Le comte de Provence in and out...

Citation :

" Un favori était pour le roi un complément de bien-être : il lui en fallait un, quelqu'il fût, l'individu lui était égal; il n'aimait que celui qui occupait la place et s'occupait de lui . C'était pour lui une sorte de meuble vivant, propre à recevoir ses confidences, ses doléances, ses expansions affectives, ses historiettes graveleuses, ses citations latines et à lui donner respectueusement la réplique ."
( Joseph Turquan )

Génialissime description!!   Provence avait un complexe de supériorité et bassinait tout le monde en permanence avec ses citations d'auteurs !

Quel emplâtre, ce type !

Citation :

Absolument d'accord avec toi : Provence donnait le change en quelque sorte, pour la galerie, les convenances .....

Sa prétendue liaison avec la comtesse de Balbi était un fake !! Il ne l'a jamais touchée !

Il avait juste besoin qu'on l'écoute. Donc ce pauvre Lévis lui a servi de psy. D'où cette situation :
Parlez-moi de moi, il n'y a que cela qui m'intéresse ...

Citation :

Citation :

Absolument d'accord avec toi : Provence donnait le change en quelque sorte, pour la galerie, les convenances .....

Sa prétendue liaison avec la comtesse de Balbi était un fake !! Il ne l'a jamais touchée !

...... idem Mme du Cayla !

Et le récit de sa nuit de noce, donc !        Quel flagorneur, je rêve !  

Citation :

Quel emplâtre, ce type !  

Oui, le paradoxe étant qu'il a ensuite fait un très bon roi ! (il a bien rattrapé toute la mouïse laissée par Napoléon Ier !!). Alors qu'Artois, qui était très sympathique, n'a pas été très brillant une fois devenu roi ...

Je zappe de Gaston et Pauline à Monsieur, pour revenir à Monsieur mais s'agissant toujours de Gaston sur lequel Monsieur fait une fixette ...  Vous me suivez ?  

Or donc, dès le début de l'année 1787,  les fonctions militaires de Gaston et son service auprès de Monsieur empiètent très désagréablement sur sa vie privée .
Il écrit à Pauline :

Monsieur de Montmorin vient d'être nommé ministre . Il est bien content, et moi je ne le suis guère puisque Monsieur me mène ce soir au bal avec lui .  

Bal, théâtre ou autres sorties, Monsieur ne saurait se passer de Gaston privant Pauline de son mari sauf, car il y a un sauf ! quand Monsieur couche à Paris . Il ne va pas jusqu'à exiger que son garde du corps le berce, aussi Gaston en profite-t-il pour courir rejoindre la chambre conjugale .

En juillet-août 1788, Gaston est à Valognes . Monsieur dépérit, languit, l'inonde de lettres auxquelles Gaston rechigne à répondre et s'exaspère . Pourtant quand il écrit à Pauline et lui conte les assiduités du prince, il laisse transparaître une certaine pitié pour ces mots d'amour vain de Monsieur :

Je ne pourrai pas t'écrire aussi longuement que je le voudrais bien . Le courrier qui est arrivé ce matin m'a apporté une lettre de Monsieur de quatre bonnes pages et comme il m'a écrit sans être attaqué, il a fallu que je répondisse tout de suite . Tu lui en voudras car ce n'est pas la première fois qu'il te vole .  Ce n'est rien celle-ci . Les autres, c'étaient de bons effets au porteur, en baisers, caresses, etc.  Mais ne parlons pas de cela, ça fait trop de peine quand ça ne fait pas mourir de plaisir ...

Quatre pages d'assiduités de Monsieur !
Je crois que rarement homme n'a autant aimé s'écouter.
N'oublions pas que dans sa frustration, le pauvre n'a pas hésité ironiquement à s'intituler Louis le Désiré !

Pauvre Monsieur il me fait de la peine

Citation :

Quatre pages d'assiduités de Monsieur !  

Attends, ce n'est rien !  Il arrive à Monsieur d'écrire coup sur coup à Gaston deux lettres de six pages chacune, et Gaston ( lui et Pauline s'écrivent tous les jours ou presque ) de faire remarquer à sa femme qu'ils ne sont pas aussi prolixes eux-mêmes !                  

Monsieur a jugé à propos de m'écrire deux fois six pages . En vérité, ma petite, nous devrions être honteux de notre taciturnité à l'aspect de tout ce qu'il m'envoie . Votre dernier billet surtout était d'un court inexcusable .

Oh, est-il adorable !!!  

Pour aider à découvrir les mystérieuses femmes

LES FAVORITES DE LOUIS XVIII de
TURQUAN
Montgrédien , 1899

Citation :

Citation :

Attendez... Marie Antoinette chargerait Provence de dire cacabar à l'amant de ce dernier ?!  

Surréaliste !  

                                     

GASTON N'EST PAS L'AMANT DE MONSIEUR !!!!!!

Mais si.

Mais non !

T'as vu ça où ???

Un favori était pour le roi  ( Louis XVIII ) un complément de bien-être : il lui en fallait un, quelqu'il fût, l'individu lui était égal; il n'aimait que celui qui occupait la place et s'occupait de lui . C'était pour lui une sorte de meuble vivant, propre à recevoir ses confidences, ses doléances, ses expansions affectives, ses historiettes graveleuses, ses citations latines et à lui donner respectueusement la réplique .

( Joseph Turquan )

..... un meuble vivant, voilà ce qu'était pour Monsieur son favori à la veille de la Révolution, Gaston de Lévis .

Et alors ? Rien n'empêche. Surtout que Provence aimait les hommes aussi.

pimprenelle a écrit:

Et alors ? Rien n'empêche. Surtout que Provence aimait les hommes aussi.

....  mais pas Gaston .  
Rien n'empêche, dis-tu ?  ......  sauf que  Provence était impuissant .  Quoique cette difficulté puisse aussi être contournée .  Censurons les détails .  

Cela dit, que Monsieur en pince pour Gaston ne fait pas l'ombre d'un doute, mais, crois-moi, il ne lui écrit pas du tout comme à un amant .  Stautre essaie même de mettre Mosquito dans le lit de la Haye, peut-être pour en jouir lui-même par procuration en quelque sorte, comme un manipulateur / voyeur,  ou encore se venger de Pauline qui possède Mosquito corps et âme?

Tous les cas de figures sont plausibles avec un tordu comme Monsieur .

Déjà que les sentiments humains sont compliqués...

Mais ce Provence est vraiment de plus en plus antipathique. Mégabeurk.

pimprenelle a écrit:

Mais ce Provence est vraiment de plus en plus antipathique. Mégabeurk.

Moi qui ne pouvais déjà pas le souffrir avant de découvrir ces lettres ...........

Je reprends quelques pages avant et découvre l'homosexualité de Provence, bon je suis très étonné !

Qu'en est-il alors de la " dernière favorite " Zoé Baschi du Cayla ( qui aurait écrit les fameux " mémoires d'une dame de qualité sur le consulat et l'empire ")


http://www.histoirdefrance.fr/maitress/cayla.htm

Eh bien, quand Madame du Cayla a vu la feuille à l'envers, ce n'était pas avec Provence, la Balbi pas davantage ...

C'est bien compliqué en effet ! mais alors, et même si le "full coït" n'est pas un but en soi, Provence avait-il autant de personnalité que ça, de charisme, pour garder auprès de lui des "maîtresses ou des amants" sans qu'il y ait de rapports ?.....
Je pense que "l'énergie" qu'il ne dépensait pas dans l'acte devait le ronger de l'intérieur, compensait-il en bouffant, histoire de se remplir ? et ce qui aurait probablement donné ce diabète ....

Je ne me suis jamais attardé sur ce personnage que je pensais pas autrement que jaloux et attendant "son tour" tapis dans l'ombre, mais je découvre ici qu'il est bien plus complexe que ça.

Citation :

Provence avait-il autant de personnalité que ça, de charisme, pour garder auprès de lui des "maîtresses ou des amants" sans qu'il y ait de rapports ?.....

Là, ma grande, tu es complètement à côté de la plaque . Il ne s'agit pas de charisme. Quel charisme?  Monsieur est tout bonnement répugnant .
 Mais il est prince, riche, proche du trône, peut-être bientôt tout puissant .....   Il couvre de cadeaux ces deux femmes qui veulent bien se prêter à la comédie d'une prétendue liaison amoureuse le valorisant .  Elles sont avides, de cadeaux, de pouvoir ( en tout cas Balbi ).
Je connais moins Mme du Cayla, mais la Balbi trouve allègrement compensation ailleurs .  Car, diable! elle a chaud quelque part !
Pour mieux courir le prince et le laquais, elle fait même enfermer son mari chez les fous .  

Citation :

Je pense que "l'énergie" qu'il ne dépensait pas dans l'acte devait le ronger de l'intérieur, compensait-il en bouffant, histoire de se remplir ? et ce qui aurait probablement donné ce diabète ....

Oui, tout à fait !  mais pas seulement l'excès de nourriture : il compense aussi en travaillant du chapeau, fantasmant comme un cinglé, manigançant de vraies-fausses idylles, complotant contre son frère et lui glissant des peaux de bananes sous le pied ....  

Il se vautre dans cette bassesse avec le souci de cultiver une image lisse de respectabilité .  Et il y réussit parfaitement puisque nous prétendons qu'il a été un bon roi .

Citation :

Citation :

Attendez... Marie Antoinette chargerait Provence de dire cacabar à l'amant de ce dernier ?!  

Surréaliste !  

                                     

GASTON N'EST PAS L'AMANT DE MONSIEUR !!!!!!

J'ai raté un chouette débat, dites donc !

Et pourquoi n'aurait-il pas été l'amant de Monsieur ? Parce qu'il ne l'a pas écrit à sa femme tendrement aimée et que justement il se plaint sans cesse de l'affection princière un peu trop envahissante ? Evidemment qu'il ne va pas lui annoncer qu'il a été dans l'obligation de passer à la casserole !

Qu'est-ce qu'un courtisan ? Dois-je rappeler sa version féminine ?
Un courtisan se prostitue, point à la ligne. C'est sa fonction première. Prêt à tout pour avoir pensions, richesses, honneurs...

Louis XIV et Louis XV ont eu un paquet de maîtresses, aucune ne se serait refusée. Leur physique agréable, surtout pour le deuxième, y contribuait mais avant tout pourquoi se jetaient-elles toutes dans leurs bras ?

Combien d'hétéros ont dû se plier aux goûts du frère de Louis XIV ? Le duc de Guiche par exemple n'a pas caché que cela le rebutait mais bon pas le choix...

Au XVIIème siècle,les courtisans et leurs épouses n'hésitaient pas à se rendre chez les empoisonneuses et à invoquer le diable. Alors une petite gâterie entre deux portes, qu'est-ce que c'est ?

De toute façon, dans le système féodal, encore prégnant au XVIIIème siècle mais dont on commence à se débarrasser pour un modèle bourgeois, plus vertueux, chaque vassal doit soumission totale à son suzerain. Le seigneur veut, le féal obéit. Pour tout...
Le droit de cuissage n'est pas un mythe même si heureusement considéré tout de même comme un abus. Mais dans les faits...
Quelle pauvre jeune fille se serait refusée au marquis du coin ?
Quel pauvre garçon aurait dit non au comte pris d'une soudaine envie ?
Les DSK existaient déjà !

C'est ce qu'on appelle aujourd'hui la promotion canapé.

Donc ce pauvre Gaston qui sûrement était plus porté vers les femmes n'avait aucune raison de se refuser au frère du roi. Pas le choix...
Peut-être ne se gênait-il pas avec sa propre domesticité quand son épouse était trop éloignée.
C'est cruel et ce cher Gaston nous est bien sympathique mais c'est la réalité de l'époque.

A la cour du précédent Monsieur, combien de petits courtisans de rien du tout, de valets et même de pages devaient y passer ?
Cela aurait changé radicalement un siècle plus tard ?
Non, bien entendu. C'était les moeurs de l'époque et surtout de la cour.
La différence, c'est que désormais cela devenait de plus en plus tabou car l'esprit vertueux de la bourgeoisie commençait à s'imposer.

Que Monsieur ait été l'homme le moins désirable qui soit n'y change rien.

Ouiiiii ! Je suis trop contente d'avoir trouver le temps de vous écrire un pavé !

Gaston serait une p... ? ça va bien la tête ?
Dans ce cas, Monsieur lui écrirait dans d'autres termes .

olivia a écrit:

De toute façon, dans le système féodal, encore prégnant au XVIIIème siècle mais dont on commence à se débarrasser pour un modèle bourgeois, plus vertueux, chaque vassal doit soumission totale à son suzerain. Le seigneur veut, le féal obéit. Pour tout...

Cf. John Travolta et ses masseurs-kinésithérapeutes.