Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon

La succession de Provence s'est réglée entre ces deux personnages



Le Roi rené d'Anjou



Le Roi de France Louis XI

"La Provence échappait ainsi pour toujours aux Lorraine , et le mourant le voulait. Mais il le voulait pour le bien de la paix. Si la politique royale, qui triomphaiten Provence était lamentable pour René II et sa mère, elle était un bien pour la FRance. René II lui-même se rendit à l'évidence. A partir du jour où il en fut chassé, jamais il ne reprit les armes pour la défense de ses intérêts féodaux. Il se bornera à les revendiquer par des plaidoiries devant le parlement.

La mort de Jeanne de Lorraine et de son époux Charles Du Maine, les insuccès et les humiliations de René II eurent dans le coeur de notre princesse une répercussion profonde. Elle assistait silencieuse et navrée aux désastres de sa famille. REné II de Lorraine n'avait pas seulement à déplorer des insuccès politiques. Il avait épousé Jeanne d'Harcourt , duchesse de Tancarville. Cette union fit le malheur de ses jeunes années. Jeanne n'apporta au foyer aucune des joies du mariage. Aussi , la tristesse avait bientôt hanté le château ducal. Puis étaient enues les séparations. Notre sainte, en rentrant près des siens, trouva son frère à la tête d'un foyer solitaire : il avait relégué son épouse à quelques lieues de là-au château d'Einville, en attendant la déclaration de nullité demandée à l'église. Les deux âmes du frère et de la soeur s'épanchèrent l'une dans l'autre. Et sans doute n'est-il pas exclu que Marguerite de Lorraine soit venue consoler Jeanne d'Harcourt. La désolation de celle-ci était grande.
2 ans après l'annulation du mariage, la duchesse de Tancarville trépassa ( le 7 novembre 1488 ) . Elle était revenue au pays de son enfance.

Jeanne d'Harcourt ne voulut pas totalement se laisser oublier à Nancy. Par une touchante attention, elle légua son coeur à la ville témoin de son malheur. René accueillit avec émotion et respect ce dernier et significatif présent et le fit déposer , avec tous les honneurs qu'il méritait dans l'église St Epvre , en la chapelle de Notre Dame de Pitié."


Tancarville, tout ce qu'il reste aujourd'hui, c'est un château en ruine et un pont qui porte ce nom...

C'est triste ce mariage malheureux!

Oui, c'est sûr ! Cela faisait souffrir deux personnes. Le plus souvent , les demandes de nullité de mariage venaient du fait qu'il n'y avait pas d'enfants. Cela a failli être le cas pour Marie-Antoinette.
C'était la honte à l'époque, que d'être une femme répudiée. Je ne vous dis pas la réputation après !!!

Enfin, nous verrons notre jeune duc de Lorraine René II convoler avec une jeune et charmante épouse, à savoir Philippa de Gueldre, dont descend notre bien -aimée Marie-Antoinette.

Elles n'avaient plus qu'à finir leurs jours sous le voile. Sympa! Les hommes, eux étaient tranquilles de ce côté, c'était forcément la faute de la femme!

Heureusement pour Marie-Antoinette qu'elle est tombée sur Louis XVI !

olivia a écrit:

Heureusement pour Marie-Antoinette qu'elle est tombée sur Louis XVI !

Oui, Il a été très patient . elle serait tombée sur un autre Roi, il l'aurait sans doute répudiée...
Et alors là, la honte l'aurait suivie.
Quoiqu'il en soit, c'est toujours la faute de la femme. Regardez l'exemple des filles-mères, ne fût-ce qu'au début du XXe siècle. Elles ramassaient la honte et les hommes s'en tiraient bien.
Heureusement que les mentalités ont évoluées aujourd'hui. Etre une fille-mère, ce n'est plus une tare...

Pour en revenir aux rois, ceux-ci avaient la pression maximale d'avoir des enfants , ne fût-ce que pour continuer la monarchie...
La question des enfants était d'une importance cruciale...

Oui heureusement que les moeurs ont changé de ce côté!
Les rois avaient une certaine pression, d'ordre dynastique,certes, mais alors les reines, c'était une véritable torture au quotidien!

Surtout quand elles n'avaient pas été mises au courant par leur mères de ce qu'était la sexualité.
Anne d'Autriche , pourtant si prude et si dévôte, fera dépuceler son fils ( le futur Louis XIV )par une servante car elle se souvenait de son épouvantable nuit de noces.

C'est vrai qu'elle aussi a dégusté en la matière. Vingt-trois ans de mariage avant de donner un Dauphin à la France!

Est-il une reine de FRance qui n'en n'ait pas bavé ?

Claude de France, dix enfants de quatorze à vingt-quatre ans, obèse et morte si jeune, Eléonore d'Autriche jamais touchée, Catherine de Médicis qui a risqué également la répudiation car dix ans sans aucune trace de grossesse, Elisabeth d'Autriche et Louise de Vaudémont aux unions stériles, Marie Lezscynska avec dix enfants en dix ans ...

Vous oubliez aussi celles du Moyen Age...

Je les connais moins. Mais ce devait être assez affreux également.

Il en est une dont la réputation a été aussi mauvaise que Marie-Antoinette. Je veux parler d'Isabeau de Bavière , la femme de Charles VI ( le roi fou ). Mais je connais mal sa vie et il me faudrait lire la bio que Monsieur Delorme a écrite sur elle.

J'avais bien deviné juste pour Jeanne d'Harcourt, duchesse de Tancarville. Il y avait bien une histoire d'enfants là-dessus

http://legende-et-realite.blogspot.com/.../la-lgende-du-loup-de-malzville.html -

Oh, la page est introuvable. Chère Olivia, je vous l'envoie en mp.

"Une épouse véritable ne tarda pas à remplir le foyer laissé vide à Nancy. Cette épouse était Philippa de Gueldre ( tiens , une flamande parmi les ancêtres de Marie-Antoinette ). Née en 1462 , un an avant Marguerite de LOrraine, dans les plaines néerlandaises qui forment le duché dont elle porte le nom, elle était la fille d'Adolphe d'Egmont de Gueldre, que des crimes odieux ne semblaient guère avoir préparé à donner le jour à une enfant de sainteté. Il s'était indignement conduit envers son père. Cependant, Philippa était de la race de ceux que l'héroïsme n'effraie pas et que l'Eglise couronne. Comme Marguerite, elle avait appris , dès le plus jeune âge , la triste expérience des vicissitudes humaines et comme Marguerite, elle avait reçu la plus brillante et la plus chrétienne éducation. Une pieuse tante avait pris soin de ses jeunes années. Sa piété fut précoce. Passionnée par l'histoire de la passion du Christ dès l'âge de 7 ans , elle jeûnait rigoureusement le vendredi et se livrait à toutes sortes de macérations."

Madame de Chimay a écrit:

Il en est une dont la réputation a été aussi mauvaise que Marie-Antoinette. Je veux parler d'Isabeau de Bavière , la femme de Charles VI ( le roi fou ). Mais je connais mal sa vie et il me faudrait lire la bio que Monsieur Delorme a écrite sur elle.

J'avais lu une bio sur Charles VI. L'auteur (j'ai oublié...) montre bien que la pauvre reine n'était pas du tout l'abominable nymphomane de la légende.

Je crois que la bio de Monsieur Delorme sur Isabeau de Bavière est absolument à lire car je suis sûre que l'on a beaucoup exagéré sur Isabeau de Bavière.
Tout comme au XVIIIe siècle, la situation de l'époque n'était pas facile et il était difficile de faire face sans devoir composer.
Ah, c'est certain, cette reine jouit d'une réputation très mauvaise...



"A 18 ans , la jeune gueldroise fut appelée à la Cour de France par son oncle maternel , le duc de Bourbon, comte de Beaujeu, qui venait d'épouser Anne de FRance , fille de Louis XI. Celle-ci , devenue régente du royaume VIII , pour Charles VIII, eut " besoin d'un brave " pour l'opposer au duc d'Orléans révolté contre elle. Elle retint à la Cour REné II de Lorraine et, pour se l'attacher davantage, finit par lui offrir la main de Philippa.

René II fut séduit et flatté d'une telle alliance. Le 1er septembre 1485, il conduisit à l'autel la fille des ducs de Gueldre et en mai 1486, celle-ci arrivait joyeuse dans ses nouveaux états. "

"Alors commença entre la jeune duchesse et Marguerite une amitié profonde et fructueuse qui a donné deux saintes à l'église. Peu après son arrivée à Nancy, le 15 août 1486 l'épouse de René Ii mit au monde une fille qui ne vécut que quelques mois. Marguerite, à sa mort, dut se faire consolatrice.

Les deux saintes exercèrent depuis l'une sur l'autre une influence que la grande ressemblance de leurs âmes , l'identité presque surprenante deleurs vocations rend hors de doute. Toutes deux commencèrent par adopter la vie du monde ; mais toutes les deux , après la mort de leurs maris, firent profession religieuse , et dans le même ordre et la même année. La même année vit Marguerite de Lorraine entrer chez les clarisses d'Argentan et Philippa chez celles de Pont à Mousson.
Elles n'ont laissé aucune lettre de correspondance entre elles deux. "

"Philippa prit soin de la jeune Marguerite. Elles cultivèrent toutes les deux les bonnes oeuvres et les exercices de piété. Bref, à l'école de Philippa de Gueldre, Marguerite offrit le spectacvle d'une jeune princesse d'un esprit remarquable , d'une douceur charmante , le tout allié à une piété réelle.
Sous son influence, Marguerite rejetta certaines frivolités, frivolités bien innocentes cependant. Il en reste des traces dans les comptes de la Maison de Lorraine. Sur ce compte sont comptés des onguents, c'est à dire des parfums pour Mademoiselle Marguerite.

C'est donc en Lorraine et au contact d'une sainte qui fait la gloire de la Lorraine que Marguerite acheva de se former à la vertu.
De spectatrice, elle va maintenant devenir actrice. A sa vie cachée, qui fut comme celle de Jésus, obscure et silencieuse, va succéder sa vie publique, où brilleront aux yeux de tous , ses trésors de sagesse.
Cette progression, il la fallait. On ne gouverne sagement qu'autant qu'on a fidèlement obéi. On n'éclaire les autres qu'autant qu'on a soi-même appris. On n'est bon qu'autant qu'on a souffert. Marguerite est bien préparée au rôle de duchesse , d'éducatrice et de mère que maintenant elle va jouer. "

Citation :

Citation :

Charles le Téméraire

Il a pas l'air drôle !

On ne voit pas sa balafre ...

"L'heure des grandes décisions était venu pour notre princesse. Elle était arrivée à un âge où on doit s'établir. René II de Lorraine rencontra René d'Alençon à la Cour de FRance et un jour, le prince lorrain parla avec tant de feu de sa soeur que René d'Alençon eut envie de se marier avec elle. Les négociations traînèrent en longueur : commencées en 1484, elles se prolongèrent jusqu'en 1488, où le contrat fut conclu.

Les raisons de ce retardement durent être graves ; car l'âge des deux prétendus devait pousser au contraire à hâter les choses : René d'Alençon avait 42 ans et Marguerite de Lorraine 26 ans. Ces causes semblent avoir été la complexité des évenements de la Guerre Folle, suscitée contre la régente Anne de Beaujeu par le duc d'Orléans et le duc de Bretagne ( cette guerre qui dura de 1485 à 1488 , avait pour but d'écarter Anne de Beaujeu de la régence du royaume pendant la minorité de Charles VIII et de mettre à sa place le duc d'Orléans.) , et les embarras personnels du duc de Lorraine occupé du recouvrement de ses états confisqués. La principale cependant et la plus certaine fut le souci exagéré de ce même duc de Lorraine à sauvegarder , même aux dépens de sa soeur, pourtant aimée, l'intégrité de ses états."

Il me semble que beaucoup de mariages se faisaient à la Cour de France...
Ah, le nom du Téméraire restera jamais attaché à son vainqueur, René II de Lorraine. C'est son plus beau titre de gloire. C'est presque un trophée...
Yes, Ledit Charles a eu le triste privilège de servir d'assiette aux loups...Non mais quelle idée !

olivia a écrit:

Heureusement pour Marie-Antoinette qu'elle est tombée sur Louis XVI !

Ah bon, tu trouves !!!

olivia a écrit:

C'est vrai qu'elle aussi a dégusté en la matière. Vingt-trois ans de mariage avant de donner un Dauphin à la France!

Merci, Saint-Esprit !!!