Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon

Quel courage de lire en plus du français qui date!

Voici un livre que j'espère aussi pouvoir me procurer :

Les origines de la haute Lorraine et sa première maison ducale ( 959-1033 ) de
Robert Parisot
Librairie Alphonse Picard et fils, 1909

Ouh la ! Vous remontez bien haut!

Connaître les descendants de Charlemagne qui hérite de la Lotharingie doit être passionnant mais j'aurais un peu de mal.

Tout ce qui concerne la Maison de LOrraine au sens large m'intéresse au plus haut point !

Tant mieux alors. Moi de mon côté je m'occupe des Habsbourg. Notre Marie-Antoinette doit être très contente qu'on s'occupe de ses ancêtres dont elle était si fière!

Je contribue à réparer en quelque sorte la médiocrité de l'ouvrage que je vous ai fait acheter et que vous avez payé si cher...
Vous savez quoi, après on pourra écrire ensemble un livre sur les ancêtres de Marie-Antoinette...

Voici les références d'un livre :

-"LES LORRAINS ET L'EMPIRE de Alain Petiot
LORE, 2005, 490 p : 49 euros

Pour le résumé , voir ce lien :

http://www.memodoc.com/article_lorrains.htm

Les armoiries de Lorraine :


http://wapedia.mobi/fr/Blason_de_la_Lorraine

Bon, revenons un peu à Marguerite de Lorraine qui est le sujet de ce fil et plus précisément à René d'Anjou ( désolée si je fais double emploi ). Le roi René avait été adopté par son grand oncle , le cardinal et duc de Bar. C'est donc lui qui l'avait introduit et cela dès 1420 dans ce duché de Bar qui confine à la Lorraine. Le cardinal l'avait marié à la princesse Isabelle , fille aînée du duc de Lorraine. Par après , cette princesse recevait par testament les états de son père.
Oui, mais voilà, le neveu Antoine de Vaudémont s'estime lésé par ce testament et voici une querelle de famille qui commence. Il fit valoir ses droits d'héritier mâle.

Nous étions alors en 1430. Les deux partis pensent à se battre. Antoine se tourne du côté du duc de Bourgogne et René du côté de Charles VII. OUi, mais voilà, déjà que Charles VII était impuissant à secourir Jeanne d'Arc, le duc René ne put compter que sur quelques centaines d'hommes.

La bataille eut lieu. Ce fut la bataille de Bulgnéville le 2 juillet 1431. La victoire favorisa Antoine de Vaudémont. René fut fait prisonnier et dut supporter une longue et dure captivité à Dijon, dans les geôles du duc de Bourgogne.
Oui, mais c'était sans compter la résistance de la femme de René et du peuple lorrain. La paix se fit aux conditions d'un mariage , en l'occurence celui de Yolande d'Anjou , fille aînée du Roi René avec le fils aîné d'Antoine , Ferri. Ce fut le traité de Bruxelles , passé en janvier 1437. Oui, mais le fait est que ce mariage traîna quelque peu et n'eut véritablement lieu qu'en 1445 , une fois que Charles VII eut recouvré sa puissance.

Voici ce que dit Wiki sur cette fameuse bataille :

"La bataille de Bulgnéville s'est déroulée le 2 juillet 1431 à Bulgnéville, à 20 kilomètres au sud-est de Neufchâteau. Il s'agit d'une bataille de succession à la tête du duché de Lorraine, après la mort de Charles II, opposant d'une part René d'Anjou, duc de Lorraine et de Bar, futur roi de Naples, allié aux Français, et d'autre part le comte Antoine de Vaudémont, neveu de Charles II, compétiteur de René d'Anjou à la tête du duché de Lorraine et partisan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, allié aux Anglais.

Antoine de Vaudémont dispose de 4 000 cavaliers et 5 000 fantassins commandés par Antoine de Toulongeon, maréchal du duc de Bourgogne. René a l'appui de son beau-frère Charles VII qui lui envoie les troupes du chevalier Arnault Guilhem de Barbazan, un vieux militaire blanchi sous le harnois : 4 500 cavaliers et 6 000 fantassins, malheureusement sans homogénéité et sans expérience.

René veut prendre possession du comté de Vaudémont et se précipite au-devant des Bourguignons, qui cherchent à l'éviter. C'est à un kilomètre à l'ouest de Bulgnéville, entre le village de Vaudoncourt et le ruisseau de l'Anger, qu'a lieu le 2 juillet 1431 un affrontement qui restera longtemps dans les mémoires. Les Bourguignons s'installent sur une légère éminence où les troupes de René les attaquent, sûres de l'emporter grâce à leur supériorité numérique. Mais elles sont stoppées net par les archers picards de Toulongeon et la mêlée tourne à la plus grande confusion. En une heure à peine, l'affaire est achevée. C'est la débandade dans les rangs lorrains, qui sont taillés en pièces. Barbazan est tué (plus tard, il sera enterré à Saint-Denis, "la nécropole des rois", sur ordre de Charles VII), Baudricourt prend la fuite (lui qui avait donné un cheval et une escorte à Jeanne d’Arc deux ans plus tôt afin qu’elle puisse se rendre à Chinon).

Le duc René lui-même tombe entre les mains de Toulongeon ; le duc de Bourgogne l'accueillera dans ses prisons de Dijon jusqu'en avril 1437.

Antoine de Vaudémont se croit vainqueur, mais il ne peut prendre la tête du duché de Lorraine suite à l'opposition de l'empereur Sigismond de Luxembourg. Dix mois plus tard René est libéré sur parole sans que le problème de sa rançon soit réglé. Après un second séjour en prison, le montant de sa rançon est établi à 400 000 écus. Il a en définitive sauvé son héritage et demeure maître de la situation. Il négocie avec Antoine de Vaudémont : la fille de René, Yolande, épousera Ferri de Vaudémont.

Pourtant, la Lorraine n'est déjà plus la préoccupation première du duc René Ier. En 1434, la mort de son frère aîné le fait duc d'Anjou, comte de Provence, roi de Sicile et de Jérusalem. Il hérite par conséquent des rêves italiens de ses ancêtres (voir René Ier de Naples) et installe sa cour à Aix-en-Provence, où la postérité gardera de lui l'image du Bon Roi René.

Bibliographie

-Bulgnéville (1431) L'état Bourguignon prend pied en Lorraine, Schnerb Bertrand, 1993, éditions Economica Paris.
-La bataille de Bulgnéville, 2 juillet 1431. Ses prisonniers et ses morts, G. Poull in les Cahiers d'Histoire, de biographie et de généalogie, I, 1965."

Outre les revers essuyés à cette bataille, le Roi René essuya des revers sur ses droits des Deux Siciles.
Jeanne II de Naples dite Jeanne Duras avait fait des propositions d'héritage , outre au Roi René son cousin , à Alphonse V d'Aragon d'où les revers essuyés par René pendant 5 ans. La France lui garde le titre de Roi de Sicile mais sans royaume effectif. Et il avait aussi le titre de Roi de Jérusalem.

Ils aimaient bien porter des titres sans royaume effectif à cette époque là !

Bref, du mariage de Yolande d'Anjou et de Ferri de Vaudémont naquirent 13 enfants : 7 garçons et 6 filles mais seulement 5 survécurent.
Nous avons :

-René , futur duc de LOrraine
-Nicolas , baron de Joinville , mort sans postérité
-Jeanne , qui épousa en 1474 Charles d'Anjou, comte du Maine
-Yolande mariée en 1496 à Guillaume Le Noir , un des plus puissants seigneurs d'Allemagne à cette époque
-Notre bienheureuse Marguerite de Lorraine. Celle-ci naquit en 1463.

Ah , il y a un petit problème chez notre biographe de chanoine. Il ne parle pas de cette fille là :

"À son corps défendant, le roi René va être impliqué dans la guerre des Deux Roses, en Angleterre, par le biais de sa deuxième fille Marguerite d'Anjou, née en 1422, l'année de ses 14 ans. Mariée au roi d'Angleterre Henri VI de Lancastre, Marguerite va être entraînée dans la furieuse guerre entre les Lancastre et les York.

Elle est emprisonnée à la tour de Londres cependant que son fils Édouard puis son mari sont assassinés. Louis XI négocie sa libération après avoir obtenu d'elle qu'elle renonce à ses droits sur l'Anjou et le Maine. Elle est recueillie par son père qui lui abandonne le manoir de Reculée, à Angers, et s'éteint le 20 août 1482 au manoir de Morains, à Dampierre-sur-Loire.
"
Source :

http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID... -

Ce site nous apprend aussi que le Roi René parlait 5 langues...
Un grand polyglotte donc !

Je suis fatiguée , c'est la fin de la journée ! Notre biographe a raison de n'en point parler . En fait Marguerite d'Anjou, impliquée dans la Guerre des Deux Roses est la tante de Marguerite de Lorraine.

Quel travail vous faîtes en la mémoire de Marguerite de Lorraine, ma chère Princesse !
Bravo

Bien à vous.

Normal, c'était ma duchesse. Cela fait des années que je la côtoie par la pensée et figurez-vous que je n'avais jamais réfléchi au fait qu'elle était l'ancêtre de Marie-Antoinette.
Et j'en profite pour rendre hommage à la Communauté des Clarisses d'Alençon qui perpétuent sa mémoire. Car la Communauté des Clarisses d'Argentan ne s'est jamais relevée de la révolution.

Marguerite de Lorraine détestait le mensonge et l'intrigue tout comme son père. Elle ne pouvait souffrir les personnages suffisants et cauteleux !
Le Roi René réservera une place importante au fils de son rival. Il n'hésitera pas à lui confier des charges importantes.
C'est dire combien ce prince n'avait pas de rancune et savait reconnaître les qualités autour de lui.
Ferri mourut en 1471 , soit relativement de bonne heure , un peu avant Jean d'Anjou, le fils aîné du Roi René.
Il combattait en Catalogne comme lieutenant de ce même Jean d'Anjou lorsqu'on apprit qu'il avait succombé à une maladie.

Voici un épisode extrêmement peu connu sur la famille Hébert. Parmi les ornements de l'église St Léonard D'Alençon sous l'Ancien Régime, se trouvait une chape taillée dans le manteau ducal de la bienheureuse Marguerite de Lorraine. Cette femme était la petite fille du roi René D'Anjou, lequel n'était autre que le beau-frère de Charles VII. Elle était donc duchesse d'Alençon fin XVe début XVI e siècle et se retrouva veuve avec trois enfants à élever. Son seul fils Charles IV d'Alençon participa aux guerres d'Italie et se maria avec la soeur de François Ier.
Henri IV descend de Marguerite de Lorraine.

Bref, pour en revenir à la chape, cette chape et l'agrafe qui servait à la clore par devant étaient d'une telle richesse qu'au XVIIIe siècle, en 1759, le trésorier de la fabrique de St Léonard , qui était orfèvre , demanda et malheureusement obtint d'en fondre l'or pour acheter un ornement tout entier. L'acquisition ne valait pas ce qu'elle avait coûté.
L'orfèvre dont il est question s'appelait Hébert et avait , à cette époque un fils âgé de 11 ans , qui devint le fameux Père Duchesne....

C'était décidément une tradition dans la famille de saccager ce qui venait des familles ducales et royales....

Cet extrait est tiré de la vie de la vie de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine par le chanoine René Guérin, 1926.

J'avais déjà posté cela en son temps à la page 3 du fil sur Hébert.

Cette histoire me rappelle en effet quelque chose! Ce n'est certes pas à l'honneur de la famille Hébert, mais hélas, bien avant la Révolution, il était de bon ton de moderniser les églises pleines de "gothiques" (terme très péjoratif à l'époque). Rares sont les églises qui ont conservé leurs magnifiques jubés, tout en ferronnerie, beaucoup détruits au XVIIIème siècle.
Tant pis si le nouvel objet qui devait remplacer le nouveau n'atteignait pas la même valeur. A l'époque, le vieux, c'était moche. D'où nos très rares meubles datant de Louis XIV. Qui devaient être magnifiques même si non dénués d'une certaine lourdeur. Beaucoup de tapisseries de la Renaissance ont été fondues pour récupérer les fils d'or et d'argent! Et ça c'est au niveau royal. Alors localement, dans chaque petite église, chaque petit château... En plus, ils devaient être pas peu fiers de renouveler leur décoration!
Que de pertes de notre patrimoine, bien avant le vandalisme révolutionnaire!

Juste une question : comment Marguerite de Lorraine se retrouve être l'ancêtre de Henri IV ? Parce que si elle est bien la belle-mère de Marguerite, soeur de François Ier par son mariage qui deviendra le grand-mère du premier Bourbon, ce mariage fut sans postérité. C'est son second mariage qui la fait reine de Navarre, donc là bien ancêtre d'Henri IV.

J'ai trouvé un super lien!

http://gilles.maillet.free.fr/histoire/famille_france/valois.htm#René

Pour répondre à votre question , voici ce que j'avais écrit en première pages de ce fil :

La Postérité de Marguerite de Lorraine


Françoise d’Alençon

, fille de notre bienheureuse, se maria dès 1505 avec François d’Orléans, duc de Longueville et Comte de Dunois. Elle perdit ce premier mari peu de temps après et épousa en secondes noces le 18 mai 1513, Charles, duc de Bourbon. C’est elle qui devait porter jusqu’au trône de France la lignée de notre bienheureuse. Elle eut de ce prince 13 enfants , parmi lesquels Antoine de qui devait naître Henri IV.
Sur ses 5 filles nées de son second mariage , 4 se firent religieuses et moururent abbesses.
Françoise d’Alençon suivit en tous points la conduite de sa mère et s’illustra comme elle au service des plus pauvres.


Anne d'Alencçon :

se maria le 31 août 1508 avec un prince italien ami de la France, Guillaume Paléologue, marquis de Montferrat. Elle aussi suivit en tous points les traces de sa mère en faveur des plus pauvres. Une de ses filles ( Marguerite de Montferrat ) devint par son mariage avec le duc de Mantoue , la cousine du vénérable François de Gonzague , un des généraux de l’ordre des Frères Mineurs , qui vécut de 1546 à 1620 et de St Louis de Gonzague qui s’illustra dans la sainteté entre 1568 et 1591.

Cette famille des Paléologues, je m’interroge, y –a-t-il un rapport avec les empereurs de Constantinople ?

Marguerite de Lorraine est en même temps la grande tante des anciens empereurs d’Autriche par René II son frère. De ce prince descendent en ligne directe tous les ducs de Lorraine , jusqu’à celui qui épousa Marie-Thérèse d’Autriche. C’est donc la tige des Habsbourg-Lorraine.


Je vais aller voir votre lien...

Ah merci! Ça m'est beaucoup plus clair!

Je suis déçue que votre lien ne mentionne pas Marguerite de Lorraine comme Duchesse d'Alençon...
Sinon, en soit , cette généalogie est une bonne idée pour s'y retrouver...

Je ne la voyais pas d'où ma question. A laquelle vous aviez déjà répondu en début de ce lien mais j'étais complètement perdue entre les Lorraine, les branches cadettes des Valois/Bourbons, les Habsbourg et les Wittelbasch.

En effet, il y a de quoi s'y perdre et c'est pour cela que je m'appuie sur des ouvrages et que j'y vais à petits pas , comme dans Fabre d'Eglantine.
Et je suis folle de joie de pouvoir vous faire partager ma bibliothèque.

Néfertiti , elle, a décidé de me faire partager ses livres. Elle s'est réfugiée sur les étages supérieurs de ma bibliothèque et elle m'a fait tomber toute la série des Zevacco. Ah , les auteurs de cape et d'épée, c'est bon tout çà !
Néfertiti se prend pour le chevalier de Pardaillan !

Je ne connais pas les Zevacco. Mais les romans de cape et d'épée, je suis preneuse!