- olivia a écrit:
Le critère est simple : dès qu'il y a eu pillage ou vente profitant de la situation catastrophique d'un pays (guerre, révolution, totalitarisme...), le pays bénéficiaire se doit de rendre ces oeuvres honteusement acquises.
Mais des lois internationales existent déjà !
Elles concernent cependant la circulation des oeuvres au XXème siècle ; une convention avait été ratifiée au début du siècle, puis ce seront les lois des restitutions des oeuvres pillés durant la seconde guerre mondiale.
Notamment celles des juifs et autres persécutés des nazis. A noter que les musées français, pour ne parler que d’eux, mais aussi russes, américains, suisses etc. ont leur réserve remplies de ce genre d’oeuvres !
Enfin, en 1970, une convention de l’Unesco a été ratifiée par nombre de pays.
Pas tous, évidemment...
Et elle n’est certes pas rétroactive.
Mais peut-on remonter des siècles en arrière ?
Car enfin, si l’on dit souvent que des trésors ont été pillés pendant les campagnes militaires, ce n’est pas toujours vrai.
Ils s’agissait souvent de tributs à payer, de négociations entre les pouvoirs en place, d’échanges et enfin...de vente !
Seulement, les régimes ont changé depuis...tu penses !
C’est le cas des frises du Parthénon ! L’archéologue qui s’est chargé de les enlever avait une autorisation
officielle et légale de le faire.
La rétroactivité, selon les lois qui correspondent à notre système politique contemporain, sont difficilement applicables.
Ou alors, les gouvernement en place peuvent faire acte de
générosité.
Mitterand l’avait fait, et Sarko récemment, mais avec fracas ! La plupart des conservateurs ont hurlé en brandissant la sacro-sainte loi de l’inaliénabilité des oeuvres appartenant à l’Etat.
Enfin bref, c’est très très compliqué.
Et les grands musées de France, pays historiquement guerrier et colonisateur, se montrent TRES discret sur le sujet.
On se doute bien pourquoi !
Par ailleurs, s’il fallait rendre, rétroactivement, les oeuvres aux pays de où elles sont
originaires, en imaginant que leur acquisition aient été
illégales, imagines-tu le flux monstrueux de marchandises ?
Et j’ajoute un truc qui n’est pas joli-joli, mais enfin...considérant que les pays les plus
pillés ont sans doute été ceux du continent Africain, on les rend à qui ?
A quel pays (les frontières de certains ont évolué au cours de l’histoire par exemple)
A quels régimes parfois instables ?
A quelles structures de conservation parfois tout à fait inexistantes ?
- olivia a écrit:
- M'en fiche, j'ai raison quand même ! Si l'heureux propriétaire arrive à avoir bonne conscience de se retrouver acquéreur d'une oeuvre volée c'est son droit mais bon y a de quoi avoir honte.
Je ne sais pas ce que tu qualifies de « volé ». Il y a des tas de cas par cas, et il ne faut pas tout mettre dans le même sac.
Au regard de ce que je viens d’écrire, les « heureux » propriétaires peuvent, généralement, avoir bonne conscience, puisque la plupart sont propriétaires d’oeuvres
légalement achetées, échangées, ou héritées depuis des lustres.
Il faudrait leur racheter les oeuvres. Au prix du marché. Et ce qui est le cas lorsque ces objets ou euvres sont mis en vente.
Mais pour les autres, je pense, personnellement, qu’on a bien mieux à faire de notre argent !!
Tu ne peux pas TOUT rapatrier !
- olivia a écrit:
- Tout meuble ou portrait d'un membre de la famille royale doit être dans un château national. Cela me semble naturel.
Bof ! Je ne trouve pas.
Cela me fait un peu penser à la discussion sur l’art contemporain à Versailles.
Pourquoi tout devrait-être absolument
sanctuarisé ? Ou figé dans je ne sais quelle immuabilité historique (selon quels critères) ?
En ce cas, on vide les musées !
Tout repart dans son lieu
d’origine : tout Versailles à Versailles (de toutes les époques, tous les styles ? Quel bric à brac !), tout Saint-Cloud dans un château qui n’existe plus etc.
Les commandes du garde-meuble étaient permanentes ! Tout le mobilier tournait, changeait, se re-vendait, était détruit. Bref, changeait de mains.
Marie-Antoinette ne vivait pas dans les meubles du duc de Maine (j’sais pas, je dis ça comme ça...
)
Pourquoi vouloir absolument le fixer à une date, que je crois comprendre être celle de la révolution ?
- olivia a écrit:
- Que dirait-on si Versailles avait été vendu à la Révolution ou sous l'Empire ?
Bah ce n’est pas le cas !!
Le principe de la restitution des oeuvres est un
beau concept, je ne dis pas, mais je crois qu’il faut bien fixer une date et un contexte précis, parce qu’à vouloir refaire l’Histoire, c’est trop compliqué...
En revanche, je crois en effet que c’est de la responsabilité et de l’honneur des pays riches (à savoir ceux qui ont chopé la richesse culturelles des autres, et savent la mettent en exergue et la conserver) que de partager ses collections : les faire voyager si c’est possible, ouvrir des structures à l’international (oui, comme le Louvre d’Abou Dhabi par exemple) etc.