Les liaisons dangereuses : le roman

Ni l'un ni l'autre, chère Princesse ! Lisez-le . Faites-vous votre propre opinion .
C'est une oeuvre phare, pas seulement du XVIIIème mais de la littérature française toute entière .
Remarquable ! Indispensable à votre culture, croyez-moi .

Valmont, c'est la rédemption par l'amour ...

Valmont est un personnage sublime. Comment ne pas tomber un peu amoureuse de lui ?  

Tout à fait !

Finalement , il y a du souffre dans ces laisons dangereuses. Voici ce qu'écrit Bertaud : " Le roman est paradoxe. Ecrit pour développer une pédagogie de la vertu , il devient un manuel de libertinage. Le " vice " est peint d'autant plus brillantes que celles de la vertu sont ternes ! "

Cette phrase, Le " vice " est peint d'autant plus brillantes que celles de la vertu sont ternes ! ", si on en comprend le fond n'a ni queue ni tête...

Bien à vous.

Princesse, le Boudoir vous somme de lire ces foutues Liaisons !

Majesté a écrit:

Cette phrase, Le " vice " est peint d'autant plus brillantes que celles de la vertu sont ternes ! ", si on en comprend le fond n'a ni queue ni tête...

La phrase est très mal construite mais c'est vrai que l'on comprend tout de même ce qu'elle veut dire. Laclos présente Les liaisons dangereuses comme un roman moral, qui permettrait de prévenir les naïfs des désastres que les séducteurs peuvent occasionner. Pourtant, il faut bien avouer que ce sont Merteuil et Valmont qui fascinent le lecteur. Donc oui, le vice y est peint plus brillant que la vertu. Bertaud a raison, en tout cas en ce qui me concerne.

Merci chère amie d'expliciter cette phrase.

Voici , d'après Bertaud, les avis des contemporains sur Les Laisons Dangereuses :

"« La Harpe , l’un des critiques les plus écoutés de l’époque. Il condamne lui aussi ce livre : « L’erreur , volontaire sans doute , de Laclos est d’avoir donné pour les mœurs du siècle ce qui n’est au fond que l’histoire d’une vingtaine de fats et de catins qui se croient une grande supériorité pour avoir érigé en principe et fait une science de la dépravation .

Faut-il dès lors déconseiller de lire ce roman ?
Le pasteur neuchâtelois Henri David de Chaillet avoue son embarras, dans un article du journal helvétique de décembre 1782 : « Je ne sais trop comment je dois parler de ce roman . Peut-être ferais-je mieux de ne point en parler du tout. Quoiqu’il m’ait donné beaucoup d’humeur , je n’ai pu m’empêcher de trouver souvent du plaisir à sa lecture , j’admirais avec humeur. . Je sens que je ne saurai guère en parler sans donner l’envie de le lire et je voudrais qu’on ne le lût point.

Le pasteur reconnaît au livre une valeur morale :
« Lisez si vous en avez le courage , lisez d’un bout à l’autre la correspondance révoltante et criminelle qu’il a publiée ; et vous verrez qu’il en résulte à la fin que, si l’on était éclairé sur son véritable bonheur , on ne le chercherait jamais hors des bornes fixées par les lois et la religion. »

Alors, Princesse?
A quand votre propre avis?

Bien à vous.

Patience et longueur de temps font plus que force et que rage.

Madame de Chimay a écrit:

Voici , d'après Bertaud, les avis des contemporains sur Les Laisons Dangereuses :

Il serait bien de se faire sa propre idée chère Princesse , je vais vous l'offir pour Noël.

Bof, pas la peine , je l'ai déjà . Mais je l'ai égaré et il faut que je le retrouve. Je le lirai plus tard.
Après tout, il n'y a pas le feu !!!
Mais cela me paraissait intéressant de mettre en ligne les avis des contemporains....

Selon Poisson, un mythe familial des Laclos veut que les Liaisons Dangereuses
fussent composées sur « une table de tric-trac appartenant à Laclos , et le suivant dans ses déplacements », ce qui laisse supposer que ce « secrétaire « improvisé par l’auteur , conçu originellement pour un jeu de dés ( le tric-trac )
serve de modèle aux divers secrétaires fétiches du roman ; autrement dit , qu’il en existe un original qui, par un remarquable « effet du réel « se fasse transposé dans la fiction de Laclos. La famille Laclos a toujours cette table en sa possession ( voir Poisson, Choderlos de Laclos, P. 122 )


Quelqu'un en sait-il plus sur cette table ?

Les Liaisons dangereuses ou l'art de l'équivoque !

autre livre

P.A.Choderlos de Laclos : Les Liaisons Dangereuses de
Michel Delon
P.U.F, 1986

On peut dire que Laclos a eu deux réussites dans sa vie :

-Son mariage
-Les Liaisons Dangereuses

Louis XV a écrit:

Valmont est un personnage sublime. Comment ne pas tomber un peu amoureuse de lui ?

Pourquoi un peu ? .... seulement un peu ?!!

« On s’ennuie de tout, mon ange, c’est une Loi de la Nature ; ce n’est pas ma faute.
Si donc, je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n’est pas ma faute.
Si, par exemple, j’ai eu juste autant d’amour que toi de vertu, et c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute.
Il suit de là, que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute.
Aujourd’hui, une femme que j’aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute.
Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la Nature n’a accordé aux hommes que la constance, tandis qu’elle donnait aux femmes l’obstination, ce n’est pas ma faute.
Crois-moi, choisis un autre amant, comme j’ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute.

Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute. »

..... fichu Valmont qui nous tombe toutes !      ....   mais aussi, le moyen de résister ?  

Son "ce n'est pas ma faute" est d'une tristesse...

C'est du Merteuil, souviens-toi ! Mais il recopie sans moufter, sans changer une virgule .

Oui c'est vrai. Elle lui dicte sa conduite et lui gros bêta, il obéit... C'est tout de même déchirant comme scène. La pauvre présidente s'en prend plein la figure sans comprendre.      Et lui, et lui... Non c'est trop !

Et il s'étonne !!!

Hier, à trois heures du soir, ma belle amie, impatienté de n'avoir pas de nouvelles, je me suis présenté chez la belle délaissée ; on m'a dit qu'elle était sortie. Je n'ai vu, dans cette phrase, qu'un refus de me recevoir, qui ne m'a ni fâché ni surpris ; et je me suis retiré, dans l'espérance que cette démarche engagerait au moins une femme si polie à m'honorer d'un mot de réponse. L'envie que j'avais de la recevoir m'a fait passer exprès chez moi vers les neuf heures, et je n'y ai rien trouvé. Étonné de ce silence, auquel je ne m'attendais pas, j'ai chargé mon Chasseur d'aller aux informations, et de savoir si la sensible personne était morte ou mourante.
Enfin, quand je suis rentré, il m'a appris que Madame de Tourvel était sortie en effet à onze heures du matin, avec sa Femme de chambre ; qu'elle s'était fait conduire au Couvent de..., et qu'à sept heures du soir, elle avait renvoyé sa voiture et ses gens, en faisant dire qu'on ne l'attendît pas chez elle. Assurément, c'est se mettre en règle. Le Couvent est le véritable asile d'une veuve ; et si elle persiste dans une résolution si louable, je joindrai à toutes les obligations que je lui ai déjà celle de la célébrité que va prendre cette aventure.
Je vous le disais bien, il y a quelque temps, que malgré vos inquiétudes je ne reparaîtrais sur la scène du monde que brillant d'un nouvel éclat.
Qu'ils se montrent donc, ces Critiques sévères, qui m'accusaient d'un amour romanesque et malheureux ; qu'ils fassent des ruptures plus promptes et plus brillantes : mais non, qu'ils fassent mieux ; qu'ils se présentent comme consolateurs, la route leur est tracée. Hé bien ! qu'ils osent seulement tenter cette carrière que j'ai parcourue en entier ; et si l'un d'eux obtient le moindre succès, je lui cède la première place. Mais ils éprouveront tous que, quand j'y mets du soin, l'impression que je laisse est ineffaçable. Ah ! sans doute, celle-ci le sera ; et je compterais pour rien tous mes autres triomphes, si jamais je devais avoir auprès de cette femme un rival préféré.
Ce parti qu'elle a pris flatte mon amour-propre, j'en conviens : mais je suis fâché qu'elle ait trouvé en elle une force suffisante pour se séparer autant de moi. Il y aura donc entre nous deux d'autres obstacles que ceux que j'aurai mis moi-même ! Quoi ! si je voulais me rapprocher d'elle, elle pourrait ne le plus vouloir ; que dis-je ? ne le pas désirer, n'en plus faire son suprême bonheur ! Est-ce donc ainsi qu'on aime ?

Est-ce mon passage préféré ?  Ah, peut-être bien . J'en suis toute chose, presque tremblante d'émotion ..........

Le début de son propre calvaire...

Il ne comprend pas ce qui lui arrive . Il ne savait pas ce que c'est qu'aimer et encore moins souffrir .

Vous voyez chère Princesse que ce roman montre de beaux sentiments... Ce livre ne ressemble en rien à un recueil de pamphlets sordides.