D'Alençon laisse en prime une belle querelle de famille entre Marguerite de Navarre et ses belles-soeurs...

Pour ceux qui sont doués pour mettre les images, ce serait bien de faire une galerie de portraits. Wiki donne le portrait d'Anne d'Alençon mais point celui de sa soeur...
Pour ma part, je mettrais des portraits de Marguerite de Lorraine...

Voici ce que dit Wiki sur Charles IV d'Alençon fils de notre bienheureuse :


Charles IV d'Alençon

Charles IV de Valois, duc d’Alençon (1489 - 1525 à Lyon), était un prince de sang de la maison des Valois. Il était le beau-frère du roi François Ier et son plus proche héritier dans l'ordre de succession au trône de France. Mort sans postérité, il est le dernier représentant de la branche des Valois-Alençon.

Biographie

Il était fils de René, duc d’Alençon et comte du Perche, et de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine-Vaudémont.

En 1497, à la mort de son grand-oncle Charles d'Armagnac, il hérite des comtés d'Armagnac et de Rodez.

Il fit sa première campagne en 1507 en Italie sous les ordres de Louis XII, notamment au siège de Gênes. Il l'accompagna à nouveau en 1509 et combattit à Agnadel, et participa aux prises de Bergame, Caravaggio, Borromeo et Crémone.

Il épousa en 1509 Marguerite d'Angoulême, fille de Charles d’Orléans, comte d'Angoulême, et de Louise de Savoie, sœur aînée de François Ier. Ils n'eurent pas d'enfants.

Son beau-frère devint roi en 1515 et il repartit une nouvelle fois en Italie, combattit à Marignan, puis défendit en 1521 la Champagne contre une expédition de Charles Quint.

En 1525, il combattit à Pavie et, après la capture du roi, commanda l’armée française. Éprouvé par la défaite, accusé d’avoir abandonné le roi, il tomba malade et mourut. Sa veuve lui succéda, écartant sa sœur Françoise de la succession.
"

On devrait créer aussi un fil sur Marguerite de Navarre et le roi René , autres ancêtres intéressants de Marie-Antoinette...
Cela ne pose pas de problème car j'ai des livres sur eux !

Et moi qui en parallèle m'occupe des Habsbourg!
Y a pas à dire, rien de Marie-Antoinette ne nous échappera, même ses ancêtres vivant bien 300 ans avant elle!

Que j'aimerais lire une bio du roi René! L'an dernier, je me suis occupée de Charles VI et de Charles VII.

J'ai la bio de Jean Favier aux éditions Fayard. C'est je crois la bio la plus complète sur lui quoique ce livre-ci me tente bien aussi :

Le Roi René dans tous ses Etats, 1409-1480 de
Noël Coulet et tout un collectif d'auteurs
Editions du Patrimoine Centre des monuments nationaux , 2009, 239 p : 32 euros

Voici le Résumé Amazone :

"Il est, dans l'histoire, des personnages insubmersibles. Le temps, ni les modes, ni le scalpel de la critique ou les lauriers de la louange, ne les font disparaître. René d'Anjou semble être de ceux-là. Sa vie ne fut pas plus mouvementée, sa cour plus brillante, sa descendance plus nombreuse ou ses conquêtes plus durables que celles d'autres princes de son temps. Pourtant, il a su, depuis plus de cinq siècles, occuper l'imaginaire du populaire comme du savant, et susciter chez le premier un courant continu de sympathie alors que le second s'employait résolument à le renvoyer au second rang, à la place plus modeste que lui attribue l'Histoire. A l'occasion du 600e anniversaire de sa naissance, cet ouvrage vient redonner sa juste place à un prince par trop méconnu. "

Et en plus , il y a un superbe portrait du roi René sur la page de couverture...

C'est surtout sa mère dont j'aimerais trouver la biographie. J'avais écouté un passionnant 2000 ans d'histoire à son sujet.

Mais j'ai aussi un livre sur Yolande d'Aragon...

olivia a écrit:

Que j'aimerais lire une bio du roi René!

Jacques Levron en a écrite une.
Je ne l'ai pas lue, mais vu ce que je connais de cet auteur, ce ne peut être qu'une biographie de qualité

Bien à vous.

Effectivement c'est un auteur de qualité.
Merci pour l'info!

Je vous laisse. Il y a un de ces orages, une tempête terrible !

Oui, il vaut mieux éteindre et débrancher dans ces moments.
A très vite!

Il tonne encore mais l'orage semble s'éloigner...

Sur cette famille de Lorraine, voici deux ouvrages qui me paraissent bien intéressants :

-Les ducs de Lorraine de René 1er à François III : histoire de la Lorraine de
André Podsiadlo
Publibook, 2007, 12 euros

Résumé Amazone :

"Ouvrage qui regroupe l'histoire de tous les ducs de Lorraine, le livre d'André Podsiadlo met l'accent sur les aspirations indépendantistes de cette région et jalonne cette généalogie parfaitement documentée d'anecdotes cocasses. De René 1er en 1409 à François III en 1765, vous saurez tout sur les grandes familles qui marquèrent l'histoire de la Lorraine. "

-La Lorraine des ducs : Sept siècles d'histoire de
Henry Bogdan
Perrin, 2005, 291 p : 21 euros

Résumé Amazone :

"Présentation de l'éditeur

La Lorraine, avant d'être rattachée à la France en 1766, fut un duché souverain dont les ducs issus de la Maison d'Alsace - sauf Stanislas Leszczynski imposé par son gendre Louis XV - ont régné sans discontinuer de 1048 à 1736. Les ducs qui, depuis 1431, sont également ducs de Bar, ont eu en commun la volonté de préserver l'indépendance de leurs Etats et d'en assurer le développement et le rayonnement. Certains d'entre eux ont fait connaître la Lorraine
hors de ses frontières : Raoul Ier qui mourut à Crécy en combattant aux côtés du roi de France ; René II, le " héros lorrain " qui en 1477 sous les murs de Nancy mit fin aux ambitions de Charles le Téméraire, le duc exilé Charles V qui sauva Vienne en 1683 puis libéra la Hongrie de ses occupants turcs ; ou même Stanislas, le duc nominal chargé de faciliter l'incorporation du duché à la France, qui fit de Nancy l'un des plus purs joyaux de l'urbanisme du XVIIIe siècle. Plus de deux siècles après son rattachement à la France, la Lorraine demeure encore tout imprégnée d'un passé qu'elle n'a jamais renié. Aujourd'hui, le souvenir de la maison ducale s'est perpétué grâce aux liens privilégiés qu'entretient l'archiduc Otto de Habsbourg, lointain descendant du dernier duc François III, avec la Lorraine. "

L'époque dans lequel s'inscrit notre bienheureuse est celle de l'après guerre de Cent Ans, soit 30 ans après l'époque de Jeanne d'Arc. C'est l'époque de l'invention de l'imprimerie, de la Renaissance et du protestantisme.

"Tous les historiens de Marguerite de Lorraine disent que le Roi René " désira l'avoir auprès de lui" et qu'elle resta à la Cour de Provence jusqu'à la mort de ce prince. Marguerite fut appelée en Provence pour remplacer REné , son frère aîné , appelé lui-même en Lorraine pour prendre le gouvernement de ce duché. "

Ainsi donc, c'est son grand-père qui élargit son horizon géographique...

C'est vraiment super intéressant de lire tout ça! Merci de vous donner la peine de tout recopier!

Je résume , chère Olivia , sinon, ce serait trop fastidieux. De plus, ce chanoine n'écrit pas dans une langue qui est celle de notre époque. Il utilise souvent un langage fleuri...