Restauration de la Maison de la Reine au Hameau de Versailles - Mécénat Dior

Voici la couverture originale du porte-folio des aquarelles du hameau faites par CHATELET à la demande de la Reine - elle l'offrait à ses visiteurs de qualité - il resterait quatre exemplaires d'époque dans plusieurs bibliothèques étrangères STOCKHOLM - VIENNE -  MODENE  - il faut que je recherche pour le quatrème  peut-être la Russie avec la visite du COMTE et de la COMTESSE DU NORD  (il existe le même genre de cadeau fait pour eux pour CHANTILLY)

Le livre présentant ces aquarelles a été fabriqué en se servant du modèle offert à FERDINAND frère de la Reine et se trouve en Italie à la BIBLIOTHEQUE DE MODENE - en général on dit "le modène".

L'éditeur a fait deux présentations  - un beau livre relié avec un prix important et pour 2008 une édition vendue au GRAND PALAIS format italien, de bonne qualité, à 18 euros .... je vous la conseille fortement.


En me promenant sur INTERNET  - j'ai trouvé 27 pages sur le HAMEAU DE LA REINE  par WIKIPEDIA  -  texte, photos, références d'excellente qualité permettant de s'instruire sur ce lieu mythique.

Bonne lecture
MARIE ANTOINETTE

L'ouvrage de Chatelet, planche 29 ( que j'ai sous les yeux, celui de Modène 1786 ) montre bien deux escaliers, celui de gauche hélicoïdal desservant la maison du billard, et un second " droit" desservant la maison de la reine.
les deux seront restaurés selon l'appel à mécénat de Juillet 2008 :

La restauration des décors intérieurs en vue du remeublement des pièces principales de la Maison de la Reine proprement dite représente un des éléments majeurs de cette opération.
Elle concerne plus particulièrement la salle à manger et le grand salon, restituant ainsi cet effet caractéristique de la « chaumière à surprise », de contraste entre un extérieur rustique décoré « en vétusté », selon les mentions de l’époque, et un intérieur du plus haut raffinement.
Le programme de restauration comportera également la restitution d’éléments d’origine de l’état « Marie-Antoinette » et aujourd’hui disparus, tels que l’escalier extérieur au Nord de la Maison de la Reine, qui constitue le pendant de l’escalier hélicoïdal de la Maison du Billard et le petit balcon arrière de la Maison de la Reine

il n'y a pas de salon au premier étage qui soit carrelé de dalles noires et blanches......ni dans la maison de la reine ni dans celle du billard. 
la photo montrée en page 1 du sujet (ainsi que plusieurs fois dans le sujet le hameau-intérieurs et aménagements) est soit la salle à manger de la maison de la reine ( à mon humble avis ) soit la salle du billard, mais je doute.


Même si les descriptions divergent quant à l'utilisation des pièces de l'étages des deux maisons, leur nombre n'a pas changé (a priori) selon l'ouvrage de G.Desjardin :

Maison du billard :
Au rez de chaussée une grande salle de billard dallée de carreaux noirs et blancs, encadrées de « deux gardes robes de propreté » une pour les seigneurs et l’autre pour les dames.
Au dessus du billard plusieurs pièces, cinq pour être exact un cabinet une antichambre et trois petites pièces côté potager.

Maison de la reine :

Au rez de chaussée, salle-à-manger dallée de carreaux blancs et noirs et cabinet de tric-trac.
Au dessus de la salle-à-manger un grand salon ( dont le sol est un " parquet à panneaux" ), un petit salon, et une antichambre.



Ci-dessous deux photos des pièces du rez-de-chaussée des deux maisons, dos aux cheminées.
Reprenez les plans vous verrez bien où nous sommes :

voici le plan :



Voici maintenant une photo du billard de notre amie Clio ( P.13 du sujet hameau vues intérieures ) :



porte droite sur un cabinet, porte gauche sur l'extérieur....

Deux photos de Théo Bourdin  de la salle à manger ( via le forum CDV ) :



porte gauche donnant sur l'escalier montant au premier, porte droite sur l'extérieur.

Et une seconde vue face cheminée, et là plus de doute ( mêmes couleurs aux murs, sur les plinthes contrairement à la photo de clio ):



Mais après je ne suis ni Gromort, ni Nolhac, ni Desjardin.....

Et puis maintenant pour terminer et juste pour " ne pas bouder mon "plaisir",  voici le grand salon du premier étage, avec son parquet :




Bien à vous,

En effet, très clair !

Si donc il y avait du parquet à l'origine, qui fit installer le dallage ?

Jamais de parquet dans une salle à manger, à cause des odeurs,des taches ! tous comme pour les sièges qui y seront toujours en cuir, peaux, moleskine, etc...et pour les mêmes raisons, me semble t-il.

Il n'y a probablement jamais eu de parquet au rez-de-chaussée ni dans la maison de la reine puisque salle à manger, ni dans la salle du billard non plus.

bien à vous.

Pardon, j'avais mal interprété votre phrase ; il n'y a pas de salon au premier étage qui soit carrelé de dalles noires et blanches......ni dans la maison de la reine ni dans celle du billard.

Cette règle absolue du pavage dans la salle à manger souffre, je crois, de beaucoup d'exception ... mais il se peut que les exemples que j'ai en tête aient été modifiés ...

Pour ma phrase, je corrigeais une erreur plusieurs fois commise par plusieurs membres en ce qui concerne la photo en page 1, qui est la salle à manger du rez-de-chaussée, et pas le salon du 1er.

Il me semblait que pour le XVIIIème et le début du XIXème le dallage était d'usage pour les salles-à-manger...après oui effectivement cette règle souffrira d'exception !
La salle-à-manger des appartement Napoléon III au Louvre, même si les sièges sont en cuir le sol n'est pas un dallage.
Pour Malmaison il me semble qu'on a bien un dallage.
Maintenant il est un peu tard pour me replonger dans l'histoire de la salle-à-manger, que j'ai pourtant en rayon.... 

Bonne nuit !

On trouve de nombreux châteaux de provinces qui ne présentent pas cette caractéristique de nos jours .... les sols auraient-ils été changés ? ... possible ....

Sur le forum Connaissances de Versailles, de magnifiques photos d'intérieur. A immortaliser avant travaux .

http://www.connaissancesdeversailles.org/t2855p75-la-maison-de-la-reine-au-hameau

par exemple

Voilà, j'ai jeté un petit coup d'oeil dans " l'histoire de la table " que j'ai en rayon, en ce qui concerne le XVIIIème et le début XIXème, vous le savez probablement, la salle à manger n'est pas une pièce "permanente", c'est une pièce d'apparat pour les grandes maisons, les palais, dans laquelle on dresse une planche sur des tréteaux, que l'on démonte sitôt le repas pris.

Ces pièces servant ensuite de galeries, d'antichambre ( l'antichambre du grand couvert à Versailles, et son sol parquet )

Premières salles à manger fixes  au château d'Issy en 1681, puis Champ sur Marne 1705 par Pierre Bullet, ces pièces occupant l'emplacement d'antichambre, ce qui montre bien le lien unissant ces deux types de pièces et l'usage que l'on en faisait.

Après plusieurs écoles se divisent certains préconisent l'usage de la seconde antichambre pour servir de salle à manger, mais qui doit cependant être aussi une pièce à part et proche des cuisines, c'est une pièce où se tiendra un buffet : une grande table de marbre accompagnée de lavoirs pour rincer les verres et pour le services ( fontaines ), nous sommes en 1750.

Un autre souhaite que la salle à manger soit parquetée, murs revêtus de menuiseries peintes en blanc et ornées de sculptures dorées, pièces devant être éclairées par des fenêtre ouvrant sur des vues " amusantes ". celui-ci désapprouve l'usage des fontaines qui rendent la pièce humide, et le service des domestiques "y parait trop aux yeux "....

Pour un troisième cette pièce doit être près du " cabinet d'assemblée ", exposée au nord, ou entre nord et levant....afin qu'elle soit fraiche, avec là encore une vue "amusante ", il faut pratiquer à coté un petit office pour les cristaux, office pouvant servir de réchauffoir quand les cuisines sont éloignées, mais pour une maison de moindre importance !, pour une maison  d'ordre supérieur il faut prévoir un réchauffoir à part, ainsi qu'une anti-salle(sic) pour la commodité du service.

Un quatrième propose que les portes soient ouvertes au couchant, précédées d'une superbe pièce ou l'on dressera les tables, le jour éclairera du coté de l'orient, avec vues sur les points de vues les plus agréables :jardins, fontaines, bosquets, etc....le soir le décor change, les vues agréables et amusantes seront remplacées par l'éclat des cristaux et des candélabres, se reflétant à l'infini dans les glaces, etc etc.

Je vous fais grâce des proportions de la pièce, qui devaient tenir compte de la proportion de l'ordre ionique,  dimension relative au nombre de convives qui doivent y être reçus....il faut les éviter les angles et leur préférer des pans sur lesquels on dispose des glaces au dessous desquelles on mettra des vasques de marbre blanc veiné pour y rincer les verres, l'eau tombant en cascade ou en nappe pour rafraichir.
L'hiver cependant il faut éviter l'humidité, et se contenter simplement d'un mince filet d'eau tombant du bec d'un oiseau aquatique.

Pour l'hiver on place dans un fond de la salle un poêle bien dessiné dans une niche, et face à lui une autre niche avec piédestal pour y recevoir une statue.
décor de marbre uniquement, murs et sols, ou stuc imitant le marbre pour les murs, la couleur du mobilier relative à celle des marbre, et style ionique qui semble le mieux convenir à cette pièce, tableaux, dessus de porte, sculptures aux thèmes en rapport avec l'usage de la pièce.
" il doit régner dans le tout un accord dont les yeux et l'âme soient contents "


Pour rendre un repas agréable : "il ne faut point que le nombre de convives soit au dessous de celui des grâces et au dessus de celui des muses."
Un endroit trop grand pour un petit nombre de convives rend la pièce déserte, dans ce cas on aura une petite salle à manger "particulière " au sol de marbre et couvert d'un tapis, dans laquelle une table ronde est préférable, agréable, propre à ce lieu, et convenable :

"Personne n'y est gêné par les angles, on se trouve vis à vis des uns et des autres, la communication est plus prompte, plus facile, et le service ne s'en trouve point altéré".
Lors de ces repas plus intimes on pourra rechercher d'avantage de luxe et de volupté, le centre de la table occupé décoré de fleurs ( branche odorante d'oranger fleuri ) qui remplacera avantageusement un surtout, même le plus superbe.


L'usage des tapis est déconseillé par certains encore, parce qu'il va empêcher, au siècle suivant, de faire glisser dessus les sièges équipés de roulettes et mettra à rude épreuve ces mêmes tapis.
Néanmoins d'autres le conseillent histoire d'isoler les pieds d'un sol qui peut être humide, ou froid....on devra préférer aussi les papiers peints aux tissus pour des questions d'odeurs, de même pour les sièges, comme nous en avons parlé avant.

Voilà tout se dit et se contredit, c'est amusant et d'un charme désuet tout ça ! Merci Lucius de m'avoir fait (re)plonger là dedans !
Ceci n'est qu'un mince exposé, rassurez-vous il reste encore de nombreux détails aussi amusants que rébarbatifs, sur l'évolution de cette pièce par la suite, je vous en fais grâce et me contente de notre XVIIIème.


 

Bien à vous,

Très intéressant, merci ! Pourquoi tenaient-ils absolument à rincer leurs verres in situ, dans des fontaines ? 

En ce qui concerne le rôle des fontaines.....bonne question, pour le " service à la Française " pas de verres sur la table, un valet apportait à chaque convive son verre à la demande,et le replaçait ensuite sur la console servant à accueillir verres et bouteilles dans ces jolis " seaux à verres "crénelés et "à bouteille ", posés là pour les rafraichir.
ne fallait-il pas le rincer entre deux vins différents ou de l'eau, à la fontaine placée aussi dans cette pièce ?

je replonge et vous tiens au courant.

Je suis retourné faire une petite recherche concernant les fontaines, mais je n'ai que peu d'indices, d'autres peut-être sauront.
Je trouve une description, la fontaine placée dans la salle à manger ou pièce attenante, pour se rincer les doigts avant, ou après le repas....c'est bien maigre comme explication.
Comme je le disais tout à l'heure verres et bouteilles étaient servis frais dans de la glace, posés sur des consoles, comme les carafes qui n'étaient pas non plus sur la table.

S'en suit une description du comment, ou comment ne pas boire, et de quelle façon s'y prendre, je vous poste ça ce soir ou demain, ça vaut le détour.

Le sceau à verre contient de l'eau dans lequel le verre est rincé/ Mais la présence d'une fontaine peut bien sûr avoir cet office.
Le verre est rincé après chaque utilisation. Il n'est pas réserve à un convive.

deux énormes fontaines dans la salle du PALAIS ROHAN où la dauphine a diné le soir de son passage - servaient-elles pour rafraichir et/ou se laver les mains
dans la religion catholique, on trouve toujours près de l'autel un point d'eau et dans la liturgie le prêtre dit "'on fait lavabo !!!!"
 
 
on se servait aussi d'un rafraichissoir"" à pattes"" !!!!! pour les bouteilles !!!! (j'ai choisi une photo amusante du haut d'un meuble qui n'est pas d'époque XVIII°)certains modèles d'époque servent, à notre époque, pour y mettre des plantes !!!!!!!

 
pour les verres c'était un objet en porcelaine, en argent, ou en tôle

 
Encore un classique pour une bouteille en porcelaine, souvent attribué à la fonction de cache-pot !!!!
 
il est agréable de présenter une table avec ces objets si on les possède, mais il faut de la place, et éventuellement du personnel !!!!

 
MARIE ANTOINETTE   
 
 
 
il y a un petit livre dont le titre est LA BOUCHE qui raconte avec humour une journée à MAISON - déjeuner et diner - souper

A sa lecture on se refuserait de rester ou le souper, la nourriture restant sur place dans les plats de présentation et les venaisons n'étant pas de première fraicheur, les souris et les rats venaient se régaler !!!!
sans oublier l'odeur des sorbets faits avec la glace d'hiver de l'étang !!!!!

Nous avons des valets de pied très "classe"  
Attention, Langevin, vérifiez que les coutures de vos bas sont bien droites , je vous prie  

Je ne sais jamais où les mettre ces foutues coutures !!

Pour le lavement des mains, les domestiques s'en chargent avec une vasque et une aiguière à l'entrée de la pièce.

Je pense que la fontaine sert au service. c'est plus efficace d'avoir de l'eau à disposition, pour laver, et aussi pour toute l'eau nécessaire à couper le vin ...

voici une photo paraissant ancienne, montrant les travaux sur la Maison de la Reine, partie maison du billard, se rapportant à la reconstruction de l'escalier extérieur !!!!

dans certains documents XVIII° on montre un escalier droit partant du sol , passant sous le plancher du balcon, et se terminant sur ledit balcon !!!!


MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:

dans certains documents XVIII° on montre un escalier droit partant du sol , passant sous le plancher du balcon, et se terminant sur ledit balcon !!!!
 

...   ce que l'on voit parfaitement ci-dessous !  

Il faut que je me rende au Hameau pour reprendre en détail l'escalier avant restauration, et ensuite (si possible) l'évolution pendant les travaux... Il est toujours amusant de voir un chantier évoluer !!!    

En attendant les photos du comte ...   ... j'ai été très marquée par ce hameau le 05 Octobre ...  et du coup j'ai passé ce pm à glaner sur inter-pas-net quelques belles vues, notamment nocturnes -très rares -   !
 

 

 
   
 

 
 
 
 
 

L'escalier " droit " a été mis en place pour Marie-Louise lors de la première restauration du hameau ( 1810-1812), vous remarquerez qu'on avait même ajouté une arcade pour que cet escalier soit couvert, comptez avec la photo en noir et blanc, et celle postée au dessus par la comtesse Diane.
Il y avait donc belle lurette que le premier escalier hélicoïdal qu'avait emprunté la reine avait disparu....

Cet escalier " droit " est resté en place jusqu'à la restauration du hameau dans les années 30' suite à la donation de Rockefeller.
Celui que nous voyons aujourd'hui date des années 60' suivant les dessins de Mique.

 

Cet escalier hélicoïdal que nous affectionnons tant est donc une conception d'origine puisque Mique l'a lui-même dessiné.
Il ne serait donc pas incongru de le restaurer tel que nous l'avons connu...  

Bien à vous.

T'inquiètes pas ce sera bel et bien le cas !
j'ai posté l'appel d'offre il y a quelques pages, lorsque l'on a appris le début de la restauration ! 

Si au XVIIIème il y avait des gravures de cet escalier droit construit à partir de 1810, c'est probablement que ces gravures datent du XIXème.

Est-ce que nous possédons toujours ces dessins de Mique ???  
Cela me ferait un plaisir fou que l'escalier de Marie-Antoinette ait été celui hélicoïdal que nous aimons tant !!!
Je le croyais une fantaisiste invention récente .  

Si je me fie à la gravure de Châtelet du recueil des vues du petit Trianon, il s'agit bien d'un escalier hélicoïdal.