Ultime(s) rencontre(s) avec Fersen aux Tuileries

Citation :

S'il peut passer inaperçu quelques heures, comme tu dis, cela peut aussi bien durer toute la nuit . Cela signifie qu'il est bien planqué dans un recoin de cabinet entresolé où seule Marie-Antoinette a accès .

C’est jouable. Très couillu, mais jouable...

pimprenelle a écrit:

Etonnante, alors, cette capacité qu'il a de l'oublier pour se plonger tout entier dans sa comédie de boulevard.

Les hommes...
Mauvaise graine !!!

Si d'aventure... a écrit:

Mais qu'y a-t-il de beau ou d'ultime dans cette situation, où le type va coucher avec une autre juste après? C'est moche

Rien de beau, rien d’ultime ( ?). C’est vrai. Mes neurones ont un peu de mal à raccorder cet évènement particulier avec tout le reste, je l’ai dit.
Mais il faut bien admettre que c’est envisageable (tout comme la thèse opposée).
Peut-être qu’un jour d’autres documents apporteront un éclairage nouveau sur ces « deux jours aux Tuileries ».

Citation :

pimprenelle a écrit:

Etonnante, alors, cette capacité qu'il a de l'oublier pour se plonger tout entier dans sa comédie de boulevard.

Les hommes...
Mauvaise graine !!!  

Ils ne sont heureusement pas tous comme ça...  

Au reste, certaines femmes le sont aussi.  

Pas moi, j'ai du mal à passer si rapidement d'un état dans l'autre. Les malheurs qui frappent les gens que j'aime me touchent profondément et durablement. C'est pour ça que j'ai du mal à comprendre le comportement de Fersen, d'autant plus que sa mission a échoué, ce qui fait s'envoler encore un espoir...  

Voilà. Je ne comprends pas son manque d'empathie.  

Citation :

Si d'aventure... a écrit:

Mais qu'y a-t-il de beau ou d'ultime dans cette situation, où le type va coucher avec une autre juste après? C'est moche  

Rien de beau, rien d’ultime (   ?). C’est vrai. Mes neurones ont un peu de mal à raccorder cet évènement particulier avec tout le reste, je l’ai dit.
Mais il faut bien admettre que c’est envisageable (tout comme la thèse opposée).
Peut-être qu’un jour d’autres documents apporteront un éclairage nouveau sur ces « deux jours aux Tuileries ».

On dirait bien que le baron Machin n'a pas pu raccorder non plus.  

pimprenelle a écrit:

Pas moi, j'ai du mal à passer si rapidement d'un état dans l'autre. Les malheurs qui frappent les gens que j'aime me touchent profondément et durablement. C'est pour ça que j'ai du mal à comprendre le comportement de Fersen, d'autant plus que sa mission a échoué, ce qui fait s'envoler encore un espoir...
Voilà. Je ne comprends pas son manque d'empathie.

Si les choses se sont passées comme les hypothèse X ou Y, ce n’est pas mon « truc » non plus. Ce soir, on s’dit tout !!
Bon. Mais je sais cependant que c’est possible, et que certains hommes ou femmes passent sans problème d’un état à l’autre, ou recherchent même des sortes de compensations affectives de ce genre. Font sortir la vapeur quoi ! Bien...

Citation :

Ce qui est suicidaire, c'est d'entrer et ressortir .  Les Tuileries sont truffées de gardes, ils sont partout .   Une fois dans la place, il suffit à Fersen de rester prudemment caché .
Pourquoi prendrait-il le risque de repartir, surtout pour revenir le lendemain ?
S'il peut passer inaperçu quelques heures, comme tu dis, cela peut aussi bien durer toute la nuit . Cela signifie qu'il est bien planqué dans un recoin de cabinet entresolé où seule Marie-Antoinette a accès .

Exactement. L'hypothèse selon laquelle Fersen serait entré et sorti des Tuileries à plusieurs reprises est moins plausible, que celle selon laquelle il est resté aux Tuileries. D'autant qu'il écrit lui-même "resté là".

Citation :

pimprenelle a écrit:

D'accord aussi, c'est suicidaire de repartir pour revenir. Mais existait-il réellement une pièce où seule Marie Antoinette avait accès, assez sure pour qu'elle envisage d'y cacher son grand ami qu'elle adore, dont la vie lui est si chère ?  

Eh bien oui, puisque les gardes n'ont pas épinglé et arrêté Fersen, il fallait bien qu'il ait pu passer inaperçu

Tout à fait. Personne ne conteste qu'il a au moins rencontré la reine et le roi le lendemain. Il fallait donc que les souverains aient réussi à le cacher quelque-part.

Je ne trouve pas choquant que, malgré le caractère dramatique de la situation, Fersen ait envie de jouer un tour à Crawfurd et s'en amuse. Il a le droit de vouloir "relâcher la pression". Il ne va pas se flageller comme un moine sistercien toute la journée, au motif que la situation politique se dégrade. Et cela ne dénote nullement un manque d'empathie. Au fond, c'est même peut-être sa façon à lui, de chercher à noyer son désespoir.

Voilà. C’est ce que je voulais dire.
Ceci sans pour autant gommer tout le reste.

Citation :

pimprenelle a écrit:

D'accord aussi, c'est suicidaire de repartir pour revenir. Mais existait-il réellement une pièce où seule Marie Antoinette avait accès, assez sure pour qu'elle envisage d'y cacher son grand ami qu'elle adore, dont la vie lui est si chère ?  

Eh bien oui, puisque les gardes n'ont pas épinglé et arrêté Fersen, il fallait bien qu'il ait pu passer inaperçu

Si tant est qu'il y est vraiment entré ce soir-là... ce qui, pour moi, est loin d'être avéré...  

Si d'aventure... a écrit:

Je suis contente moi aussi de vous relire Toujours fidèles au poste!

pimprenelle a écrit:

Tu pourrais, toi, alors que tu viens de vivre des moments terribles avec des gens qui te sont chers, et que tu vois s'enfoncer de plus en plus dans la tragédie ?

D'autant plus si Eleonore n'est qu'une fantaisie comparée à Marie Antoinette!
La situation chez Crawfurd est, de toutes façons, cynique. Fersen s'esclaffe que Quintin ait ses restes (à prendre dans quel sens d'ailleurs? Après tout...), c'est un drôle d'ami...
Je me fais le même film que vous, Pimprenelle, le chevalier servant pleurant avec son amie sur le sort funeste de celle-ci et, hop!, c'est pas tout ça mais faut bien qu'on s'amuse aussi, il sort des Tuileries et le voilà tout guilleret qui va jouer une vilaine farce à son pote! Qu'est-ce qu'on se marre!

Ça clashe, n'est-ce pas ? Je comprends le baron Machin, ça fait terriblement tache dans le paysage.

Citation :

 Qui prétend que Fersen soit un saint ?   Il ne s'agit pas de se marrer, ou de ne pas se marrer . Là n'est pas la question .  Nous commentons des faits .
Que Fersen ne soit pas un saint ne ravale pas Marie-Antoinette au rang de bout de bidoche qu'on se tape ou que l'on ne se tape pas !  

Bon, je me calme ..................

Franchement, son comportement ne te choque pas ? Sortons des trucs de coucherie... Fersen passe la soirée à prendre part aux malheurs des souverains en détresse, puis, il va se marrer comme un dingue à se moquer de la tête de son ami, avec force détails piquants, qui prouvent le plaisir qu'il y a pris.  

Cela dénote à tout le moins un sacré manque d'empathie.  

Citation :

Je ne trouve pas choquant que, malgré le caractère dramatique de la situation, Fersen ait envie de jouer un tour à Crawfurd et s'en amuse. Il a le droit de vouloir "relâcher la pression". Il ne va pas se flageller comme un moine sistercien toute la journée, au motif que la situation politique se dégrade. Et cela ne dénote nullement un manque d'empathie. Au fond, c'est même peut-être sa façon à lui, de chercher à noyer son désespoir.

Votre mansuétude est remarquable !  

Heu, entre nous, le désespoir à noyer, il a bon dos !   C'est surtout un gros égoïste qui ne pense qu'à son nombril.  

pimprenelle a écrit:

C'est surtout un gros égoïste qui ne pense qu'à son nombril.

Euh...tu parles bien de Fersen là ? Ce n’est plus une dent que tu as contre lui, mais toutes !
Allons, tout de même. Y compris pour cet épisode des 13 et 14 février, il n’est pas venu braver tous les dangers à Paris pour se taper, dans la piaule de la bonne, cette brave Eléonore.

Si. A tel point que même sa biographe Françoise Kermina le dit. Fersen vient rendre visite aux souverains, mais c'est surtout Eléonore qu'il se réjouit de revoir.

Et je trouve son comportement tout à fait incohérent, du moins s'il éprouve de l'amitié pour les souverains, a fortiori de l'amour pour Marie Antoinette. Comment peut-il vivre l'échec de sa mission, participer à leurs malheurs, écouter leurs récits tragiques... et puis aller s'amuser chez les Craufurd. On dirait qu'il enlève tout simplement ses habits de tristesse pour revêtir le masque des facéties, comme un histrion.

Psychologiquement, pour un mortel commun comme moi, en tout cas, ça clashe. Même quand on n'en a rien à fiche des gens, comment peut-on s'imprégner de leurs souffrances pendant des heures et ensuite les oublier aussi vite ?  

Alors, oui, je pense qu'une telle prouesse nécessite une sérieuse dose d'égoïsme.

Citation :

Nous savons qu'Eléonore n'est pas une petite femme du boxon voisin, perdue de vices, qui attire Fersen seulement par le bout qui dépasse .  Elle a un beau et noble caractère . Elle est généreuse, dévouée, courageuse .  Elle s'est mise en quatre, et en danger, pour tenter de sauver la famille royale .  Elle a le royalisme chevillé au corps et ce n'est pas un vain mot .
Bon, elle aime Fersen . Est-ce criminel ?  Elle se résigne à n'avoir que la deuxième place .  Cela demande certainement de l'abnégation .
Elle le comprend, le soutient, le console ...
Fersen et Eléonore non plus, ce n'est pas ( uniquement ) youplaboum .

Ce n'est pas la relation, qui est youplàboum, ni même la situation. C'est la manière dont Fersen la raconte. Les détails piquants qui prouvent à quel point il s'en est amusé.

Si d'aventure... a écrit:

Je me fais le même film que vous, Pimprenelle, le chevalier servant pleurant avec son amie sur le sort funeste de celle-ci et, hop!, c'est pas tout ça mais faut bien qu'on s'amuse aussi, il sort des Tuileries et le voilà tout guilleret qui va jouer une vilaine farce à son pote! Qu'est-ce qu'on se marre!

Merci, Si d'aventure ! Voilà exactement ce que j'essaie sans succès d'exprimer depuis... plusieurs messages, maintenant.

Et ce d'autant plus que le séjour chez Eléonore et ses modalités sont prévus depuis longtemps. Et que, donc, pendant que Fersen écoute Marie Antoinette se lamenter, l'heureuse perspective se trouve déjà là, quelque part dans un coin de son esprit.

Citation :

Si d'aventure... a écrit:

Mais qu'y a-t-il de beau ou d'ultime dans cette situation, où le type va coucher avec une autre juste après? C'est moche  

Rien de beau, rien d’ultime (   ?).

Par ultime, Si d'aventure faisait référence au titre du sujet .  

Mais justement sans beaucoup épiloguer sur cet ultime, nous pouvons tout de même souligner que ni Fersen ni Marie-Antoinette ne savent que cette entrevue est la dernière . Ils ignorent qu'ils ne se reverront jamais .
Fersen n'a certainement pas la même perception que nous ( qui, de surcroît, connaissons la suite horrible des événements ) de l'intensité dramatique de ce moment.

Marie-Antoinette est prisonnière de son peuple, dans les Tuileries, certes, mais elle y est bien logée, encore convenablement traitée, et ce seulement jusqu'à ce qu'il arrive enfin à la délivrer .
Il y croit encore, dur comme fer . Il a un nouveau plan d'évasion . Louis XVI le refuse, qu'à cela ne tienne !  Il remuera ciel et terre pour que les puissances étrangères coalisées viennent à bout de la Révolution .  Fersen est comme cela : optimiste !
La preuve, à la date même du 10 août, il note dans son journal : Les nouvelles de Paris sont fort rassurantes . ( !!!!! )

Citation :

C’est vrai. Mes neurones ont un peu de mal à raccorder cet évènement particulier avec tout le reste, je l’ai dit.
Mais il faut bien admettre que c’est envisageable (tout comme la thèse opposée).

Bien sûr ! Nous coinçons tous .  

Citation :

Peut-être qu’un jour d’autres documents apporteront un éclairage nouveau sur ces « deux jours aux Tuileries ».

Pourquoi pas ?  Il n'est pas interdit de rêver !  

Oui, rêvons....

Proposition recevable, les garçons !  

pimprenelle a écrit:

Franchement, son comportement ne te choque pas ?

Mais si, Pim, bien sûr que si !  

pimprenelle a écrit:

Sortons des trucs de coucherie... Fersen passe la soirée à prendre part aux malheurs des souverains en détresse, puis, il va se marrer comme un dingue à se moquer de la tête de son ami, avec force détails piquants, qui prouvent le plaisir qu'il y a pris.  
Cela dénote à tout le moins un sacré manque d'empathie.  

Il ne se marre pas comme un dingue . A supposer qu'il se marre  ( je demande à voir ! ) , c'est peut-être de ce rire inapproprié que l'on a parfois dans des circonstances pénibles quand les nerfs lâchent ( ça m'est arrivé une fois dans ma vie,  je ne suis pas près d'oublier ... ) .

Parler d'empathie, entre Fersen et Marie-Antoinette, me parait un euphémisme aussi incongru que de les dire proches.  Il me semble inconcevable que le dévouement de Fersen, jusqu'à la fin, soit motivé par une simple empathie .

Nous ignorons pour quelles raisons Fersen se cache de Quentin .  Il en a sans doute ?

Eh bien voilà ! C'est parce que tu pars du principe que Fersen est un type veule et méprisable .
Même s'il n'est pas le chevalier sans peur et sans reproche que l'on rêverait, notre perception est plus nuancée .  

Citation :

il n’est pas venu braver tous les dangers à Paris pour se taper, dans la piaule de la bonne, cette brave Eléonore.

Si si, il paraît que Kermina l'affirme !  Tiens :

pimprenelle a écrit:

c'est surtout Eléonore qu'il se réjouit de revoir.

Elle est zinzin, Kermina !  

C'est surtout sa biographe, qui a passé des années à l'étudier... et qui se déclare par moments a quia devant sa psychologie.

Fersen est, c'est le moins qu'on puisse dire, un homme très compliqué. Et l'égoïsme est, à mon avis, une composante de sa personnalité aussi dominante que l'esprit sacrificiel. D'ailleurs, il se sacrifie aussi parce que ça lui donne le kick sans lequel sa vie n'aurait pas beaucoup de sens...

... Ce n'est pas pour rien qu'il considère la révolution française comme la période la plus intéressante de sa vie. Alors que, s'il aimait vraiment Marie Antoinette d'un amour (pour te faire plaisir) animé par la seule générosité, compte tenu des souffrances que ces événements lui ont causées, il la trouverait tout simplement horrible.

Mais, non, la révolution a boosté sa vie, son quotidien, son coeur et son ego. Cela importe à ses yeux plus que tout.

Je pense vraiment que ce type n'était pas à la hauteur du sentiment que la reine lui portait, mais qu'il a tout fait pour qu'on le crût.