Le voyage de Marie Antoinette pour la France

Une petite question toute bête m'est venue hier...quand Maria-Antonia est venue en France, elle est partie de Vienne pour aller d'abord à Strasbourg. Elle est bien passée par la Prusse n'est-ce pas? Il me semble que oui bien sûr, mais je repensais au fait que l'Autriche et la Prusse ne s'appréciaient pas du tout, et qu'en plus cette alliance familiale entre la france et l'Autriche arrangeait encore moins la Prusse...d'où ma question débile ( ) : pourquoi Frédéric II a-t-il autorisé ce déplacement d'Antonia dans ses terres? Il aurait pu refuser juste pour em....tout le monde  

En 1770, le territoire dominé par Frédéric II n'est pas sur la route de Marie-Antoinette. Pour rallier Vienne et Strasbourg, il faut traverser la Bavière, le Wurtemberg et le Bade, mais pas la Prusse.

J'avoue que vous me rassurez, Petit Normand ,car je n'avais aucun souvenir de ce passage par la Prusse, lors de ce voyage...

Bien à vous.

Ah merci cher Petit Normand!
ça me paraissait étrange aussi que Frédéric II autorise se voyage d'ennemis si nuisible pour son royaume, et mes connaissances en géographie du XVIIIème siècle sont limitées

Le baron de Batz se pose quelques questions sur le séjour de l'archiduchesse Maria Antonia à Châlons sur Marne.

Citation :

Selon mes recherches, Châlons sur Marne serait bien la seule ville en dehors de l'Ile de France que Marie Antoinette avait vu à deux reprises dans sa vie, une fois en tant que Dauphine et à nouveau en tant que fugitive. Elle a été logée avec sa famille dans l'Hôtel des Intendants en revenant de Varennes, bâtiment qui est toujours présent aujourd'hui. Je n'ai pas encore la certitude de l'endroit où elle a été logée en tant que Dauphine, soit le même hôtel, soit l'évêché, qui n'existe peut-être plus. Il serait intéressant de voir où la Reine a dormi ces quelques nuits dans cette ville, étrangement liée à sa vie . La chambre existe-t-elle encore?

Votre question m'interpelle, cher baron. J'ai donc un peu surfé à ce sujet. D'après ce site, ce serait à l'hôtel de l'intendance que Maria Antonia aurait déjà logé lors de son voyage d'Autriche en France :

11 mai 1770 – la dauphine Marie-Antoinette d’Autriche venant de Vitry-le-François et se rendant à Paris pour épouser le futur Louis XVI, passe la nuit à Châlons à l’Hôtel de l’Intendance. Une porte de Châlons, nouvellement construite, ancienne porte Saint-Croix, lui est dédiée. Elle devient porte Dauphine et porte l’inscription suivante :

" Aeternum stet ut amor ! " : qu’elle dure autant que notre amour ! ".

L’intendant Gaspard, Louis Rouillé d’Orfeuil l’accueil au bruit de pétards. Six jeunes fiancées lui font un compliment en vers :

" Nous donnerons des sujets à la France

Et vous lui donnerez des rois ".

Ensuite elle assiste dans la salle des fêtes de l’intendance à une réception qui débute par deux pièces de théâtre " Partie de chasse d’Henri IV " et " Lucile ". Suit un feu d’artifice tiré avant le dîner au son de la musique militaire sous les fenêtres de Marie-Antoinette.

Elle a pu découvrir trente portiques en bois de vingt-cinq pieds de haut garnis de lampions. Derrière les portiques se trouvait un temple de soixante pieds de haut.

Sa suite est imposante avec ses dames d’atours, son maître de cérémonies, ses écuyers, son commis de la chambre aux deniers, ses portefaix, ses cinquante gardes du corps, ses treize Cent-Suisses, ses cinq gardes de la porte, ses six gardes de la Prévôté de l’hôtel, ses dix maréchaux de logis et fourriers, ses gentilshommes servants, ses officiers de bouche, du gobelet, de fruiterie. Elle apporte du mobilier dans huit voitures.

Les habitants ont dû illuminer leur maison de dix-huit heures au lendemain matin, sous peine de se voir infliger une amende de vingt livres. Tout cela a coûté seize mille quatre cent quatre-vingt-seize livres à l’intendance.

(Aeternum stet ut amor, c'est plus fort que la traduction donnée, ça veut dire qu'elle dure éternellement, comme l'amour. )

Alors c'est confirmé que l'Hôtel des Intendants à Châlons sur Marne est bien le seul endroit en France à l'extérieur de l'Ile de France où la Reine aurait couché deux fois. Cela a dû lui faire drôle la deuxième fois!

Ah, oui, c'est sûr ! Voilà un lieu qui rendait la sensation d'échec encore plus cuisante, certainement ! La pauvre !

Exactement, c'est la définition même de la tragédie....elle arrivait là la première fois avec tant d'espoirs, la deuxième fois haïe et vilipendée. Et tant de choses qui se sont passées entretemps....beaucoup de bonheur et tant de tristesse! Cela me rappelle les romans de Thomas Hardy.

Citation :

Exactement, c'est la définition même de la tragédie....elle arrivait là la première fois avec tant d'espoirs, la deuxième fois haïe et vilipendée

Oui ! Et justement après avoir nourri un espoir si enthousiaste, si aigu, quelques jours, quelques heures à peine auparavant...

Madame Royale a connu en quelque sorte l'inverse à Varennes...car elle y est repassée début 1796 pour rejoindre l'Autriche

Je sais que ce n'est pas trop le sujet ici, (mais puisque je bosse là-dessus en ce moment, autant vous en faire un peu profiter), mais le même genre de triste coïncidence s'observe dans la vie de Nicolas II, puisqu'alors qu'on le conduit à sa dernière demeure en Sibérie, le convoi fait halte dans le village même où, alors qu'il n'était que Tsarevitch, il s'était arrêté en revenant d'un voyage en Extrême-Orient.

Et la Russie est autrement plus grande!

Est-ce que vous savez quelque chose sur la maison dans la frontière?

C'était un pavillon construit pour l'occasion sur une île qui marquait la frontière. En voici la description :

Là les grands maîtres de cérémonies de Versailles et de Schoenbrunn ont joué leur principal atout ; après des pourparlers sans fin pour savoir si la remise solennelle de la mariée devait s'accomplir en pays autrichien ou en pays français, un malin parmi eux a trouvé une solution digne de Salomon : on construira un pavillon spécial en bois sur un des petits îlots inhabités du Rhin, entre la France et l'Allemagne, donc une sorte de « no man's land » ; ce sera là une merveille de neutralité ; deux pièces du côté de la rive droite du Rhin, où Marie-Antoinette entrera en archiduchesse, deux pièces du côté de la rive gauche, d'où elle sortira après la cérémonie en dauphine de France, et au milieu la grande salle de la remise solennelle, où l'archiduchesse deviendra définitivement l'héritière du trône.
http://www.edition-grasset.fr/chapitres/ch_swe_a.htm

J'ai un plan de la fameuse "construction" de ce Pavillon.... je vais le scanner de suite (bon oui y'a pas trop de stress au travail ).... en attendant je vous poste cette intéressante image que j'avais dans mon fichier spécialement consacré aux textiles de Marie Antoinette

Ces coussins et tissus sont réputés avoir été utilisés lors de la Cérémonie de remise sur le rhin. Je ne suis pas sûr de leur lieu d'exposition mais je crois qu'ils se trouvent dans un manoir anglais.... pfff décidément les British se sont donnés à coeur pour racheter les divers biens de la Reine

Chose promise voici le plan de la construction

Ce n'était pas tout à fait comme ça que j'imaginais les lieux... quoique le plan soit extrêment logique, évidemment... mais l'imagination, vous savez...  

Quand je pense que cette construction était en bois... et provisoire...  

On y voit bien les pièces françaises, les pièces autrichiennes, et la pièce centrale où Marie-Antoinette a été "livrée" à la France  

Petit renseignement supplémentaire apporté par Craveri dans Reines et favorites, p. 333 : le pavillon fut construit sur l'île des Epices, au milieu du Rhin.

Des épices ou des Epis ... moi j'ai l'île des Epis

Concernant ce pavillon et son ameublement, il est dit que le meuble était disparate et venait de France... ce furent aussi les riches strasbourgeois qui fournirent des meubles et effet complétés par le garde meuble de la couronne.
En fait l'ameublement n'était pas du tout "conforme" à la symbolique de l'événement ( on avait même placé les superbes tapisseries mais celles représentant Médée!!! celle qui tua ses enfants....) et le pavillon de bois résista mal à la pluie car le jour de la remise certaines dames eurent l'impression à voir leurs vêtements trempées d'être dehors alors que la faute en revenait à la mauvaise toiture de bois du Pavillon.

Citation :

Des épices ou des Epis ... moi j'ai l'île des Epis

Ah, oui, certainement ! Pour ce nom, au moins, le net nous donne quelquechose !

holà mais c'est vrai Pim ... par contre nulle mention de Marie Antoinette mais d'une île en pleine restructuration aux abords pollués ... j'y verrai bien une place ou une allée Marie Antoinette moi ... par contre pas de résidence "Petit Trianon" quand même lol ... ah excusez moi c'était ma minute distraction

J'avais demandé à un Strasbourgeois s'il connaissait une île sur le Rhin qui sortait de l'ordinaire et qu'on pouvait visiter....il m'a regardé comme cela :
Il semble que le passage de Marie-Antoinette ou d'autres princesses sur cette île ait été oublié :s:

Ils devraient reconstruire le pavillon. Voilà une idée qu'elle est bonne !

Oui! Une reconstitution