1793 - vente des meubles de la reine

Voici une photo que notre amie Clio XVIII nous a prise à la Wallace Collection :


Bien à vous.

Merci à vous  

On sait de quand date cette vente?

Le petit panneau du dessous semble mentionner la date de 1793

Bien à vous.

Ah exact je n'avais pas vu

Ils n'ont pas traîné à vendre ces affaires...

1793 ? Ou 1799 ? J'arrive pas bien à lire. Ne fait-on pas allusion à une vente publique d'objets de "l'Autrichienne" dans "Si Versailles m'était compté" ?

Il me semble bien lire 1793 :s:

On devrait demander a ClioXVIII
Fleurdelys

C'est vrai qu'on dirait plus un 3. Mais j'en suis pas plus sûre que ça, je lis mal...

Ben, si c'est 1793, ils n'ont pas traîné, les généreux révolutionnaires ! Ils ont guillotiné la reine à la mi octobre et liquidé ses biens dans la foulée.

Allez, hop ! Pour la nation !

Ah oui on voit où était leur priorité

Saleté de terroristes!!!

pimprenelle a écrit:

Ben, si c'est 1793, ils n'ont pas traîné

Oui, c'est à partir de 1793.
Je viens de le lire récemment, ici

La Révolution ne c'est pas contentée de ce livrer à un terrorisme sur le genre humain , mais aussi dans les Arts , bon nombre de chateaux ont étés détruits ou vendi en pièces détachées , rien qu'autour de Paris nous avons Choisy le Roi , Marly , etc mais également celui de Crécy Couvé proche de Dreux , j'y suis allée , à part le lavoir , un restant de miroir (pièce d'eau ) , voila les seuls vestiges d'un lieu aussi pretigueux qui ont vus passer Louis XV , Voltaire , et Madame de Pompadour, reste seulement le petit village presque intact et le pavillon du Duc de Penthiévres.

Sur la photo, je lis "Dimanche 23 août 1793, an II de la République une et indivisible" pour la date de la vente.

Cela se tient. A partir de l'automne 1793, ce sont les mois du calendrier révolutionnaire qui auraient été utilisés, et le texte parle de "la loi du 10 juin dernier".

Merci de vos lumières, mes amis !

C'est consternant ce qu'ils ont été vite !

Ce qui est consternant c'était de vouloir tout balayer de ce qui pouvait rappeler "l'ancien régime" , changement de calendrier , des unités de mesure et même du temps d'une journée qu'ils voulaient passer à 10 heures .D'ailleurs combien de savants ont étés guillotinés .

Ca, c'est fou, en effet... Dans quel état de délire absolu ont été ces hommes, pour vouloir éradiquer la religion vieille de siècles, et les ancestrales unités de mesure et de temps ?

C'est vraiment comme si leur révolution était une bulle en dehors du temps et de l'espace. Ils auraient été les seuls à compter comme ça, à professer ce culte-là...

Vouloir abolir les privilèges, c'est une chose. Mais faîre du même coup table rase de tous les repères existants depuis la nuit des temps, ça dépasse l'entendement !

Ils s'approchaient là de la fameuse utopie :"Un nouveau monde meilleur forgé à notre image"

Pire ! A l'image de qui ? Qui vénérait l'Etre Suprême ? Qui voulait de la semaine de 10 jours ?

Pas l'homme du peuple. Mais, c'est bien connu, la base, les dirigeants s'en tapent !

Ca a été, à propos, vos élections ? J'ai un peu écouté les débats, et ils ont tous gagné, comme d'hab !

Ouais la droite est en train de se prendre une grosse raclée
Mais rien n'est sûr avant Dimanche prochain...

Sait-on qui a acheté les meubles et objets lors de cette vente?

Dans un contexte tel que le tribunal révolutionnaire vous envoit à l'échaffaud comme "comme suspect d'être suspect", acquerir les biens d'une "ci-devant Reine" peut passer pour un acte citoyen ou son contraire!!!

De merveilleuses piéces ont du être perdues à jamais...

Bagatelle.

Heu oui bonne remarque Bagatelle...

J'imagine mal non plus une personne se ventant d'avoir acquis un meuble de la Reine...seulement les révolutionnaires avaient là l'opportunité de gagner de l'argent, et donc ils en auraient oublié leurs "beaux" principes

On peut aussi se dire qu'il est juste que ces meubles reviennent à la nation. L'argument se retourne suivant les besoins.

Si je me souviens bien, dans "Si Versailles m'était conté", un Anglais achète des meubles de Marie Antoinette, à la grande colère des gens présents, qui ne veulent pas voir ce patrimoine quitter la France.

... Mais c'est sans doute une vision moderne des choses...

bagatelle a écrit:

Sait-on qui a acheté les meubles et objets lors de cette vente? Dans un contexte tel que le tribunal révolutionnaire vous envoit à l'échaffaud comme "comme suspect d'être suspect", acquerir les biens d'une "ci-devant Reine" peut passer pour un acte citoyen ou son contraire!!!

De merveilleuses piéces ont du être perdues à jamais...

Je vous cite cet extrait de l'article que j'ai inséré un peu plus haut :

Antiquaires, prête-noms d'aristocrates exilés ou agents des cours étrangères se pressent à Versailles. Rien n'est bradé : ce sont les fournisseurs de la cour eux-mêmes qui établissent le catalogue des ventes. Tout au plus gardent-ils pour les collections nationales quelques rares objets jugés extraordinaires : ainsi l'énorme serre-bijoux de Schwerdfeger ou les gemmes, laques et objets précieux que la reine avait pris soin de transporter de Versailles aux Tuileries.
(...)
C'est l'impératrice Eugénie qui décide de rendre à Trianon le mobilier de Marie-Antoinette. Elle voue une admiration émue à la « reine martyre ». Pour l'exposition qu'elle lui consacre en 1867 au Petit Trianon, Eugénie retrouve au Mobilier national des pièces comme l'armoire serre-bijoux de Schwerdfeger, en rachète d'autres, notamment une petite table de Weisweiller en laque du Japon, vendue au prince de Beauvau et mise en vente en 1865. Au début du XXe siècle, Pierre de Nolhac puis Pierre Verlet, conservateurs à Versailles, effectuent un travail de fourmi pour retrouver les meubles de Louis XVI et Marie-Antoinette, les identifier et les faire revenir à Versailles. Remeubler le domaine dans l'état où Louis XVI et Marie-Antoinette l'avaient laissé le 6 octobre 1789 est désormais l'idée fixe des conservateurs.
Aujourd'hui, on estime avoir récupéré 10 % du mobilier », dit Xavier Salmon, conservateur en chef du patrimoine en charge de l'exposition du Grand Palais.
(...)
Des collectionneurs se disputent des objets de plus en plus rares qui passent en vente. Parmi ces grands collectionneurs rivaux citons : la reine d'Angleterre, les Rothschild pour Waddesdon Manor en Angleterre, la Wallace Collection, le Metropolitan de New York... Pour l'exposition du Grand Palais, ceux-ci et bien d'autres ont prêté le nec plus ultra de leurs trésors.

Je suis persuadé que nos amis de Connaissances de Versailles, dont certains sont très bien informés, vous donneront de précieux compléments de réponse.

fleurdelys a écrit:

On devrait demander a ClioXVIII
Fleurdelys

C'est 93

Merci !

Bon sang ! Je dois passer à des verres plus forts !