Pourquoi Marie Antoinette a-t-elle été une bonne reine?

Citation :

Mais si ! Il lui laissait des joujoux pour mieux la tenir éloignée des affaires .

Des tout petits joujoux, qui étaient loin de la satisfaire.

Chou d'amour a écrit:

Louis XVI lui-même n'était pas un grand voyageur : à part une visite Cherbourg il n'est jamais vraiment sorti de la région parisienne de lui-même. Donc à partir de là je comprends qu'il n'ait pas donné envie à Marie-Antoinette de s'y mettre. c'est le roi qui donnait le rythme...et celui de Louis XVI était quelque peu ralenti

Oui, à partir de là, c'est un peu hasardeux de spéculer sur d'eventuelles envies de voyages qu'elle aurait pu avoir.

Si les deux n'ont pas voyagé, au moins pour le début du règne et même avant, ils appréciaient beaucoup les bains de foule. Lors de leur Entrée à Paris en 1773, ils se sont baladés dans les jardins des Tuileries avec ordre de laisser le peuple venir à eux. La foule fut si dense que Louis-Auguste dut porter la petite Elisabeth pour qu'elle n'étouffe pas.
Il en sera de même au tout début du règne, le jeune couple royal se promenant au bois de Boulogne avec un peuple en liesse et exultant sa joie quand les deux se promenaient bras d'ssus, bras d'ssous en n'hésitant pas à s'embrasser en public comme un simple couple de bourgeois.
Hélas, l'état de grâce ne dura guère...
Louis XVI devint très vite un roi bureaucrate et Marie-Antoinette pour l'essentiel ne vit dans Paris que l'occasion de s'amuser.

olivia a écrit:

et Marie-Antoinette pour l'essentiel ne vit dans Paris que l'occasion de s'amuser.

Je n'en suis pas si sûre. Selon l'analyse d'un historien, elle aurait bien perçu l'importance stratégique de s'ouvrir sur Paris. Elle sentait, peut-être intuitivement, que le centre de gravité s'était déplacé de Versailles à Paris.

Mais où avais-je lu cette analyse ? Duprat ? Weber ? Sais plus...

pimprenelle a écrit:

Chou d'amour a écrit:

Louis XVI lui-même n'était pas un grand voyageur : à part une visite Cherbourg il n'est jamais vraiment sorti de la région parisienne de lui-même. Donc à partir de là je comprends qu'il n'ait pas donné envie à Marie-Antoinette de s'y mettre. c'est le roi qui donnait le rythme...et celui de Louis XVI était quelque peu ralenti

Oui, à partir de là, c'est un peu hasardeux de spéculer sur d'eventuelles envies de voyages qu'elle aurait pu avoir.

Disons juste qu'à mes yeux elle aurait marqué un très gros point supplémentaire (toujours par rapport au sujet à savoir si elle était une bonne reine) en disant à Louis XVI : "Ecoute machin continue tes chasses quotidiennes si tu veux mais laisse moi visiter le pays que tu gouvernes ok? Tu sais, celui qu'on appelle la France! Merciiiiiiiii!".
Je sais, du point de vue monarchique ce n'est pas bien du tout mais étant donné le peu d'influence qu'avaient les reines il faut bien miser sur une gentille rebellion constructive allant dans le sens commun

Oui moi aussi Pim, j'avais lu que la reine s'intéressait à Paris pas uniquement pour des raisons d'amusements et pour la mode, mais parce que elle sentait que Paris devenait le lieu où les grands de l'époque y allaient, lors des bals et salons de la haute société, ect... Et elle avait l'intuition que Paris était devenu le centre d'intérêt et le lieu où la politique évoluait mais je pense personnellement que ses amis y sont pour quelque chose, qu'alors que Versaille c'était devenu un temps figé, immuable où les choses n'évoluaient plus où le monde s'ennuyait....

Il faudrait je retourne dans mes bouquins, retrouver l'analyse exact...

Je pense aussi qu'à Versailles, notre reine avait fait le ménage . Ayant choisi de privilégier ses amis, le reste de la Cour s'est senti exclu et a commencé à déserter Versailles...

Oui exactement, maintenant la reine a essayé de rendre Versailles "neuf", de le rajeunir, et évidement, cela n'a pas été bien perçu malheureusement... Je peux comprendre qu'une petite reine de vingt ans puisse vouloir avoir un monde plus proche de sa génération et des gens de son âge... Mais le hic c'est que la reine devait plaire surtout aux plus anciennes générations qui avaient connu le règne de Louis XV puisque c'est eux qui font la réputation d'une personne à la cour.

Louis XV lui avait bien fait quelques observations en ce sens mais bon ...
C'est vrai que ce n'était pas facile d'être reine de France, d'être constamment regardée, épiée...
On comprend qu'elle ait eu envie d'une vie plus simplifiée, plus authentique où elle puisse être elle-même ...

Chou d'amour a écrit:

pimprenelle a écrit:

Chou d'amour a écrit:

Louis XVI lui-même n'était pas un grand voyageur : à part une visite Cherbourg il n'est jamais vraiment sorti de la région parisienne de lui-même. Donc à partir de là je comprends qu'il n'ait pas donné envie à Marie-Antoinette de s'y mettre. c'est le roi qui donnait le rythme...et celui de Louis XVI était quelque peu ralenti

Oui, à partir de là, c'est un peu hasardeux de spéculer sur d'eventuelles envies de voyages qu'elle aurait pu avoir.

Disons juste qu'à mes yeux elle aurait marqué un très gros point supplémentaire (toujours par rapport au sujet à savoir si elle était une bonne reine) en disant à Louis XVI : "Ecoute machin continue tes chasses quotidiennes si tu veux mais laisse moi visiter le pays que tu gouvernes ok? Tu sais, celui qu'on appelle la France! Merciiiiiiiii!".
Je sais, du point de vue monarchique ce n'est pas bien du tout mais étant donné le peu d'influence qu'avaient les reines il faut bien miser sur une gentille rebellion constructive allant dans le sens commun

Je suis en train de relire sa correpondance avec sa mère et les rapports de Mercy, je te ferai signe si je trouve trace d'une telle envie. Et aussi cette citation.

Citation :

Oui moi aussi Pim, j'avais lu que la reine s'intéressait à Paris pas uniquement pour des raisons d'amusements et pour la mode, mais parce que elle sentait que Paris devenait le lieu où les grands de l'époque y allaient, lors des bals et salons de la haute société, ect... Et elle avait l'intuition que Paris était devenu le centre d'intérêt et le lieu où la politique évoluait mais je pense personnellement que ses amis y sont pour quelque chose, qu'alors que Versaille c'était devenu un temps figé, immuable où les choses n'évoluaient plus où le monde s'ennuyait....

Il faudrait je retourne dans mes bouquins, retrouver l'analyse exact...

Ah, vous me rassurez !   Parfois, je doute de ma vieille mémoire...

Madame de Chimay a écrit:

Louis XV lui avait bien fait quelques observations en ce sens mais bon ...
C'est vrai que ce n'était pas facile d'être reine de France, d'être constamment regardée, épiée...
On comprend qu'elle ait eu envie d'une vie plus simplifiée, plus authentique où elle puisse être elle-même ...

C'était aussi qu'elle donnait l'impression de mépriser les grandes familles au profit de gens de moindre naissance. La reine est formelle sur ce point, elle le dit à sa mère, elle trouve que, par exemple, la tribu des Noailles n'est que trop représentée à la cour. Aussi apporte-t-elle une certaine variété.

pimprenelle a écrit:

Je suis en train de relire sa correpondance avec sa mère et les rapports de Mercy, je te ferai signe si je trouve trace d'une telle envie. Et aussi cette citation.

Super merci! On sait jamais j'ai aussi pu passer à côté

Quand Marie-Antoinette s'annonce un jour au souper à Saint-Hubert, un rendez-vous de chasse à cinq lieues de Versailles, le Roi, selon Véri, se contente de dire " avec son ton de gaieté maussade " :
 --- Ce soir, nous aurons des dames à souper .


Cache ton enthousiasme, Loulou !!!

Hé bé celui-là, comme glaçon , on fait pas mieux !

Pour les repas son objectif premier était de bouffer le plus possible, donc le reste lui passait au dessus

Chou d'amour a écrit:

Pour les repas son objectif premier était de bouffer le plus possible, donc le reste lui passait au dessus

Oh ça Chou, c'est vilain ! Louis XVI n'est pas le gros goinfre que nous a dépeint l'histoire traditionnelle et tu le sais très bien ! Il mangeait comme un homme de sa carrure après une journée de chasse. En général au réveil et pour le déjeuner, il mangeait sur le pouce et se rattrapait le soir. Mais pas non plus à la Gargantua !

Je crois plutôt qu'il préférait rester "entre mecs" pour avoir des discussions dont les termes et les sujets ne devaient pas revenir aux oreilles des dames. S'il parlait de "laisser pisser le mérinos" ou d'autres choses aussi délicates, j'imagine que ce ne devait pas spécialement plaire à Marie-Antoinette.
De plus, pour lui les femmes étaient intellectuellement défavorisées. Alors passer un repas à ne parler que de banalités (ou jugées telles pour lui), on peut comprendre son peu d'enthousiasme.

Je crois aussi que sa femme le gonflait prodigieusement.

Elle n'a pas hésité à souligner ce qui les opposait dans sa correspondance d'ailleurs

olivia a écrit:

Chou d'amour a écrit:

Pour les repas son objectif premier était de bouffer le plus possible, donc le reste lui passait au dessus

Oh ça Chou, c'est vilain ! Louis XVI n'est pas le gros goinfre que nous a dépeint l'histoire traditionnelle et tu le sais très bien ! Il mangeait comme un homme de sa carrure après une journée de chasse. En général au réveil et pour le déjeuner, il mangeait sur le pouce et se rattrapait le soir. Mais pas non plus à la Gargantua !

Oui enfin il est tout de même reconnu que quand il mangeait, il mangeait Il n'était pas à table pour vendre des gauffres si tu préfères

Quoique... gauffres et nourriture...

Il ne les vendait pas, il les achetait

Pendant qu'à table, Marie-Antoinette quant à elle se demandait ce qu'elle foutait là

Je crois que Marie-Antoinette aurait raffolé des plats modernes, tout en légèreté. Je comprends que le gros gibier enrobé de lourdes sauces devait bien la dégoûter.

Elle n'aimait pas le poisson non plus, puisqu'elle détestait faire maigre et que Marie Thérèse constate que ce dégoût est commun à ses enfants. Elle aimait bien le pâté, et un petit pain viennois du déjeuner. D'après les dires de Madame Campan, elle buvait de l'eau sucrée et faisait fondre des biscuits dans de l'eau. Elle n'aurait jamais résisté à la maison d'Hansel et Gretel !

pimprenelle a écrit:

Ah, vous me rassurez !   Parfois, je doute de ma vieille mémoire...

Ben Pim! Vous êtes encore jeune voyons!