Pourquoi Marie Antoinette a-t-elle été une bonne reine?

Un petit sondage
J'aimerais savoir en quoi Marie Antoinette, selon vous, a-t-elle été ou non une bonne reine de France.
Avec les avis très divergents que j'entends, j'aimerais connaître votre avis.

Merci;
Duchesse.

Excellente question

Tout dépend du point de vue en fait donc c'est difficile de répondre, d'autant plus qu'une reine n'avait que peu de fonctions Si on ne juge que la fonction première, à savoir de donner des descendants au roi, alors oui elle a été une bonne reine, même si elle a eu chaud au début
Selon moi, et de manière plus subjective cette fois, elle a été une bonne reine de France lorsqu'elle a d'elle-même assoupli l'Etiquette de Louis XIV qui devenait franchement lourde et archaïque. Elle a pris l'initiative de le faire semble-t-il et elle s'est imposée pour cet objectif, une franche réussite donc. On peut donc voir en elle une réformatrice des traditions d'une cour vieillissante.
Ensuite en ce qui concerne la mode et les tendances artistiques, là aussi elle a sur certains points imposé ses goûts et ses affinités, nouvelles pour la plupart. Ce qui a insufflé un léger renouveau dans ces domaines là. On peut aussi le voir comme un rôle d'une reine de France, qu'elle a tenue!
Politiquement parlant c'est là que ça devient difficile et dépendant du point de vue. Si on demande à une reine de France de protéger la monarchie absolue et d'êter fidèle au roi de France alors on n'a rien à lui reprocher, elle a même excellé comme aucune car elle est morte pour cela. Si par contre on lui demande d'aider à réformer en profondeur son pays pour la gloire de son peuple, alors là par contre elle a totalement échoué, malgré elle aussi il faut le dire, mais si on juge les résultats c'est un échec. Cependant je note qu'elle n'a jamais vraiment voulu s'en prendre au peuple durant la Révolution, et là-dessus c'est malgré tout bon signe.

Donc ma conclusion est que Marie-Antoinette a été une bonne reine de France pour ce qu'on lui a demandé de faire et pour la monarchie absolue. Il y a eu bien pire qu'elle, très largement d'ailleurs.

Est-ce que Marie Antoinette a été une bonne reine ? Pour moi c`est difficile à dire, selon moi, elle a été une bonne mère, si elle n'avait pas été attaquée par les pamphlets sans doute elle était une bonne reine selon les témoignages de certains de ses contemporains, politiquement parlant c`est vrai ça n'a pas été une réussite. Mais les reines de France n`étaient pas destinées à gouverner le pays sauf si elles devenaient régentes.
Fleurdelys

C'est en effet très difficile à dire. Une bonne reine, en fonction de quels critères ?

Si on prend les critères de l'époque, ce serait sûrement non : une reine doit pondre, Marie-Antoinette n'a pas été ravie de sa quatrième grossesse et après celle-ci, plus rien. Donc déjà de ce côté, non. Qu'elle ait été une bonne mère, à l'époque, on s'en fiche. Une reine ne s'occupe pas de ses enfants. Une reine doit être la garante de la religion catholique. De ce côté, elle assurait le strict minimum. Une reine doit aussi recevoir les plus grands noms à son cercle. Heu... Non, Marie-Antoinette préférait ses amis. Les autres, et bien tant pis... Une reine de France doit couper tout lien avec sa famille, prendre parti seulement pour le pays de son mari. Elle s'écrase. Elle ne doit pas briller au détriment de son mari.
Bref, selon les critères de l'époque, Marie-Antoinette n'est pas du tout une bonne reine. Je ne vois dans les reines de l'époque moderne que Marie-Thérèse femme de Louis XIV. Même Marie Lecszynska, pourtant assurant les 3/4 de ces critères, on lui reprochait d'avoir eu la fâcheuse habitude de ne mettre que des filles au monde. Elle n'y pouvait rien mais bon... Mais avouons que Marie-Thérèse n'a rien de passionnant.

Mais, après, Marie-Antoinette a vécu dans un contexte particulier où l'image de ce qu'on se faisait d'une reine de France s'est fissurée. Elle s'est retrouvée avec une situation inédite. Déjà, pas de favorite. Donc à elle le rôle d'organiser la vie de Cour, de protéger les artistes, les artisans. Et de ce côté, elle a assuré. Et comme l'a dit Chou, elle a réformé une Cour poussiéreuse. Je ne lui reprocherai jamais d'avoir fermé la porte au nez aux grandes familles et préférer s'échapper dans le monde qu'elle s'était choisie. Au contraire, j'applaudis. Qu'elle ait voulu être une mère moderne, quoi de plus merveilleux. Peu d'enfants pour s'en occuper pleinement. Comment ne pas y voir sûrement un drame d'enfant d'être une énième archiduchesse aux yeux de sa mère ? Qu'elle en avait quasi rien à cirer de la religion, bah, tant mieux ! Qu'elle ait été déchirée entre ses deux familles, donc ses deux patries, ça la rend plus humaine.
Et puis ensuite, elle a tout fait pour sauvegarder le trône qui lui a été confié.

Donc reine classique, non, reine exceptionnelle oui.

Si on compare Marie-Antoinette avec d'autres reines de France encore en couple, elle a eu bien plus d'influence et de volonté qu'elles. Et si on la compare avec les quelques régentes que la France a eues et qui sont loin d'avoir été un succès politiquement, là encore elle a fait nettemment moins mal au pays.
La monarchie absolue a donc fini sur une bonne note de ce côté là je dirais Et si le fait de n'avoir pas subi la concurrence d'une favorité a été un mal sur certains points de vue, elle en a aussi bénéficier en se mettant à elle seule en valeur et en imposant sa personnalité, toujours de bon fond

Que Marie-Antoinette n'ait pas été une Médicis ,quoiqu'en disent Ses accusateurs, c'est évident...mais c'est aussi qu'Elle était freinée par Louis XVI qui ne voyait pas mieux qu'Elle s'amuse plutôt qu'Elle s'occupe  des affaires du royaume...En témoigne l'amitié de Madame de Polignac que le Roi favorise (les courriers du Roi à Yolande).

Ce en quoi je La vois , moi aussi extraordinaire c'est d'avoir su créer une véritable vie de famille tout en restant royale.

Pour le rôle culturel, Marie-Antoinette a joué le rôle des maîtresses comme Mesdames de Montespan ou de Pompadour en tant que mécène...Une sorte de ministre de la culture avant l'heure, puisque le premier à porter ce titre sera André Malraux.

Bien à vous.

Citation :

Que Marie-Antoinette n'ait pas été une Médicis ,quoiqu'en disent Ses accusateurs, c'est évident...mais c'est aussi qu'Elle était freinée par Louis XVI qui ne voyait pas mieux qu'Elle s'amuse plutôt qu'Elle s'occupe des affaires du royaume...

En effet, mais je pense que même si Louis XVI lui avait laissé le champ libre, Marie-Antoinette n'aurait pas été une Médicis. Elle avait un bon fond et elle n'était pas du style à s'imposer par la force  

Chou d'amour a écrit:

En effet, mais je pense que même si Louis XVI lui avait laissé le champ libre, Marie-Antoinette n'aurait pas été une Médicis. Elle avait un bon fond et elle n'était pas du style à s'imposer par la force  

Du vivant de Henri II, Catherine de Médicis fut d'abord une épouse frustrée qui aurait plu à Tonton Zweig , elle dut attendre 10 ans de mariage avant de donner naissance au futur François II...Ensuite elle a dû supporter la concurrence de Diane de Poitiers qui avait la main sur le Roi depuis sa plus tendre enfance...
C'est à la mort de Henri II en 1559 que Catherine se révéla aux yeux de la France.
Pour Marie-Antoinette ce n'est pas en 1774 qu'Elle aurait pu suivre les pas de Sa mère, mais qui dit qu'en 1795, à l'âge auquel Catherine régenta le royaume, Elle n'en aurait pas eu le charisme?

Bien à vous.

Mais la charisme et l'usage de la force sont deux choses bien distinctes, et l'on peut avoir l'une sans l'autre
D'ailleurs à mon sens Marie-Antoinette avait du charisme même sans un réel pouvoir politique.

Moi je pense qu'heureusement que Marie-Antoinette n'a pas été régente

Pourquoi donc?

Je doute qu'elle ait eu l'éducation pour, déjà. Ensuite, elle était à mon sens trop tête brûlée et un peu trop .. . Dissipée.
La concentration n'était pas son fort me semble-t-il.
Corrigez-moi si je me trompe.

Oui c'est en effet un trait de son caractère
Mais à nuancer tout de même, car pendant la Révolution elle a su se concentrer au point de quasiment faire le boulot de Louis XVI. Ce qui montre que si elle n'a pas le choix elle sait se donner et s'investir...donc en cas d'une régence de sa part je pense que c'est difficile de dire si elle aurait été efficace ou non.

La question majeure de Marie-Antoinette régente, c'est de savoir si elle aurait privilégié la France, donc son fils ou son neveu l'empereur. Mais je pense que justement ce neveu, elle s'en fichait. Ç'aurait été encore Marie-Thérèse ou Joseph, la question aurait été plus délicate à trancher. Et qui aurait-elle choisi pour l'aider ? J'ai bien peur que Mercy aurait connu un grand rôle...

Elle aurait sans hésiter privilégié la France et la monarchie absolue je pense, et ce pour ses enfants déjà La grosse difficulté aurait été de bien se faire entourer et sur ce point j'ai les mêmes doutes que toi Olivia
Mais bon là on est dans l'uchronie

Je tiens tout de même à corriger un fait, si la reine avait un manque de concentration, cela n'a rien à voir avec sa personnalité, selon les historiens et moi-même, vient de son enfance où on ne lui a pas appris à se concentrer sur son travail et à éveiller son attention, un exercice facile à développer chez un enfant en bas âge... D'ailleurs la reine avait parfois des conversations décousues et passait à autre chose, car enfant, sa gouvernante lui faisait tout le travail à sa place, donc sa faculté à se concentrer s'est développée tard chez elle,  d'où le fait qu'on on la considérait parfois comme une tête à vent...

Exact, c'est bien ce que je pensais.
Sinon, c'est vrai que pour Varennes c'était son idée de partir en Autriche? Je veux dire, si c'était elle qui avait conseillé Louis XVI de fuir la France?
*Je saiiiiis c'est hors-sujet*

Marie-Antoinette on n'en sait trop rien mais pour Louis XVI, non, il ne voulait pas quitter la France. Il lui a laissé organiser l'opération car elle avait plus les coudées franches mais lui son terminus, c'était Montmédy. Point à la ligne.

Quant à la concentration de Marie-Antoinette, oui c'était une tête à vent comme disait son frère, elle ne lisait pas un livre dans le mois et elle n'avait rien d'une intellectuelle. Mais beaucoup de ses fréquentations étaient gens d'esprit, n'hésitant pas à manier la plume. Certes, ils cherchaient plus à l'amuser qu'à entamer avec elle des conversations de haute volée, mais après tout pourquoi pas non plus, de temps à autres. Après avoir lu le prince de Ligne, je n'ai aucun doute qu'elle devait apprécier cet esprit brillant.
En outre, quand on voit les œuvres qu'elle a commanditées, on sent tout de même quelqu'un aux idées précises.
De plus, une fois la situation devenue dangereuse, elle n'a pas hésité à écrire, lire, envoyer des rapports... Constamment, sous surveillance, avec la pression. Elle le dit que cela l'épuise, qu'elle se sent être une autre personne. Mais elle l'a fait. Elle n'a pas abandonné. Alors régente, elle aurait sûrement laisser la gestion quotidienne à d'autres mais s'il y avait eu danger, elle aurait réagi.

Ah si autres arguments sur sa concentration ! Le théâtre ! Elle a appris des tas de rôles ! Et la musique ? Peut-on atteindre son niveau de musicienne, indéniablement correct, sans avoir un minimum de concentration ? Moi par exemple, je n'ai jamais eu la patience !

C'est plutôt une question de concentration.

Marie-Antoinette détestait s'ennuyer. Quand quelque chose la laissait, lui paraissait fastidieux et sans intérêt, elle ne s'y plongeait certes pas de bon coeur.
On peut comprendre son dédain des livres d'économie, de droit ou d'histoire. A l'époque ce ne devait pas être passionnant ! Un des seuls qui me vient à l'esprit qui ne lui a pas déplu ce sont les mémoires de Brantôme, il me semble, relatant la vie à la Cour du XVIème siècle. On comprend que ce sujet l'ait plus attiré que les mémoires de Sully.
Elle devait en outre avoir un certain dégoût de la politique compte tenu que ses deux familles n'avaient pas forcément les mêmes vues et elle se retrouvait de ce fait dans une situation difficile.
Mais je ne lui nie pas un certain intérêt pour des choses politiques qu'elle jugeait utiles, pour elle et ses amis (les faveurs), pour la gloire de ses familles (les faits d'armes de ses frères, mère et époux) ou pour réduire la misère du peuple. Car cette préoccupation revient dans ses écrits. Mais comme son mari lui a vite fait comprendre qu'elle n'avait pas à s'en mêler, elle n'insistait vraiment que quand elle se sentait directement concernée. Ses scènes de ménage vis-à-vis de son mari ou les ministres sont à mon avis plus à une question d'amour-propre.

A partir de 1787 quand la politique se désagrège, là elle réagit car elle se sent directement concernée.

Comme je le précise, ça s'est développé tard et oui bon point, mais je voulais parler en général, en dehors du domaine artistique et de la mode, les autres sujets ne la passionnaient pas tellement, et puis elle a appris très tard son instruction mais elle a su très bien assimilé, donc c'est bien la preuve que c'était une femme intelligente mais surtout avant tout une artiste!

La concentration dont elle a fait preuve durant la Révolution montre qu'elle savait en avoir quand il fallait

Duchesse a écrit:

Exact, c'est bien ce que je pensais.
Sinon, c'est vrai que pour Varennes c'était son idée de partir en Autriche? Je veux dire, si c'était elle qui avait conseillé Louis XVI de fuir la France?
*Je saiiiiis c'est hors-sujet*

Je pense qu'elle n'aurait pas été contre en effet...mais il est difficile de lui reprocher de tels souhaits au vu de la situation, ce qui n'aurait fondamentalement pas changé grand chose sur ses qualités de reine, à ce stade-là....

MARIE-ANTOINETTE, une bonne Reine ? Si l'on se place du côté de ce que l'on attendait d'Elle, sûrement pas.
Une Reine effacée, soumise à son époux, vivant sa vie tranquille, bonne reproductrice, toute occupée à ses charités ? Tout le contraire. C'est d'ailleurs ça qui l'a tuée... Si l'on regarde du côté des arts, de la création, des modes, là aussi, Elle a tout faux : c'était le travail des favorites, Mme de POMPADOUR en tête, pas celui d'une Reine.
La politique ? MARIE ANTOINETTE était le produit d'une caste, d'une famille, d'un système, descendante de générations de souverains et de seigneurs. Pour Elle, il y a la monarchie absolue, le Roi, c'est tout. De ce côté-là, Elle est aussi entière que son mari. Même lorsqu'Elle se bat pour sauver l'héritage de son fils, c'est pour restaurer le système, tel qu'il était avant. MARIE-ANTOINETTE n'a rien d'une visionnaire, d'une réformatrice dans ce domaine : Elle vit dans un monde immuable, figé et Elle n'a pas comprit que le monde avait changé.
Elle arrive de VIENNE téléguidée, formatée par sa mère, surveillée et encadrée par MERCY et VERMOND. Reine de FRANCE ? C'est un titre, une fonction, éblouissante. C'est tout. Une Reine, une vraie, intelligente, réformatrice, visionnaire, meneuse d'hommes comme sa mère ? C'est pas ce qu'on lui demande. Sois belle et tais-toi.
Pour moi, MARIE-ANTOINETTE, c'est MARIE-ANTOINETTE. Elle est au-delà de toute classification, de tout rang. Elle s'est créé son personnage, sa vie, en-dehors de tous les titres, de tous les codes, de toutes les fonctions. Et Elle en est morte...

Je ne suis pas d'accord avec toi...

Pour le premier point développé, la reine effacée, cela ne correspondait certes pas au caractère de Marie Antoinette, mais ce n'était pas non plus ce que son entourage immédiat lui demandait, les représentants de la Maison d'Autriche en tête. N'oublions pas que Mercy avait caressé le projet inimaginable de faire sacrer la reine en même temps que le roi. Au pays de la loi salique, le malheureux !

Louis, bien sûr, la tenait en laisse, mais pas assez ouvertement. Les lettres écrites par la toute jeune reine sont remplies de "nous" enthousiastes qui montrent clairement qu'elle entend exercer le pouvoir aux côtés de son mari. Elle fut remise en place et ramenée aux proportions que son royal époux voulait bien bien concéder, les Menus.

Là non plus, le comportement du roi ne fut pas explicite. Il n'honorait pas la couche de sa femme avec fougue, mais ne prenait pas maîtresse non plus. En même temps, il dirigeait son encombrante Autrichienne vers des domaines moins épineux que les affaires. Marie Antoinette s'est donc cantonnée au territoire qu'on lui permettait... avec toute la passion inhérente à son tempérament Habsbourg. Et, là, son travail de représentation fut remarquable.

Enfin, quelques années après avoir écarté sa femme du pouvoir, Louis craque et s'appuie de tout son poids sur elle. Il se sert d'elle comme négociateur, ambassadeur, conseiller et agent secret, tâches ingrates où elle se jette avec tout le feu dont elle est capable.

Et, pour finir, je ne vois pas en Marie Antoinette une reine obtuse qui n'a pas senti le monde changer autour d'elle. Ne fut-elle pas la première à bouleverser la hiérarchie pour faire entrer du peuple dans ses appartements ? Ne fut-elle pas la reine du tiers ? Nous avons une vision aseptisée de la révolution, car nous savons à quelles avancées elle aboutira. Pour Marie Antoinette, qui avait le nez dessus, c'était la fermentation, l'anarchie et des tombereaux de sang. Une pétaudière où elle ne savait à qui faire confiance, car chacun tirait pour son propre camp. On comprend qu'elle ait voulu combattre ce désordre, toujours nuisible au bien-être des états et des peuples.

Hum... Pour revenir à MARIE ANTOINETTE en politique, je suis réticent. Qu'Elle se soit battue, avec fougue, avec acharnement, nous sommes d'accord. Mais pour moi, Elle se bat pour sauvegarder l'héritage de son fils (et aussi pour sa vie, à un certain moment). Je ne pense pas qu'Elle ait voulu transmettre à son fils un système réformé, plus juste. Elle voulait lui transmettre le système qui était le sien, celui de sa caste, de son époque : la monarchie absolue. MARIE ANTOINETTE "populaire" dans le sens "proche du peuple" ? Désolé, je n'y crois pas. Sa bonté naturelle, son affabilité, sa générosité sont indiscutables. Mais le peuple, le vrai, qu'en savait-Elle, qu'en connaissait-Elle vraiment ? A part les pauvres "convenables" qu'on lui présentait, de temps à autres : rien. Elle vivait dans un monde clos, hermétique, un autre univers. Ne confondons pas charité et bonté occasionelle avec réel souci du bien public. Certes, MARIE ANTOINETTE était aux premières loges pour voir que le monde changeait. Mais Elle n'a pas épousé ce changement, il n'y a qu'à voir son double-jeu avec MIRABEAU, BARNAVE... Le peuple, pour MARIE ANTOINETTE, c'est un concept flou, une masse indistincte dont Elle ignore quasiment tout.
MARIE ANTOINETTE, à mon avis, n'était ni réformatrice, ni démagogue. Comme son mari, Elle avait l'orgeuil de son rang, la certitude d'être du bon côté, la "gentille" menacée par une horde de "tapageurs" qui sont les "méchants".

Ciel... quelle vision réductrice de notre pauvre reine ! Ainsi, elle ne serait qu'une mère qui se bat pour son garçon... Oui, sans doute, quand elle se jette comme une tigresse sur ceux qui viennent le lui arrcacher. Mais, des mois auparavant, elle a mené une lutte plus politique pour que triomphe "le bonheur du peuple". Ce sont ses termes, ceux qui reviennent tout le temps sous sa plume.

Alors, faire de Marie Antoinette une radicale... Je me montrerai plus réservée. Politiquement, elle voulait que son mari soit rétabli dans ses pouvoirs, mais il ressort de sa correspondance que c'est parce qu'il s'en est avéré digne. Au contraire, les candidats ostentatoires aux régimes parlementaires, les Provence et Orléans, ne sont que des opportunistes. Du côté du tiers se déchaîne aussi l'ambition personnelle. Personne, là dedans, à qui la reine puisse accorder sa confiance.

Quant à sa sensibilité pour les défavorisés, elle s'est exprimée par des mesures très concrètes, comme sa fondations pour les mères en difficultés. Mais, des actions comme celles-là, on les passe sous silence, car elles font taches sur le fond rose de la superficialité qu'on lui prête.