Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Les liaisons dangereuses : le roman

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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:02

Je suppose que le marquis de Bombelles a dû y voir une attaque contre sa caste ? (les moeurs dissolues de la noblesse) Je n'ai pas encore lu la correspondance du marquis de Bombelles avec sa femme, je dois dire...
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:07

Ce n'est pas dans sa correspondance avec Angélique, mais dans son Journal !
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:08

Je saute chercher .......... Accordez-moi un instant ! Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 454943
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:16

J'attends ...Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Zzz002 Wink
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:30

14 septembre, à Dangu. ( 1782 )

J'ai terminé aujourd'hui la lecture d'un livre qu'on vient de défendre et qui n'aurait jamais dû être souffert . Son titre est " Les liaisons dangereuses " . C'est le roman le plus spirituellement écrit qui ait encore paru, mais il offre deux caractères qui, quelque bien qu'on puisse dire de celui qui les a imaginés, doivent mettre en garde contre lui . Un homme qui sait présenter le vice sous une forme si neuve, si ingénieuse, peut-il avoir une âme honnête ? C'est une grande question . Il est au moins toujours blâmable de montrer que l'esprit souffre tout et malheureusement fait passer bien des choses . Richardson fut forcé de se cacher pour éviter la fureur de la populace anglaise, sur ce qu'il avait montré un homme trop atroce dans le Lovelace du roman de " Clarisse " . Il fut porté aux nues après avoir publié ' Sir Charles Grandison " . M. Choderlos de Laclos, lieutenant colonel d'artillerie, a jugé son siècle, et surtout ce qu'on appelle la grande société de Paris . Un ouvrage fait pour le perdre de réputation le met à la mode, parce que nous ne voulons que de l'esprit .

( Journal du marquis de Bombelles )
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:39

En fait on a le sentiment qu'il a aimé le livre et que ça le fait culpabiliser ...  Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 194575  Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 194575
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 11:41

Citation :
14 septembre, à Dangu. ( 1782 )

Un ouvrage fait pour le perdre de réputation le met à la mode, parce que nous ne voulons que de l'esprit .

( Journal du marquis de Bombelles )

Autrement dit, vous jouez dangereusement les funambules sur le fil du rasoir social, mon cher ami! Gare à la chute! Wink
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:01

Citation :
En fait on a le sentiment qu'il a aimé le livre et que ça le fait culpabiliser ...  Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 194575  Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 194575

Il en a beaucoup goûté la lecture, le style, c'est certain . Est-ce que la réprobation sur le fond a gâché le plaisir de la forme ?
Peut-on dire qu'il ait aimé cette oeuvre ? Je ne sais pas . En tout cas pas sans arrière-pensées, c'est sûr.
Mais que ses réticences soient motivées par un sentiment de vague culpabilité me parait peut-être excessif ...
Vous soulevez là une question palpitante !  Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 56173

Quoi qu'il en soit, chère Princesse, personnellement j'ai a-do-ré  Les Liaisons dangereuses !!!  Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 454943
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:23

diphildor a écrit:
Autrement dit, vous jouez dangereusement les funambules sur le fil du rasoir social, mon cher ami! Gare à la chute! Wink

..... la chute sera vertigineuse et collective, comme nous savons !

Après cette lecture des Liaisons, Bombelles ne pense plus à Laclos, ou du moins ne le mentionne plus dans son Journal, jusqu'à ce jour du 17 juin 1789 :

J'ai dîné chez la présidente de Novion à Saint-Germain .  Je me suis arrêté une demi-heure à Marly; Madame Elisabeth m'y a appris ce qui s'était passé aujourd'hui matin à la salle de la Noblesse . M. le duc d'Orléans, ayant voulu entraîner tout l'ordre dans la salle du Tiers, s'est presque évanoui lorsqu'il a vu son projet avorter . Ce projet dont les suites pouvaient être affreuses
( elles le seront ) , était concerté entre M. l'abbé Siéyès, M. de Laclos et le prince, que le besoin de se venger du Roi semble avoir sorti de son caractère léger et insouciant .

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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:23

Majesté a écrit:
olivia a écrit:
Sincèrement, j'ai été beaucoup plus choquée de l'immoralité de la fin des Trois Mousquetaires que des Liaisons dangereuses.
Je me souviens de la décapitation de Milady (à Armentières) , mais quelle est cette immoralité que tu dénonces là?

Richelieu donne à d'Artagnan la place de capitaine des mousquetaires. A condition qu'il renie tous ses engagements précédents. J'étais outrée par une telle fin, à des années-lumières de l'idée qu'on peut avoir de l'honneur.
Il faudrait que je retrouve le passage exact, je n'ai pas le livre chez moi.
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:30

olivia a écrit:
Richelieu donne à d'Artagnan la place de capitaine des mousquetaires. A condition qu'il renie tous ses engagements précédents. J'étais outrée par une telle fin, à des années-lumières de l'idée qu'on peut avoir de l'honneur.

En fait, tout est logique, historiquement, puisque c'est d'Artagnan qui arrêtera Nicolas Fouquet, si je ne m'abuse...
Il fallait donc à Dumas assurer la suite des aventure de son héros...mais de là à le déshéroïser de la sorte Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 79143 Je comprends ton effroi, Olivia !

Bien à vous.
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:37

Majesté a écrit:
c'est d'Artagnan qui arrêtera Nicolas Fouquet, si je ne m'abuse...
.

.... absolument ! Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 244157
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:45

Et voici ce qu'en dit le comte de Tilly, peut-être encore plus choqué que Bombelles. Alors que sa vie ressemble beaucoup plus à celle d'un Valmont qu'à celle d'un futur prêtre :

"C'est à peu près vers ce temps que parut un livre qui fit une prodigieuse sensation dans le public et plus de ravages dans bien des têtes que les peintures les plus lascives ou les productions les plus obscènes ; un livre qui plaça son auteur entre le blâme et la louange, le mépris ou l'estime ; entre les écrivains distingués et ceux qui ont fait un usage funeste du talent d'écrire ; entre les grands peintres de quelques vices et les corrupteurs de toute vertu ; un livre auquel son auteur ne craignit que de supposer un but moral, quand il était un outrage universel à la morale de toute nation ; un livre enfin que toutes les femmes ont confessé avoir lu quand tous les hommes auraient dû le réprouver et qui méritait d'être livré aux flammes par la main de l'exécuteur public, quoiqu'il soit digne, dans son genre d'occuper une place classique dans les meilleures bibliothèques. Je crois avoir nommé Les Liaisons dangereuses. "

Tilly outré alors que ses mémoires ne sont quasiment que le compte-rendu de toutes ses bonnes fortunes. Et n'hésitant pas à nous décrire ses tactiques afin de séduire toutes les dames. Surtout quand elles ont la réputation d'une vertu inattaquable !

Une question également : comment se fait-il que ce livre ait pu passer à travers la censure de la Librairie royale ? Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 79143 Faut-il croire que dès 1782, elle ne servait déjà plus à rien et expliquerait justement le sentiment de tyrannie du public quand Louis XVI interdira peu de temps après Le Mariage de Figaro, à ses yeux plus grave politiquement ?


J'admire aussi le don de prophétie de Tilly : car en effet toute bibliothèque contient ce livre. Même dans les collèges ! Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 194575


Dernière édition par olivia le Sam 7 Jan - 12:49, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:47

Majesté a écrit:
Je comprends ton effroi, Olivia !


Merci ! Very Happy Mon image de l'honneur aristocratique en avait pris un sérieux coup ! Shocked
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 13:15

Tilly rencontra ensuite très brièvement Laclos au Palais-Royal en 1789 mais à cette date, il y avait plus urgent que de lui demander des détails sur son roman.

Puis en 1791, il le retrouve à Londres :

"Ce n'est point ici le lieu de particulariser les procédés révolutionnaires de cet écrivain, de s'occuper du degré d'influence qu'il a eue sur un prince que ses amis et ses ennemis ont envoyé à l'échafaud par la même voie... en l'attirant par l'appât d'un trône où il eut été épouvanté et surtout étonné d'être assis. Je ne veux considérer ici que l'auteur des Liaisons dangereuses. J'essayais donc à Londres, une ou deux fois, de savoir de lui-même tout le mystère de son livre, parce que j'étais persuadé qu'un tel ouvrage ne vient dans la tête de personne sans des données préliminaires. Mais il se défendait avec politesse et ne m'apprenait rien de satisfaisant.
Enfin l'ennui me le livra et me servit mieux que son amour-propre et ma curiosité ne l'auraient fait.
Nous étions au lever de M. le prince de Galles qui, suivant sa coutume de prince et sa toilette d'un des plus beaux hommes de l'Europe, se faisait démesurément attendre : M. de Laclos, qui n'avait pas une grande tactique de cour, mais toute l'impatience sombre d'un philosophe ou d'un conspirateur, malgré son flegme apparent, aima mieux causer que de tirer sur sa montre et de s'agiter intérieurement.
Voici à peu près ce qu'il me dit :
"J'étais en garnison à l'île de Ré et après avoir écrit quelques élegies de morts qui n'en entendront rien, quelques épîtres en vers dont la plupart ne seront jamais imprimées, très heureusement pour le public et pour moi, étudié un métier qui ne devait me mener ni à un grand avancement ni à une grande considération, je résolus de faire un ouvrage qui sortit de la route ordinaire, qui fît du bruit et qui retentît encore sur la terre quand j'y aurais passé. Un de mes camarades qui porte un nom célèbre dans les sciences avait eu plusieurs aventures d'un grand éclat, auxquelles il ne manquait qu'un autre théâtre. C'était un homme né spécialement pour les femmes et pour les perfidies dans lesquelles, elles sont maîtresses passées ; en un mot, si c'eût été un homme de cour, il aurait eu la réputation de Lovelace et aurait été de meilleure compagnie que lui. Il m'avait pris pour son confident ; je riais de ses espiègleries et l'aidais quelquefois de mes conseils. Je lui avais connu une maîtresse qui valait bien Mme de Merteuil, mais c'est à Grenoble que je vis l'original, dont la mienne n'est qu'une faible copie ; une marquise de L. T. D. P. M., dont toute la ville racontait des traits dignes des jours des impératrices romaines les plus insatiables. Je pris des notes et je me promis bien de les réaliser en temps et lieu? L'histoire de Prévan était arrivée il y a longtemps à M. Rochech... , officier supérieur des mousquetaires, il en fut déshonoré ; on en riait à présent. J'avais bien par-devers moi quelques petites historiettes de ma jeunesse, qui étaient assez piquantes ; je fondis ensemble toutes ces parties hétérogènes ; j'inventai le reste, le caractère de Mme de Tourvel surtout, qui n'est pas commun. Je soignai mon style autant que j'en suis capable et, après quelques mois d'un dernier travail, je jetai mon livre dans le public ; je n'ai presque pas su depuis sa fortune mais on me dit qu'il vit encore."
J'ai oublié ce que je lui répondis ; ce qu'il me dit je m'en souviens : je l'ai répété
."
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 13:23

Il est vrai que j'ai lu la vie de révolutionnaires...Et que j'en ai encore à lire même parmi les moins connus.
Ok, Ok , vous m'avez convaincu. Je lirais les Liaisons Dangereuses.
J'ai bien lu toute la série des Rougon-Macquart de Zola et j'y ai bien survécu... Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 244157
Chers modérateurs , vous devriez couper et créer un fil Les Laisons Dangereuses.
Lorsque j'aurais lu le livre , je vous dirais mes impressions.
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 13:26

olivia a écrit:
une maîtresse qui valait bien Mme de Merteuil, mais c'est à Grenoble que je vis l'original, dont la mienne n'est qu'une faible copie ;
une marquise de L. T. D. P. M.

La Tombeuse De Pauvres Mecs ......
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 13:33

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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 13:48

Tilly semble malgré son dégoût avoir eu quelque fascination pour ce roman car il en parle encore longuement :

"Puisque j'ai fait cette excursion, pourquoi, avant de me rejeter huit ou neuf années en arrière, n'émettrai-je pas tout de suite en peu de mots mon sentiment sur cette production, purement considérée sous l'aspect de son mérite littéraire et appréciée d'après le genre et le danger de ses tableaux ?
Mon opinion sur ce sujet, ce que je n'ai jamais entendu débattre, ne s'appuiera sur celle de personne.

C'est premièrement un très grand art d'avoir fait Mme de Merteuil si corrompue, puisqu'elle en contraste mieux avec cette candeur angélique de Mme de Tourvel et que Valmont est moins méchant qu'elle ; l'auteur est en règle puisque les femmes valent mieux que nous, mais vont beaucoup plus vite et plus loin dans le chemin du vice, quand elles ont commencé à y marcher.
En revanche, c'est un grand défaut que d'avoir voulu donner à chaque personnage un style à lui seul, ce qui n'est pas la même chose que de leur avoir imprimé une physionomie distinctive. Il en résulte qu'à côté d'une page supérieurement écrite, on trouve des naïvetés déplacées ou des négligences sans excuse qui sont bien moins des contrastes que des taches. Le portrait de Mme de Tourvel est adorable et a fait verser bien des larmes à la jeunesse des deux sexes. Que de jeunes personnes aimeraient mieux mourir comme elle que de vivre comme son odieuse rivale ! Voilà un hommage à la vertu. Que de jeunes gens ont rêvé une telle maîtresse, ont fléchi le genou devant son image et prosterné leur imagination devant son ombre ! C'est encore un tribut au véritable amour ! Mais aussi c'est là toute la part de la vertu dans ce livre. Le reste est une conception coupable, ce sont des tableaux plus répréhensibles que ceux de l'Arétin, où il n'y a presque jamais de mauvais ton, souvent de la vérité ; mais plus fréquemment de l'exagération et de la charge, que ceux qui n'en savent pas davantage ont prises pour une éclatante peinture des moeurs générales d'une certaine classe ; c'est sous cet aspect, un des flots révolutionnaires qui a tombé dans l'océan qui a submergé la cour. C'est un des mille éclairs de ce tonnerre, ce dont personne ne s'est douté, ce que la plupart des lecteurs trouveront exagéré, ridicule peut-être ; ce que l'auteur ne m'a pas dit, mais ce qu'un conjuré aussi profond que lui a bien su, au sein de cette vaste conspiration, dans laquelle, à l'avance, chacun s'est distribué son rôle, à la cour, à la ville, dans les provinces et dans l'armée. La mort même de Valmont n'a aucune moralité, puisque son genre est rigoureusement condamnable ; l'intervention du père Anselme est un persiflage de son ministère ; il n'y a pas jusqu'à l'antichambre qui n'y trouve une leçon d'infamie et un encouragement à se pervertir ; et enfin le rôle de cette innoncente, qui fait tout ce que feraient les plus scélérates, qui donne à sa mère tous les ridicules, aux jeunes filles tous les mauvais exemples; est le dernier coup de pinceau de ce tableau composé avec un art trois fois coupable.
A force d'être naturel, le style est quelquefois faible, mais presque toujours élégant, gracieux et concis. Toutes les parties de l'intrigue rentrent l'une dans l'autre, avec une facilité qui cache le travail. Ce sont des vices monstrueux à la réflexion, qui paraissent tout simple à la lecture. L'auteur vous entraîne et l'on ne se désintéresse de ce concert et de cette intelligence avec lui, qu'après avoir couru toute la carrière et distingué le but. En un mot, c'est l'ouvrage d'une tête du premier ordre, d'un coeur pourri et du génie du mal.

Dans le nouvel ordre des choses ce livre a perdu de son intérêt et, néanmoins, durera autant que la langue.
Que si quelqu'un s'étonne de cette longue diatribe et de cette nouvelle analyse d'une vieille production, c'est qu'il ne sent pas comme moi, c'est qu'elle n'a pas eu sur lui la même action, qu'il n'en a pas vu les mêmes effets, c'est qu'il est ou trop insensible, ou moi trop impressionnable, c'est qu'il regarde Les Liaisons dangereuses comme un roman que dans la jeunesse on ferme quand on l'a lu et que je l'envisage, moi, comme un de ces météores désastreux qui ont apparu sous un ciel enflammé, à la fin du XVIIIème siècle.
"
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:08

Tout est magnifique dans ce film...

Princesse de Chimay, surtout ne regardez pas cette vidéo !!

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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:21

olivia a écrit:
Madame de Chimay a écrit:

Chers modérateurs , vous devriez couper et créer un fil Les Laisons Dangereuses.

Puisque nous sommes chez Choderlos de Laclos, nous restons bien dans le sujet. Very Happy

Je trouve aussi, car enfin Laclos est passé à la postérité grâce à ces Liaisons plutôt que par le rôle occulte qu'il a joué pendant la Révolution . Very Happy
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:28

Alors, ce sera un mélange plic ploc, plic plac.
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:40

.... mais pas plouc ! Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 56173
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:46


Merci beaucoup, chère Olivia, pour ces généreuses citations !!! Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 454943
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MessageSujet: Re: Les liaisons dangereuses : le roman   Les liaisons dangereuses : le roman - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Jan - 14:54

Oui merci Olivia ! On se demande quand même si "l'ami" de Choderlos de Laclos dont celui-ci s'est inspiré pour créer le pesonnage de Valmont n'est autre que ledit Choderlos...
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